par François-Xavier » mar. 24 avr. 2012, 17:27
Guy a écrit :
Ce n'est pas tout à fait exact! D'abord je chante tous les jours Liturgia Horarum (en latin) avec les volumes notés pour chacune des parties des offices, cela comprend aussi toutes les antiennes et le répond des intentions.
Je crois qu'on ne se comprend pas bien : moi aussi je chante tous les jours l'office actuel en latin avec 3 volumes notés (les Heures grégoriennes !). Mais les Heures grégoriennes ne sont pas Liturgia Horarum, ce n'est pas tout à fait le même ordo. Quant à l'
Antiphonale romanum de 2009 s'éloigne encore plus de
Liturgia Horarum que les
Heures grégoriennes.
Guy a écrit :
Il faudrait plutôt dire qu'avant le concile, les offices et les messes lus étaient plutôt minoritaires, on chantait beaucoup plus souvent avant le concile qu'aujourd'hui, le livre de base étant le Paroissien Romain et toutes les paroisses, communautés religieuses, séminaires, collèges etc le possédaient. On chantait tout, c'est un fait soulevé par tous les anciens ayant connu cette époque.
Quant à affirmer qu'il n'y avait pas de livre officiel pour l'office divin chanté, le Paroissien Romain contenait pourtant tous les offices, y compris les petites heures, du moins ceux que je possède, datés de 1956 et 1936, Missel Vespéral noté 1938, Dominical Romain 1948. Ceux de 1956 et 1936, tout y est, des Matines jusqu'aux Complies inclusivement et tout est noté sans exception y compris l'office des Ténèbres pour le Vendredi saint.
Nous sommes d'accord : la "liturgie lue" est en fait une innovation de l'époque conciliaire....
Guy a écrit :
La fracture entre la liturgie lue (liturgia horarum) et la liturgie chantée (antiphonale romanum) est donc désormais consommée, et ce de façon tout à fait officielle comme le montre le proemium du Vesperale.
Je ne vois pas de quelle fracture dont on parle ici!
Celle qu'évoque le preomium du Vesperale romanum de 2009. Cet ouvrage étant un livre officiel du rite romain.
Donc, on peut sans aucun etat d'âme, à mon sens, considérer que la question de la célébration solennelle des Ténèbres entre dans la catégorie de la liturgie chantée, pour laquelle il n'y a pas [vraiment encore] de livre officiel.
Guy a écrit :
Mais comment peut-il y avoir de livre officiel (autorisé par la Congrégation pour le Culte Divin, j'entends bien) si cet office a été purement et simplement supprimé après le Concile? Ce n'est que de la pure fantaisie!
Cet office n'a justement pas été supprimé après le Concile : puisqu'il subsiste dans de nombreux endroits (des communautés religieuses mais aussi des paroisses) en conformité avec le numéro 210 de la PGLH :
PGLH a écrit :
Le vendredi et le samedi saints on aura, avant l'office du matin, autant que c'est possible, une célébration publique et populaire de l'office de lecture.
Je pense en fait qu'il faut distinguer la question de l'editio typica de
Liturgia Horarum, qui comme vous le dites est un livre individuel, de la notion théologique et liturgique de "liturgia horarum", liturgie des heures, développé par Paul VI dans
Laudis canticum, et que présente la PGLH de façon assez indépendante en réalité du texte de
Liturgia Horarum qui est un bréviaire.
Le problème c'est qu'on a commencé la réforme de l'office par le brévaire au lieu de commencer par l'antiphonaire... Mais maintenant qu'on a un antiphonaire presque officiel (Les Heures grégoriennes...) qui correspond à une instance officielle qui a été officiellement éditée sous le nom de "antiphonale romanum II" (le vespéral romain en chant grégorien) en 2009 tout va revenir tout doucement à sa place.
On peut donc espérer que la Congrégation du Culte divin finisse par approuver un livre avec les Ténèbres, de la même façon que la congrégation a approuvé un livre pour les vêpres des dimanches et fêtes (l'
antiphonale romanum II) et pour tout l'office diurne (les
Heures grégoriennes) dont le fond n'est pas du tout identique au texte du "bréviaire" liturgia horarum qui est supposé être lu.
Par exemple sur le site web de l'ordre cistecien, c'est bien expliqué :
http://www.ocist.net a écrit :5. LA LITURGIE DES HEURES DU TRIDUUM PASCAL
L’Église commence la célébration du Triduum Pascal à la Messe du soir du Jeudi, de telle sorte que la Liturgie des Heures du Vendredi Saint et du Samedi Saint est sous le signe du Mystère de Pâques. L’introduction générale à la Liturgie des Heures donne les règles et les recommandations suivantes pour ces trois (deux) jours :
a) Ceux qui assistent à la messe du soir le jeudi saint, ou à la célébration de la passion le vendredi saint, ne disent pas l'office du soir chacun de ces jours-là (PGLH. 209 [200]).
b) Le vendredi et le samedi saints on aura, avant l'office du matin, autant que c'est possible, une célébration publique et populaire de l'office de lecture (PGLH. 210 [201] ; PS. 40 et 62).
