Manger le corps du Christ

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Re: Manger le corps du Christ

par jeanbaptiste » mer. 04 avr. 2012, 14:36

Griffon, je met sur le fait que le sujet vous tienne à cœur le fait que vous m'ayez mal lu.

Je me cite :

Ainsi, le terme anthropophagie est effectivement impropre car ne recouvrant qu'une part de la réalité, et n'est pas juste.

Quel était mon propos ? Dire simplement que l'usage du mot anthropophagie n'est pas absurde, mais est impropre.

De la même manière que dire est Jésus est un homme est juste, est vrai, si l'on ajoute, mentalement ou oralement : Jésus est aussi vrai Dieu.

Le terme d'anthropophagie ne recouvre pas toute la réalité de l'Eucharistie :

- Manducation du Corps glorieux de Jésus vrai homme et vrai Dieu.

Voilà quel était mon propos.
Or vous, c’est par un jeu de l’esprit que vous arriver à cette formule.
Il ne s'agit pas d'un jeu d'esprit. Il s'agit de savoir si un mot, pris dans son sens le plus brut, dit quelque chose de ce Mystère ou non.

Ainsi le mot dogme par exemple :

- Dogma, thèse, doctrine : le dogme chrétien, entendu comme la doctrine chrétienne.

- Dogme au sens courant moderne : savoir qui oblige autrui contre sa liberté de penser.

Doit-on s'empêcher d'user du mot dogme sous prétexte qu'il pourrait être compris dans un autre sens par autrui ? N'est-il pas préférable d'expliquer ce que nous entendons par ce mot ?

Ainsi du mot anthropophagie.

Jésus ressuscité est toujours vrai homme et vrai Dieu. Il ne perd pas sa nature humaine avec la résurrection. Donc au sens strict, l'Eucharistie est (en partie) une anthropophagie.

Ensuite, dans un cadre pastoral, il est absolument évident que ce mot est à proscrire. Et même d'ailleurs dans quasiment toutes les situations, car c'est un mot qui ne recouvre toute la réalité de l'Eucharistie.

Il reste que lorsque vous expliquerez à une personne que par l'Eucharistie vous manger vraiment la vraie chair et le vrai sang du Christ, on pensera que vous êtes zinzin, et vous aurez à vous expliquer : que l'on trouve absurde de croire qu'un bout de pain est de la chair, ou que l'on trouve délirant que sa plus grande joie soit de manger le corps d'une personne. Et peut-être même les deux.
Or vous, c’est par un jeu de l’esprit que vous arriver à cette formule.
Un jeu de l’esprit qui en plus contient une erreur de taille : vous ne prenez pas en compte la résurrection de notre Seigneur.
Ah ?

Il est facile de trouver des erreurs de taille qui permettrai de sous-entendre un manque de foi chez autrui quand il s'agit de combattre des idées que l'on ne partage pas.

Ainsi je pourrais très facilement rétorquer qu'en refusant le mot d'anthropophagie en invoquant la notion de Corps Glorieux vous sous-entendez que le Christ ressuscité n'est plus vraiment un homme, alors qu'en bonne théologie catholique l'essence humaine parfaitement réalisée c'est le Christ Ressuscité.

D'où la célèbre phrase : devenez ce que vous recevez. L'homme devient vraiment homme lorsqu'il s'incorpore au Corps du Christ Ressuscité.

Mais ce serait de la mauvaise foi de ma part car je sais très bien que vous n'avez jamais remis en cause l'humanité du Christ. Donc, je vous en prie, ne jouez pas à ce jeu.

Pour conclure, l'origine de la discorde ne vient pas du fond, mais des mots employés et de la manière dont nous les entendons.

Encore une fois je tiens à préciser que le mot d'anthropophagie :

- Est insuffisant

- Est à proscrire en général, et surtout quand il s'agit d'expliquer ce qu'est l'Eucharistie à des enfants ou à tout autre personne extérieure à notre foi.

Donc, sur le fond, nous sommes d'accord.

Re: Manger le corps du Christ

par Fée Violine » mer. 04 avr. 2012, 11:54

Je suis d'accord avec Griffon.
C'est le corps du Christ, un corps glorieux, pas un corps périssable comme le nôtre.

Re: Manger le corps du Christ

par Griffon » mer. 04 avr. 2012, 11:49

Cher Jean-Baptiste,

Faut-il recommencer toute la discussion, je ne le sais pas.
J’apprécie souvent ce que vous écrivez, mais ici… vous vous trompez.

Je comprends bien que des chrétiens pensent devoir utiliser cette formulation pour exprimer le fait qu’ils croient en la réalité du miracle : ce Pain, c’est vraiment le corps du Christ.
Je vous invite cependant à réfléchir un brin et à cette erreur et à ses conséquences.

Anthorpophagie, c’est manger de la chair humaine. Exact.
Mais cela suppose un cadre : il faut capturer un être humain, le tuer, le découper, le cuire et enfin… « atteindre au nirvana ».
Est-ce cela que vous faîtes avec Jésus quand vous allez communier ?

La chair que Jésus nous donne, c’est « ma chair que Je donnerai pour que le monde ait la vie ».
Il s’agit bien de la chair d’un homme ressuscité.
Ne me dites pas que cela ne fait pas de différence.

Comment nous vivrons, comment nous partagerons et nous aimerons lorsque nous serons ressuscités, c’est une inconnue. Mais, déjà, nous pouvons comprendre que nous pourrons être en Dieu et Dieu en nous par une forme de mandication qui n’a pas pour effet de porter atteinte à l’intégrité de « la victime ».
Par la pratique de la communion eucharistique, nous comprenons déjà qu’il s’agit là d’un échange d’amour.

L’anthropophagie est-elle cet échange d’amour ? NON.
Consiste-t-elle à manger de la chair d’un homme ressuscité ? NON.
Il faut admettre que l’anthropophagie, ou le cannibalisme, ne sont pas des mots appropriés pour décrire l’Eucharistie. Point.

