Anciennes méditations, prières, poésies, textes divers

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Re: Nos lampes sont-elles toujours allumées ?

par Carolus » dim. 07 oct. 2018, 14:44

thehay95 :

Toute notre vie peut être transformée par cette huile sainte qui fait de nous une petite lumière
La présence de l’Esprit Saint dans notre vie est très importante, cher thehay95.
CEC 782 Le Peuple de Dieu a des caractéristiques qui le distinguent nettement de tous les groupements religieux, ethniques, politiques ou culturels de l’histoire : […]
– Sa mission, c’est d’être le sel de la terre et la lumière du monde (cf. Mt 5, 13-16).
La mission du peuple de Dieu, c’est d’être la lumière du monde.

Il ne s’agit pas d’une lumière humaine, mais plutôt de la lumière divine en nous.

Re: Nos lampes sont-elles toujours allumées ?

par gotoeven » sam. 06 oct. 2018, 20:20

Merci thehay95.

En communion.

Nos lampes sont-elles toujours allumées ?

par thehay95 » ven. 05 oct. 2018, 10:58

Gardons nos lampes toujours allumées, comme les vierges sages dans l'Evangile. L'huile, grâce à la mèche, nourrit le feu. L'huile, ce sont nos plus beaux actes d'amour.

Toute notre vie peut être transformée par cette huile sainte qui fait de nous une petite lumière, quelqu'un auprès de qui on peut venir s'éclairer et se réchauffer.

GARDONS TOUJOURS NOTRE LAMPE ALLUMEE GRACE A DE BEAUX ACTES D'AMOUR.

En communion avec vous,


_______________________
asd

De l'ennui et des vaines distractions

par etienne lorant » jeu. 27 sept. 2018, 10:56

Lecture du livre de Qohèleth  
Vanité des vanités, disait Qohèleth. Vanité des vanités, tout est vanité ! Quel profit l’homme retire-t-il de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ?  Une génération s’en va, une génération s’en vient, et la terre subsiste toujours. Le soleil se lève, le soleil se couche ; il se hâte de retourner à sa place, et de nouveau il se lèvera.  Le vent part vers le sud, il tourne vers le nord ; il tourne et il tourne,
et recommence à tournoyer.   Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n’est pas remplie; dans le sens où vont les fleuves, les fleuves continuent de couler.  Tout discours est fatigant,on ne peut jamais tout dire. L’œil n’a jamais fini de voir, ni l’oreille d’entendre.   Ce qui a existé, c’est cela qui existera ; ce qui s’est fait, c’est cela qui se fera ; rien de nouveau sous le soleil. Y a-t-il une seule chose dont on dise : « Voilà enfin du nouveau ! »
– Non, cela existait déjà dans les siècles passés.     Mais, il ne reste pas de souvenir d’autrefois ;
de même, les événements futurs ne laisseront pas de souvenir après eux.

   

(Ps 89 (90), 3-4, 5-6, 12-13, 14.17abc)
R/ D’âge en âge, Seigneur,
tu as été notre refuge ! (Ps 89, 1)

Tu fais retourner l’homme à la poussière ;
tu as dit : « Retournez, fils d’Adam ! »
À tes yeux, mille ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.

Tu les as balayés : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une herbe changeante :
elle fleurit le matin, elle change ;
le soir, elle est fanée, desséchée.

Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos cœurs pénètrent la sagesse.
Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.

Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, entendit parler de tout ce qui se passait et il ne savait que penser. En effet, certains disaient que Jean le Baptiste était ressuscité d’entre les morts.   D’autres disaient : « C’est le prophète Élie qui est apparu. » D’autres encore : « C’est un prophète d’autrefois qui est ressuscité. »  Quant à Hérode, il disait : « Jean, je l’ai fait décapiter. Mais qui est cet homme dont j’entends dire de telles choses ? » Et il cherchait à le voir.


