Bonjour,
patrick_mtl a écrit :Le christianisme véritable ne contient aucune doctrine ésotérique.
Tout dépend de ce que l'on nomme "ésotérique" (et "initiation").
Au sens propre cela signifie qu'il y a une part de l'enseignement qui n'est pas accessible indistinctement à tous.
En ce sens, je crois qu'il y a bien un ésotérisme chrétien.
Mais si par ésotérisme, on veut dire que le salut est offert aux seuls initiés dotés d'une connaissance et d'une nature particulière - ce qui revient à l'une des caractéristiques principales du gnosticisme, alors je suis d'accord : en ce sens, le christianisme ne contient aucun ésotérisme.
Le chrétien n'est pas celui qui devient détenteur d'un enseignement mais entre en relation intime avec Dieu à travers Jésus, unique chemin vers Dieu.
Je partage votre avis.
Le but de tout enseignement spirituel véritable ne peut pas être autre que celui de se rapprocher réellement de Dieu.
Toute connaissance "théorique" ne sera jamais à cet égard qu'une étape préparatoire.
Mais, en même temps, il vaut mieux comprendre que l'inverse - surtout pour savoir "quoi faire" et "comment le faire".
Par ailleurs, on sait que la proximité divine peut s'acquérir aussi par la méditation sur les Mystères divins.
Le christianisme possède bien un enseignement: un contenu révélé. Cependant, il est facile d'accès. Pas besoin d'être intello ou d'avoir de haute étude. Même des gens sans instruction aucune peuvent en saisir l'essentiel.
Ici, je ne vous rejoins plus.
La doctrine chrétienne offre des
formulations faciles d'accès (puisque publiées). Mais la formulation ne fait pas la connaissance. Le christianisme repose sur un certain nombre de dogmes (Trinité par exemple) qui ne sont pas aisés à saisir (c'est le moins que l'on puisse dire, puisque Saint Augustin lui-même, par exemple, n'a jamais pu donner que quelques images imparfaites de la Trinité).
Par ailleurs, le Christ a reconnu que tout n'était pas indistinctemment pour tous, lorsqu'il a parlé en paraboles ou lorsqu'il nous prévenait qu'il ne faut pas donner des perles aux pourceaux.
D'une manière plus générale, il est connu qu'il y avait au Moyen-Age des initiations dans les corps de métiers, afin que l'exercice de celui-ci ne soit pas détaché d'une symbolique christique et donc de la voie du salut - comme on le voit de nos jours...
On sait aussi que le christianisme présente très tôt l'usage de la "Prière du Coeur" (devenu Hésychiasme dans l'Orthodoxie) et l'on pourrait y retrouver certains caractères d'une voie initiatique. Or elle me semble avoir été admise par l'Eglise catholique.
Je rappelle que l'initiation (dans le sens où je l'entend ici) n'est rien d'autre que l'entrée dans une voie plus particulière de la spiritualité, sans contradiction avec la voie générale. C'est un approfondissement de la foi et de la pratique, en quelque sorte, en fonction des possibilités de chacun.
Il demeure donc évident qu'il faut, en ce sens, bien le distinguer de tous les "gnosticismes" qui fleurirent et fleurissent sans doute encore ici ou là.
Le christianisme possède un haut sens du communautarisme: le salut s'obtient à travers une communauté et non uniquement à cause de ses efforts personnels. La communauté c'est l'Église Catholique dépositaire de la révélation. En adhérant pleinement à l'Église et en suivant ses enseignements l'on ne peut pas se perdre.
Oui. Filiation traditionnelle et efforts personnels sont les deux élements indispensables.
Amicalement,