Bien plus, l’utilisation de ces termes peut blesser la conscience de jeunes enfants qui se préparent à leur première communion.
Il y a un tabou bien ancré sur le cannibalisme. Dire à un jeune enfant que c’est ce qu’il va faire, jette un trouble en lui. Or, les athéistes soucieux d’attaquer toutes aspirations spirituelles ont bien compris qu’ils avaient là un argument qui marche.

Or vous, c’est par un jeu de l’esprit que vous arriver à cette formule.
Un jeu de l’esprit qui en plus contient une erreur de taille : vous ne prenez pas en compte la résurrection de notre Seigneur.

Voilà, j’ai dit.
Je ne compte pas m’expliquer plus avant, sachant que de toute façon, il y en aura tjrs pour ne pas vouloir comprendre que :
- le concept est différent
- le trouble peut être justifié (et troubler, c’est l’œuvre de Satan)

Cordialement,

Griffon.



Re: Manger le corps du Christ

par jeanbaptiste » mer. 04 avr. 2012, 10:39

Heu...

Tout dépend ce que l'on met derrière ce mot en fait.

Au sens strict, anthropophagie signifie le fait de manger de la chair humaine. Or, le Pain c'est de la chair humaine.

Mais pas seulement ! Jésus, vrai homme et vrai Dieu comme on dit.

Les juifs ne connaissant pas Jésus comme vrai Dieu, pour eux, manger sa chair était proprement scandaleux. L'anthropophagie était scandaleuse.

Mais pour le chrétien c'est une anthropophagie d'une toute autre... nature, pourrait-on dire. Tout comme Jésus est vrai et vrai Dieu, la manducation du pain est vraie anthropophagie et vraie "théophagie".

Ainsi, le terme anthropophagie est effectivement impropre car ne recouvrant qu'une part de la réalité, et n'est pas juste. On devrait plutôt parler d'anthropothéophagie.

Ce qui n'est pas moins scandaleux pour des non-chrétiens... manger la chair d'un être vraiment homme et vraiment Dieu est un triple scandale :

- Croyance en l'Incarnation de Dieu.

- Manducation du vrai corps du vrai homme.

- Manducation du vrai corps du vrai Dieu.

Tout ça sous les espèces d'un tout petit morceau pain.

C'est fou, extraordinaire, et scandaleux pour les païens et les juifs, et ce sera toujours le cas.

Re: Manger le corps du Christ

par Griffon » mer. 04 avr. 2012, 8:05

Mercredi passé, 28 mars, notre archevêque, Monseigneur Léonard a présidé la messe de 12 :10 à Notre-Dame du Finistère. Il a choisi de prêcher sur le chapitre 6 de St Jean, tout le discours du Pain de Vie, dont il a lu de larges extraits.

Il a commencé par bien établir le lien entre
- la foi dans l’incarnation : Jésus, vrai homme ET vrai Dieu
- la foi dans l’eucharstie : présence réelle de Jésus dans son corps
- la foi dans la résurrection de Jésus, et de nous avec Lui

Il a insisté pour dire que ces 3 vérités de foi étaient liées. La défaillance de l’une impactait automatiquement la foi dans les autres, et menait à la perte de toute la foi.

J’en parle ici car il a cité plusieurs fois le mot de « cannibalisme ».
En fait, Jésus dit aux juifs : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »

Quand Jean parle de la chair, c’est toute la vie humaine de Jésus dans sa fragilité mortelle. Cette chair qui va donc réssusciter, cette chair transfigurée, sublimée dans la resurrection.

Et les juifs récriminent et répondent : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Eux, ils comprennent cela comme du cannibalisme, justement.

Mais Jésus insiste : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ».
Les juifs refusent de l’écouter plus avant : « Ce qu'il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l'écouter ! »
Et en effet, c’est intolérable si on comprend cela comme du cannibalisme.
Pour un juif, c’est encore plus intolérable, car ils ne peuvent pas boire le sang, même des animaux.

Et Jésus le constate : « Cela vous heurte ? »
Alors, il leur donne la clé pour comprendre ce qu’il dit : « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. »

Effectivement, les juifs ne comprennent pas Jésus, car pour Le comprendre, il faut entrer dans son Esprit. Jésus parle d’une autre réalité, celle à laquelle leur esprit fermé ne leur permet pas d’accéder.

Et ainsi, plusieurs années après cette discussion, j’entends mon évêque confirmer qu’on ne peut pas parler de cannibalisme.
;)

Cordialement,

Griffon.

Re: Manger le corps du Christ

par Griffon » dim. 11 sept. 2011, 19:12

Bonjour à tous,

Je viens compléter ce fil après une longue interruption.
Je n'ai pas les idées totalement claires après une fin de semaine fatigante, mais voilà !
Le sujet me tient particulièrement à coeur.
Allez savoir pourquoi !
Mais oui,... j'ai déjà été confronté au problème face à des athées qui essayaient de détruire la foi chez des enfants.

Il ne s'agit en aucun cas de remettre en cause la présence réelle.
En effet, si qq un ne reconnait pas la présence réelle, il n'a en aucun cas le droit de parler d'anthropophagie.
Sinon, on pourrait mettre tous les chrétiens derrière les barreaux.

Mais en reconnaissant notre foi en la présence réelle, on peut aussi contrecarrer cette accusation.

Il y a qq mois, le Seigneur m'a inspiré une forme de réponse.
J'ai vu le parallèle à faire entre le viol et l'anthropophagie.
Ce sont 2 fautes infamantes, horribles, bestiales.

Peut-on comparer le viol à l'union conjugale des corps d'un homme et d'une unis dans la tendresse et l'amour ?
Il y a un monde de différence !
Cela n'a rien à voir.
Même si extérieurement, il peut y avoir une similitude à des yeux pervers.