     Cy Aelf, Paris

Les textes de ce jour nous mettent en garde contre deux tentations : celle du pessimisme, avec les vanités dénoncées par l’ecclésiaste et le recours aux plaisirs, aux nouveautés, au relâchement de la morale, ainsi qu'à la paresse. On constate souvent chez les personnes privées d'activité un relâchement de discipline qui peut conduire à des pathologies diverses: dépressions, manque d'appétit, alcoolisme, consommation de stupéfiants, quêtes effrénées, des plaisirs vains, jusqu'aux tentatives de suicide. On se met à tout trouver vain, incolore, sans saveur. Les philosophes de notre temps en ont tiré toutes sortes de justifications dont on ne dira plus que de sont des vices, mais des "modes de vie particuliers". Tout cela conduit à la mort, celle de l'esprit d'abord et celle du corps par le suicide.

Sur ce terrain, le démon trouve des âmes à pervertir et tout est bon pour ruiner la grandeur de l'âme que Dieu a donnée à tous et à chacun... Tout n'est que vanité ? La création serait-elle une vanité ? Penser cela et verser dans le scepticisme, c'est réalité ouvrir la porte à l'adversaire. Notre prêtre nous a enjoint de prier pour toute une jeunesse qui n'a jamais connu cette bienheureuse fatigue de l'homme qui a organisé sa journée, en même temps pour le travail et pour le bien commun. Mais prenons garde à nous-mêmes de ne pas verser dans ses tentations modernes.

Hérode cherche à rencontrer Jésus non pour connaître son message, mais pour se distraire quelque peu. Hérode s'ennuie, alors il fait organise des réjouissances, du vin, des femmes, de la nourriture bien grasse et épicées, et puis - pourquoi pas : la tête d'un hommes posée sur un plateau d'argent... quelle image ! Mais au quotidien, il nous faut faire le bien afin d'être reconnu comme le sont tous les serviteurs qui n'auront pas rechigné devant l'effort ...


.

Extraordinaire texte de Prévert: L'effort humain

par etienne lorant » lun. 07 mai 2018, 19:41

Poème pour le soldat

par etienne lorant » jeu. 05 avr. 2018, 20:03

Ecrit quelque part, proche d'Arnsberg, dans une guérite sous la neige, de garde, mais la Vigneron abandonnée dans un coin, voici la consolation qui m'est venue en quelques mots tout simples:

L'Esprit s'étend sur toutes choses également
Au-delà de la grisaille et du détour des nuits,
Comme un soleil,il est , apaisant nos tourments,
C'est un cœur quelque part et et le meilleur du fruit.

S'il te semble aujourd'hui que l'espoir est trahi
Et que demain te ment,on
Songe, alors, que ce pain pour l'amour de nourrit
Car ton sort Il bénit et le veille ardemment !

(Et dire que je ne voulais pas croire aux anges gardiens !!)

"Sodat milicien Matricule 7842482, à vos ordres, mon Lieutenant !

Ah, comme on se souvient après cinquante ans !!!

Re: Anciennes méditations, prières, poésies, textes divers

par etienne lorant » mar. 27 mars 2018, 20:33

D’abord, il y a, tout en bas, les faux Seigneurs,
Et je ne parlerai pas de ceux là, car ils se croient supérieurs aux simples.Au dessus, il y a les simples.

Au dessus des simples, il y a les vrais Seigneurs,
Et parmi les vrais Seigneurs, il y a les Seigneurs de la parole ;
mais la parole est creuse comme un corps sans âme.

Au dessus, il y a les Seigneurs de la pensée ;
mais la pensée est vaine comme une âme incarnée.

Au dessus, il y a les Seigneurs du geste,
et le geste est l’équilibre de l’âme avec le corps.

Au dessus, il y a les Seigneurs de l’esprit,
et l’esprit domine le geste car il existe sans être matériel.

Au dessus, il y a les Seigneurs de l’Ame,
parce qu’ils ont pour aspiration d’être des simples,

Et parce qu’ainsi, le cercle est refermé.

Re: Anciennes méditations, prières, poésies, textes divers

par etienne lorant » mar. 27 mars 2018, 13:56

Mon Dieu m'a dit" (Sagesse, II)

Mon Dieu m'a dit: Mon fils, il faut m'aimer. Tu vois
Mon flanc percé, mon coeur qui rayonne et qui saigne,
Et mes pieds offensés que Madeleine baigne
De larmes, et mes bras douloureux sous le poids

De tes péchés, et mes mains! Et tu vois la croix,
Tu vois les clous, le fiel, l'éponge, et tout t'enseigne
A n'aimer, en ce monde amer où la chair règne,
Que ma Chair et mon Sang, ma parole et ma voix.

