L'Église et l'esclavage... depuis les premiers chrétiens

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Re: L'Église et l'esclavage... depuis les premiers chrétiens

par Riou » jeu. 02 avr. 2020, 16:42

Bisdent a écrit :
ven. 06 nov. 2009, 13:02
Bonjour,

Pourriez-vous m'éclairer sur un point ? Je lis dans un livre traitant de l'armée romaine antique que personne, pas même les premiers chrétiens eux-mêmes, n'ont remis en cause l'esclavage. Je lis toujours dans le même livre "Les chrétiens eux-mêmes, au Bas-Empire et depuis saint Paul, ont admis cette institution et ils trouvaient qu'elle entrait dans un ordre normal".

Avez-vous des informations théologiques ou historiques (avec sources svp) concernant le positionnement des premiers chrétiens par rapport à l'esclavage. Il est évident que ce rapport devait être différent de l'heure actuelle, étant donné le contexte et les moeurs de l'époque. Les références bibliques et les références dans des documents historiques des cinq premiers siècles de notre ère (tant chez les pères de l'Eglise que chez les païens) m'intéressent.

Merci pour votre attention,

Bien à vous,
Bonjour,

La lettre à Philémon est un texte central sur la question.

A vrai dire, Paul ne soutient pas l'esclavage, pas plus qu'il n'en combat politiquement l'institution, puisque son objectif n'était pas de fonder un Etat de droit, mais de veiller à l'institution des premières communautés chrétiennes dans un monde non chrétien qui a ses lois propres (et Paul n'avait aucun pouvoir sur l'ordre socio-politique de son temps).

Chercher dans la Bible un soutien politique ou une contestation politique de l'esclavage n'a à mon avis aucun sens. Car les choses se jouent à un niveau bien plus profond. La lettre à Philémon nous en montre l'exemple rapidement. Paul parle d'un esclave nommé Onésime, qui signifie "utile". Et Paul demande de ne plus voir en Onésime un esclave utile qui a fauté et qui mérite une sanction, mais un frère bien aimé dans le Christ. La révolution, s'il y a révolution, est spirituelle : regarde celui que je t'envoie avec amour, et non avec les yeux de chair utilitariste qui réduisent l'autre à une fonction sociale bornée. A travers le Christ se fonde une véritable communauté de personnes libres et égales: reçois-le comme si c'était moi, dit Paul, c'est-à-dire non pas comme un serf, un coût ou je ne sais quoi d'autre, mais comme un frère libre à égalité dans la foi, sans distinction d'ordre social ou de hiérarchie juridique. Les premières communautés chrétiennes n'avaient pas besoin de renverser politiquement l'esclavage dans l'ordre de la chair, puisqu'ils l'avaient déjà aboli dans l'ordre du cœur et mis en pratique cette abolition par la charité.

L'accusation contre Paul et les chrétiens d'avoir soutenu l'esclavage est donc infondée. Car un fervent défenseur de l'esclavage n'aurait pas pu écrire cette lettre à Philémon. Au contraire, il aurait été demandé de punir sévèrement cet esclave en fuite, car le droit autorisait cette sanction, jusqu'à la crucifixion s'il y avait lieu. Paul fait tout l'inverse dans cette lettre.

Pour répondre à la question, le christianisme implique une conversion du regard sur autrui, conversion spirituelle aux conséquences pratiques réelles. Ceci se joue à un niveau plus profond qu'une revendication politique.
Que cette conversion du regard ait ouvert l'espace de l'abolition politique de l'esclavage plus tard dans l'histoire, c'est fort possible. Mais alors il s'agit d'une conséquence de cette conversion et de son implantation dans l'ordre social, et non d'un militantisme politique révolutionnaire.

Re: L'Église et l'esclavage... depuis les premiers chrétiens

par ChristianK » ven. 22 févr. 2019, 22:17

Je republie une fois de plus, mais en Francais, le texte de 1866, tel que rapporté par l'abbé Maxwell en 1970 dans une revue savante universitaire de l'Université catholique de Louvain, car ce texte de Maxwell est inédit en ligne (il a publié ca avant son livre en anglais de 1975, qui était comme un résumé.)
-----------------------------

John Francis Maxwell, "Le développement de la doctrine catholique sur l'esclavage" in Justice dans le monde, tome XI, 1969-1970, pp. 307-309


"En 1866 (...) le Saint Office publia une Instruction en réponse aux questions d'un Vicaire Apostolique de la tribu Galla en Afrique. Ce document est important parce que le Saint Office y a inclus une déclaration philosophique sur sa position en ce qui concerne la nature essentielle de l'esclavage légal et du commerce des esclaves:

"Bien que les pontifes romains aient essayé de toutes la manières possibles d'abolir l'esclavage d'hommes dans le monde, et il devrait être reconnu que c'est principalement à cause d'eux que la majorité des nations chrétiennes n'ont plus possédé d'esclaves depuis de nombreux siècles, l'esclavage en lui-même est quand même dans sa nature essentielle nullement contraire à la loi naturelle et divine, et il peut y avoir plusieurs titres d'esclavage et ceux-ci sont signalés par les théologiens approuvés et commentateurs des saints canons.
Car le genre de possession qu'exerce un propriétaire d'esclaves sur un esclave est considéré comme un simple droit perpétuel à disposer du travail d'un esclave en sa faveur - service qu'il est normal qu'un homme rende à un autre. De ceci découle qu'il n'est pas contraire à la loi naturelle et divine qu'un esclave soit vendu, acheté, échangé ou donné pourvu que (...) les conditions données soient strictement observées comme les auteurs approuvés les décrivent et les expliquent. Parmi ces conditions, ce qui importe le plus c'est que l'acheteur doit examiner sérieusement si l'escalve mis en vente a été justement ou injustement privé de sa liberté et que le vendeur ne peut faire quoi que ce soit qui puisse mettre en péril la vie, la vertu ou la foi catholique de l'esclave qui va être transféré à un autre propriétaire.
Par conséquent les chrétiens (...) peuvent légalement acheter des esclaves (...) pour autant qu'ils aient la certitude morale que ces esclaves n'ont pas été (...) injustement réduits en esclavage (...)
Si (...) par libre choix personnel [ces esclaves réduits injustement] s'offrent à des chrétiens (...) avec l'intention délibérée d'obtenir une forme d'esclavage plus clémente (...) alors (...) il est permis à des chrétiens(...) d'acquérir de tels prisonniers à un juste prix (...) pourvu qu'ils aient l'intention de les traiter selon les préceptes de la charité chrétienne (...) afin que si possible (...) ils puissent être librement et heureusement convertis à la vraie foi (...) sans aucune contrainte
(instruction du St Office, 20 juin 1866, Collectanea S.C. de Propaganda Fide I, n. 1203, 719 (Rome, 1907)"

Re: L'Église et l'esclavage... depuis les premiers chrétiens

par ChristianK » ven. 08 févr. 2019, 18:09

Bien sûr. Pour un juriste, il est possible que les travaux forcés privatisés ne soient plus des travaux forcés, pas pour un moraliste du point de vue du droit naturel. Et la privatisation (ou le transfert de contrôle à un autre état disons) n'a rien de contraire au droit naturel qui dit seulement que le travail forcé peut être une peine raisonnable en proportion de la pauvreté des sociétés.

Par incidence, de 1963 (et un peu après), Austin Fagothey sj, Right and reason, p 210 Slavery might be impose as punishment for crime"

https://www.amazon.com/Right-Reason-Eth ... 0895556685

Re: Catholicisme et esclavage

par PaxetBonum » ven. 08 févr. 2019, 17:56

ChristianK a écrit :
ven. 08 févr. 2019, 17:21
C'est exactement la question. Si un bagne d'état ou une galère peuvent être vendus ou privatisés, oui. Une fois la liberté aliénée à un autre, cet autre peut l'aliéner à son tour. Je suis pratiquement sur que c'est la doctrine classique.
Je ne comprends pas votre réflexion. Le bagne serait un esclavage si on peut le privatiser, mais cela reviendrait à privatiser la justice. Le bagne est une sentence de travail réparateur d'un crime.

Re: Catholicisme et esclavage

par ChristianK » ven. 08 févr. 2019, 17:21

Sur le capitalisme et ou le socialisme, il y a analogie car il y a controle du travail, Marx disait de la force de travail et il utilisait la notion d'aliénation pour ca, mais la différence réside dans un libre contrat de travail, que le travailleuf peut casser. Pas dans la servitude. Détail intéressant: on pourrait dire qu'en certains cas la liberté du travailleur consiste entre choisir le travail ou la mort, et Marx va parler d'asservissement. Alors qu'un des titres de servage qui était considéré juste était de se vendre soi méme en cas de nécessité, pour ne pas mourir (principe:on peut sacrifier une liberté pour sauver une vie et sans esclavage il y aurait eu plus de morts).

Certes on peut dire qu'en l'an 1000 les chrétiens n'auraient pas du accepter d'esclaves, mais disons une sorte de contrat de travail temporaire, mais aurait-ce été efficace? Et pour les non chrétiens? Pour moi c'est la croissance économique qui cause évolution du droit positif et des préceptes seconds du droit naturel.
PaxetBonum a écrit :
ven. 08 févr. 2019, 9:48
Faites vous du travail obligatoire un esclavagisme ? Le bagne est-il un esclavagisme selon vous ?
C'est exactement la question. Si un bagne d'état ou une galère peuvent être vendus ou privatisés, oui. Une fois la liberté aliénée à un autre, cet autre peut l'aliéner à son tour. Je suis pratiquement sur que c'est la doctrine classique. Une difficulté: le vocabulaiire juridique est distinct du vocabulaire moral et un juriste verrait une différence assez tranchée entre travaux forcés et esclavage humanisé, même à vie.

Re: L'Église et l'esclavage... depuis les premiers chrétiens

par Cinci » ven. 08 févr. 2019, 14:41

- L'Église condamne-t-elle le libéralisme économique ?