Il y a encore bien plus de différences entre l'anthropophagie et la communion au corps du Christ.
Le corps du Christ est un corps ressuscité, qui s'éloigne radicalement de notre corps mortel.
Le Christ s'est donné par amour, et c'est en réponse d'amour que nous nous approchons de la sainte table.
En faisant ainsi nous obéissons au commandement de notre Seigneur, qui a désiré se faire nourriture pour notre corps ressuscité.

Il n'y a donc ni violence, ni nourriture pour notre corps mortel, etc.

Tout ceci peut être expliqué à des enfants, avec les mots qui conviennent à leur âge.
Cela a l'avantage de leur apprendre qu'il y a plusieurs niveaux dans la vie, et que derrière l'apparence, on peut chercher les intentions et surtout, la réalité de la vie éternelle.

Cordialement,

Griffon.

PS:
Merci au bon Seb qui m'a permis de m'exprimer.

Re: Manger le corps du Christ

par Griffon » dim. 11 sept. 2011, 18:26

Ouf !
Le bon Seb, vous me soufflez !

Vos excuses sont totalement acceptées.
Evidemment.

Mais, laissez-moi vous expliquer un peu.
Pour vous dire le vécu d'un membre basique.
Somme toute, pas très érudit, peu glorieux et très insignifiant.

Car, c'est vrai...
Remettre en cause la foi de quelqu'un est une attaque vraiment forte.
Me dire que je ne crois pas en la présence réelle !
J'ai beau savoir que c'est faux !
Je l'ai pris comme une baffe en pleine gueule.
Vous savez, je fais une heure d'adoration tous les dimanche.

Pour vous faire comprendre...
J'ai eu le même coup quand un cousin lefevévriste m'a envoyé que "ma messe" n'était pas valide.
Je vais à la messe tous les jours que Dieu fait.
Et ce serait un cinéma ?! Quoi, sinon ?

Quand j'ai parlé sur ce fil, c'est en conscience.
Quand je suis revenu sur le sujet quelques moi plus tard, c'était par obéissance à ma conscience.
Cela m'a valu un avertissement.
Et alors... vous pouvez m'envoyer 10 avertissements et me bannir 100 fois.
Si c'est pour avoir agi en conformité avec ma conscience, je considère cela comme une grâce de notre Seigneur.

Ceci dit.
Je reconnais facilement que votre travail de modération est délicat, lourd et difficile.
Et c'est peut-être une insulte pour vous, mais vous êtes très jeune.
A mes yeux, du moins.
Pour moi, c'est un constat qui vous excuse à l'avance.
Il n'est pas facile de faire la part des choses entre le troll et celui qui doit parler.

Aussi, recevez toute ma reconnaissance.

Que le Seigneur vous comble de ses grâces,
Amicalement,

Griffon.


PS:
Après avoir lu, vous pouvez effacer ces 2 messages.
Merci encore de votre belle attitude.

Re: Manger le corps du Christ

par le bon Seb » dim. 11 sept. 2011, 14:06

Bonjour à tous,

je viens présenter publiquement mes excuses à Griffon, qui a été blessé par mes propos et mon attitude à son égard. Je vous prie, cher Griffon, de bien vouloir me pardonner.

En espérant que la réouverture de ce fil contribuera à apaiser les blessures, afin que celles-ci appartiennent définitivement au passé.

En Christ,

Sébastien.

Re: Manger le corps du Christ

par Fée Violine » mar. 30 mars 2010, 10:05

Ce débat me passe loin au-dessus de la tête, je ne me pose pas ce genre de question, mais aujourd'hui 30 mars c'est l'anniversaire du jour où pour la première fois j'ai "mangé le corps du Christ" :amoureux:

Re: Manger le corps du Christ

par Laurent L. » mar. 30 mars 2010, 8:21

Cher DA95 :), j'ai décidément de plus en plus l'impression de m'exprimer en Chinois. :-@
Je complète donc la citation :
"Comme il est dit au livre Des Cause', l'effet dépend davantage de la cause première que la cause seconde. C'est pourquoi la vertu de Dieu, qui est la cause première de tout, peut faire que des êtres postérieurs subsistent après la disparition des êtres antérieurs.
Dans ce sacrement, il n'y a aucune tromperie: les accidents discernés par notre connaissance sensible existent là réellement. Et l'intellect qui a la substance pour objet propre, selon Aristote est préservé de toute tromperie par la foi. Cet argument répond aussi à la troisième objection. Car ta foi ne s'oppose pas au sens, mais elle concerne des réalités auxquelles le sens n'atteint pas.
Cette conversion n'a pas de sujet à proprement parler, nous l'avons dit. Mais les accidents qui subsistent ont une certaine apparence de sujet."
Évidemment que les accidents, ou espèces, ou apparences du pain subsistent. :D Je n'ai pas dit le contraire. :sonne: Je n'avais pas cité la Somme, mais le catéchisme du Concile de Trente, qui ne reprend pas cette solution, je n'ai pas coupé de citation :).
Toutefois, vous ne pouvez pas citer de solution comme ça sans y mettre l'objection qui va avec :
OBJECTION 2. Dans le sacrement de vérité il ne peut y avoir de tromperie. Or c'est par les accidents que nous jugeons de la substance. Il semble que le jugement humain serait trompé si, tandis que les accidents subsisteraient, la substance du pain ne subsistait pas. Cela est donc incompatible avec ce sacrement.
SOLUTION 2. Dans ce sacrement, il n'y a aucune tromperie: les accidents discernés par notre connaissance sensible existent là réellement. Et l'intellect qui a la substance pour objet propre, selon Aristote, est préservé de toute tromperie par la foi.