Ne t'ai-je pas aimé jusqu'à la mort moi-même,
Ô mon frère en mon Père, ô mon Fils en l'Esprit
Et n'ai-je pas souffert, comme c'était écrit?

N'ai-je pas sangloté ton angoisse suprême
Et n'ai-je pas sué la sueur de tes nuits,
Lamentable ami qui me cherches où je suis?



Paul Verlaine

Témoignage sur la délivrance du tabac

par etienne lorant » lun. 26 mars 2018, 17:28

Une amie m'ayant demandé de lui rapporter de nouveau comment j'avais été délivré de ma tabagie, je m'y suis mis d'abord en craignant de m'ennuyer (ou que les mots ne viendraient pas) mais finalement, voici ce que cela a donné:

Au sujet de la délivrance de ma tabagie, ce fut pratiquement aussi extraordinaire que lors de la conversion. J'avais reçu ma première conférence de formation à la Miséricorde divine, laquelle était accompagnée d'une règle de vie intérieure. Il y avait plusieurs exigences (dont noter chaque jour le positif et le négatif, mais aussi la lecture quotidienne de l'Evangile - d'où la recherche de forums pour partager les lectures). Et finalement, il y avait encore : vous vous engagez à supporter chaque jour les difficultés de l'existence par amour pour Jésus et : vous vous engagez à lutter chaque jour contre vos défauts.

Evidemment, lorsque j'ai lu cette dernière exigence, mon défaut le plus grand m'a fait sursauter: bien sûr, il me faudrait lutter contre mon addiction à la nicotine chaque jour de ma vie ! Mais j'étais heureux tout de même : ma très longue quête pour appartenir vraiment à un ordre religieux (même si ce n'était que comme simple laïc) avait finalement abouti ! J'étais prêt à tout, j'étais heureux, je m'attendais même à apprendre le Polonais pour rejoindre un jour un monastère proche du sanctuaire de Cracovie ! Donc, j'ai commencé à tenir un carnet de mes "victoires" et de mes "chutes", ainsi que sainte Faustine l'avait fait elle-même.

Je priais beaucoup, j'assistais à l'office de Laudes et l'Eucharistie chaque matin au monastère des Clarisses. Au cours d'un office, début mai 2004, l'Esprit-Saint est intervenu en moi pour changer mon attitude intérieure à l'égard de mon problème de cigarettes. Plutôt que de demander des forces pour lutter contre mon mal, il fallait simplement que je demande d'en être délivré ! Seigneur, me suis-je dit, et c'est aussi simple que cela !?!" Après une tentative chaque année depuis 1985, la simple demande suffirait ? Mais j'ai obéi, bien sûr ! Le 11 mai, je me suis appliqué un patch de nicotine sur l'épaule. Tout s'est bien passé le premier jour (mais cela ne voulait rien dire, car chaque année, j'avais tenu bon deux jours sans fumer, avant de retirer le patch et de refumer). Vient donc le 13 mai 2004. Comme je l'avais pensé, dès la première heure au travail, j'ai eu envie de fumer. J'ai commencé à ranger des livres pour essayer de ne pas trop penser, mais j'ai vite commandé par téléphone quelque chose à manger, à me mettre dans la bouche. Ensuite, vers onze heures, j'ai utilisé une première pastille de nicotine à glsser sous la langue - une nouveauté.

Enfin, à partir de 14H00, j'étais parvenu au bout de ma résistance. Je me souviens qu'il faisait un ciel d'un bleu ... comme j'aurais aimé peindre si j'avais appris, et que l'air était très doux. J'ai ancré mes deux coudes sur mon bureau et j'ai tenu ma tête entre mes mains. J'ai commencé de supplier: 'Seigneur, Seigneur, si tu ne viens pas à mon aide, dans un instant, je vais craquer ! Je demanderai une cigarette au premier qui passera et je paierai même le prix d'un paquet pour deux ou trois cigarettes (çà me tournait ainsi dans la tête chaque fois que quelqu'un passait devant ma vitrine...). Et puis, çà ne s'invente pas, ces choses-là : à 15 heures, l'heure de la Miséricorde, associée à l'oraison "O Sang et Eau qui avez jailli du côté du Christ en miséricorde pour nous, j'ai confiance en vous !", que j'ai prononcée par trois fois.