Cela signifie ce qu’on appelle les Offices des Ténèbres (PS. 40 ; cf. plus haut au Jeudi Saint).
c) Les complies du samedi saint ne sont dites que par ceux qui n'assistent pas à la veillée pascale. (PGLH, n° 211 [202]).
Comme j’avais déjà écrit dans ma dernière circulaire de l’an dernier (n. 2), les nouveaux livres liturgiques ne connaissent plus la tradition de simplifier l’office pendant ces jours en supprimant les hymnes et la doxologie Gloire au Père dans les Psaumes. Dans notre Ordre, on avait abandonné cette tradition déjà en 1960 avec l’édition de l’Officium Tridui Sacri Majoris Hebdomadae juxta Ritum Cisterciensem Antiquum (Westmalle 1960).
Pourtant la Liturgie des Heures romaine prévoit également qu’on chante toujours à Laudes et aux Vêpres du Vendredi Saint et du Samedi Saint, le responsorium Christus factus est, à savoir à la place du répons après la lecture brève, avant l'antienne du Benedictus et du Magnificat. Mais on ne chante le texte entier qu’au Samedi Saint (comme autrefois).
Dans la Liturgie des Heures romaine, on trouve des hymnes propres pour les petites heures du Vendredi Saint et pour toutes les heures du Samedi Saint, appropriées au caractère propre de ces jours. On trouve ces hymnes latines dans le Heiligenkreuzer Brevier ou bien dans le Heiligenkreuzer Hymnar (avec des mélodies).
Evidemment, on me dira que c'est l'option cistercienne et que la liturgie cistercienne s'est toujours éloignée dans son usage de la liturgie romaine ; c'est exact, mais seulement jusqu'à un certain point. En particulier on notera la mention des doxologies et des hymnes. En réalité, pour les doxologies, faut il considérer qu'elles sont ad libitum ou obligatoires ?
Dans les communautés (non cisterciennes....) de forme ordinaire, qui célèbrent ces offices de Ténèbres elles sont toujours maintenues (Solesmes, Saint Wandrille Kergonan, Flavigny, Communauté Saint Martin), mais pas les hymnes. Sans certaines communautés (Saint Wandrille, Flavigny) on maintient même les petites heures "à l'ancienne" (avec suppression des hymnes et des lectures, ainsi que des Deus in adiutorium. C'était comme ça jusqu'à une date (très récente = 2 ou 3 ans) partout ailleurs.
Bref... Pas facile.
[quote="Guy"]
Ce n'est pas tout à fait exact! D'abord je chante tous les jours Liturgia Horarum (en latin) avec les volumes notés pour chacune des parties des offices, cela comprend aussi toutes les antiennes et le répond des intentions. [/quote]
Je crois qu'on ne se comprend pas bien : moi aussi je chante tous les jours l'office actuel en latin avec 3 volumes notés (les Heures grégoriennes !). Mais les Heures grégoriennes ne sont pas Liturgia Horarum, ce n'est pas tout à fait le même ordo. Quant à l'[i]Antiphonale romanum[/i] de 2009 s'éloigne encore plus de [i]Liturgia Horarum[/i] que les [i]Heures grégoriennes[/i].
[quote="Guy"]
Il faudrait plutôt dire qu'avant le concile, les offices et les messes lus étaient plutôt minoritaires, on chantait beaucoup plus souvent avant le concile qu'aujourd'hui, le livre de base étant le Paroissien Romain et toutes les paroisses, communautés religieuses, séminaires, collèges etc le possédaient. On chantait tout, c'est un fait soulevé par tous les anciens ayant connu cette époque.
Quant à affirmer qu'il n'y avait pas de livre officiel pour l'office divin chanté, le Paroissien Romain contenait pourtant tous les offices, y compris les petites heures, du moins ceux que je possède, datés de 1956 et 1936, Missel Vespéral noté 1938, Dominical Romain 1948. Ceux de 1956 et 1936, tout y est, des Matines jusqu'aux Complies inclusivement et tout est noté sans exception y compris l'office des Ténèbres pour le Vendredi saint.
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Nous sommes d'accord : la "liturgie lue" est en fait une innovation de l'époque conciliaire....
[quote="Guy"]
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La fracture entre la liturgie lue ([i]liturgia horarum[/i]) et la liturgie chantée ([i]antiphonale romanum[/i]) est donc désormais consommée, et ce de façon tout à fait officielle comme le montre le [i]proemium[/i] du [i]Vesperale[/i].
Je ne vois pas de quelle fracture dont on parle ici![/quote]
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Celle qu'évoque le preomium du Vesperale romanum de 2009. Cet ouvrage étant un livre officiel du rite romain.
[quote]Donc, on peut sans aucun etat d'âme, à mon sens, considérer que la question de la célébration solennelle des Ténèbres entre dans la catégorie de la liturgie chantée, pour laquelle il n'y a pas [vraiment encore] de livre officiel. [/quote]
[quote="Guy"]
Mais comment peut-il y avoir de livre officiel (autorisé par la Congrégation pour le Culte Divin, j'entends bien) si cet office a été purement et simplement supprimé après le Concile? Ce n'est que de la pure fantaisie!
