par Héraclius » mar. 28 févr. 2017, 17:59
Bonjour !
Etudiant en Belgique, à Bruxelles, Je réalise en ce moment une enquête sur la question de la confession et plus particulièrement sur les regards et l'importance accordée au visible lors de ce sacrement. A la base de mon enquête, la grille qui, dans le confessionnal, limite la possibilité pour le prêtre et le pénitent de se regarder.
A partir de là, plusieurs questions me sont venues à l'esprit : tout d'abord, pourquoi cet interdit (ou cette limite) visuel ? le regard serait-il naturellement intrusif, dangereux, incontrôlable ? comment peut-il exister une relation d'intimité sans regards ?
Je pense qu'une des raisons est qu'il y a une relation d'impersonnalité dans la confession ; une relation liturgique. La réconciliation est un sacrement, qui se
célebre, et dans lequel le prêtre n'agit pas en son nom propre mais, comme je suppose que vous le savez,
in personna Christi.
Ce qui ne veut pas dire que cette grille est nécessaire - enfait je dirais que c'est assez accessoir. Mais effectivemment, le rapport du pénitent au prêtre n'est pas le même dans et hors de la célébration du sacrement. Le prêtre n'est pas là en son nom - il s'efface, il n'est qu'un intermédiaire. En un sens, peu m'importe qui est derrière la grille, tant qu'il a reçu du Christ le pouvoir de m'accorder l'absolution en Son nom.
A la suite de mes entretiens, j'ai pu constater qu'une des questions centrales était en vérité la double nature de la confession, à la fois humaine (un dialogue d'homme à homme entre le fidèle et le prêtre) et, d'une certaine manière, divine (le prêtre amenant le pénitent vers Dieu). Cette double nature imposait au prêtre une certaine distance, une discrétion, afin de favoriser la rencontre du fidèle avec le divin. Le regard, dans cette optique là, paraîtrait trop humain, trop "matériel" et bloquerait l'aspect transcendantal de la confession, détournant le pénitent de l'essentiel.
Petit aspect peut-être assez révélateur : lorsque je me confesse hors du confessionnal, je remarque que j'ai toujours les yeux tournés vers le sol, et la même chose pour le prêtre. Donc oui, il y a sans doute quelque chose à creuser du côté du "regard".
Comment, en tant que fidèles, vivez-vous cette relation ? Lorsque vous vous confessez, êtes vous dans l'attente d'un véritable dialogue "humain" ou plutôt de quelqu'un qui pourra vous aiguiller, être l'intermédiaire, vers la parole divine ?
Un point très important est que le "dialogue" de la confession n'est pas fondamental. C'est souvent intéréssant, mais ce n'est pas ce qu'on vient chercher en premier lieu ; c'est plus le rôle du "père spirituel" avec qui on peut avoir des entretiens souvent plus long et suivis dans le temps. Le coeur de la célébration du sacrement de la réconciliation, c'est le pardon lui-même, le signe efficace des paroles "je te pardonne au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit" "ego te absolvo...". Ce qu'un catholique vient chercher, c'est avant tout cela ; de la même manière, le coeur de la Messe n'est pas l'homélie, mais la Consécration sacrificielle du Corps et du Sang du Christ auquel nous prenons part à la Communion.
Bref, on vient à la recontre la la Grâce divine et non d'une parole humaine - même si cette dernière est souvent digne d'intérêt et nous ouvre à cette même grâce !
Par exemple, préférez-vous parler à un prêtre se référant toujours à la Bible et aux textes ou quelqu'un de plus direct, qui préférera vous répondre naturellement ?
Je ne sais pas trop. Je cherche quelqu'un qui me dira des paroles catholiques pour l'édification de mon âme. Parfois le prêtre cite l'écriture, parfois il évoque des éléments de sa vie personnelle. L'important est plus le fond que la forme !
Préférez-vous ne pas être vu ? Pourquoi ?
Personnelement, pour moi ça n'a pas beaucoup d'importance, à vrai dire.
Pratiquez-vous la confession dans le confessionnal ou plutôt, comme cela se fait de plus en plus, à l'extérieur de celui-ci ? Quelle différences ?
Je ne sais pas si "ça se fait de plus en plus". Mon sentiment est plutôt inverse - il me semble qu'après avoir été massivement abandonnés il y a quelques décennies, on commence à les ré-utiliser un peu plus.
Personnellement je "pratique" les deux indifféraments. La seule chose qui m'importe en terme de posture, comme Altior l'a fort bien dit lui-même, c'est de pouvoir me tenir à genoux, au moins au moment des paroles de l'absolution.
Dieu vous bénisse !
Héraclius -
Bonjour !