A ce moment, une Joie fantastique m'a envahi. Je souffrais toujours, et de plus en plus fort même, mais avec cette Joie, c'était tellement bon en même temps ! J'ai continué de penser : d'un instant à l'autre, je vais craquer !, cependant, l'instant lui-même, la plus petite partie du temps, avait changé aussi. Comment dire ? Le temps ne s'était pas arrêté, mais je comprenais que le Christ était là, c'est-à-dire présent dans cette toute petite partie, infime partie du temps qui passe, et Il me changeait... Souffrance et Joie, ainsi, ont été liées ensemble depuis quinze heures jusqu'à dix-neuf heures, l'heure de la fermeture du magasin, et j'ai su, dès cette heure-là, que çà y est: j'avais cessé de fumer, je ne fumerais plus jamais. Non seulement j'avais cessé de fumer, mais le Seigneur, comme Il l'a fait tant de fois dans les Evangiles, avait fait de moi un nouvel homme, un 'moi-même' qui n'était pas fumeur, exactement comme si je n'avais jamais fumé.

Le lendemain, le 15, la souffrance était de nouveau présente, mais moins forte déjà. Hélas, la joie n'y était plus. J'ai écrit dans mon carnet que : 'maintenant je sais ce que sera le purgatoire, car les âmes doivent en effet souffrir pour se purifier, mais elles voient sans cesse ce qu'elles espèrent et leur joie doit être fantastique. Donc les âmes du purgatoire se purifient certes 'comme à travers le feu', mais c'est leur Joie qui les fait aller aussi vite qu'elle peuvent au travers de ce feu purificateur, afin d'être unie à Dieu pour toujours.

Tel fut le signe que m'a laissé Jésus ce jour-là, et je ne l'ai jamais oublié, j'y songe encore très souvent, lorsque la peine me reprend. Maintenant, je vis seul et c'est dur, mais je n'aurais aucune excuse de ne pas aller jusqu'au bout de mon épreuve, car j'ai vraiment expérimenté cela et je SAIS !

J'ai continué à tenir ce carnet spirituel. Le premier septembre de la même année, j'ai également cessé de boire une bière blonde le soir à la fin de ma jounée. Je n'en ai eu plus besoin non plus. Depuis trois ans, je me passe également des programmes de télé, des sorties en ville, je n'ai plus le goût des festivités, etc. Mais je me suis appliqué à prier et écrire, comme autrefois je marchais et je priais. Dans l'Evangile de demain, le Christ commence à dire "Je suis" dans le long texte de saint Jean. C'est parce que 'Je Suis' est Dieu et parce que Dieu est toujours présent dans l'instant qui passe - et jamais un homme n'a pu saisir ce qu'est 'l'instant'. Un milliardième de seconde, c'est encore beaucoup plus qu'un instant. Dieu est présent sans cesse mais caché dans l'infiniment petit du temps qui passe...

(Toutes ces années ont passé et je ne me souvenais pas avoir écrit ce témoignage....)

Petit trésor dans la Bible

par etienne lorant » lun. 26 mars 2018, 14:18

Je suis la mère du bel amour,
de la crainte de Dieu et de la connaissance
et aussi de la sainte espérance.

J'ai reçu toute grâce
pour montrer le chemin et la vérité.

En moi est toute espérance de vie et de force.
Venez à moi, vous qui me désirez,
rassasiez-vous de mes fruits.
Mon souvenir est plus doux que le miel,
mon héritage, plus doux que le miel de la ruche.
Mon souvenir demeure pour la suite des âges.

Ceux qui me mangent auront encore faim,
ceux qui me boivent auront encore soif.
Celui qui m'obéit ne sera pas déçu.
Ceux qui travaillent avec moi ne seront pas pécheurs.

