par cmoi » mer. 06 mai 2020, 8:34
A moins de considérer que dès son appel Judas était un traître (or quel aurait été son intérêt de l’être ?, et ce pendant 3 ans !) il faut se remettre dans le contexte de l’époque et trouver à sa trahison un vrai motif.
Le plus évident est celui de vouloir faire de Jésus un libérateur d’Israël, dans la longue tradition de ce peuple et de son Dieu des armées. Avec ses miracles, aucun doute qu’il pouvait vaincre à lui tout seul une armée. Qu’il saurait en convaincre les prêtres (certes hostiles à sa personne) et les faire dépasser leurs antipathies réciproques. Il fallait juste qu’il leur prouve ses pouvoirs, de près, et eux qu’ils l’obligent à se démasquer et en acceptent et reconnaissent l’opportunité. Car il s’enfermait dans une situation sans issue où son « potentiel » n’était pas exploité, mais réduit à des guérisons, des retournements de cœurs, des admonestations, des émotions. Bref, il s’égarait, il « faisait mumuse » comme Sanson avant lui. Il avait besoin d’être recadré, son rôle de lui être affecté. Or il avait assez de « bagage » spirituel pour être crédible… autrement qu’un magicien.
Les critiques que lui adressent les évangiles postérieurs relèvent de la jalousie : car il fut le seul à avoir osé intervenir et ne pas être resté dépendant des désirs erratiques manifestés par Jésus, en dehors de ses paraboles et de ses guérisons qui ne menaient nulle part en terme d’organisation, de politique, d’avenir collectif. Jésus n’allait pas créer une religion, il y en avait déjà une et qu’il avait bien faite sienne, comme tout juif. Un nouvel élan, oui... Les autres se disputaient pour savoir qui serait le premier, s’interrogeaient sur l’avenir sans oser en diriger le projet. Lui il a osé.
Pas directement ni face à face, car vu la personnalité de Jésus, c’était trop difficile. Les chefs religieux seuls le pourraient, ils en avaient l’autorité. Et Jésus avait largement prouvé qu’il ne les craignait nullement et n’en serait pas impressionné.
Le vrai traître (non d’une amitié, mais de Dieu et de la mission reçue, celle de Judas comme de tout apôtre n’étant encore qu’incertaine et embryonnaire, mal définie) n’est-il pas le sanhédrin ?
Jésus (qui savait tout d’avance) leur (ses membres) a parlé bien plus durement qu’à Judas… Le moment venu il ne les a pas aidés à voir comme il aurait convenu de la voir sa mission, à les en convaincre, à la leur expliquer/démontrer… Il aurait pu… Mais clairement il ne voulait pas d’eux pour alliés, sauf à ce qu’ils fassent un effort de compréhension… Il a été condamné parce qu’ils manquaient de vertu et de discernement, d’impartialité et d’humilité.
C'est comme cela que je complète le chaînon manquant. La question de la prédestination devrait davantage se poser concernant le sanhédrin et la façon dont ses membres entrèrent en dispute..
Bien sûr, trahir un ami, cela parait presque plus horrible que de trahir Dieu (dilemme courant ici-bas, aussi avec l'amour ou un devoir terrestre) et surtout que là, il avait la chance que les deux n'en font qu'un !
Mais renier à ce point son devoir et sa fonction (sanhédrin) quand elle est la plus haute et ce au nom d'une autorité que l'on pratique, représente et bafoue et qui nous le reproche, que l'on refuse de reconnaître...
Pensons alors qu'aujourd'hui encore un rabbin ose reconnaître qu'il aurait fait pareil... et méditons sur la place à donner à la religion quand elle s'oppose à notre "fors interne"... Nul plus que Jésus n'a donné d'importance à ce fors interne... là où ne peut agir outre nous que l'Esprit Saint - voire le diable.
D'où votre question. Et le fait qu'il n'y aura jamais de réponse absolue ici-bas.
Prions pour que Dieu veuille bien nous donner un destin qui soit en accord avec ce que la providence en attend de nous, qu'il ne doive pas transformer notre mal en bien pour y arriver.
