par boisvert » mar. 24 juin 2008, 11:14
"On tue le dernier des dieux, et on se retrouve face au vide. l'absence totale de transcendance, l'absence de sens." - "La vrai passion est celle du vide selon moi."
Je voudrais d'abord vous dire merci pour avoir écrit, car du point de vue des partages sur l'Evangile du jour, je viens chaque jour, je remarque que quelques membres du site m'ont lu, j'ai passé un message pour inviter à participer, mais c'est resté sans suite... ici aussi, il y a beaucoup de vide !
Je ne me souviens plus qui a dit : "La nature a horreur du vide", mais c'est tout à fait exact et je comprends bien ce doute: entre le tombeau vide et la résurrection, il demeure une très grande interrogation, une interrogation assez puissante pour être douloureuse, bien qu'en ce qui me concerne, elle m'a toujours poussé à avancer.
De ce temps-ci, le vide fait aussi partie de ma vie. Mon vieux père est décédé, ma mère est dans une maison de repos, et moi qui suis retourné habiter près d'eux durant les dix dernières années - juste le temps de perdre tous mes contacts en ville, je me retrouve matin et soir dans une maison vide, une maison de deux étages avec cour et jardin, beaucoup à gérer en plus de mon travail, et je suis évidemment très isolé. C'est vrai que j'éprouve une sensation de vide, qui ne contredit pas ma foi, mais parfois je me sens dans la peau d'un égaré, de quelqu'un qui n'est plus à sa place, et attend... quoi encore ? Dans son journal, Julien Green citait un auteur qui s'appelle Duguet et qui avait écrit: "Le Christ est allé au désert, et nous y sommes aussi, nous qui sommes pourtant dans le monde, car le monde est un désert". Je me reconnais tout à fait dans cette citation.
Mais ce vide, aussi difficile que j'ai de l'accepter, n'atteint pas ma foi de converti (en 1985). L'absence de transcendance, l'absence de sens qui fait que le monde s'agite beaucoup, comme pour secouer la poussière qui le recouvre, c'est ce qui m'avait poussé à retourner vers les "valeurs traditionnelles" et depuis ma conversion, j'ai eu le temps d'être dressé, par l'épreuve, à y faire face. Pour l'instant, je m'occupe de la succession de mon père, en plus de mon travail, et ma mère ayant besoin de beaucoup d'attention, ma vie ne manque pas de sens - ou du moins de labeur - et rien que ce labeur donne du sens. Je pense souvent à Charles de Foucauld, jardinier à Nazareth... et en me disant qu' il y en a eu combien d'autres, j'avance. Un jour à la fois puisque "A chaque jour suffit sa peine".
Je prierai pour vous, priez aussi pour moi. En écrivant vous avez créé du sens pour moi et Dieu qui est là, qui voit dans le secret, vous le revaudra.
Boisvert
"On tue le dernier des dieux, et on se retrouve face au vide. l'absence totale de transcendance, l'absence de sens." - "La vrai passion est celle du vide selon moi."
Je voudrais d'abord vous dire merci pour avoir écrit, car du point de vue des partages sur l'Evangile du jour, je viens chaque jour, je remarque que quelques membres du site m'ont lu, j'ai passé un message pour inviter à participer, mais c'est resté sans suite... ici aussi, il y a beaucoup de vide !
Je ne me souviens plus qui a dit : "La nature a horreur du vide", mais c'est tout à fait exact et je comprends bien ce doute: entre le tombeau vide et la résurrection, il demeure une très grande interrogation, une interrogation assez puissante pour être douloureuse, bien qu'en ce qui me concerne, elle m'a toujours poussé à avancer.
De ce temps-ci, le vide fait aussi partie de ma vie. Mon vieux père est décédé, ma mère est dans une maison de repos, et moi qui suis retourné habiter près d'eux durant les dix dernières années - juste le temps de perdre tous mes contacts en ville, je me retrouve matin et soir dans une maison vide, une maison de deux étages avec cour et jardin, beaucoup à gérer en plus de mon travail, et je suis évidemment très isolé. C'est vrai que j'éprouve une sensation de vide, qui ne contredit pas ma foi, mais parfois je me sens dans la peau d'un égaré, de quelqu'un qui n'est plus à sa place, et attend... quoi encore ? Dans son journal, Julien Green citait un auteur qui s'appelle Duguet et qui avait écrit: "Le Christ est allé au désert, et nous y sommes aussi, nous qui sommes pourtant dans le monde, car le monde est un désert". Je me reconnais tout à fait dans cette citation.
Mais ce vide, aussi difficile que j'ai de l'accepter, n'atteint pas ma foi de converti (en 1985). L'absence de transcendance, l'absence de sens qui fait que le monde s'agite beaucoup, comme pour secouer la poussière qui le recouvre, c'est ce qui m'avait poussé à retourner vers les "valeurs traditionnelles" et depuis ma conversion, j'ai eu le temps d'être dressé, par l'épreuve, à y faire face. Pour l'instant, je m'occupe de la succession de mon père, en plus de mon travail, et ma mère ayant besoin de beaucoup d'attention, ma vie ne manque pas de sens - ou du moins de labeur - et rien que ce labeur donne du sens. Je pense souvent à Charles de Foucauld, jardinier à Nazareth... et en me disant qu' il y en a eu combien d'autres, j'avance. Un jour à la fois puisque "A chaque jour suffit sa peine".
Je prierai pour vous, priez aussi pour moi. En écrivant vous avez créé du sens pour moi et Dieu qui est là, qui voit dans le secret, vous le revaudra.
Boisvert