L'Église condamne le libéralisme économique, parce qu'il n'accepte que le principe de l'offre et de la demande en vue du plus grand profit possible, au mépris des besoins des hommes.

Catéchisme de l'Église, 1944

Vous avez votre réponse, je pense.

L'appétit pour le plus grand profit n'est pas un thème directement relié à la question de l'esclavage même 'il est vrai que les uns, à force de vouloir s'enrichir d'une manière incroyable, finissent souvent par plonger bien du monde dans l'esclavage réel littéralement ou dans des conditions de vie qui ne valent pas mieux.

Il est assez évident que la relance de l'esclavage dans le commerce transatlantique dans les XVIe, XVIIe ou XVIIIe siècle est une question liée au désir d'enrichissement de plusieurs.

[Attention, il existe un autre fil Sur l'esclavagisme d'hier et d'aujourd'hui. Ce fil n'aborde pas le thème spécifique de L'Église et l'esclavage… depuis les premiers chrétiens, mais donne plus ou moins un 'historique' de l'esclavage, en fait qui l'a pratiqué et qui le pratique encore de nos jours : viewtopic.php?f=37&t=38722&hilit=esclavagisme ]

Re: L'Église et l'esclavage... depuis les premiers chrétiens

par Hantouane » ven. 08 févr. 2019, 12:55

Juste une réflexion. Dans un monde hypercapitaliste, les employés doivent produire au profit des actionnaires des grandes sociétés. Parfois, les actionnaires vivent de rente tandis que les employés sont systématiquement évincés s'ils ne produisent pas assez, ou pas assez bien. La recherche du profit à tout prix n'est-il pas une forme d'esclavage dans notre monde contemporain ? Il faudrait plutôt ajuster le travail à l'homme, et pas l'homme ajusté au profit. Enfin je dis ça, mais dans la réalité, notre monde n'est pas hypercapitaliste, il y a des gardes fous mais comme dit dans la Génèse, c'est souvent à la sueur de ton front que tu gagneras ton pain ... Et à côté de ça, il y a ceux qui sont invalides ou handicapés. Certes, ils ont des aides, mais c'est souvent des peaux de chagrin et ils sont souvent marginalisés. Le capitalisme reste souvent la loi du plus fort. A ce propos, que dit la doctrine sociale de l'Eglise sur le capitalisme et ses dérives ? De plus, une majorité de chrétiens se disent de droite, parfois libérale, donc la plupart des chrétiens sont ils esclavagistes pour autant , même si c'est un raccourci un peu facile ?

Re: Catholicisme et esclavage

par PaxetBonum » ven. 08 févr. 2019, 9:48

ChristianK a écrit :
jeu. 07 févr. 2019, 16:14
C'est faux car entretemps les conventions de Genève sont apparues pour protéger les soldats des pays riches, donc on disposait d'un meilleur moyen que les travaux forcés pour entretenir les prisonniers de guerre. Et même là les conventions n'interdisent pas tout travail forcé.
Faites vous du travail obligatoire un esclavagisme ? Le bagne est-il un esclavagisme selon vous ?

Re: Catholicisme et esclavage

par ChristianK » jeu. 07 févr. 2019, 21:23

Oui, et ces éléments bibliques ont fait partie intégrante de la discussion au fil des siècles.

Re: Catholicisme et esclavage

par gerardh » jeu. 07 févr. 2019, 20:13

_______

Bonjour,

La Bible ne traite pas la question de l'interdiction de l'esclavage, sauf peut-être de manière discrète dans l'épître à Philémon. Cela dit il est dit que les esclaves chrétiens doivent obéir fidèlement à leurs maîtres, et que les maîtres chrétiens doivent être bons envers leurs esclaves.

Par ailleurs n'oublions pas que nous les chrétiens sommes les esclaves du Christ.


_______

Re: Catholicisme et esclavage

par ChristianK » jeu. 07 févr. 2019, 16:14

Il existe 2 tendances dans l'interprétation historique: l'une affirme que l'église a contredit sa position passée sur la servitude juste, l'autre non.
Pour la 1ere :

http://anthonyflood.com/maxwellslaveryc ... church.pdf

Dans ce recueil de textes utiles l'abbé Maxwell n'est pas malhonnête mais fait oeuvre d'historien amateur faute de contextualisation et explications suffisantes:

P 124 If Adolf Hitler had decided to inquire from the
Catholic authorities, between 1933 and 1945, whether
the institution of slavery in labour camps for con-
demned criminals was morally legitimate, and
whether it was morally right to enslave foreign non-
Christian prisoners in just warfare and use them to
work in German factories, there is regrettably little
doubt that he would have received the reply that
there was a "probable opinion" in the affirmative.

C'est faux car entretemps les conventions de Genève sont apparues pour protéger les soldats des pays riches, donc on disposait d'un meilleur moyen que les travaux forcés pour entretenir les prisonniers de guerre. Et même là les conventions n'interdisent pas tout travail forcé. Or au sens du droit naturel, travail forcé est esclavage juste, ce que l'auteur ne distingue pas bien en ajoutant la notion d'esclavage comme si elle était différente.
Il ne fait pas de doute que les travaux forcés pour les prisonniers de guerre en 1500 non seulement étaient conformes au jus gentium mais aussi au droit naturel.

