par cmoi » jeu. 07 mai 2020, 9:16
Menochios,
3 post depuis janvier, c'est fort peu et c'est fort dommage, car vos interventions sont pleines de bon sens et de sagesse.
J'essayerai de ne pas manquer les prochaines et vous souhaite la bienvenue.
Jerome,
il est tentant d'avoir les idées claires ("ce qui... et les mots pour le dire arrivent aisément" .) mais la vie souvent est plus complexe que ce qui les résumerait.
On dit que Dieu trouve des défauts à ses anges, qui pourtant sont sans péché.
On dit aussi que le baptême "efface tout". Nous irions directement au ciel si nous mourrions juste après, sans aucun mérite de notre part...
Comme l'écrivait Baudelaire "tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or."
La boue ce n'est pas le péché, mais des penchants, une faiblesse naturelle, des humeurs, une variabilité, etc.
L'or, et c'est ce qui cause le mérite, c'est de "tenir le cap" de ce qui s'appelle quand même aussi perfection, ne serai-elle que d'un instant où nous avons su éviter la chute.
Quand il y a chute, le repentir doit être plein, total, absolu, entier.... Mais l'instant d'après est un autre instant, et nous devons nous y préparer en étant aussi pur et innocent que c'est possible, ce que le repentir ne favorise pas.
Il y a une grâce que je dirai de transition, qui doit nous permettre d'avoir assez confiance en nous et en la grâce, pour nous sentir assez "pur" pour pouvoir résister à la tentation.
Elle peut basculer dans la présomption et l'orgueil, certes.
Mais les plus orgueilleux savent aussi très bien se frapper la poitrine et s'efforcent (de bonne foi !) de faire plus de bruit que les autres, ou le moins possible et pour que cela se remarque. Ou bien ils se rappellent et nous rappellent , que, tel jour...
Les salauds ! Les fourbes !
L'équilibre, il est qu'à partir du jour de notre baptême, à tout instant nous avons la possibilité de ne plus jamais pécher, et qu'à tout instant il y a la possibilité que cela soit devenu vrai, et que cela n'a rien de difficile ou surhumain.
C'est juste un chemin d'humilité, car il faut juste renoncer avec persévérance et audace à de petites choses insignifiantes et qui tiennent "tout".
Dieu nous trouvera quand même des défauts, et finalement nous aussi toujours et cela nous sera un vrai chemin de perfectionnement dans l'amour.
Mais le péché c'est différent.
Et si jamais il y en avait un, alors attention à ne pas s'obliger à s'en souvenir avec repentir pour provoquer par son souvenir un réflexe d'humilité : c'est encore de l'orgueil.
Le repentir doit être fort mais court. On peut tenter de le prolonger jusqu'à l'extrême limite (comme le fit Saint François) pour en quelque sorte en comprendre et en saisir finalement la vanité. Cela ne servira à rien d'autre qu'à nous distraire et nous éviter pendant cet intervalle de succomber à une tentation - notamment de rechute. Mais un jour il faudra sortir de la grotte, transfiguré.
Ce n'est pas celui que l'on est qui a péché, mais celui que l'on n'est plus et laissons Dieu gérer cela.
Attention : je ne nie pas la nécessité du repentir, au contraire, je lui donne toute sa place et son rôle.
Il ne doit pas être absent, mais bien placé. Et les premiers à nous le reprocher sinon seront ceux qui en auront le moins.
Se souvenir ou non de ses péchés est une grâce que nous devons confier à Dieu, lui seul saura s'en servir.
Nous devons être tout tendus vers le but, aspiré...
Le repentir nous aide à reprendre la bonne trajectoire, mais il ne nous y fait pas progresser.
L'idée du péché, sa possibilité, y est trop présente encore.
Le ferme propos qui le complète doit nous conduire à une exécution aussi immédiate et complète que possible.
Il ne faudrait pas qu'un autre en profite pour nous affaiblir.
Quand nous sommes pardonnés, est-ce délicat de sans arrêt se rappeler sa faute et d'ainsi priver l'autre de notre joie et de l'énergie qu'elle nous donne, de notre confiance et de ce sentiment de sécurité dans son amour qui nous fait imaginer pour lui plein de bonnes choses ?
Nous péchons souvent parce que nous n'avons pas mis la barre assez haut, et que du coup "tout donner" devenait inutile, excessif, prétentieux, et que nous voulions garder des réserves.
Les réserves pourriront... Et je vous laisse ici (ou ailleurs) placer les citations évangéliques qui vous viendront à l'esprit, pourvu que je vous ai convaincu : vous pouvez dès aujourd'hui ne plus jamais pécher, la vie est telle que vous n'aurez plus jamais à le faire, soyez en certain, ce n'est qu'une question d'imagination et de fête, de démonstration d'amour, et c'est bien plus facile que le contraire car c'est ce qui nous épanouit et qui correspond le mieux à notre être profond.