OBJECTION 3. Bien que notre foi ne soit pas soumise à la raison, elle n'est cependant pas contre elle, mais au-dessus d'elle, comme on l'a dit au début de cet ouvrage. Or notre raison tire son origine de la connaissance sensible. Notre foi ne doit donc pas être contre les sens. C'est pourtant ce qui arrive lorsque nos sens jugent qu'il y a là du pain tandis que notre foi croit qu'il y a là la substance du corps du Christ. Il ne convient donc pas à ce sacrement que les accidents du pain, objets des sens, subsistent, et que la substance du pain ne subsiste pas.
SOLUTION 3. Cet argument répond aussi à la troisième objection. Car la foi ne s'oppose pas au sens, mais elle concerne des réalités auxquelles le sens n'atteint pas.

OBJECTION 4. Ce qui subsiste, une fois la conversion accomplie, semble être le sujet de ce changement. Donc, si les accidents du pain subsistent une fois la conversion accomplie, il semble que ces accidents mêmes soient le sujet de la conversion. Ce qui est impossible car " il n'y a pas d'accident de l'accident". Donc, dans ce sacrement, les accidents du pain et du vin ne doivent pas subsister.
SOLUTION 4. Cette conversion n'a pas de sujet à proprement parler, nous l'avons dit. Mais les accidents qui subsistent ont une certaine apparence de sujet.
Nous voyons tous une apparence de pain, nous sentons comme un goût de pain, les propriétés physico-chimiques subsistent (les vertus de la substance demeurent). Néanmoins, par la vertu divine, l'accident (c'est à dire ce que les sens perçoivent) existe sans sujet. C'est ce que je me tue à dire depuis des pages :cry: : les apparences demeurent malgré la transformation du pain et du vin en Corps et Sang du Christ. Ces apparences ne cessent donc pas d'être singulières et sensibles, malgré la disparition du sujet ; c'est tout le mystère de la transsubstantiation. Mais personne ne conteste l'existence de ces apparences, DA95. :D
=> Nous ne sommes pas des anthropophages ni des cannibales à cause de l’accident du pain.
Pardonnez-moi, mais je trouve votre argument plutôt léger : si nous mangeons de la chair humaine, mais que celle-ci à une apparence de pain, nous ne mangeons pas de chair humaine ?! :s (Car c'est cela, la définition de l'anthropophagie.)
L’église ne la jamais soutenu.
Ah ?
comme il répugne absolument à la nature de manger la chair et de boire le sang de l’homme, c’est une grande marque de Sagesse de la part de Notre-Seigneur de nous avoir donné sa Chair et son Sang adorables sous les apparences du pain et du vin
:oops:
Le cannibalisme et l’anthropophagie sont même considérés comme des actes relevant de la barbarie.
Si la chair humaine est morte et si on tue quelqu'un pour le manger, oui ; si on fait souffrir quelqu'un aussi. Or, le Christ ne souffre pas : son corps glorieux est impassible, Il est VIVANT, il est l'Agneau de Dieu sacrifié pour être notre Pâque. (Qu'allons nous chanter dimanche ? "L'Agneau Pascal est immolé, All...")
Les juifs sacrifiaient des agneaux sur l'autel et les mangeaient, le prêtre actualise le Sacrifice du Christ sur l'autel et nous mangeons Jésus, l'Agneau de Dieu, qui a pris chair ... humaine ! :>
La loi française n’a pas de loi spécifique condamnant l’anthropophagie et le cannibalisme, mais les magistrats français peuvent néanmoins s'appuyer sur l'article 222 du Code pénal qui punit les tortures et actes de barbarie de 15 à 30 ans de réclusion criminelle.
Heureusement, Dieu a tout prévu :> :
Nous trouvons encore en cela deux autres avantages ; le premier, c’est d’être à l’abri d’accusations calomnieuses, et qu’il nous eût été difficile d’éviter de la part des infidèles, s’ils nous avaient vus manger la Chair de Jésus-Christ dans sa propre forme.
En outre, nous ne torturons pas Jésus, puisque son corps est impassible. (Propriété du corps glorieux)
Assimiler la Sainte eucharistie à un cannibalisme rituel est profondément choquant et malhonnête intellectuellement parlant. C’est ne pas tenir compte des accidents du pain.
:| Mais je tiens compte des accidents du pain : ils existent bien ; oui, par la transsubstantiation, l'apparence du pain demeure. En attendant, c'est bien la chair et même les os, les nerfs, le cerveau du Christ que je mange... :>
Oui c’est les espèces du pain, nos sens ne nous trompent pas.
Effectivement, l'apparence du pain subsiste, mais sans sujet.
nos sens nous disent c’est du pain (cela est vrai dans l’accident)
L'accident, c'est "ce qui apparaît aux sens" ! C'est du pain en apparence, mais en apparence seulement. Je ne dis pas le contraire, rassurez-vous ! Aucun sens corporel ne peut percevoir le Christ tel qu'Il est dans le Sacrement.
Mais la substance du pain est devenue celle du Christ : c’est le corps du Christ. Il y a là une intervention Divine, notre raison à du mal à le comprendre, nos sens nous disent c’est du pain (cela est vrai dans l’accident) mais notre foi nous permet de l’affirmer (c’est le résultat de la transsubstantiation) : C’est le corps du Christ.
Mais je dis exactement la même chose ! :sonne: Effectivement, c'est le Corps du Christ sous l'apparence du pain : c'est le corps humain glorifié du Christ que nous mangeons :arrow: nous mangeons de la chair humaine, c'est de l'anthropophagie. :)

