par Toto » ven. 24 juil. 2015, 22:50
Plus je réfléchis, plus je me dis que ce discours, que je pensais être gentillet mais naïf et un tantinet agaçant, est en réalité des plus dangereux. Dangereux pour l'homme, dangereux pour la religion catholique.
Je m'explique.
Il est extrêmement significatif que l'on assiste depuis un certain temps à une offensive des discours écologistes, et cette mode (je ne vois pas quel autre terme utiliser) a infiltré non seulement la société civile mais malheureusement également l'Eglise catholique qui semble s'y jeter sans trop d'hésitation. Que ce soit au au plus haut niveau (Laudato Si), entre le haut et le bas (il n'y a qu'à voir le site de la CEF : l'information qui bénéficie de la plus grosse présence sur la page d'accueil du site est la Conférence internationale sur le climat), ou au plus bas (comme en témoigne l'initiative de ce Martin Kopp), on est assailli de ces rengaines sur l'écologie.
Cela pose énormément de problèmes :
1) L'Eglise, incapable de faire preuve d'originalité, se contente de reprendre peu ou prou le discours ambiant de la société civile. Il n'y a donc aucune originalité, et il faut bien le dire, aucune valeur ajoutée.
2) Non seulement on fait du copier-coller, mais on copie-colle un thème qui n'a rien de spécifiquement chrétien. Même en bricolant plus ou moins trois versets du Lévitique pour mieux justifier son discours, on voit tout de suite que la Bible, et encore moins le message du Magistère, ne concerne pas un vague prechi-prêcha de défense de la nature, mais la conversion des coeurs et l'amour à porter aux hommes et à Dieu.
3) Evidemment, et c'est lié au point précédent, on ne manque pas de surtout coller une bonne dose d'interreligieux. La démonstration est faite : si la CEF est prête à signer le même texte que l'Union bouddhiste de France, c'est que le message n'est pas chrétien. Idem dans Laudato Si, où l'on parle de je ne sais plus quel orthodoxe dès les premières pages du préambule. Cela veut dire quoi, que l'Eglise n'a rien à dire par elle-même? Détient-elle la totalité de la Vérité et de la Révélation, oui ou non? Et si elle les détient, pourquoi est-elle obligée d'aller systématiquement chercher je ne sais trop quel mouvement, y compris non chrétien, pour vouloir à tout prix rédiger une déclaration commune, renforçant ainsi le sentiment du syncrétisme et de l'indifférentisme?
3) Non seulement l'Eglise veut défendre la planète, c'est à dire avoir un message qui ne lui correspond pas et qui n'est pas le sien, mais en plus le fait avec des arguments qu'elle n'aurait jamais dû utiliser. En effet, elle s'avance sur une pente dangereuse de la science (voir la Déclaration de la Conférence des responsables de Culte en France sur la crise climatique, où on commence à parler chiffre en abordant la barre des 2°). On a suffisamment fait des gorges chaudes de la condamnation de Galilée, il serait bon de ne pas se lancer dans des discours scientifiques.
Mais en plus, le thème de l'écologie est extrêmement dangereux. Non seulement il est mal traité, mais il est dangereux en lui-même.
Si l'on analyse un peu le discours des écologistes, quels sont leurs axes?
-Tendance gnostique : moi je sais, il y a un réchauffement climatique, et on doit faire ci, cela, cela. Le doute, non, ils ne connaissent pas. Ceux qui émettent une opinion dissidente? Critiqués, attaqués, méprisés.
-Discours apocalyptique (un peu comme les TJ qui nous promettent la fin du monde tous les 10 ans, à cela près que les TJ ne sont pas dangereux parce que personne ne les croit) : le monde va brûler, il y aura des raz-de-marées, etc. Quelle vision négative et anti-chrétienne! D'abord, si cela doit arriver, cela arrivera quelles que soient les pathétiques contorsions de ces ayatollahs. Ensuite, si cela arrive, pour eux, c'est la fin du monde, pour les Chrétiens, non, car ceux-ci regardent le Ciel. En fait, les écologistes sont complètement bornés par leur athéisme (oui, je généralise ici [mais il est tard et je veux aller me coucher]), donc ils oublient la vie après la mort et restent cloîtrés sur Terre. Donc comme c'est leur seul horizon, ils veulent organiser un paradis terrestre. Folie que tout cela!
-Pire encore, ne voyez-vous pas un début de discours religieux, vaguement animiste? "Notre planète Gaïa a mal...Notre Terre souffre..." comme si le moindre caillou râlait d'agonie à cause du taux de CO2. Là encore, quel fossé nous sépare! Comme ils sont probablement en majorité athées, ils se sont bricolés leur religion avec leurs nouveaux dogmes et leurs gourous en déifiant la Terre.
