par Peccator » dim. 24 nov. 2013, 16:10
J'ai aussi redécouvert cette semaine la solennité du Christ Roi, à laquelle je n'avais pas prêté assez attention. Non seulement elle clôture l'année liturgique, mais je trouve intéressant qu'elle soit célébrée juste avant l'Avent : le Royaume est déjà parmi nous. Alors pendant l'Avent, qu'attendons nous ? Quelle est notre espérance ? Et le jour de Noël, que célébrons-nous ? Est-ce simplement un anniversaire, un souvenir d'une naissance qui a eu lieu il y a 2000 ans ? Non, bien sûr ?
En réponse à votre belle méditation, je vous propose quelques lignes que j'avais écrites en début de semaine en méditant les textes d'aujourd'hui. Je n'ai pas votre talent pour la concision, malheureusement : c'est un peu long...
Ils donnèrent l'onction à David pour le faire roi sur Israël.
Souvent, nous lisons le livre de l'Apocalypse comme une annonce de ce qui est à venir. Nous espérons le retour de Jésus pour régner en ce monde, et nous oublions alors qu'Il nous a annoncé que le Royaume est déjà là.
Lors de notre initiation chrétienne, baptême et confirmation, nous avons nous aussi reçu l'onction. Nous sommes oint par le Seigneur, chacun de nous est messie ("messiah" en hébreu, "christos" en grec, "oint" en français...), et chacun de nous est roi : le baptême nous a fait prêtre, prophète et roi.
Dans l'histoire d'Israël, les Rois ont pris la suite des Juges, qui étaient les premiers bergers donnés par Dieu à son troupeau avant que celui-ci ne réclame un roi pour être comme les autres peuples. Cela nous éclaire sur la mission première du roi, et donc sur notre mission : faire régner la justice. Et Jésus est venu parmi nous nous enseigner ce qu'est profondément la justice de Dieu. La Loi que Dieu nous a donné, son commandement, c'est la loi de l'amour. "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force, et ton prochain comme toi-même".
Notre devoir de chrétien, c'est avec le Christ d'êtres les rois du Royaume qui est déjà là. C'est de faire régner la loi de l'amour autour de nous : faire régner non par la force, mais par la miséricorde. L'Eglise est le signe visible du Royaume présent dans notre monde. Prions que sa foi ne faiblisse pas, et qu'elle témoigne à tous du Règne du Christ qui en est la tête.
Que la paix règne dans tes murs !
En Jérusalem se réunissent toutes les tribus, et "tout ensemble ne fait qu'un". Le bonheur que le psalmiste appelle sur Jérusalem, c'est la paix. Une paix véritablement surnaturelle : elle n'est pas la paix des hommes fatigués de faire la guerre, mais la Paix que Dieu nous donne au sein même de notre coeur. Par l'amour et la miséricorde, Il guérit en nous nos peurs : peur de l'avenir, peur de l'autre et de sa différence, peur de la souffrance, peur de la mort, et peur que Dieu ne nous demande trop, c'est à dire plus que ce que nous pensons être capable de Lui donner. Car nous le savons bien, nous Lui donnons le petit doigt, et Il prend tout le bras, et même tout le bonhomme !
La paix que Dieu nous donne est un fruit de la foi, et nos peurs sont signes que la foi est faible en nous, tout comme elle était faible chez Pierre quand il tentait de marcher sur les eaux pour rejoindre Jésus.
Aujourd'hui, les nouvelles de par le monde sont inquiétantes. Nous entendons parler de guerre, nous voyons les chrétiens attaqués, persécutés, assassinés à cause de leur foi. Au Cameroun, le père Vandenbeusch, missionnaire envoyé par le diocèse de Nanterre, a été enlevé par le groupe islamiste Boko Haram.
Dans ces épreuves, nous devons prier pour la paix, pour qu'elle règne entre les hommes de toutes confession, puisque tous sont nos frères, que tous sont fils de Dieu et créés à Son image. Et pour cela, nous ne devons pas cesser de prier pour que la foi grandisse en nous, et qu'elle fasse régner la paix dans notre coeur.