Re: Manger le corps du Christ

par Laurent L. » mar. 30 mars 2010, 4:00

Cher Griffon,
Par ailleurs, cher Laurent, je vous en conjure, cessez de vous persuader que nous ne croyons pas en la présence réelle. Quand on vous dit qu'on croit en la présence réelle, qu'est-ce qui vous autorise à ne pas nous croire ?
Mais je n'ai jamais dit ça ! Je n'ai fait que reprendre votre mot "spirituel", le trouvant ambigu. Et effectivement, ce n'est pas à moi de juger qui que ce soit.
Mais notre corps n'est pas absent !
Pardon ? Oui, vous avez un corps. Qui dit le contraire ?
Et lorsque nous communions, nous apprenons à notre corps aussi à faire ce que nous ferons lorsque nous serons pleinement la Lumière.
:sonne: Pardonnez-moi, mais je ne comprends pas un mot de cette phrase... Vous" apprenez" à votre Corps à briller, à se téléporter, à bouger par la seule force de votre âme ?! :wow: Vous êtes vraiment très fort, alors...
L'Eucharistie nourrit l'âme, c'est le Catéchisme. Ce sont les espèces du pain qui nourrissent le Corps, car elles gardent l'agir du pain, quoique sa substance ait disparu, puisque c'est la Chair du Christ que nous mangeons sous l'apparence du pain :) .
En ce qui concerne le Christ, vous défendiez qu'il s'agissait du même corps, et voici qu'en ce qui nous concerne, vous voudriez faire une différence. Incompréhensible !
Le corps glorieux du Christ est effectivement le même que celui qui est mort sur la Croix, avec les propriétés de la glorification en plus. Nous ne sommes pas morts et ressuscités dans la chair, notre corps n'est donc pas glorieux. En quoi n'est-ce pas compréhensible ?
Le dogme concerne la présence réelle. Il ne dit pas que nous sommes anthropophage.
Il dit que nous mangeons la chair humaine du Christ, sous l'apparence du pain (extrait du catéchisme du Concile de Trente que j'ai mis en rouge et en grand).
Que lis-je dans mon dictionnaire ?
Anthropophagie (n.f.) : acte consistant à manger de la chair humaine. Mangé-je de la chair humaine ? OUI. :arrow: Je suis anthropophage. (Je sais, je me répète...)

Je précise qu'aucun canon, aucun texte magistériel ne condamne ce que je dis. Si tel était le cas, j'abjurerais mon hérésie...
1)
Si nous étions anthropophage, nous ne répugnerions pas à manger de la chair humaine quelque soit l'homme qui tomberait dans nos filets.
Mais nous ne le faisons pas, parce que nous ne sommes pas anthropophages, c'est évident, car à Pâques, je me vois mal manger une cuisse d'homme.
Et pourtant, vous allez manger la cuisse de Jésus-Christ, ses nerfs, ses os, son cerveau et tout le reste de Son Corps, sa chair vivante. (Je peux vous citer des références, si vous voulez...)
Je me permets quand même de répondre à votre objection avec un petit extrait du catéchisme que j'avais pourtant mis en rouge et en gros, au cas où...
C'est pas grave, j'en remets une couche :-D :
comme il répugne absolument à la nature de manger la chair et de boire le sang de l’homme, c’est une grande marque de Sagesse de la part de Notre-Seigneur de nous avoir donné sa Chair et son Sang adorables sous les apparences du pain et du vin
2)
Donc, si nous ne sommes pas anthropophages, il est important de chercher en quoi l'acte de manger le corps du Christ est si spécifique qu'on ne peut plus parler d'anthropophagie.
Quel est le critère objectif du dictionnaire pour déterminer l'anthropophagie ? La manducation de chair humaine ! Or, le Corps du Christ est de la Chair humaine, sinon, pourquoi le catéchisme dirait-il que Dieu a donné son Corps sous l'apparence du pain ? C'est impressionnant, vous faite de la non-anthropophagie un axiome !
3)
Par ailleurs, ce mot vous plait peut-être, mais en plus d'être faux, dire cela, cela consiste à donner aux ennemis de la foi le bâton pour nous battre. Ce qui est à notre époque tout à fait inutile.
De plus, cela donne également aux incroyants une raison de plus pour ne pas se convertir, car qui voudrait se joindre à des cannibales ?
Primo, le magistère n'a jamais dit que c'était faux (j'attends toujours le canon magistériel m'anathématisant). Secundo, notre religion est un scandale pour les Juifs et une folie pour les païens, nous dit Saint Paul (vous voyez que je lis aussi la Bible ! ;)). Il est donc normal que les infidèles nous trouvent fous. En outre, comme le dit le Catéchisme du Concile de Trente :

Nous trouvons encore en cela deux autres avantages ; le premier, c’est d’être à l’abri d’accusations calomnieuses, et qu’il nous eût été difficile d’éviter de la part des infidèles, s’ils nous avaient vus manger la Chair de Jésus-Christ dans sa propre forme.
Voilà ! Dans son immense sagesse, Jésus-Christ ne se donne pas à nous sous sa forme propre, mais sous l'apparence du pain :arrow: nous sommes anthropophages ; :arrow: les impies ne voient qu'un vulgaire morceau de pain et nous laissent donc manger en paix la Chair du Fils de l'homme. :dance:
Je ne cherche pas à vous vexer, mais je dois vous le dire...
N'ayez crainte, je ne suis pas vexé ! :D
Cela nous demande de quitter les certitudes de textes "qui ont fait leur preuve" pour avancer en eau profonde et nous laisser instruire par Jésus du Royaume des Cieux.
C'est le Catéchisme du Concile de Trente ! Or, c'est de l'Eglise Catholique que nous devons recevoir la doctrine Chrétienne. C'est par Elle que Jésus nous instruit. :)
Compendium du Catéchisme de l'Eglise Catholique a écrit :Écriture, Tradition et Magistère sont si étroitement unis entre eux qu’aucun n’existe sans les autres.
Le monde à plus évolué depuis le concile de Trente qu'entre l'époque du Christ et le concile. On ne peut pas se contenter de citer ainsi des textes du magistère sans se préoccuper de leur réception.
:sonne: Le Magistère est la doctrine du Christ, lumière du monde. On ne met pas la lampe sous le boisseau mais sur le lampadaire.
Au fait, les Evangiles sont encore plus vieux que le Concile de Trente, on ne les cache pas toutefois.
Croyez-vous que la transsubstantiation et la Trinité étaient plus facile à croire à l'époque des apôtres, que la résurrection de la Chair et le mystère de la Croix étaient bien reçus ? Pas sûr : "Scandale pour les Juifs, folie pour les païens".
Si on me demande : "quand vous communiez, mangez-vous la chair humaine du Christ", je suis obligé de dire "oui". ("Que votre "oui" soit un oui.")
Enfin, qu'est-ce qui peut bien vous gêner dans cet extrait du catéchisme ? Qu'est ce qui, dedans, serait incompréhensible de nos jours ? Si le sel s'affadit, avec quoi le salera-t-on ?