Que Dieu, père fils et esprit, vous bénisse...
Menochios,
3 post depuis janvier, c'est fort peu et c'est fort dommage, car vos interventions sont pleines de bon sens et de sagesse.
J'essayerai de ne pas manquer les prochaines et vous souhaite la bienvenue.
Jerome,
il est tentant d'avoir les idées claires ("ce qui... et les mots pour le dire arrivent aisément" .) mais la vie souvent est plus complexe que ce qui les résumerait.
On dit que Dieu trouve des défauts à ses anges, qui pourtant sont sans péché.
On dit aussi que le baptême "efface tout". Nous irions directement au ciel si nous mourrions juste après, sans aucun mérite de notre part...
Comme l'écrivait Baudelaire "tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or."
La boue ce n'est pas le péché, mais des penchants, une faiblesse naturelle, des humeurs, une variabilité, etc.
L'or, et c'est ce qui cause le mérite, c'est de "tenir le cap" de ce qui s'appelle quand même aussi perfection, ne serai-elle que d'un instant où nous avons su éviter la chute.
Quand il y a chute, le repentir doit être plein, total, absolu, entier.... Mais l'instant d'après est un autre instant, et nous devons nous y préparer en étant aussi pur et innocent que c'est possible, ce que le repentir ne favorise pas.
Il y a une grâce que je dirai de transition, qui doit nous permettre d'avoir assez confiance en nous et en la grâce, pour nous sentir assez "pur" pour pouvoir résister à la tentation.
Elle peut basculer dans la présomption et l'orgueil, certes.
Mais les plus orgueilleux savent aussi très bien se frapper la poitrine et s'efforcent (de bonne foi !) de faire plus de bruit que les autres, ou le moins possible et pour que cela se remarque. Ou bien ils se rappellent et nous rappellent , que, tel jour...
Les salauds ! Les fourbes !
L'équilibre, il est qu'à partir du jour de notre baptême, à tout instant nous avons la possibilité de ne plus jamais pécher, et qu'à tout instant il y a la possibilité que cela soit devenu vrai, et que cela n'a rien de difficile ou surhumain.
C'est juste un chemin d'humilité, car il faut juste renoncer avec persévérance et audace à de petites choses insignifiantes et qui tiennent "tout".
Dieu nous trouvera quand même des défauts, et finalement nous aussi toujours et cela nous sera un vrai chemin de perfectionnement dans l'amour.
Mais le péché c'est différent.
Et si jamais il y en avait un, alors attention à ne pas s'obliger à s'en souvenir avec repentir pour provoquer par son souvenir un réflexe d'humilité : c'est encore de l'orgueil.
Le repentir doit être fort mais court. On peut tenter de le prolonger jusqu'à l'extrême limite (comme le fit Saint François) pour en quelque sorte en comprendre et en saisir finalement la vanité. Cela ne servira à rien d'autre qu'à nous distraire et nous éviter pendant cet intervalle de succomber à une tentation - notamment de rechute. Mais un jour il faudra sortir de la grotte, transfiguré.
Ce n'est pas celui que l'on est qui a péché, mais celui que l'on n'est plus et laissons Dieu gérer cela.
Attention : je ne nie pas la nécessité du repentir, au contraire, je lui donne toute sa place et son rôle.
Il ne doit pas être absent, mais bien placé. Et les premiers à nous le reprocher sinon seront ceux qui en auront le moins.
Se souvenir ou non de ses péchés est une grâce que nous devons confier à Dieu, lui seul saura s'en servir.
Nous devons être tout tendus vers le but, aspiré...
Le repentir nous aide à reprendre la bonne trajectoire, mais il ne nous y fait pas progresser.
L'idée du péché, sa possibilité, y est trop présente encore.
Le ferme propos qui le complète doit nous conduire à une exécution aussi immédiate et complète que possible.
Il ne faudrait pas qu'un autre en profite pour nous affaiblir.
Quand nous sommes pardonnés, est-ce délicat de sans arrêt se rappeler sa faute et d'ainsi priver l'autre de notre joie et de l'énergie qu'elle nous donne, de notre confiance et de ce sentiment de sécurité dans son amour qui nous fait imaginer pour lui plein de bonnes choses ?
Nous péchons souvent parce que nous n'avons pas mis la barre assez haut, et que du coup "tout donner" devenait inutile, excessif, prétentieux, et que nous voulions garder des réserves.
Les réserves pourriront... Et je vous laisse ici (ou ailleurs) placer les citations évangéliques qui vous viendront à l'esprit, pourvu que je vous ai convaincu : vous pouvez dès aujourd'hui ne plus jamais pécher, la vie est telle que vous n'aurez plus jamais à le faire, soyez en certain, ce n'est qu'une question d'imagination et de fête, de démonstration d'amour, et c'est bien plus facile que le contraire car c'est ce qui nous épanouit et qui correspond le mieux à notre être profond.
Que Dieu, père fils et esprit, vous bénisse...