-Allons un peu plus loin. Si la Planète est au bord d'un Chaos total, selon eux, dû à l'homme, alors on arrive rapidement à la conclusion qu'ils posent : il y a trop d'hommes sur Terre (on est à l'opposé du "multipliez-vous" de la Genèse), qui gênent notre déesse Terre et la blessent. Et donc, on arrive forcément à la contraception, l'avortement, les campagnes de stérilisation, et l'euthanasie.
Là où un Catholique expliquerait que le moindre homme "vaut plus que tous les moineaux du monde" car créé à l'image de Dieu, doté d'une âme et appelé au Salut, les écologistes le mettent au même rang qu'un animal, voire en dessous.
Enfin, l'autre problème est que pendant que l'Eglise utilise le bruit médiatique à sa disposition pour parler des sacs plastiques, c'est du temps qu'elle n'utilise pas pour se concentrer sur son véritable message (diffuser le Credo, par exemple). Les catholiques ne pratiquent plus, la réception des sacrements est en chute libre, les impératifs moraux sont quasi-totalement négligés, et les seules ripostes devant ce massacre sont :
-un projet de reconnaître le divorce et les unions entre personnes de même sexe
-un texte sur l'écologie
Quel drame! Si le sel de la Terre vient à s'affadir, à quoi sert-il? il n'est plus bon qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds.
Bon, venons quand même à son histoire de décroissance, pour terminer. Qui sera lésé? Les pays riches se sont développés sans se préoccuper particulièrement d'écologie entre grosso modo le XIXe et maintenant. Et l'on dirait aux pays pauvres : attention, vous risquez de polluer, ne vous développez pas? Quel mépris! Tout comme ce mépris dans ces campagnes de stérilisation forcée qu'on est en train de faire. C'est un véritable néocolonialisme des pays riches pour empêcher les pauvres de se développer, au nom de la lutte contre la surpopulation et la croissance, et les premiers qui devraient dire stop et défendre les pauvres sont ceux-là mêmes qui encouragent ces discours lamentables! Parce que vous croyez qu'un pays pauvre ne pollue pas? Le brave paysan qui a besoin de bois, il va prendre sa hache et couper un arbre. Le brave paysan qui a besoin de terre, il va flanquer le feu à une partie de la forêt parce qu'il a besoin d'un lopin de terre. Si en France peu de gens vont couper du bois à la sauvette dans les forêts, c'est parce qu'ils sont suffisamment riches pour se chauffer au gaz ou à l'électricité, et donc développés. Et quand bien même leur développement économique porterait atteinte aux ressources naturelles, où est le problème? Vous allez leur ordonner de crever de faim pour ne pas qu'ils touchent aux arbres?
Plus je réfléchis, plus je me dis que ce discours, que je pensais être gentillet mais naïf et un tantinet agaçant, est en réalité des plus dangereux. Dangereux pour l'homme, dangereux pour la religion catholique.
Je m'explique.
Il est extrêmement significatif que l'on assiste depuis un certain temps à une offensive des discours écologistes, et cette mode (je ne vois pas quel autre terme utiliser) a infiltré non seulement la société civile mais malheureusement également l'Eglise catholique qui semble s'y jeter sans trop d'hésitation. Que ce soit au au plus haut niveau (Laudato Si), entre le haut et le bas (il n'y a qu'à voir le site de la CEF : l'information qui bénéficie de la plus grosse présence sur la page d'accueil du site est la Conférence internationale sur le climat), ou au plus bas (comme en témoigne l'initiative de ce Martin Kopp), on est assailli de ces rengaines sur l'écologie.
Cela pose énormément de problèmes :
1) L'Eglise, incapable de faire preuve d'originalité, se contente de reprendre peu ou prou le discours ambiant de la société civile. Il n'y a donc aucune originalité, et il faut bien le dire, aucune valeur ajoutée.
2) Non seulement on fait du copier-coller, mais on copie-colle un thème qui n'a rien de spécifiquement chrétien. Même en bricolant plus ou moins trois versets du Lévitique pour mieux justifier son discours, on voit tout de suite que la Bible, et encore moins le message du Magistère, ne concerne pas un vague prechi-prêcha de défense de la nature, mais la conversion des coeurs et l'amour à porter aux hommes et à Dieu.
3) Evidemment, et c'est lié au point précédent, on ne manque pas de surtout coller une bonne dose d'interreligieux. La démonstration est faite : si la CEF est prête à signer le même texte que l'Union bouddhiste de France, c'est que le message n'est pas chrétien. Idem dans Laudato Si, où l'on parle de je ne sais plus quel orthodoxe dès les premières pages du préambule. Cela veut dire quoi, que l'Eglise n'a rien à dire par elle-même? Détient-elle la totalité de la Vérité et de la Révélation, oui ou non? Et si elle les détient, pourquoi est-elle obligée d'aller systématiquement chercher je ne sais trop quel mouvement, y compris non chrétien, pour vouloir à tout prix rédiger une déclaration commune, renforçant ainsi le sentiment du syncrétisme et de l'indifférentisme?