Pensons à cela quand, avant de recevoir le Saint Sacrement, nous échangons avec nos frères la Paix du Christ.
Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix.
Notre vocation de chrétien, de fils de Dieu, est d'être pour le Christ, et c'est par le Christ seulement que nous pouvons l'être.
Chaque jour, dans notre travail, et plus encore dans nos épreuves, nous sommes tentés de nous en remettre à nos propres forces pour y arriver. Souvent avec les meilleurs intentions du monde, dans l'espoir de faire le bien. Mais nous constatons bien que nos efforts ne nous épargnent pas de la maladie, de la souffrance, de la mort, et que dans ces épreuves nous avons peur.
Jésus lui aussi a souffert, il n'a pas fui sa Passion. Il n'a pas magiquement été épargné des souffrances pendant qu'on le frappait, qu'on le flagellait, et qu'on se moquait de Lui pendant qu'il cheminait vers le calvaire en portant sa croix, dont le poids l'écrasait.
Face aux railleries, nous sommes parfois tentés de croire que nous devrions rester stoïques, impassibles, qu'elles ne devraient pas nous toucher, et même, puisque Jésus nous y invite dans les béatitudes, que nous devrions en être heureux. Face à la souffrance physique, à la maladie, à l'infirmité, il nous arrive de croire que nous devons offrir tout cela à Dieu et nous réjouir de participer ainsi à la souffrance de Jésus.
Mais pourtant, Jésus lui-même aurait préféré ne pas souffrir ("éloigne cette coupe de mes lèvres"...), mais il a accepté de subir sa passion pour notre salut.
Alors nous aussi, pour Lui, et surtout par Lui, acceptons ces souffrances, et confions-nous à Lui pour qu'Il nous donne la force de traverser les épreuves, qu'Il nous donne la paix qui chasse la peur, et qu'ainsi nous manifestions que son Royaume est déjà là.
Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même !
Voilà les railleries qu'Il a subi, et ces railleries sont déjà celles de Satan : si tu es le fils de Dieu, saute du haut du Temple et Il enverra ses anges te porter... Ces railleries sont aussi celles que connaissent les chrétiens persécutés de nos jours, ceux qui meurent en martyrs à cause de leur foi, mais aussi ceux qui luttent contre l'athéisme ambiant de nos sociétés occidentales.
Car Dieu est un incroyable mystère : Il n'est pas tout puissant au sens où Sa majesté domine les hommes. Au contraire, Il manifeste sa toute-puissance en se faisant le plus petit, en s'humiliant pour nous, pour le rachat de l'alliance que les hommes ont brisé, et ne cessent de briser chaque fois qu'Il la répare.
Nous attendons Ta venue dans la gloire. Prenons le temps de réfléchir à ce que sera cette gloire d'un Dieu qui règne accroché à la croix. Qui instaure son Royaume en mourrant comme un esclave, un brigand. Qui nous montre comment Il règne en lavant les pieds de ses serviteurs.
Le Royaume est déjà là, et pourtant il n'est pas de ce monde : il renverse les valeurs du monde. Quelle image avons-nous de la gloire de Dieu ? Quelle est notre espérance ?
Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.
Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer Ton règne. Et Jésus n'annonce pas son règne pour un jour lointain de l'avenir, pour dans mille ans. Non, Son règne, c'est aujourd'hui.
Et comment le Paradis nous est-il donné ? "Va, ta foi t'a sauvé", dit Jésus à l'homme qu'Il guérit. Notre salut ne nous est pas donné par notre force, par nos actes aussi bon soient-ils. C'est par la foi qu'il nous est donné, la foi qui est la porte étroite du Paradis.
Ce n'est pas un hasard si celui à qui Jésus promet "aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis" est lui aussi un crucifié.
"Que Ton règne vienne", prions nous instamment quand nous prions le Notre Père. N'espérons pas la venue du Royaume pour un futur proche : prions pour la conversion de notre coeur maintenant, tout de suite, que ce soit aujourd'hui que vienne Son règne. Prions que notre communauté soit dès à présent communauté de rois, des rois en Christ, pour le Christ et par le Christ.