Pour le point de vue opposé à Maxwell et plus compétent, le card.Dulles:

https://www.firstthings.com/article/200 ... r-reversal

Re: Catholicisme et esclavage

par ChristianK » jeu. 07 févr. 2019, 5:53

Ma traductionn partielle

La condition de servitude, à proprement parler, chez les Galliens et les Sidamiens, est si strictement inséparable de leur statut social qu'il est presque impossible parmi eux d'établir et entretenir un foyer sans l'achat d'esclaves (...)
Bien que les pontifes romains aient tout essayé pour que la servitude soit partout abolie parmi les nations, et bien que ce soit par ces efforts que déjà depuis longtemps aucun esclave n'est plus détenu dans un grand nombre de nations chrétiennes, l'esclavage, en lui-même, est dans sa nature essentielle pas du tout contraire au droit naturel et divin, et il peut y avoir plusieurs raisons justes d'esclavage, et celles-ci se réfèrent à des théologiens approuvés(…)Car le pouvoir qu'un maître détient sur un esclave ne se comprend pas autrement que par le droit perpétuel de disposition, à son propre avantage, du travail servile, pouvoir qu'il est légitime pour une personne d'offrir à une autre personne.
Il n'est pas contraire au droit naturel et divin pour un esclave, qu'il soit vendu, acheté, échangé ou donné pourvu que(...) les conditions soient observées de façon appropriées. Parmi ces ces conditions [il y a celle de savoir] si l'esclave (...) a été justement ou injustement privé de sa liberté.
Dans de telles circonstances il est permis aux Chrétiens (...) d'acheter ces captifs pour un juste prix, (...)dans la mesure où ils sont prêts à les traiter selon les préceptes de la charité chrétienne(...)
Mais il est aussi nécessaire que le vendeur (...) ne fasse rien par la vente qui puisse mettre en danger la vie , la moralité ou la foi catholique de l'esclave. Donc il est illicite de vendre un esclave (...) [à] tout maître dont on peut prévoir par un jugement probable ou certain qu'il va traiter cet esclave inhumainement, ou le conduire au péché ou en abuser au nom de ce très malicieux commerce qui a été condamné et strictement interdit par les constitutions des pontifes romains(...)
De la même façon il est interdit de vendre un esclave sans tenir compte de ses droits et devoirs matrimoniaux(...)
Le vendeur (...)peut être admis aux sacrements (...) si de plus il promet solennellement qu'il va les vendre en de telles conditions morales que aucun des droits et devoirs qui leur appartient en tant qu'hommes(...)ne seront mis en danger ou ne subiront préjudice par la vente.

--------------------

Il y tout dans ce texte:

-les circonstances africaines qui rappellent celles des premiers chrétiens au milieu de l'esclavage antique
-une définition précise: disposer du travail. Donc toute peine de travail forcé constitue de l'esclavage par définition, et les bagnards sont des esclaves d'état, en ce sens précis.
-l'esclave ou serf a une longue série de droits (d'un point de vue droit naturel)
-la distinction entre les formes de servitude qui peuvent être conformes au droit naturel et celles qui sont condamnées
-la discrétion sur les formes acceptables car elles sont évolutives et relèvent des préceptes seconds

------------

A partir de là on comprend bien pourquoi le catéchisme de Trente dit que voler un servus est un vol, ou pourquoi les papes et les états pontificaux furent propriétaires: la servitude était à juste titre (eg.perte pénale de la liberté).

Tout tient en 2-3 raisonnements simples: la peine de mort n'est pas contraire aux préceptes premiers de la loi naturelle, donc encore moins les travaux forcés; or les travaux forcés sont un type d'esclavage; donc un type d'esclavage n'est pas contraire aux préceptes premiers ( il peut éventuellement être contraire aux préceptes seconds)

Il y a servitude juste et injuste, et grâce à la croissance économique la première est tombé en désuétude et le travail forcé été remplacé par la prison; la servitude des soldats vaincus a été remplacée par la convention de Genève et des échanges (qui sont comne des rachats).

On doit distinguer également ce que certains appellent l'esclavage chosiste (chattle slavery) de l'esclavage personnaliste, ou seul le travail est possédé ,non la personne. La catholic encyclopaedia distingue l'esclavage symbiotique (avantages mutuels) de l'esclavage parasitique (intérêt à sens unique).

A SUIVRE

Re: Catholicisme et esclavage

par ChristianK » jeu. 07 févr. 2019, 5:41

Latin

Instr. S.C.S. Off. 20 Iunii 1866
Pro Vic. Ap. Ad. Gallas.
Deleta sunt ad hanc S.C.
Suprema Inquisitionis plurima dubia quae proposuit R.P.D. Guillelmus Massaia Vicarius Apostolicus apud Gallas in Africa, queaque in octo diversas classes distinguis commode possunt. Prima classis respicit polygamiam simultaneam tam ex parte viri, tam ex parte uxorum; altera modum quo filiaefamilias nuptui traduntur; tertia baptismum eorum qui perversionis pericolo praevidetur obnoxii; quarta emptionem, venditionem, fugam, coercionem, matrimonia servorum; quinta inimicitias, communis vindictae nomine, inter gallarum independentium tribus exercis solitas;...