3) Non seulement l'Eglise veut défendre la planète, c'est à dire avoir un message qui ne lui correspond pas et qui n'est pas le sien, mais en plus le fait avec des arguments qu'elle n'aurait jamais dû utiliser. En effet, elle s'avance sur une pente dangereuse de la science (voir la Déclaration de la Conférence des responsables de Culte en France sur la crise climatique, où on commence à parler chiffre en abordant la barre des 2°). On a suffisamment fait des gorges chaudes de la condamnation de Galilée, il serait bon de ne pas se lancer dans des discours scientifiques.
Mais en plus, le thème de l'écologie est extrêmement dangereux. Non seulement il est mal traité, mais il est dangereux en lui-même.
Si l'on analyse un peu le discours des écologistes, quels sont leurs axes?
-Tendance gnostique : moi je sais, il y a un réchauffement climatique, et on doit faire ci, cela, cela. Le doute, non, ils ne connaissent pas. Ceux qui émettent une opinion dissidente? Critiqués, attaqués, méprisés.
-Discours apocalyptique (un peu comme les TJ qui nous promettent la fin du monde tous les 10 ans, à cela près que les TJ ne sont pas dangereux parce que personne ne les croit) : le monde va brûler, il y aura des raz-de-marées, etc. Quelle vision négative et anti-chrétienne! D'abord, si cela doit arriver, cela arrivera quelles que soient les pathétiques contorsions de ces ayatollahs. Ensuite, si cela arrive, pour eux, c'est la fin du monde, pour les Chrétiens, non, car ceux-ci regardent le Ciel. En fait, les écologistes sont complètement bornés par leur athéisme (oui, je généralise ici [mais il est tard et je veux aller me coucher]), donc ils oublient la vie après la mort et restent cloîtrés sur Terre. Donc comme c'est leur seul horizon, ils veulent organiser un paradis terrestre. Folie que tout cela!
-Pire encore, ne voyez-vous pas un début de discours religieux, vaguement animiste? "Notre planète Gaïa a mal...Notre Terre souffre..." comme si le moindre caillou râlait d'agonie à cause du taux de CO2. Là encore, quel fossé nous sépare! Comme ils sont probablement en majorité athées, ils se sont bricolés leur religion avec leurs nouveaux dogmes et leurs gourous en déifiant la Terre.
-Allons un peu plus loin. Si la Planète est au bord d'un Chaos total, selon eux, dû à l'homme, alors on arrive rapidement à la conclusion qu'ils posent : il y a trop d'hommes sur Terre (on est à l'opposé du "multipliez-vous" de la Genèse), qui gênent notre déesse Terre et la blessent. Et donc, on arrive forcément à la contraception, l'avortement, les campagnes de stérilisation, et l'euthanasie.
Là où un Catholique expliquerait que le moindre homme "vaut plus que tous les moineaux du monde" car créé à l'image de Dieu, doté d'une âme et appelé au Salut, les écologistes le mettent au même rang qu'un animal, voire en dessous.
Enfin, l'autre problème est que pendant que l'Eglise utilise le bruit médiatique à sa disposition pour parler des sacs plastiques, c'est du temps qu'elle n'utilise pas pour se concentrer sur son véritable message (diffuser le Credo, par exemple). Les catholiques ne pratiquent plus, la réception des sacrements est en chute libre, les impératifs moraux sont quasi-totalement négligés, et les seules ripostes devant ce massacre sont :
-un projet de reconnaître le divorce et les unions entre personnes de même sexe
-un texte sur l'écologie
Quel drame! Si le sel de la Terre vient à s'affadir, à quoi sert-il? il n'est plus bon qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds.
Bon, venons quand même à son histoire de décroissance, pour terminer. Qui sera lésé? Les pays riches se sont développés sans se préoccuper particulièrement d'écologie entre grosso modo le XIXe et maintenant. Et l'on dirait aux pays pauvres : attention, vous risquez de polluer, ne vous développez pas? Quel mépris! Tout comme ce mépris dans ces campagnes de stérilisation forcée qu'on est en train de faire. C'est un véritable néocolonialisme des pays riches pour empêcher les pauvres de se développer, au nom de la lutte contre la surpopulation et la croissance, et les premiers qui devraient dire stop et défendre les pauvres sont ceux-là mêmes qui encouragent ces discours lamentables! Parce que vous croyez qu'un pays pauvre ne pollue pas? Le brave paysan qui a besoin de bois, il va prendre sa hache et couper un arbre. Le brave paysan qui a besoin de terre, il va flanquer le feu à une partie de la forêt parce qu'il a besoin d'un lopin de terre. Si en France peu de gens vont couper du bois à la sauvette dans les forêts, c'est parce qu'ils sont suffisamment riches pour se chauffer au gaz ou à l'électricité, et donc développés. Et quand bien même leur développement économique porterait atteinte aux ressources naturelles, où est le problème? Vous allez leur ordonner de crever de faim pour ne pas qu'ils touchent aux arbres?