J'ai aussi redécouvert cette semaine la solennité du Christ Roi, à laquelle je n'avais pas prêté assez attention. Non seulement elle clôture l'année liturgique, mais je trouve intéressant qu'elle soit célébrée juste avant l'Avent : le Royaume est déjà parmi nous. Alors pendant l'Avent, qu'attendons nous ? Quelle est notre espérance ? Et le jour de Noël, que célébrons-nous ? Est-ce simplement un anniversaire, un souvenir d'une naissance qui a eu lieu il y a 2000 ans ? Non, bien sûr ?
En réponse à votre belle méditation, je vous propose quelques lignes que j'avais écrites en début de semaine en méditant les textes d'aujourd'hui. Je n'ai pas votre talent pour la concision, malheureusement : c'est un peu long...
Ils donnèrent l'onction à David pour le faire roi sur Israël.
Souvent, nous lisons le livre de l'Apocalypse comme une annonce de ce qui est à venir. Nous espérons le retour de Jésus pour régner en ce monde, et nous oublions alors qu'Il nous a annoncé que le Royaume est déjà là.
Lors de notre initiation chrétienne, baptême et confirmation, nous avons nous aussi reçu l'onction. Nous sommes oint par le Seigneur, chacun de nous est messie ("messiah" en hébreu, "christos" en grec, "oint" en français...), et chacun de nous est roi : le baptême nous a fait prêtre, prophète et roi.
Dans l'histoire d'Israël, les Rois ont pris la suite des Juges, qui étaient les premiers bergers donnés par Dieu à son troupeau avant que celui-ci ne réclame un roi pour être comme les autres peuples. Cela nous éclaire sur la mission première du roi, et donc sur notre mission : faire régner la justice. Et Jésus est venu parmi nous nous enseigner ce qu'est profondément la justice de Dieu. La Loi que Dieu nous a donné, son commandement, c'est la loi de l'amour. "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force, et ton prochain comme toi-même".
Notre devoir de chrétien, c'est avec le Christ d'êtres les rois du Royaume qui est déjà là. C'est de faire régner la loi de l'amour autour de nous : faire régner non par la force, mais par la miséricorde. L'Eglise est le signe visible du Royaume présent dans notre monde. Prions que sa foi ne faiblisse pas, et qu'elle témoigne à tous du Règne du Christ qui en est la tête.
Que la paix règne dans tes murs !
En Jérusalem se réunissent toutes les tribus, et "tout ensemble ne fait qu'un". Le bonheur que le psalmiste appelle sur Jérusalem, c'est la paix. Une paix véritablement surnaturelle : elle n'est pas la paix des hommes fatigués de faire la guerre, mais la Paix que Dieu nous donne au sein même de notre coeur. Par l'amour et la miséricorde, Il guérit en nous nos peurs : peur de l'avenir, peur de l'autre et de sa différence, peur de la souffrance, peur de la mort, et peur que Dieu ne nous demande trop, c'est à dire plus que ce que nous pensons être capable de Lui donner. Car nous le savons bien, nous Lui donnons le petit doigt, et Il prend tout le bras, et même tout le bonhomme !
La paix que Dieu nous donne est un fruit de la foi, et nos peurs sont signes que la foi est faible en nous, tout comme elle était faible chez Pierre quand il tentait de marcher sur les eaux pour rejoindre Jésus.
Aujourd'hui, les nouvelles de par le monde sont inquiétantes. Nous entendons parler de guerre, nous voyons les chrétiens attaqués, persécutés, assassinés à cause de leur foi. Au Cameroun, le père Vandenbeusch, missionnaire envoyé par le diocèse de Nanterre, a été enlevé par le groupe islamiste Boko Haram.
Dans ces épreuves, nous devons prier pour la paix, pour qu'elle règne entre les hommes de toutes confession, puisque tous sont nos frères, que tous sont fils de Dieu et créés à Son image. Et pour cela, nous ne devons pas cesser de prier pour que la foi grandisse en nous, et qu'elle fasse régner la paix dans notre coeur.