IV. Quarta dubiorum classis, de servorum emptione et venditione. Servitutis proprie a dictae conditio apud Gallas et Sydamas tam stricte cohaeret cum sociali eorum statu, ut impossibile fere sit domum inter eos sine mancipiis figere et retinere. Illic enim reperire non est servos conducticios, et quilibet paterfamilias omnia prosus sibi suaeque domui comparare debet, sive quae e terra gignuntur, sive quae hominum industria fiunt. Praeterea mancipia habentur veluti principalis commercii materia, immo valent quadamtenus pro numerata pecunia, eademque saepe ad solutionem debiti vel principis iussu, vel legum ipsarum praescripto creditores acce ptare tenentur. Quae cum ita se habeant, quaeritur:

12. An liceat christianis apud Gallas et Sidamas mancipia emere, et in debiti solutionem, aut in donum recipere, quotiescumque id agant propter domus vel familiae suae necessitates, sine animo eadem mancipia revendendi.

13. An familia aliqua Christiana non lucri faciendi consilio, sed tantum ob gravem Victus comparandi, vel debitorum solvendorum necessitatem, possit licite aut tradere in pretium, aut vendere servum quem possidet.

14. An liceat admittere ad sacramentorum participationem christianum quemdam negotiatorem, qui a servis quaestus causa emendis et vendendis abhorrere quidem solet, sed ne detrimentum rei familiaris patiatur, servos aliquos revendere vult, quos olim nobilium emptorum praepotentia recipere coactus est pro mercium suarum pretio.

15. An christiani, ipsique adeo missionarii licite possint interesse tamquam testes, vel sequestres, vel alio nomine contractibus, iudiciis, aut aliis id genus publicis actibus, qui secundum gentium illarum leges fiunt circa servos.

Etsi Romani Pontifices nihil intentatum re liquerint quo servitutem ubique gentium abolerent, iisdemque praecipue acceptum referri debeat quod iam a pluribus saeculis nulli apud plurimas christianorum gentes servi habeantur; tamen servitus ipsa per se et absolute considerata iuri naturali et divino minime repugnat, pluresque adesse possunt iusti servitutis tituli quos videre est apud probatos theologos sacrorumque canonum interpretes. Dominium enim illud, quod domino in servum competit non aliud esse intelligitur quam ius perpetuum de servi opens in proprium commodum disponendi, quas quidem homini ab homine praestari fas est. hide autem consequitur iuri naturali et divino non repugnare quod servus vendatur, ematur, commutetur, donetur, modo in hac venditione, emptione, commutatione, donatione, debitae conditiones accurate serventur quas itidem probati auctores late perse quuntur et explicant. Quas inter conditiones illa praecipuum sibi vindicat locum, ut emptor diligenter examinet, num servus qui venum exponitur iuste iniuste libertate sua privatus fuerit, et venditor nihil committat, quo servi ad alium possessorem transferendi vita, honestas, aut catholica fides in discrimen adducatur. Christiani igitur, de quibus in dubio primo sermo licite possunt servos emere atque in debiti solutionem, vel in donum recipere, quoties moraliter certi sint servos illos neque legitimo eorum domino sublatos, neque iniuste in servitutem fuisse abstractos. Si enim servi qui ad emendum offeruntur, legitimo eorum domino ablati fuerunt, non licet eos emere, quia nefas est alienas res furto ablatas emere invito domino. Si autem iniuste in servitutem redacti fuerunt, distinguendum est num se christianis venum ire aut donari detrectent, vet consentiant. Si detrectant, emi aut recipi nequa quam possunt, ipsi enim captivi domini sunt propriae libertatis, quamvis iniuste us ereptae. Si vero postquam plene edocti fuerint iure sibi libertatem competere, a qua nonnisi aliorum iniuria exciderunt, ultro et sponte sua, et ex libera et propria voluntate tamquam rerum suarum domini se exhibeant christianis ut ab eis recipiantur et detineantur in servitutem, eo prudenti consilio ut a dura servitute praesenti, a qua ipsis datum non fuerit alio modo se emancipare, mitiorem apud dominos christianos servitutem sortiantur, penes quos etiam facile sibi persuadere poterunt, venire posse in cognitionem veri Dei cultus, eumque inaestimabili animarum suarum compendio profiteri, in his sane circumstantiis permitti potent christianis, habito etiam respectu ad favorem fidei, ut possint eiusmodi captivos iusto pretio aut alio iusto titulo acquirere, et in propriam servitutem redigere et retinere, dummodo eo animo sint ut eos tractent secundum praecepta caritatis christianae, et curent etiam rudimentis fidei illos imbuere, adeo ut, Si fieri potent, in libertatem filiorum Dei, quae in sola catholica ecclesia est, nulla tamen coactione facta, sed tantummodo opportunis suasionibus et hortationibus, a libere et feliciter traducantur per eorum conversionem ad veram fidem. Et hac de re prae oculis habeatur instructio S. m. Pii VI (12 Sept. 1776) quae adnectitur. (V. n. 515).