En fait, je m'attache au sens étymologique et à la définition objective de l'anthropophagie, et vous vous attachez au ressenti subjectif de ce mot, à la vision dégoûtante d'hommes dépeçant un cadavre.
Jésus-Christ n'est pas un cadavre, il est vivant. Nous ne mangeons pas un morceau de chair morte, mais tout Son Corps incorruptible sous l'apparence du pain, et avec lui son sang, son âme, sa divinité.
Comme dit Saint Augustin dans le commentaire de l'Evangile selon Saint Jean :
5. Mais pourquoi ajoutait-il : « C’est l’esprit qui vivifie : la chair ne sert de rien ? » Disons-lui donc {car il nous permet de lui parler, non dans l’intention de le contredire, mais dans le désir de nous instruire) : O Seigneur, ô bon maître ! Comment se fait-il que « la chair ne serve de rien », quand vous avez dit vous-même : « Quiconque ne mangera pas ma chair et ne boira pas mon sang, n’aura pas la vie en lui? » La vie ne servirait-elle non plus de rien ? Pourquoi sommes-nous ce que nous sommes, sinon pour avoir la vie éternelle, que vous promettez comme fruit de la manducation de votre chair ? Qu’est-ce donc à dire : « La chair ne sert de rien ? » Elle ne sert de rien, mais dans le sens que les Juifs y attachaient; car, dans leur idée, il s’agissait, non d’une chair animée, vivante, mais d’une chair morte, comme celle d’un cadavre, que l’on partage par morceaux, ou que l’on vend sur le marché.
[...]
Nous vous l’avons dit, mes frères, le Sauveur nous a appris que manger sa chair et nous abreuver de son sang, c’est demeurer en lui et lui servant de demeure. Nous demeurons en lui, lorsque nous sommes ses membres; il demeure en nous, lorsque nous sommes son temple. Pour que nous soyons ses membres, nous nous unissons intimement à lui, et ne faire plus qu’un avec lui, c’est l’effet de la charité seule. Et l’amour de Dieu, d’où nous vient-il ? Interroge l’Apôtre, il te l’apprendra: « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné (1)». « C’est » donc « l’esprit qui « vivifie », car c’est l’esprit qui donne la vie aux membres; mais il ne peut les rendre vivants qu’à la condition de les trouver unis au corps dont il est la vie.
C'est peut-être plus clair, dit comme ça. :)

Pour en revenir au cannibalisme rituel comme le pratiquait les Kanaks, la fin n'était pas de se nourrir du corps comme d'un steak mais de s'approprier l'âme de l'ennemi abattu, leurs actes étaient toutefois vains, bien sûr.
Nous, nous mangeons la chair humaine et vivante du Christ, notre ami, l'Agneau de Dieu qui s'est offert en Sacrifice, lequel est rendu présent de manière non sanglante au Saint-Sacrifice de la Messe, non pas afin de faire fonctionner notre corps, notre métabolisme corporel, mais pour nourrir notre âme. Cela reste du cannibalisme.

Re: Manger le corps du Christ

par Griffon » lun. 29 mars 2010, 19:59

Cher Laurent,

Il me semble que vous "arrangez" l'écriture...
Lisez bien, et vous verrez que l'apôtre parle de tout l'homme, et pas seulement de son âme.
Ephésiens 4,23-24 a écrit :Il s’agit de vous renouveler spirituellement à partir de l’intérieur, et de revêtir l’Homme Nouveau, l’homme selon Dieu, qui est créé dans la vraie droiture et sainteté.
Laurent L. a écrit : En fait, si je peux me permettre :oops:, c'est le mot "corps" que je récusais, puisque c'est notre âme qui se nourrit de l'Eucharistie, pas notre corps, bien que nous ayons revêtu la nature nouvelle en nous convertissant, en décidant de marcher selon l'Esprit et non plus selon la Chair (cf. Épître aux Romains). C'est donc notre âme d'homme nouveau qui se nourrit de l'Eucharistie. :)
Et, comme vous le soulignez, c'est essentiellement notre âme qui est nourrie. Est-ce aussi le cas si nous nous adonnions à l'anthropophagie ?
Mais notre corps n'est pas absent ! Et lorsque nous communions, nous apprenons à notre corps aussi à faire ce que nous ferons lorsque nous serons pleinement la Lumière.
Car, c'est le même corps.
En ce qui concerne le Christ, vous défendiez qu'il s'agissait du même corps, et voici qu'en ce qui nous concerne, vous voudriez faire une différence. Incompréhensible !

Par ailleurs, cher Laurent, je vous en conjure, cessez de vous persuader que nous ne croyons pas en la présence réelle. Toutes vos citations sont très belles, mais hors de propos et, à force, vexantes. Quand on vous dit qu'on croit en la présence réelle, qu'est-ce qui vous autorise à ne pas nous croire ?

Le dogme concerne la présence réelle. Il ne dit pas que nous sommes anthropophage.
Vous faites un saut d'interprétation qui ne vous pose pas de problème.
Pour moi, il est :arrow: 1) une insulte au bon sens, :arrow: 2) ne rend pas compte de la Vérité et :arrow: 3) empêche l'évangélisation.