A moins de considérer que dès son appel Judas était un traître (or quel aurait été son intérêt de l’être ?, et ce pendant 3 ans !) il faut se remettre dans le contexte de l’époque et trouver à sa trahison un vrai motif.
Le plus évident est celui de vouloir faire de Jésus un libérateur d’Israël, dans la longue tradition de ce peuple et de son Dieu des armées. Avec ses miracles, aucun doute qu’il pouvait vaincre à lui tout seul une armée. Qu’il saurait en convaincre les prêtres (certes hostiles à sa personne) et les faire dépasser leurs antipathies réciproques. Il fallait juste qu’il leur prouve ses pouvoirs, de près, et eux qu’ils l’obligent à se démasquer et en acceptent et reconnaissent l’opportunité. Car il s’enfermait dans une situation sans issue où son « potentiel » n’était pas exploité, mais réduit à des guérisons, des retournements de cœurs, des admonestations, des émotions. Bref, il s’égarait, il « faisait mumuse » comme Sanson avant lui. Il avait besoin d’être recadré, son rôle de lui être affecté. Or il avait assez de « bagage » spirituel pour être crédible… autrement qu’un magicien.
Les critiques que lui adressent les évangiles postérieurs relèvent de la jalousie : car il fut le seul à avoir osé intervenir et ne pas être resté dépendant des désirs erratiques manifestés par Jésus, en dehors de ses paraboles et de ses guérisons qui ne menaient nulle part en terme d’organisation, de politique, d’avenir collectif. Jésus n’allait pas créer une religion, il y en avait déjà une et qu’il avait bien faite sienne, comme tout juif. Un nouvel élan, oui... Les autres se disputaient pour savoir qui serait le premier, s’interrogeaient sur l’avenir sans oser en diriger le projet. Lui il a osé.
Pas directement ni face à face, car vu la personnalité de Jésus, c’était trop difficile. Les chefs religieux seuls le pourraient, ils en avaient l’autorité. Et Jésus avait largement prouvé qu’il ne les craignait nullement et n’en serait pas impressionné.
Le vrai traître (non d’une amitié, mais de Dieu et de la mission reçue, celle de Judas comme de tout apôtre n’étant encore qu’incertaine et embryonnaire, mal définie) n’est-il pas le sanhédrin ?
Jésus (qui savait tout d’avance) leur (ses membres) a parlé bien plus durement qu’à Judas… Le moment venu il ne les a pas aidés à voir comme il aurait convenu de la voir sa mission, à les en convaincre, à la leur expliquer/démontrer… Il aurait pu… Mais clairement il ne voulait pas d’eux pour alliés, sauf à ce qu’ils fassent un effort de compréhension… Il a été condamné parce qu’ils manquaient de vertu et de discernement, d’impartialité et d’humilité.
C'est comme cela que je complète le chaînon manquant. La question de la prédestination devrait davantage se poser concernant le sanhédrin et la façon dont ses membres entrèrent en dispute..
Bien sûr, trahir un ami, cela parait presque plus horrible que de trahir Dieu (dilemme courant ici-bas, aussi avec l'amour ou un devoir terrestre) et surtout que là, il avait la chance que les deux n'en font qu'un !
Mais renier à ce point son devoir et sa fonction (sanhédrin) quand elle est la plus haute et ce au nom d'une autorité que l'on pratique, représente et bafoue et qui nous le reproche, que l'on refuse de reconnaître...
Pensons alors qu'aujourd'hui encore un rabbin ose reconnaître qu'il aurait fait pareil... et méditons sur la place à donner à la religion quand elle s'oppose à notre "fors interne"... Nul plus que Jésus n'a donné d'importance à ce fors interne... là où ne peut agir outre nous que l'Esprit Saint - voire le diable.
D'où votre question. Et le fait qu'il n'y aura jamais de réponse absolue ici-bas.
Prions pour que Dieu veuille bien nous donner un destin qui soit en accord avec ce que la providence en attend de nous, qu'il ne doive pas transformer notre mal en bien pour y arriver.