Quemadmodum vero servi licite emi, ita licite quoque vendi possunt, sed necessarium ommno . est ut qui vendit legitimus sit servi possessor, nihilque in vendmone committat quo servi alienandi vitae, honestati, aut catholicae fidei noceatur. Quare illicitum est servum vendere, aut quomodocumque in proprietatem cedere alicui domino, qui certo aut probabili iudicio praevideatur servum eumdem inhumaniter habiturus vel ad peccatum pertracturus vel eodem abusurus ad iniquissimum illud commercium exercendum, quod Apostolicis Romanorum Pontificum, ac praesertim s. m. Gregorii XVI constitution ibus reprobatur districteque prohibetur. Illicitum pariter est servum alienare, nulla prorsus habita ratione iurium et officiorum matrimonialium ipsius servi. MuIto magis illicitum est servum christianum vendere domino infideli, aut etiam, ubi perversionis periculum prudenter timendum sit, domino haeretico vel schismatico. Haec si Vicarius Ap. probe teneat, aperte videbit, quid respondendum sit ad 13, 14 et 15 dubium. Nihil enim impedit quominus familia christiana, de qua agitur in dubio 13, servos suos vendere tuta conscientia queat, si ipsos legitime possideat, et cautiones supra descriptas in venditione observet. Sic etiam negotiator in dubio 14 memoratus potent ad sacramenta admitti, si constet, servos, qui ei pro mercium pretio obtigerunt, neque per furtum legitimo eorum domino subductos, neque iniuste in captivitatem redactos fuisse, ac praeterea spondeat se eos honestis conditionihns ita Venditurum esse, ut nihil ex eiusmodi venditione laedantlIF periclitentur iura et ofticia, quae illis tamquam hominibus, et, si christianam fidem amplexi fuerint, tamquam fidelibus competunt. Tandem de dubio 15 statuendum est christianos ipsos, etiam missionarios, interesse posse ut testes et sequestres aliove nomine per sacros canones non prohibito, contractibus, indiciis, aliisque id genus publicis actibus servorum causa fieri solitis, qui tamen et in se liciti sint. et nulla prava circumstantia vitientur. V. Sequitur quarta dubiorum classis, de servis fugitivis. Mancipium iuxta leges Gallarum et Sidamarum in rerum utilium numero censetur, de quibus verum propriumque dominium habetur, et fiunt contractus, quaeque deperditae conquiruntur, raptae aut usurpatae apud iudices repetuntur. Hinc quaeritur:

16. An liceat christianis ipsisque missionariis servos suos fugitivos persequi, atque ad redeundum cogere, vel saltem permittere ut eosdem persequantur, et vi etiam adhibita reducant publicus magistratus aut amici.

17. An servi ius habeant ad fugam, et an debeant resarcire damna ex eorum fuga domino illata.

18...

19...



19...

Quemadmodum adnotatum est in responsione ad postulata proxime superiora, sunt tusti aliqui tituli seu causae, ex quibus potest servus libertate sua legitime privari, legitimeque a domino retineri. Porro cum manifeste repugnet, hinc quidem ius domino competere possidendi ac retinendi servum, inde autem ius servo inesse ne a domino possideatur ac retineatur, nemo non videt christianos et missionarios de quibus agitur in dubio 16, posse tuta conscientia servos suos fugitivos persequi, et ad redeundum cogere, siquidem eos iuste in servitutem redactos iusto ex titulo possideant. Non ita expedita est ad 17 et 18 dubium responsio. Regulariter fugere iure suo possunt servi qui iniuste fuerint in servitutem redacti; non possunt servi qui iustam subeant servitutem, nisi forte a domino sollicitentur ad aui quod peccatum, vel inhumaniter tractentur. Ex hac distinctione pendet solutio alterius quaestionis, an scilicet servi fugitivi teneantur resarcire damna ex fuga sua domino illata. Cum enim ad inducendam restituendi Ii amni obligationem tria haec simul et coniunctim requirantur, culpa theologica, damnum secutum, et causa efficax, patet profecto ad reficienda damna ex fuga sua domino illata, tenere servos illos quorum fuga fuit graviter illicita, non teneri servos illos quorum fuga omni caruit culpa; sed de liceitate fugae, deque obligatione resarciendi damna ex fuga illata consulat Vic. Ap. probatos auctores et cum illis distinguat varios casus, variosque servitutis titulos.


