par François-Xavier » mer. 24 sept. 2008, 10:48
Chère Solène,
Bravo pour votre catéchuménat. C'est une grande grâce que Dieu, par l'intermédiaire de l'Eglise vous fait. Et c'est une belle intention de prière pour nous.
Je crois que derrnière votre question, il y en a deux :
1/ . Un laïc peut il / doit il bénir ?
Dans l'absolu, un laïc peut très bien "bénir". Nous bénissons la table par le bénédicité, nous bénissons même le Seigneur !
Mais je crois que ce n'est pas la même question, lorsque le laïc est ministre de la Ste Communion. Il est mandaté par le prêtre pour distribuer en son nom les saintes espèces. Il n'est pas mandaté pour bénir. Cela va peut être vous étonner, mais dans le cadre d'une liturgie, seul celui qui préside l'assemblée bénit. Il peut y avoir 150 concélébrants, un seul donne la bénédiction. Cela ne me semble donc pas juste, quand on est seulement ministre extraordinaire de la communion, de faire aussi ce geste.
De plus, et c'est plus subjectif, je l'admets, le catéchumène, l'enfant ou le divorcé remarié (ou autre) qui s'approche les bras en croix vient pour un signe d'accueil désire recevoir un quelquechose du ministre ordonné, ou du célébrant. Ce geste a d'autant plus de sens s'il provient d'un prêtre, qui a le pouvoir de confesser et de célébrer l'eucharistie. Par exemple s'il ne peut donner l'absolution mais fait ce geste, il prend toute sa mesure ; ce qui n'est évidemment pas le cas s'il est fait par un ministre extraordinaire, qui n'est en fin de compte que député pour un temps limité à ne faire que distribuer la communion. Question de sens.
2/. le sens de la procession de communion, en particulier en tant que procession...
Je crois en effet qu'il ne faut pas se tromper : on fait la procession de communion... pour communier. Il y a d'ailleurs dans le missel romain une indication assez précise sur la signification qu'est supposée avoir cette procession, par l'emploi du chant. Il est explicitement demandé que le chant de communion commence au moment de la communion des Stes espèces par le le prêtre (ou le cas échéant le célébrant principal), c'est à dire juste après le 'Seigneur je ne suis pas digne..." et continue jusqu'à la fin de la communion des fidèles, pour mieux montrer l'unité d'action entre la communion du prêtre et celle des fidèles. Il est vrai que c'est rarement fait et c'est d'ailleurs dommage ; la communion du prêtre se fait la plupart du temps dans le plus grand silence...
Mais cela montre une réalité théologique forte : l'unité de l'assemblée dans l'acte d'union au Christ, du prêtre, d'abord, jusqu'au dernier fidèle.
Le problème évidemment, c'est quand on se joint à la procession [en chantant !] sans communier. C'est bien notre question ici. Il ne s'agit pas de savoir si c'est bon (en l'espèce il n'y a pas de doute !), ou si c'est autorisé (je ne pense pas de toutes façons qu'il y ait un péché !) , mais de savoir si c'est liturgiquement juste. Et là, en réalité, à cause de ce que vous venez de soulever, comme 'cas limite', je me demande si ça l'est. Je crois qu'il n'est effectivement pas forcément juste, lorsqu'il y a beaucoup de "non communiants" de demander à venir recevoir la bénédiction du célébrant principal qui finalement finira pas ne plus faire cela alors même que mécaniquement, il est lui, le ministre ordinaire de la communion. Il ne faudrait effectivement pas que cette procession de communion de vienne une procession de bénédiction.
Dans ce cas, il me semble préférable, donc, de ne pas se joindre à la procession lorsqu'on ne communie pas. La procession de la communion est un geste visant à la réception d'un sacrement, pas d'une bénédiction. Le geste de procession n'est pas adpaté dans ce cas précis. Je crois que cela n'empêche d'ailleurs pas les gens concernés de venir recevoir cette bénédiction par exemple après la Messe. Je l'ai d'ailleurs déjà fait, pour mes enfants.
Enfin, et peut être n'est -ce pas inutile (et sans faire de jansénisme) rester tout simplement à sa place rappelle tout simplement que la comunion eucharisitique n'est en rien obligatoire, ni tous jours, ni tous les dimanches. Une communion de désir ou une communion spirituelle, avec une belle oraison à sa place, peut également porter beaucoup de fruits. La communion fréquente ne s'est généralisée qu'au début du XX° siècle, sous Pie X.