1)
Si nous étions anthropophage, nous ne répugnerions pas à manger de la chair humaine quelque soit l'homme qui tomberait dans nos filets.
Mais nous ne le faisons pas, parce que nous ne sommes pas anthropophages, c'est évident, car à Pâques, je me vois mal manger une cuisse d'homme.

2)
Donc, si nous ne sommes pas anthropophages, il est important de chercher en quoi l'acte de manger le corps du Christ est si spécifique qu'on ne peut plus parler d'anthropophagie.

3)
Par ailleurs, ce mot vous plait peut-être, mais en plus d'être faux, dire cela, cela consiste à donner aux ennemis de la foi le bâton pour nous battre. Ce qui est à notre époque tout à fait inutile.
De plus, cela donne également aux incroyants une raison de plus pour ne pas se convertir, car qui voudrait se joindre à des cannibales ?

Voilà Laurent.
C'est sans doute un peu long, mais la discussion est ouverte, alors j'en profite pour donner des arguments le plus clairement possible. De plus [...] je dois bien constater que je me suis mal fait comprendre jusqu'à présent.

Je ne cherche pas à vous vexer, mais je dois vous le dire...
Il ne sert à rien de marteler une vérité qu'on justifie par un extrait du magistère si cette vérité, ainsi exprimée, ne peut pas être comprise par les hommes. Jésus Lui-même nous y invite.
Mathieu 13,52 a écrit :Et Jésus leur dit : “Vous voyez, quand un maître en religion a été instruit du Royaume des Cieux, il est comme un maître de maison qui trouve toujours dans ses réserves de quoi distribuer, du neuf et du vieux.”

Cela nous demande de quitter les certitudes de textes "qui ont fait leur preuve" pour avancer en eau profonde et nous laisser instruire par Jésus du Royaume des Cieux. Il y faut de l'humilité, mais aussi, quelle joie aussi de découvrir que l'Eglise confirme ce que nous avons trouvé.
Le monde à plus évoluer depuis le concile de Trente qu'entre l'époque du Christ et le concile.
Depuis Trente, L'Eglise a été confrontée aux "philosophes du soupçon" : Marx, Kant, Hegel,...
On ne peut pas se contenter de citer ainsi des textes du magistère sans se préoccuper de leur réception.

Cordialement,

Griffon.

Re: Manger le corps du Christ

par DA95 » lun. 29 mars 2010, 17:39

Bonjour Laurent. L

Vous citez en rouge d'Aquin tome 3 q.75 al5 c'est très bien. Mais vous vous arrêtez à la réponse sans aller à la solution que propose St Thomas d'Aquin quelques lignes plus loin.
Je complète donc la citation :
"Comme il est dit au livre Des Cause', l'effet dépend davantage de la cause première que la cause seconde. C'est pourquoi la vertu de Dieu, qui est la cause première de tout, peut faire que des êtres postérieurs subsistent après la disparition des êtres antérieurs.
Dans ce sacrement, il n'y a aucune tromperie: les accidents discernés par notre connaissance sensible existent là réellement. Et l'intellect qui a la substance pour objet propre, selon Aristote est préservé de toute tromperie par la foi. Cet argument répond aussi à la troisième objection. Car ta foi ne s'oppose pas au sens, mais elle concerne des réalités auxquelles le sens n'atteint pas.
Cette conversion n'a pas de sujet à proprement parler, nous l'avons dit. Mais les accidents qui subsistent ont une certaine apparence de sujet."

=> Nous ne sommes pas des anthropophages ni des cannibales à cause de l’accident du pain. L’église ne la jamais soutenu. Le cannibalisme et l’anthropophagie sont même considérés comme des actes relevant de la barbarie.

La loi française n’a pas de loi spécifique condamnant l’anthropophagie et le cannibalisme, mais les magistrats français peuvent néanmoins s'appuyer sur l'article 222 du Code pénal qui punit les tortures et actes de barbarie de 15 à 30 ans de réclusion criminelle.

Assimiler la Sainte eucharistie à un cannibalisme rituel est profondément choquant et malhonnête intellectuellement parlant. C’est ne pas tenir compte des accidents du pain.
Oui c’est les espèces du pain, nos sens ne nous trompent pas. Mais la substance du pain est devenue celle du Christ : c’est le corps du Christ. Il y a là une intervention Divine, notre raison à du mal à le comprendre, nos sens nous disent c’est du pain (cela est vrai dans l’accident) mais notre foi nous permet de l’affirmer (c’est le résultat de la transsubstantiation) : C’est le corps du Christ.

Bien à vous.

