Reconstitution historique d'une messe au XVème siècle

Répondre


Cette question vous permet de vous prémunir contre les soumissions automatisées et intensives effectuées par des robots malveillants.
Émoticônes
:?: :!: :arrow: :nule: :coeur: :) ;) :( :mal: :D :-D :oops: :cool: :/ :oui: :> :diable: <: :s :hypocrite: :p :amoureux: :clown: :rire: :-[ :sonne: :ciao: :zut: :siffle: :saint: :roule: :incertain: :clap: :fleur: :-@ :non: :cry: :bomb: :exclamation: :dormir: :wow: :boxe: :furieux: :toast: :dance: :flash:
Plus d’émoticônes

Le BBCode est activé
La balise [img] est activée
La balise [flash] est désactivée
La balise [url] est activée
Les émoticônes sont activées

Relecture du sujet
   

Agrandir Relecture du sujet : Reconstitution historique d'une messe au XVème siècle

Re: Reconstitution historique d'une messe au XVème siècle

par AdoramusTe » mar. 13 sept. 2016, 21:43

Héraclius a écrit :Petie note un peu HS : je trouve assez fascinant la note de D. Crouan, ça m'apprend un truc. D'autant qu'on dit souvent que liturgiquement, la messe a son origine dans la solennité des rites pontificaux, que l'on simplifie avec la messe solennelle presbytérale, et jusqu'à l'humble messe basse, qui faute de "moyen" est lue, ce qui est en un sens ne sorte d'abus. Finalement, le rite de Saint Pie V aurait quelque part pris le chemin inverse, à contre-courant du développement organique de la liturgique dans la primitive Eglise, en repartant de la messe basse pour constituer la messe solennelle.
En fait, il faut nuancer : saint Pie V n'a pas inventé de rite. Il n'a fait que codifier ce qui se pratiquait déjà. De même, les missels pléniers devaient exister de part la nécessité de célébrer des messes basses.

Ensuite, la messe basse n'est pas un abus à proprement parler. C'est une messe strictement privée qui s'est développée lorsque l'on s'est mis à célébrer les messes pour les défunts. Il n'y a pas d'autre assistance que l'unique servant.

Les messes basses telles qu'on les connait aujourd'hui sont des messes lues avec assistance.

Là où je pense qu'il fallait une réforme liturgique, c'est de rendre à chaque type de messe sa spécificité, sans toucher au contenu du missel qui fait l'identité du rit romain (lectionnaire, oraisons, temporal).
Particulièrement, supprimer tous les doublages entre le prêtre et la chorale à la messe solennelle et la messe chantée.

Re: Reconstitution historique d'une messe au XVème siècle

par Héraclius » mar. 13 sept. 2016, 20:40

Petie note un peu HS : je trouve assez fascinant la note de D. Crouan, ça m'apprend un truc. D'autant qu'on dit souvent que liturgiquement, la messe a son origine dans la solennité des rites pontificaux, que l'on simplifie avec la messe solennelle presbytérale, et jusqu'à l'humble messe basse, qui faute de "moyen" est lue, ce qui est en un sens ne sorte d'abus. Finalement, le rite de Saint Pie V aurait quelque part pris le chemin inverse, à contre-courant du développement organique de la liturgique dans la primitive Eglise, en repartant de la messe basse pour constituer la messe solennelle.

Re: Reconstitution historique d'une messe au XVème siècle

par AdoramusTe » mar. 13 sept. 2016, 20:06

Afin de faire valoir tous les avis, voici les commentaires de Pro Liturgia (http://www.proliturgia.org/) à ce sujet :
Une vidéo montre une “reconstitution” d’une messe au XVe siècle. Cliquer ici.
Tous les historiens et les spécialistes de la liturgie qui ont un tant soit peu étudié les livres liturgiques des XIVe et XVe siècles - passablement disparates - verront qu’il s’agit là d’une “reconstitution” (c’est d’ailleurs ce que précise le présentateur) faite d’éléments variés pour arriver à présenter une messe qui n’a jamais été célébrée de cette façon.
Mais la question essentielle qu’on peut se poser est la suivante : pourquoi avoir choisi de présenter une messe du XVe siècle alors qu’on sait qu’à cette époque la liturgie romaine était si dénaturée et si délabrée dans les paroisses dévastées par la guerre de Cent Ans, qu’un siècle plus tard, S. Pie V publiera un missel plénier (une grande nouveauté !) dans le but d’unifier le rite que l’Eglise considère comme “romain” et qui, en réalité, est romano-franc (1).
On remarque aussi que la vidéo fait entendre du chant grégorien alors que ce répertoire musical n’existe plus guère au XIVe siècle ; il ne sera redécouvert qu’au XIXe siècle grâce aux travaux des bénédictins de Solesmes.
D’où cette question : pourquoi n’avoir pas essayé de montrer une messe romaine restituée à partir de manuscrits fiables du XIe ou du XIIe siècle?

Note.
(1) Beaucoup ignorent que le missel de S. Pie V était prévu par les messes lues (aussi appelées messes basses). Par la suite, quand on a voulu l’utiliser pour les messes chantées, il a fallu trouver comment ajouter les pièces du propre et de l’ordinaire. Et l’on a abouti au résultat que l’on sait : le prêtre continue à célébrer une messe basse au cours de laquelle il chante toutefois les oraisons. Pendant cette messe qu’on peut alors qualifier de “semi- basse”, la schola chante les pièces du propre et de l’ordinaire. Ce qui fait que tous les textes du propre et de l’ordinaire sont doublés : lus par le célébrant et chantés par la schola seule (propre) ou par la schola alternant avec l’assemblée (ordinaire). Une messe dans une messe en quelque sorte... Il s’agit là d’une pratique étrangère à tous les rites, rite romain y compris. Comme disait un jeune fidèle à l’issue d’une messe selon la forme extraordinaire : « Quand on ne connaît pas autre chose, on s’habitue ; mais quand on y réfléchit, c’est étrange... » Ce que disait aussi Benoît XVI et avec lui de nombreux théologiens ayant étudié les liturgies anciennes.

Re: Reconstitution historique d'une messe au XVème siècle

par PaxetBonum » mar. 13 sept. 2016, 17:01

Merci beaucoup !

Reconstitution historique d'une messe au XVème siècle

par AdoramusTe » mar. 13 sept. 2016, 13:13


Haut