Ecclésiastique (Siracide) 24, 18-22

Superbe méditation : Jésus et la Samaritaine

par etienne lorant » lun. 26 mars 2018, 11:38

Voici une très belle et profonde médiation de Monique Hébrard, recopiée "à chaud":
"La Samaritaine ou l'étincelle de deux désirs
" (Ed DDB)

Il s'était assis au bord du puits. Pas n'importe quel puits; celui de Jacob.
Le puits ! Source de fraîcheur et de vie en ces terres arides.
Reflet des profondeur de l'âme humaine.
Margelle de repos et de méditation.
Lieu biblique de grandes rencontres amoureuses. Puits d'alliance. Le bon juif qu'était Jésus ne devait pas manquer d'être sensible à un tel lieu !

C'était dans la chaleur brûlante de midi, il avait marché, il était fatigué et il avait soif... D'eau fraîche, mais surtout de rencontre vraie, de relation profonde. D'ailleurs dans la suite de l'histoire, il n'y aura pas mention au moindre verre d'eau échangé !
Mais est-ce possible que le Fils de Dieu, tellement uni à son Père, tellement habité par la Source d'Amour de son Père, ait encore soif de rencontre humaine ? Bien sûr puisque cette soif était précisément greffée au coeur même de sa soif d'amour du Père ! Et puis, il ne s'était pas incarné pour rire, le Fils de Dieu, il avait également soif d'un coeur à coeur humain.
D'ailleurs, il se sentait parfois seul, incompris de ses frères juifs, et même de ces lourdauds d'apôtres; c'étaient encore les femmes qui le comprenaient le mieux... et il était peut-être inconsciemment en attente de pouvoir rencontrer quelqu'un qui ait le coeur assez ouvert et disponible pour l'écouter avec un désir d'une telle intensité que cela permettrait que puisse jaillir et se dire l'essentiel.

Elle est arrivée, comme chaque jour, avec sa cruche. Travail quotidien de bonne ménagère, avec parfois la tête et le coeur complètement ailleurs. Le sien était sans doute blessé. Quand on a eu cinq maris, il y a quelque chose qui ne va pas ! Ou bien on est une "pute" ou bien une assoiffée d'amour, d'amour toujours insatisfait. D'ailleurs, combien parmi celles qu'on qualifie ainsi sont des femmes au coeur immense et toujours insatisfait !
Les hommes, elle connaissait ! Tout de même, qu'il était beau celui qui était assis près de "son" puits. Ce n'était pas un homme du pays.
Son regard ne s'attarda pas sur lui: elle se savait doublement infréquentable aux yeux de cet étranger, comme femme et comme Samaritaine, infidèle à l'Alliance ! Et encore, il ne savait pas ce qu'était sa vie ! Cela n'allait pas l'empêcher de puiser tranquillement son eau et de repartir sans lui adresser la parole.
Mais pourquoi avait-elle le coeur qui battait si fort ?

Et voilà que, contre toute attente, c'est lui qui lui adresse la parole ! Et, comble du comble, il lui demande à boire ! Cet homme, ce juif, a l'audace d'outrepasser les règles sociales et religieuses de la bonne conduite ! Bien sûr, elle ignore que l'homme qui est près d'elle n'a vraiment rien à faire du "religieusement correct". Il y a seulement la soif, ce puits chargé de tant de symboles et cette femme qu'il devine également assoiffée...
Toujours est-il que par cette demande, Jésus se rend vulnérable.

La Samaritaine se protège; elle préfère raisonner, d'ailleurs elle n'a pas la langue dans sa poche; elle s'étonne: "Comment, toi, qui es juif, tu me demandes à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ?" Manifestement, cet homme l'intrigue et elle cherche à savoir qui il est vraiment.
Jésus le sent. Et comme le Fils de Dieu ne se révèle vraiment que dans la relation, il renouvelle son invitation: si elle connaissait le "don de Dieu" et celui qui lui parle, c'est elle qui aurait demandé à boire ! Et il lui aurait donné de "l'eau vive".

Qu'est-ce que tout cela signifie ? Elle ne comprend pas mais son coeur bat encore plus vite, comme si quelque chose avait été touché au plus profond d'elle-même qui réveillait en elle une soif inconnue. Cette soif qui habite tout être, elle a toujours cherché à l'apaiser, sans succès, dans l'amour humain. Comment cet homme devine-t-il qu'elle est toujours assoiffée mais que cette soif est terriblement douloureuse ? L'eau dont elle emplit sa cruche serait-elle à l'image de l'amour humain, qu'elle essaie de retenir et qui finalement l'emprisonne elle-même ? On en boit mais on a toujours soif. Et en plus de la gorge sèche, on a mal à l'âme.