Pensons à cela quand, avant de recevoir le Saint Sacrement, nous échangons avec nos frères la Paix du Christ.
Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix.
Notre vocation de chrétien, de fils de Dieu, est d'être pour le Christ, et c'est par le Christ seulement que nous pouvons l'être.
Chaque jour, dans notre travail, et plus encore dans nos épreuves, nous sommes tentés de nous en remettre à nos propres forces pour y arriver. Souvent avec les meilleurs intentions du monde, dans l'espoir de faire le bien. Mais nous constatons bien que nos efforts ne nous épargnent pas de la maladie, de la souffrance, de la mort, et que dans ces épreuves nous avons peur.
Jésus lui aussi a souffert, il n'a pas fui sa Passion. Il n'a pas magiquement été épargné des souffrances pendant qu'on le frappait, qu'on le flagellait, et qu'on se moquait de Lui pendant qu'il cheminait vers le calvaire en portant sa croix, dont le poids l'écrasait.
Face aux railleries, nous sommes parfois tentés de croire que nous devrions rester stoïques, impassibles, qu'elles ne devraient pas nous toucher, et même, puisque Jésus nous y invite dans les béatitudes, que nous devrions en être heureux. Face à la souffrance physique, à la maladie, à l'infirmité, il nous arrive de croire que nous devons offrir tout cela à Dieu et nous réjouir de participer ainsi à la souffrance de Jésus.
Mais pourtant, Jésus lui-même aurait préféré ne pas souffrir ("éloigne cette coupe de mes lèvres"...), mais il a accepté de subir sa passion pour notre salut.
Alors nous aussi, pour Lui, et surtout par Lui, acceptons ces souffrances, et confions-nous à Lui pour qu'Il nous donne la force de traverser les épreuves, qu'Il nous donne la paix qui chasse la peur, et qu'ainsi nous manifestions que son Royaume est déjà là.
Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même !
Voilà les railleries qu'Il a subi, et ces railleries sont déjà celles de Satan : si tu es le fils de Dieu, saute du haut du Temple et Il enverra ses anges te porter... Ces railleries sont aussi celles que connaissent les chrétiens persécutés de nos jours, ceux qui meurent en martyrs à cause de leur foi, mais aussi ceux qui luttent contre l'athéisme ambiant de nos sociétés occidentales.
Car Dieu est un incroyable mystère : Il n'est pas tout puissant au sens où Sa majesté domine les hommes. Au contraire, Il manifeste sa toute-puissance en se faisant le plus petit, en s'humiliant pour nous, pour le rachat de l'alliance que les hommes ont brisé, et ne cessent de briser chaque fois qu'Il la répare.
Nous attendons Ta venue dans la gloire. Prenons le temps de réfléchir à ce que sera cette gloire d'un Dieu qui règne accroché à la croix. Qui instaure son Royaume en mourrant comme un esclave, un brigand. Qui nous montre comment Il règne en lavant les pieds de ses serviteurs.
Le Royaume est déjà là, et pourtant il n'est pas de ce monde : il renverse les valeurs du monde. Quelle image avons-nous de la gloire de Dieu ? Quelle est notre espérance ?
Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.
Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer Ton règne. Et Jésus n'annonce pas son règne pour un jour lointain de l'avenir, pour dans mille ans. Non, Son règne, c'est aujourd'hui.
Et comment le Paradis nous est-il donné ? "Va, ta foi t'a sauvé", dit Jésus à l'homme qu'Il guérit. Notre salut ne nous est pas donné par notre force, par nos actes aussi bon soient-ils. C'est par la foi qu'il nous est donné, la foi qui est la porte étroite du Paradis.
Ce n'est pas un hasard si celui à qui Jésus promet "aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis" est lui aussi un crucifié.
"Que Ton règne vienne", prions nous instamment quand nous prions le Notre Père. N'espérons pas la venue du Royaume pour un futur proche : prions pour la conversion de notre coeur maintenant, tout de suite, que ce soit aujourd'hui que vienne Son règne. Prions que notre communauté soit dès à présent communauté de rois, des rois en Christ, pour le Christ et par le Christ.