par archi » mer. 01 juil. 2009, 21:14
Si je peux me permettre...
Arzur a écrit :Pour conclure ce message, je pense qu'il est important de bien faire attention au vocabulaire. (mais tout le monde peut se tromper, j'en suis la preuve avec mon histoire de rite romain seule rite de l'Église Latine...) En effet, dire, ou laisser sous entendre que la forme extraordinaire (missel du Bx Jean XXIII) est un rite différent que celui du missel de Paul VI est à mon avis néfaste, contre productif pour l'unité des catholiques !
Car c'est les deux formes ont le même fond, elles sont toutes deux expressions différentes du même rite, le rite romain. Commun à près de 90% des catholiques du monde !
J'espère être claire sur ce sujet assez complexe.
In Christo Rege
Arzur
Le problème, c'est qu'il n'est qu'à comparer les 2 formes pour se rendre compte qu'il y a des différences profondes. Si on s'amuse à comparer les divers rites anciens issus du rite romain (rite dominicain, ambrosien, mozarabe, lyonnais, etc...), on trouvera que les différences sont minimes par rapport à celles qu'on trouve entre les 2 formes actuelles du rite romain! De ce point de vue, il est logique de parler de 2 rites.
D'un autre côté, je comprends très bien, et j'approuve, les raisons qui ont poussé Benoît XVI à parler de 2 formes, en même temps, les différences sont là (je note au passage que Mgr Gamber, dont la critique de la réforme liturgique a beaucoup inspiré Josef Ratzinger, pensait pour sa part qu'il faudrait séparer clairement les 2 rites... le Pape ne l'a pas suivi sur ce point-là). Comment résoudre ce problème?
A mon avis, parler officiellement de 2 rites distincts, ça reviendrait à entériner la création presque ex nihilo d'un nouveau rite. Il est vrai que ce n'était sans doute pas très loin de l'intention des rédacteurs du Novus Ordo Missae, Mgr Bunigni en tête. Mais c'est illégitime: si l'on s'en tient là, il faut en conclure que Paul VI a erré gravement en promulguant son Missel, et il ne reste effectivement plus qu'à excommunier les 95% de l'Eglise qui pratiquent la forme ordinaire et à se retirer dans son splendide isolement.
Au contraire, je pense qu'on doit considérer le Missel de Paul VI comme la fixation par l'autorité, du rite romain tel qu'il était largement pratiqué à son époque de révolution liturgique. En effet, l'ajout sauvage de prières eucharistiques, le tout-vernaculaire avec des traductions parfois douteuses, le n'importe quoi... se pratiquait largement à la fin des années 60, sans le visa de Rome. Dans ce contexte, les changements apportés par l'édition de 1969 du Missel romain constituent une limitation par l'autorité légitime des excroissances du moment (particulièrement profondes en raison de l'époque), un peu, comme le Missel de Saint Pie V était une limitation de l'anarchie liturgique qui régnait, toutes proportions gardées, à son époque, n'autorisant que les rites dont l'antiquité était certaine: bref le Pape use de son autorité pour dire "voilà ce qui est officiellement autorisé, et ce qui a été fait qui ne se trouve pas dans la nouvelle édition du Missel ne l'est pas".
A ce sujet, et quelles qu'aient été les intentions précises de Paul VI, il se trouve qu'il a finalement utilisé la même forme juridique que Saint Pie V, ce qui va dans le sens de l'interprétation que j'évoque.
Ai-je été clair? Est-ce-que mon point de vue tient debout?
In Xto,
archi.
Si je peux me permettre...
[quote="Arzur"]Pour conclure ce message, je pense qu'il est important de bien faire attention au vocabulaire. [size=50](mais tout le monde peut se tromper, j'en suis la preuve avec mon histoire de rite romain seule rite de l'Église Latine...)[/size] En effet, dire, ou laisser sous entendre que la forme extraordinaire (missel du Bx Jean XXIII) est un rite différent que celui du missel de Paul VI est à mon avis néfaste, contre productif pour l'unité des catholiques !
Car c'est les deux formes ont le même fond, elles sont toutes deux expressions différentes du même rite, le rite romain. Commun à près de 90% des catholiques du monde !
J'espère être claire sur ce sujet assez complexe.
[i]In Christo Rege[/i]
Arzur[/quote]
Le problème, c'est qu'il n'est qu'à comparer les 2 formes pour se rendre compte qu'il y a des différences profondes. Si on s'amuse à comparer les divers rites anciens issus du rite romain (rite dominicain, ambrosien, mozarabe, lyonnais, etc...), on trouvera que les différences sont minimes par rapport à celles qu'on trouve entre les 2 formes actuelles du rite romain! De ce point de vue, il est logique de parler de 2 rites.
D'un autre côté, je comprends très bien, et j'approuve, les raisons qui ont poussé Benoît XVI à parler de 2 formes, en même temps, les différences sont là (je note au passage que Mgr Gamber, dont la critique de la réforme liturgique a beaucoup inspiré Josef Ratzinger, pensait pour sa part qu'il faudrait séparer clairement les 2 rites... le Pape ne l'a pas suivi sur ce point-là). Comment résoudre ce problème?
A mon avis, parler officiellement de 2 rites distincts, ça reviendrait à entériner la création presque ex nihilo d'un nouveau rite. Il est vrai que ce n'était sans doute pas très loin de l'intention des rédacteurs du Novus Ordo Missae, Mgr Bunigni en tête. Mais c'est illégitime: si l'on s'en tient là, il faut en conclure que Paul VI a erré gravement en promulguant son Missel, et il ne reste effectivement plus qu'à excommunier les 95% de l'Eglise qui pratiquent la forme ordinaire et à se retirer dans son splendide isolement. :saint:
Au contraire, je pense qu'on doit considérer le Missel de Paul VI comme la fixation par l'autorité, du rite romain tel qu'il était largement pratiqué à son époque de révolution liturgique. En effet, l'ajout sauvage de prières eucharistiques, le tout-vernaculaire avec des traductions parfois douteuses, le n'importe quoi... se pratiquait largement à la fin des années 60, sans le visa de Rome. Dans ce contexte, les changements apportés par l'édition de 1969 du Missel romain constituent une limitation par l'autorité légitime des excroissances du moment (particulièrement profondes en raison de l'époque), un peu, comme le Missel de Saint Pie V était une limitation de l'anarchie liturgique qui régnait, toutes proportions gardées, à son époque, n'autorisant que les rites dont l'antiquité était certaine: bref le Pape use de son autorité pour dire "voilà ce qui est officiellement autorisé, et ce qui a été fait qui ne se trouve pas dans la nouvelle édition du Missel ne l'est pas".
A ce sujet, et quelles qu'aient été les intentions précises de Paul VI, il se trouve qu'il a finalement utilisé la même forme juridique que Saint Pie V, ce qui va dans le sens de l'interprétation que j'évoque.
Ai-je été clair? Est-ce-que mon point de vue tient debout?
In Xto,
archi.