Allons, allons, une femme de caractère comme elle ne va pas se laisser égarer par de telles pensées! Restons réalistes ! La Samaritaine se ressaisit, résiste encore en se raccrochant à un registre très concret et un brin provocateur : "Seigneur, tu n'as rien pour puiser et le puits est profond. D'où l'as-tu donc, l'eau vive ?"
Mais c'est trop tard, la porte de son coeur a été ouverte sur une autre Réalité, et elle est déjà touchée par ce mystérieux flot de vie. Cet homme n'est pas un homme comme les autres. Il la séduit, lui aussi, mais à une profondeur telle qu'elle n'a jamais éprouvée. Comme s'il touchait la vraie personne en elle, le vrai elle-même enseveli sous ses habitudes de séductrice. Cependant, elle avance avec précaution, pour essayer d'y voir plus clair : "Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui a donné ce puits et y a bu lui-même" ?
Il se passe alors quelque chose de magique dans la rencontre de ces deux êtres de désir.
Jésus poursuit sur son registre mystérieux, et il fait vibrer le plus profond de l'être de la femme: "Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif; l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissant en vie éternelle."
Mais quelle est donc cette eau ? C'est bien séduisant mais incompréhensible. L'eau, pour elle, ne peut venir que de ce puits, il faut la puiser et la cruche est lourde à porter, elle se vide très vite et il faut recommencer. Mais elle est curieuse et son désir continue de s'éveiller: "Donne-moi de cette eau." Si c'était vrai, non seulement elle n'aurait plus à venir au puits mais qui sait si cette eau ne laverait pas aussi le sel de ses larmes ?"

En se rendant vulnérable, en s'exposant à une demande de relation, Jésus a fait s'écrouler les barrières de protection de la Samaritaine. Et voilà qu'au lieu de lui répondre qu'il va lui donner cette eau, Jésus lui demande d'aller chercher son mari ! Dialogue de choc :
- Je n'en ai pas.
- Tu en as eu cinq et l'homme avec qui tu vis n'est pas ton mari !
Il se joue là quelque chose de très important: pour que coule l'eau vive entre ces deux êtres, entre Dieu et chacun de nous, il ne suffit pas d'avoir soif de rencontre profonde, il faut se mettre dans la vérité et cela peut être très coûteux ! Pour que jaillisse la source d'eau vive, il faut exposer sa vie à la Vérité, à la lumière. Jésus le dira : "Celui qui fait la Vérité, vient à la Lumière". Il dira aussi: "Je suis la Vérité." S'exposer à Jésus. Accepter une Alliance avec Jésus.

Il faut tout de même être déjà dans un dialogue de confiance et d'amour très profonds pour dire ainsi à l'autre sa vérité, avec douceur et fermeté, sans l'accuser, avec le désir de le désembourber de son marécage, de l'aider à émerger de son marécage, de l'aider à émerger de ce qui lui fait mal.
Alors, la Samaritaine craque; elle a compris: "Tu es un prophète !"
Cette intuition fait basculer l'échange dans un registre plus profond encore, théologique, spirituel. Où convient-il d'adorer Dieu, demande la femme dont le peuple adore de faux dieux : sur notre montagne, le mont Garizim, ou à Jérusalem ? Echos de querelles théologiques. Jésus les dépasse et répond dans l'ordre de l'Esprit, de la vie éternelle, de la Vérité qui dépasse tous les lieux et tous les cultes. "Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père". Certes, le salut vient des juifs, mais l'heure vient "où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité". Le lieu de la communion avec Dieu, n'est ni tel temple ni tel église, mais Jésus qui est là devant cette femme et qui est le Prêtre, "l'autel du Père." Plus besoin de temples de pierre. Jésus ouvre le temps d'un coeur à coeur en tous lieux.