Source: Collectanea S. C. de Propaganda Fide, vol. 1, Rome: 1907. Pp 715-720.

https://books.google.com/books?id=LHh4F ... &q&f=false

Re: Catholicisme et esclavage

par ChristianK » jeu. 07 févr. 2019, 5:31

Pour répondre aux sites suivants:


https://www.leforumcatholique.org/messa ... num=594749

http://messe.forumactif.org/t7147p100-l ... -esclavage

Le texte suivant est authentique. Il est ici

https://suchanek.name/texts/atheism/slavery.html

Mais je le republie car il est difficile à trouver en ligne
-----------------
(En anglais)
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Instruction of the Holy Office, June 20, 1866

This is the text of the Instruction Number 1293 of the Sacred Congregation of the Holy Office, June 20, 1866, which explains under which conditions the buying and selling of slaves was permitted in the view of the Catholic Church. The instruction is given first in its English translation, and then in its original Latin form. It is taken from the book “The Popes and Slavery” by Joel S. Panzer. The text is not complete, but seems to cover nevertheless the important points regarding slavery.

For the Vicar Apostolic among the Galla.

There have been sent to this Sacred Congregation of the Inquisition many questions proposed by the Rev. William Massaia, Vicar Apostolic among the Galla in Africa. For convenience these questions can be broken up into eight different kinds. The first kind deals with simultaneous polygamy both on the part of the man and the part of the wife; the second touches on the manner in which the daughters of a family are given in marriage; the third touches on the baptism of those for whom a danger of loss of faith is foreseen; the fourth touches on the buying, selling, flight, punishment and marriage of slaves; the fifth touches on the enmities or feuds exercised among the independent tribes of the Galla,...

IV. The fourth type of question concerns the buying and selling of slaves. The condition of servitude, properly so called, among the Galla and Sidama so strictly coheres with their social status that it is almost impossible to establish and maintain a home among them without the buying of slaves, Because of this it is not found that servants are hired, and every head of a household has to buy completely everything for himself and for his household, be they things grown from the land or made by human industry. Therefore the slaves are held like a principal matter of commerce; in a certain degree they have the value of money, and frequently, by the order of the leader or by prescript of their laws, creditors are held to accept them for the payment of debt. All this being the case, I ask:

12. Whether it is permitted for Christians among the Galla and Sidama to buy slaves, or to receive them as payment for a debt or as a gift as long as they act for the sake of the necessities of their home and family and without the intention of re-selling the slaves.

13. Whether a Christian family, not for the sake of gain, but only because of a grave means of support or the necessity of paying a debt is permitted to trade or sell a slave it possesses.

14. Whether it is permitted to admit to the sacraments any Christian merchant who normally abhors the buying and selling of slaves for the sake of profit, but, lest he suffer harm to his family affairs, wants to resell some slaves whom once he was forced, by a seller who was a noble, to take as the price for his wages.

15. Whether Christians and even missionaries can licitly be present as witnesses or agents or other such name at contracts, judgments or other types of public acts which deal with slaves according to the laws of those peoples.

[Response] Although the Roman Pontiffs have left nothing untried by which servitude be everywhere abolished among the nations, and although it is especially due to them that already for many ages no slaves are held among very many Christian peoples, nevertheless, servitude itself, considered in itself and all alone (per se et absolute), is by no means repugnant to the natural and divine law, and there can be present very many just titles for servitude, as can be seen by consulting the approved theologians and interpreters of the canons. For the dominion which belongs to a master in respect to a slave is not to be understood as any other than the perpetual right of disposing, to one’s own advantage, of servile work, which dominion it is legitimate for a person to offer to another person. From this it follows that it is not repugnant to the natural and divine law that a slave be sold, bought, exchanged, or given, as long as in this sale, or buy1ng, or exchange or giVing, the due conditions which those same approved authors widely follow and explain, are properly observed. Among these conditions those which are to be especially looked at are whether the slave who is put up for sale has been justly or unjustly deprived of his liberty, and that the seller does nothing by which the slave to be transferred to another possessor suffer any detriment to life, morals or the Catholic faith. Therefore, Christians, about whom one is speaking in the first question, can licitly buy slaves or, to resolve a debt, receive them as a gift, as long as they are morally certain that those slaves were not taken from their legitimate master or reduced to slavery unjustly. For if the slaves who are offered for sale have been taken from their legitimate master, it is not permitted to buy them, because it is a crime to buy what belongs to another and has been taken, the master being unwilling, by theft. If, however, they have been unjustly reduced to slavery, then one must determine whether they are unwilling to be sold or given to Christians or whether they consent to it. If they are unwilling, they can by no means be bought or received, since the captives themselves are masters of their own liberty, although it has been unjustly taken from them. If indeed, after they have been fully taught that freedom belongs to them by right and which they lose only by injury to others, they spontaneously and by their own free will, as masters of themselves, present themselves to Christians to be received by them and held in servitude, by a prudent plan in order to be freed from the harsh present servitude, from which they have in no way the ability to free themselves, and choose a milder servitude in the hands of Christian buyers and with whom they are easily able to persuade themselves that they can come to a knowledge of worshipping the true God, and of confessing Him to the inestimable advantage of their souls; in such circumstances it is permissible for the Christians, especially when they act in favor of the Faith, to purchase such captives for a just price, and to take and retain them in their own servitude, as long as they are of the mind to treat them according to the precepts of Christian charity, and take care to imbue them with the rudiments of the Faith so that, if it is possible, they may be freely and happily led, this being done by no compulsion, but only by opportune persuasion and encouragement, through their conversion to the True Faith into the liberty of the sons of God which is found only in the Catholic Church. On this matter one should look at the instruction of His Holiness Pius VI (Sept. 12, 1776), which is attached.