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Cet office n'a justement pas été supprimé après le Concile : puisqu'il subsiste dans de nombreux endroits (des communautés religieuses mais aussi des paroisses) en conformité avec le numéro 210 de la PGLH :
[quote="PGLH"]
Le vendredi et le samedi saints on aura, avant l'office du matin, autant que c'est possible, une célébration publique et populaire de l'office de lecture.[/quote]
Je pense en fait qu'il faut distinguer la question de l'editio typica de [i]Liturgia Horarum[/i], qui comme vous le dites est un livre individuel, de la notion théologique et liturgique de "liturgia horarum", liturgie des heures, développé par Paul VI dans [i]Laudis canticum[/i], et que présente la PGLH de façon assez indépendante en réalité du texte de [i]Liturgia Horarum[/i] qui est un bréviaire.
Le problème c'est qu'on a commencé la réforme de l'office par le brévaire au lieu de commencer par l'antiphonaire... Mais maintenant qu'on a un antiphonaire presque officiel (Les Heures grégoriennes...) qui correspond à une instance officielle qui a été officiellement éditée sous le nom de "antiphonale romanum II" (le vespéral romain en chant grégorien) en 2009 tout va revenir tout doucement à sa place.
On peut donc espérer que la Congrégation du Culte divin finisse par approuver un livre avec les Ténèbres, de la même façon que la congrégation a approuvé un livre pour les vêpres des dimanches et fêtes (l'[i]antiphonale romanum II[/i]) et pour tout l'office diurne (les [i]Heures grégoriennes[/i]) dont le fond n'est pas du tout identique au texte du "bréviaire" liturgia horarum qui est supposé être lu.
Par exemple sur le site web de l'ordre cistecien, c'est bien expliqué :
[quote="http://www.ocist.net"]5. LA LITURGIE DES HEURES DU TRIDUUM PASCAL
L’Église commence la célébration du Triduum Pascal à la Messe du soir du Jeudi, de telle sorte que la Liturgie des Heures du Vendredi Saint et du Samedi Saint est sous le signe du Mystère de Pâques. L’introduction générale à la Liturgie des Heures donne les règles et les recommandations suivantes pour ces trois (deux) jours :
a) Ceux qui assistent à la messe du soir le jeudi saint, ou à la célébration de la passion le vendredi saint, ne disent pas l'office du soir chacun de ces jours-là (PGLH. 209 [200]).
b) Le vendredi et le samedi saints on aura, avant l'office du matin, autant que c'est possible, une célébration publique et populaire de l'office de lecture (PGLH. 210 [201] ; PS. 40 et 62). [b]Cela signifie ce qu’on appelle les Offices des Ténèbres[/b] (PS. 40 ; cf. plus haut au Jeudi Saint).
c) Les complies du samedi saint ne sont dites que par ceux qui n'assistent pas à la veillée pascale. (PGLH, n° 211 [202]).
Comme j’avais déjà écrit dans ma dernière circulaire de l’an dernier (n. 2), les nouveaux livres liturgiques ne connaissent plus la tradition de simplifier l’office pendant ces jours en supprimant les hymnes et la doxologie Gloire au Père dans les Psaumes. Dans notre Ordre, on avait abandonné cette tradition déjà en 1960 avec l’édition de l’Officium Tridui Sacri Majoris Hebdomadae juxta Ritum Cisterciensem Antiquum (Westmalle 1960).
Pourtant la Liturgie des Heures romaine prévoit également qu’on chante toujours à Laudes et aux Vêpres du Vendredi Saint et du Samedi Saint, le responsorium Christus factus est, à savoir à la place du répons après la lecture brève, avant l'antienne du Benedictus et du Magnificat. Mais on ne chante le texte entier qu’au Samedi Saint (comme autrefois).
Dans la Liturgie des Heures romaine, on trouve des hymnes propres pour les petites heures du Vendredi Saint et pour toutes les heures du Samedi Saint, appropriées au caractère propre de ces jours. On trouve ces hymnes latines dans le Heiligenkreuzer Brevier ou bien dans le Heiligenkreuzer Hymnar (avec des mélodies).[/quote]
Evidemment, on me dira que c'est l'option cistercienne et que la liturgie cistercienne s'est toujours éloignée dans son usage de la liturgie romaine ; c'est exact, mais seulement jusqu'à un certain point. En particulier on notera la mention des doxologies et des hymnes. En réalité, pour les doxologies, faut il considérer qu'elles sont ad libitum ou obligatoires ?
Dans les communautés (non cisterciennes....) de forme ordinaire, qui célèbrent ces offices de Ténèbres elles sont toujours maintenues (Solesmes, Saint Wandrille Kergonan, Flavigny, Communauté Saint Martin), mais pas les hymnes. Sans certaines communautés (Saint Wandrille, Flavigny) on maintient même les petites heures "à l'ancienne" (avec suppression des hymnes et des lectures, ainsi que des Deus in adiutorium. C'était comme ça jusqu'à une date (très récente = 2 ou 3 ans) partout ailleurs.
Bref... Pas facile.