Mais cette raisonneuse questionne encore, comme pour retarder l'aboutissement et les conséquences de cette rencontre tellement désirée et redoutée. "Je sais qu'un Messie doit venir, celui qu'on appelle Christ. Lorsqu'il viendra, il nous enseignera toutes choses".
A-t-elle eu une intuition ?
En entrant dans cette relation profonde, la Samaritaine et Jésus sont entrés en vulnérabilité, car toute relation rend vulnérable. Et jésus est amené lui aussi à dire la vérité profonde de ce qu'il est:
"Je le suis, moi qui te parle."...

Le prologue de Jean

par etienne lorant » ven. 19 janv. 2018, 0:45

Le prologue de Jean


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1,1-18.
Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
Par lui, tout s'est fait, et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée.

Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean.
Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
Il était dans le monde, lui par qui le monde s'était fait, mais le monde ne l'a pas reconnu.
Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu.

Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d'une volonté charnelle, ni d'une volonté d'homme : ils sont nés de Dieu.

Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. Jean Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « Voici celui dont j'ai dit : Lui qui vient derrière moi, il a pris place devant moi, car avant moi il était. »
Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce : après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

Dieu, personne ne l'a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le connaître.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Pour mieux pénétrer ce texte extraordinaire,  je l'ai scindé par paragraphes car, en le relisant et en le contemplant, j'ai ressenti que l'apôtre avait voulu, en quelque sorte, reproduire le mouvement d'enroulement et déroulement des vagues comme elles viennent s'échouer sur une plage. C'est que ce prologue reprend continuellement un temps de contemplation, pour l'enrichir ensuite d'une autre.

Pour me faire mieux comprendre, je dirais que, selon son inspiration, Jean a voulu montrer comment le dessein de l'Amour, s'est révélé et s'est épanché, vague après vague, sur les plages diverses de l'histoire des hommes.

A l'analyse, on y retrouve des éléments historiques, dont le témoignage de Jean Baptiste, puis le témoignage des apôtres, mêlés à l'évènement de la Lumière qui, progressivement, depuis celle émise dans le buisson ardent, est venue pénétrer l'histoire des hommes et lui conférer un sens, une direction et aussi un contenu de lumière et d'ombre, de ténèbres.

Il est difficile d'exprimer ces choses, mais l'essentiel est que ceux qui ont reconnu le Christ comme étant la Lumière venue dans le monde, sont entrés eux aussi dans une autre histoire, qui ne se peut résumer comme une collection d'événements successifs.  

Certes, les hommes et les femmes vivent le temps que la nature leur a donné, mais avez-vous songé à ceci : leur mouvement personnel, intérieur, n'est pas fondamentalement lié à la nature, à l'actualité, à l'économie, etc. Mais les êtres humains aiment (ou ils n'aiment pas), et cela change tout !  Beaucoup peuvent l'ignorer, mais mais tous vivent de la contemplation de la Lumière apparue dans le monde en la personne de Jésus-Christ, en même temps homme et Dieu.

Et à vivre ainsi, ayant part à la plénitude de la Lumière, recevant grâce après grâce, leur présence dans le monde devient une inconnue aux yeux de ceux qui ne croient pas.

C'est la dernière ligne qui le révèle: il y a eu la loi - et les hommes des ténèbres en ont tiré des idéologies de toute nature - et il y a désormais: la grâce et la vérité. Quiconque parmi nous a voulu de la grâce de la Lumière, est entré dans la Vérité, et est véritablement né de Dieu.

Tôt ou tard, je vous le dis comme le sens en moi, tout homme, toute femme qui sont nés de Dieu, apparaîtront comme tels - tandis que les autres se noieront et seront dissous dans les ténèbres du temps. Cela pourrait bien se réaliser sous nos yeux, globalement, au cœur de cette époque secouée en tout sens...


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Re: Anciennes méditations, prières, poésies, testes dives

par etienne lorant » dim. 31 déc. 2017, 21:39

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 18, 35-44) :

"Comme Jésus approchait de Jéricho, un aveugle qui mendiait était assis au bord de la route. Entendant une foule arriver, il demanda ce qu'il y avait. On lui apprit que c'était Jésus le Nazaréen qui passait. Il s'écria : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! »bCeux qui marchaient en tête l'interpellaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! »
Jésus s'arrêta et ordonna qu'on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? - Seigneur, que je voie ! » Et Jésus lui dit : « Vois. Ta foi t'a sauvé. » A l'instant même, l'homme se mit à voir, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa ses louanges à Dieu."