[quote]Etudiant en Belgique, à Bruxelles, Je réalise en ce moment une enquête sur la question de la confession et plus particulièrement sur les regards et l'importance accordée au visible lors de ce sacrement. A la base de mon enquête, la grille qui, dans le confessionnal, limite la possibilité pour le prêtre et le pénitent de se regarder.
A partir de là, plusieurs questions me sont venues à l'esprit : tout d'abord, pourquoi cet interdit (ou cette limite) visuel ? le regard serait-il naturellement intrusif, dangereux, incontrôlable ? comment peut-il exister une relation d'intimité sans regards ? [/quote]
Je pense qu'une des raisons est qu'il y a une relation d'impersonnalité dans la confession ; une relation liturgique. La réconciliation est un sacrement, qui se [i]célebre[/i], et dans lequel le prêtre n'agit pas en son nom propre mais, comme je suppose que vous le savez,[i] in personna Christi[/i].
Ce qui ne veut pas dire que cette grille est nécessaire - enfait je dirais que c'est assez accessoir. Mais effectivemment, le rapport du pénitent au prêtre n'est pas le même dans et hors de la célébration du sacrement. Le prêtre n'est pas là en son nom - il s'efface, il n'est qu'un intermédiaire. En un sens, peu m'importe qui est derrière la grille, tant qu'il a reçu du Christ le pouvoir de m'accorder l'absolution en Son nom.
[quote]A la suite de mes entretiens, j'ai pu constater qu'une des questions centrales était en vérité la double nature de la confession, à la fois humaine (un dialogue d'homme à homme entre le fidèle et le prêtre) et, d'une certaine manière, divine (le prêtre amenant le pénitent vers Dieu). Cette double nature imposait au prêtre une certaine distance, une discrétion, afin de favoriser la rencontre du fidèle avec le divin. Le regard, dans cette optique là, paraîtrait trop humain, trop "matériel" et bloquerait l'aspect transcendantal de la confession, détournant le pénitent de l'essentiel. [/quote]
Petit aspect peut-être assez révélateur : lorsque je me confesse hors du confessionnal, je remarque que j'ai toujours les yeux tournés vers le sol, et la même chose pour le prêtre. Donc oui, il y a sans doute quelque chose à creuser du côté du "regard".
[quote]Comment, en tant que fidèles, vivez-vous cette relation ? Lorsque vous vous confessez, êtes vous dans l'attente d'un véritable dialogue "humain" ou plutôt de quelqu'un qui pourra vous aiguiller, être l'intermédiaire, vers la parole divine ?[/quote]
Un point très important est que le "dialogue" de la confession n'est pas fondamental. C'est souvent intéréssant, mais ce n'est pas ce qu'on vient chercher en premier lieu ; c'est plus le rôle du "père spirituel" avec qui on peut avoir des entretiens souvent plus long et suivis dans le temps. Le coeur de la célébration du sacrement de la réconciliation, c'est le pardon lui-même, le signe efficace des paroles "je te pardonne au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit" "ego te absolvo...". Ce qu'un catholique vient chercher, c'est avant tout cela ; de la même manière, le coeur de la Messe n'est pas l'homélie, mais la Consécration sacrificielle du Corps et du Sang du Christ auquel nous prenons part à la Communion.
Bref, on vient à la recontre la la Grâce divine et non d'une parole humaine - même si cette dernière est souvent digne d'intérêt et nous ouvre à cette même grâce !
[quote]Par exemple, préférez-vous parler à un prêtre se référant toujours à la Bible et aux textes ou quelqu'un de plus direct, qui préférera vous répondre naturellement ?[/quote]
Je ne sais pas trop. Je cherche quelqu'un qui me dira des paroles catholiques pour l'édification de mon âme. Parfois le prêtre cite l'écriture, parfois il évoque des éléments de sa vie personnelle. L'important est plus le fond que la forme !
[quote]Préférez-vous ne pas être vu ? Pourquoi ? [/quote]
Personnelement, pour moi ça n'a pas beaucoup d'importance, à vrai dire. :)
[quote]Pratiquez-vous la confession dans le confessionnal ou plutôt, comme cela se fait de plus en plus, à l'extérieur de celui-ci ? Quelle différences ? [/quote]
Je ne sais pas si "ça se fait de plus en plus". Mon sentiment est plutôt inverse - il me semble qu'après avoir été massivement abandonnés il y a quelques décennies, on commence à les ré-utiliser un peu plus.
Personnellement je "pratique" les deux indifféraments. La seule chose qui m'importe en terme de posture, comme Altior l'a fort bien dit lui-même, c'est de pouvoir me tenir à genoux, au moins au moment des paroles de l'absolution.
Dieu vous bénisse !
Héraclius -