Chère Solène,
Bravo pour votre catéchuménat. C'est une grande grâce que Dieu, par l'intermédiaire de l'Eglise vous fait. Et c'est une belle intention de prière pour nous.
Je crois que derrnière votre question, il y en a deux :
[b]1/ . Un laïc peut il / doit il bénir ?[/b]
Dans l'absolu, un laïc peut très bien "bénir". Nous bénissons la table par le bénédicité, nous bénissons même le Seigneur !
Mais je crois que ce n'est pas la même question, lorsque le laïc est ministre de la Ste Communion. Il est mandaté par le prêtre pour distribuer en son nom les saintes espèces. Il n'est pas mandaté pour bénir. Cela va peut être vous étonner, mais dans le cadre d'une liturgie, seul celui qui préside l'assemblée bénit. Il peut y avoir 150 concélébrants, un seul donne la bénédiction. Cela ne me semble donc pas juste, quand on est seulement ministre extraordinaire de la communion, de faire aussi ce geste.
De plus, et c'est plus subjectif, je l'admets, le catéchumène, l'enfant ou le divorcé remarié (ou autre) qui s'approche les bras en croix vient pour un signe d'accueil désire recevoir un quelquechose du ministre ordonné, ou du célébrant. Ce geste a d'autant plus de sens s'il provient d'un prêtre, qui a le pouvoir de confesser et de célébrer l'eucharistie. Par exemple s'il ne peut donner l'absolution mais fait ce geste, il prend toute sa mesure ; ce qui n'est évidemment pas le cas s'il est fait par un ministre extraordinaire, qui n'est en fin de compte que député pour un temps limité à ne faire que distribuer la communion. Question de sens.
[b]2/. le sens de la procession de communion, en particulier en tant que procession...[/b]
Je crois en effet qu'il ne faut pas se tromper : on fait la procession de communion... pour communier. Il y a d'ailleurs dans le missel romain une indication assez précise sur la signification qu'est supposée avoir cette procession, par l'emploi du chant. Il est explicitement demandé que le chant de communion commence au moment de la communion des Stes espèces par le le prêtre (ou le cas échéant le célébrant principal), c'est à dire juste après le 'Seigneur je ne suis pas digne..." et continue jusqu'à la fin de la communion des fidèles, pour mieux montrer l'unité d'action entre la communion du prêtre et celle des fidèles. Il est vrai que c'est rarement fait et c'est d'ailleurs dommage ; la communion du prêtre se fait la plupart du temps dans le plus grand silence...
Mais cela montre une réalité théologique forte : l'unité de l'assemblée dans l'acte d'union au Christ, du prêtre, d'abord, jusqu'au dernier fidèle.
Le problème évidemment, c'est quand on se joint à la procession [en chantant !] sans communier. C'est bien notre question ici. Il ne s'agit pas de savoir si c'est bon (en l'espèce il n'y a pas de doute !), ou si c'est autorisé (je ne pense pas de toutes façons qu'il y ait un péché !) , mais de savoir si c'est [i]liturgiquement juste.[/i] Et là, en réalité, à cause de ce que vous venez de soulever, comme 'cas limite', je me demande si ça l'est. Je crois qu'il n'est effectivement pas forcément juste, lorsqu'il y a beaucoup de "non communiants" de demander à venir recevoir la bénédiction du célébrant principal qui finalement finira pas ne plus faire cela alors même que mécaniquement, il est lui, le ministre ordinaire de la communion. Il ne faudrait effectivement pas que cette procession de communion de vienne une procession de bénédiction.
Dans ce cas, il me semble préférable, donc, de ne pas se joindre à la procession lorsqu'on ne communie pas. La procession de la communion est un geste visant à la réception d'un sacrement, pas d'une bénédiction. Le geste de procession n'est pas adpaté dans ce cas précis. Je crois que cela n'empêche d'ailleurs pas les gens concernés de venir recevoir cette bénédiction par exemple après la Messe. Je l'ai d'ailleurs déjà fait, pour mes enfants.
Enfin, et peut être n'est -ce pas inutile (et sans faire de jansénisme) rester tout simplement à sa place rappelle tout simplement que la comunion eucharisitique n'est en rien obligatoire, ni tous jours, ni tous les dimanches. Une communion de désir ou une communion spirituelle, avec une belle oraison à sa place, peut également porter beaucoup de fruits. La communion fréquente ne s'est généralisée qu'au début du XX° siècle, sous Pie X.