Re: Manger le corps du Christ

par Laurent L. » sam. 27 mars 2010, 21:23

Gyrovague a écrit :Mais si vous voulez continuer à vous persuader que vous êtes un anthropophage, libre à vous mon cher Laurent, mais dans ce cas je vous conjure d'avoir l'honnêteté d'informer les membres de votre entourage afin qu'ils soient sur "leurs gardes" !!!!!
Je ne préfère pas ; je risquerais de me fatiguer pour chasser mon dîner. :-D
Gyrovague a écrit : Vous reconnaissez vous-même que le corps glorieux de Jésus n'est plus soumis aux lois de la physique donc il n'y a plus de corps physique de Jésus (sinon il serait encore soumis aux lois physiques) donc il n'y a plus de chair humaine (qui est soumise aux lois physiques) de Jésus.
:non: La résurrection de la chair est un dogme. Le corps glorieux gagne en propriétés, dont celle de se soustraire aux lois de la physique et d'être sous le contrôle de l'âme. Les Corps glorieux du Christ et de la Sainte Vierge ne sont plus soumis aux lois de la physique, mais ils sont toujours constitués de chair humaine. Jésus et Marie ne sont pas de purs esprits.
Il s'agit donc bien du même corps, mais "revêtu" de l'incorruptibilité, de l'impassibilité, etc.
Jésus-Christ à été effectivement présent physiquement par son corps glorieux entre sa résurrection et son ascension et Saint Thomas a effectivement pu toucher les plaies du corps glorieux de Jésus mais cela n'est pas contradictoire avec le fait que le corps physique de Jésus n'est plus dans notre monde et qu'il n'est donc plus perceptible par nos sens car vous semblez faire abstraction du fait qu'après que Saint Thomas toucha les plaies du Christ il y eu l'ascension de Jésus au Ciel avec son apparence physique et son corps glorieux et que depuis Il n'est pas revenu, nous ne pouvons donc pas, depuis l'ascension de Jésus au Ciel, voir son corps physique glorifié avec nos yeux de chair donc Jésus n'est, bel et bien, plus perceptible par nos sens humains puisqu'Il n'est plus présent physiquement dans son corps glorieux comme il le fut entre sa résurrection et son ascension aux yeux de ses apôtres.
Oui, rassurez-vous, je ne vois pas Jésus non plus ; Il reviendra dans la Gloire toutefois. Jésus ne quitte pas son humanité entre temps, sa chair est humaine, mais imperceptible. Jésus est en même temps auprès du Père et dans les Tabernacles.
S' il n'y a plus corps physique avec chair humaine de Jésus, nous ne sommes pas des anthropophages puisque nous ne mangeons pas la chair humaine du corps de Jésus.
Si, nous mangeons la Chair humaine du Christ sous les espèces (apparences) du pain. Elle n'est pas perceptible physiquement (sous sa forme propre) mais elle est bien là.
Catéchisme du Concile de Trente - Je crois à la résurrection de la chair a écrit :
Une autre chose très importante à connaître, et que les Pasteurs devront expliquer avec tout le soin possible, c’est que chacun de nous ressuscitera avec son propre corps, c’est-à-dire avec le même corps que nous avons sur la terre, et qui aura été corrompu dans le tombeau et réduit en poussière. Ainsi l’enseigne l’Apôtre. [23] Il faut, dit-il, que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité. Car le mot, ce corps, désigne nettement le corps que nous avons maintenant. Job a prédit aussi le même miracle, et sans la moindre obscurité. [24] Je verrai Dieu dans ma chair, dit il, je le verrai moi-même, je Le contemplerai de mes propres yeux, moi et non un autre.
CEC a écrit :990 Le terme " chair " désigne l’homme dans sa condition de faiblesse et de mortalité (cf. Gn 6, 3 ; Ps 56, 5 ; Is 40, 6). La " résurrection de la chair " signifie qu’il n’y aura pas seulement, après la mort, la vie de l’âme immortelle, mais que même nos " corps mortels " (Rm 8, 11) reprendront vie.
Conclusion : le Corps du Christ est la même chair humaine née de la Vierge Marie qui gisait sur la Croix, mais revêtue de l'incorruptibilité et glorifiée. Son corps ne cesse donc jamais d'être de la chair humaine ! Nous mangeons donc de la chair humaine :arrow: nous sommes anthropophages. :p

Bien à vous,
Laurent.

P.S. : Je me permets de citer à nouveau ce passage clair comme de l'eau de roche du catéchisme du Concile de Trente :oops: :
comme il répugne absolument à la nature de manger la chair et de boire le sang de l’homme, c’est une grande marque de Sagesse de la part de Notre-Seigneur de nous avoir donné sa Chair et son Sang adorables sous les apparences du pain et du vin, qui sont notre nourriture journalière, la plus ordinaire, et en même temps la plus agréable.

Nous trouvons encore en cela deux autres avantages ; le premier, c’est d’être à l’abri d’accusations calomnieuses, et qu’il nous eût été difficile d’éviter de la part des infidèles, s’ils nous avaient vus manger la Chair de Jésus-Christ dans sa propre forme. Le second, c’est qu’en prenant le Corps et le Sang de Notre-Seigneur, sans que nos sens puissent saisir la réalité de leur existence, c’est un puissant moyen d’augmenter la Foi dans nos âmes. « Car la Foi, dit Saint Grégoire [22] ne mérite plus, quand la raison démontre. »
:arrow: Ce qui apparaît comme une manducation de pain est en fait un acte de cannibalisme rituel. :>
Comme dit Seb :
le cannibalisme a ceci de particulier que ceux qui le pratiquent prétendent s'attribuer les qualités de la personne qu'elles mangent. Quand nous communions au corps et au sang du Christ, ne devenons-nous pas ce que nous recevons ?
:oui:
Jean - 6, 55-56 a écrit : Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui.

Re: Manger le corps du Christ

par Laurent L. » sam. 27 mars 2010, 18:57

Griffon a écrit : En fait, je parle de choses que vous ne connaissez pas.
Mais il fallait le dire tout de suite ! Mes plus plates excuses, Ô grand mystique et sondeur des âmes. ;)
vous devriez lire plus souvent la Parole de Dieu.
En fait, si je peux me permettre :oops:, c'est le mot "corps" que je récusais, puisque c'est notre âme qui se nourrit de l'Eucharistie, pas notre corps, bien que nous ayons revêtu la nature nouvelle en nous convertissant, en décidant de marcher selon l'Esprit et non plus selon la Chair (cf. Épître aux Romains). C'est donc notre âme d'homme nouveau qui se nourrit de l'Eucharistie. :)
Et vous me répondez en citations du magistère que je n'ai jamais niées
Vous vous méprenez sur mes intentions, je ne faisais que clarifier mon propos et vous répondre, je ne jouais pas au grand inquisiteur. :D

Bon, j'arrête de vous taquiner.

Bon dimanche des Rameaux et passez une sainte semaine sainte !

Cannibalement vôtre,
Laurent.

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