Pour moi, voici un de plus beaux passages de l’Évangile. J'y reviens souvent, avec une émotion toujours neuve. L'aveugle était assis et il
mendiait : comment autrement gagner de quoi se nourrir ? Je l'imagine aussi mal vêtu que mal lavé. Mais aussitôt qu'il apprend que c'est Jésus qui passe, il devient un autre homme. Tout d'un coup, l'espoir est revenu: il crie, il appelle, et plus on essaie de le faire terre, plus il crie, plus il appelle : "Jésus, fils de David, aie pitié de moi !" Au fait, d'où lui vient la connaissance de ce nom donné à Jésus ? Il en aura entendu parler, sur une place ou l'autre, quand la chaleur du jour se mêle au vent pour créer de petits tourbillons de sable. Il a aussi entendu parler des miracles que Jésus accomplit ici et là, en soulevant l'étonnement des foules. Et voici qu'il passe ! Oh, surtout, ne pas le manquer !

Et Jésus pose cette question toute simple, comme s'il n'était pas tout à fait évident qu'un aveugle désire recouvrer la vue: "Que veux-tu que je fasse pour toi ?" Eh bien, que je voie ! Et là, il se passe quelque chose en plus que la guérison de la cécité. L'homme va voir, en effet, mais pas seulement avec ses yeux de chair, mais aussi avec les yeux qui servent la foi. Nous qui pensons voir clair avec nos yeux de chair, ne sommes nous pas aveugles du point de vue de l'amour de Dieu ? Certes, nous y voyons quelque peu, mais juste assez pour ne pas tomber trop souvent ! Bref, je crois que lorsque Jésus a posé la question à l'aveugle de Jéricho, il lui a en même temps révélé les ténèbres spirituelles dans lesquelles il croupit, et tout cela pour l'en délivrer aussitôt.

Et l'homme vit... non, le texte dit bien: "I'homme se mit à voir", ce qui rend bien l'idée d'une compréhension en deux étapes: il se mit à voir et il voyant Jésus, il se mit à croire, et non seulement à croire mais à suivre Jésus et glorifier Dieu. Ce qui est tout à fait logique, puisque: "Nul ne connaît le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut bien Le révéler".

Je me dis souvent que le Seigneur a fait pour cet homme ce qu'il a fait pour moi. J'étais vraiment l'esclave du tabac, et je lui avais demandé la délivrance... avec toutefois beaucoup moins de force que l'aveugle. Mais Jésus, malgré mon peu de foi, a été plus loin que ma demande: Il a fait de moi un homme qui ne fume pas. J'ai vraiment le sentiment d'avoir subi une sorte de "re-création". Il m'a remodelé. Tout de même, je me connais et je sais dire si j'ai changé en profondeur.

Pour en revenir au texte, ce qui me touche le plus, c'est le cri de l'aveugle : "Que je voie !" Ah, si je savais crier ainsi quand je prie, le bon Dieu, comme un aigle, fondrait tout de suite du plus haut des cieux pour embrasser sa créature !


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Prière de Charles de Foucault

par etienne lorant » mer. 27 déc. 2017, 20:56

Je ne sais s'il est possible à certaines âmes
De vous voir pauvre et de rester volontiers riches,
De se voir tellement plus grandes que le Maître
Et de ne pas vouloir vous ressembler en tout,
Autant qu'il dépend d'elles
Et surtout dans vous abaissements.

Pour moi, Seigneur, je ne puis concevoir l'amour
Sans un besoin impérieux de conformité,
De ressemblance et surtout de partage
De toutes les peines, de toutes les difficultés
Et de toutes les duretés de la vie.

Etre riche, à mon aise,
Vivre doucement de mes biens,
Quand vous êtes pauvre, gêné,
Vivant péniblement d'un dur labeur...
Pour moi, je ne le puis, mon Dieu
Je ne puis aimer ainsi

Il ne convient pas que le serviteur soit plus grand que le Maître

Re: Anciennes méditations, prières, poésies, testes dives

par etienne lorant » mer. 27 déc. 2017, 0:55

En effet, j'ai pu confondre l'un et l'autre ... merci pour cette précision !

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