Indeed, just as slaves can be licitly bought, so they can licitly also be sold, but it is altogether necessary that the seller is the legitimate possessor of the slave, and does nothing in the sale by which the life, morals or Catholic faith of the slave to be sold would be harmed. Therefore it is illicit to sell a slave or in any manner give the slave into the ownership of any master who by a certain or probable judgment can be foreseen to be going to treat that slave inhumanely, or lead him to sin or abuse him for the sake of that most evil trade which has been condemned and strictly prohibited by the constitutions of the Roman Pontiffs, especially by Pope Gregory XVI. Likewise it is illicit to sell a slave, taking no account of the marriage rights and duties of that same slave. Much more illicit is it so sell a Christian slave to a faithless master, or even, where the danger of falling away is prudently to be feared, to an heretical or schismatic master. If he keeps these things properly in mind, the Vicar Apostolic will clearly see what response is to be given to questions 13, 14, and 15. For nothing impedes any Christian family — as mentioned in question 13 — from selling their slaves in good conscience, if they possess them legitimately and, in the sale, observe the cautions described above. So also the seller mentioned in question 14 can be admitted to the sacraments if it is a fact that the slaves who have come into his possession as pay, have not been taken from their rightful master by theft nor been unjustly reduced to slavery, and if he furthermore solemnly promises that he will sell them in such moral conditions that none of the rights and duties which belong to them as men — and, if they have it embraced the Christian faith, as Christians — will be harmed or endangered by the sale. Finally in respect to question 15 it is determined that the Christians themselves, even missionaries, can be present as witnesses and as agents — or any other name not prohibited by the sacred canons — in contracts, judgments and other public acts of this types done in respect to slaves as long as the acts are licit in themselves and are vitiated by no evil circumstance.

V. Next we come to the questions about fugitive Slaves. According to the laws of the Galla and Sidama the slave is counted among the useful things over which one has a true and proper dominion, and for which they make contracts, damages are sought, and judgment sought in case of theft or usurpation. Hence it is asked:

16. Whether it is licit for Christians and for missionaries themselves to search for fugitive slaves, and force them to return, or at least to permit that others search them out or even by use of force have the public magistrate or friends bring them back.

17. Whether slaves have the right to flight, and whether they have to repair the damages caused by their flight to the master.

18...

19...


As has been noted in response to the questions immediately above, there are some just titles or causes by which a slave can be legitimately deprived of his liberty and legitimately retained by a master. But since it is contradictory to say that a master has the right to possess and retaln a slave and the slave has the right not to be possessed and retained by a master, everyone can see that the Christians and missionaries mentioned in question 16 are able in good conscience to search for fugitive slaves and force them to return, if indeed they possess a just title to those who have been justly reduced to slavery.

It is not so easy to answer questions 17 and 18. Regularly it is the right of slaves who have been unjustly reduced to slavery to flee; it is not permitted for slaves who undergo just servitude, unless perhaps they are solicited by the master to some sin, or are treated inhumanly. On this distinction depends the solution to the other question, namely whether fugitive slaves are held to make up for the damage caused to the master by their flight. Since, to incur the obligation of restitution three conditions must be simultaneously linked together and fulfilled, viz. theological sin, subsequent damage, and efficacious cause, it is clear that those slaves whose flight was gravely illicit are held to reparation while those slaves whose flight lacked all fault are not; but as to the liceity of flight and the obligation of repairing the damage caused by such flight let the Vicar Apostolic consult the approved authors and with them distinguish between the various cases and the various titles to servitude.

Catholicisme et esclavage

par ChristianK » jeu. 07 févr. 2019, 5:16

Pour faire suite au fil sur la loi naturelle, je dois dire que monter un dossier sur l'esclavage n'aurait pas été une sinécure tant la question est complexe, large et subtile. Heureusement le travail est déjà fait en cet article qui résume très bien ce que j'ai pu trouver:

https://en.m.wikipedia.org/wiki/Catholi ... anon%20law

Je vois 3 faiblesses toutefois:

-l'esclavage des prisonniers de guerre est négligé, ce qui n'est pas normal car ils étaient l'immense majorité.

- la section sur st thomas risque des confusions sur le droit naturel car il rejette la théorie de l'esclave par nature d'Aristote mais cette question est différente de savoir si l'esclavage en tant que droit positif ou découlant des préceptes seconds de la loi naturelle (il faut punir le crime de telle facon) est contraire aux préceptes premiers.

- on cite le travail forcé des filles déchues en Irlande comme exemple! Ca peut pas mieux tomber comme admission, si on appelle ca esclavage, qu'il y a un esclavage juste, en ce cas ci, semi-pénal ou semi éducatif. Ou bien c'est une servitude juste ou bien c'est pas du tout de l'esclavage mais autre chose. On voit le problème de langage, qui de toute facon existe déjà avec esclavage et servage.

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