par Aurélien39 » dim. 11 nov. 2018, 23:34
Bonjour à tous,
Je viens de m'inscrire il y a peu sur ce forum. Je voudrais raconter ce qui m'arrive et vous demander vos avis à ce sujet.
Je n'ai jamais été très croyant: je ne suis que baptisé, jamais allé au catéchisme, et je me suis toujours moqué des religieux comme autant de "malades mentaux psychotiques" , car croyant en quelque chose que personne n'a jamais vu ......
Lorsque j'ai rencontré ma compagne en 2010, polonaise d'origine, j'ai très rapidement découvert qu'elle était catholique plus ou moins pratiquante (au moins par tradition). Elle sait prier en polonais et ne va jamais à la messe ne France. Elle faisait son "signe de croix" en entrant et en sortant des églises. J'ai été troublé par cela au début, et je me suis moqué d'elle, ce qui a généré quelques "accrochages"... esprit très cartésien oblige.
En 2013, j'ai lourdement fauté et perdu mon travail: ma vie a changé, ce qui a fait souffrir ma compagne qui en a subi quelques conséquences. J'ai aussitôt repris des études. Nous avons déménagé pour son opportunité professionnelle. Et je me suis évidement retrouvé isolé: pas d'amis, pas de relations de voisinage, pas de loisirs avec d'autres personnes, pas de sortie, et notre couple allait mal. J'avais déjà un passé de personne fragile mentalement (tendances anxio-depressives), j'allais vraiment mal: avec très peu d'argent et isolé socialement, j'échouais dans mes études et arrêtais en 2016. Mes journées étaient dorénavant rythmées par le ménage/les courses/et les nécessités du quotidien.
Mon mal-être m'a poussé à me poser des questions soudainement: moi le pragmatique, me demandais
"pourquoi sommes nous nés et à quel dessein, pourquoi l'Homme est-il si singulier avec ses capacités d'abstraction et de langage articulé, pourquoi sommes nous les seuls à avoir conscience de notre naissance et notre mort future, etc....." L'état psychique en berne, la solitude, la contemplation d'un monde qui va de plus en plus mal et qui n'a plus de sens, m'ont fait une fois au retour d'une balade, entrer dans l'église de ma ville, spontanément.
C'est à ce moment que "tout a commencé".
J'y ai immédiatement trouvé une forme d'apaisement. Ce grand édifice vide, calme, solennel d'où proviennent les racines de notre civilisation, et où des millions de gens se retrouvent de part le monde, m'aidait. J'allais m'y asseoir, regardant autour de moi, parlant à voie basse en demandant à qui voudrait m'écouter "
pourquoi le monde est si troublé, quand cela va t-il s'arrêter, qu'avons-nous fait nous les Occidentaux pour mériter pareil châtiment d'une 3ème guerre mondiale qui menace", etc. je versais quelques larmes parfois aussi. Mais ça me faisait du bien.
Alors je me suis mis aussi, au moins par respect, à "faire mon signe de croix", comme ma compagne que j'avais vue faire, en entrant et sortant de l'église. Puis j'y suis retourné plusieurs fois.....
En septembre nous sommes allés en Pologne: tout le monde y est catholique pratiquant, le catholicisme omniprésent, et les messes pluri-quotidiennes. Par respect et tradition, je saluais les nombreuses soeurs rencontrées dans les rues de la ville, puis nous allâmes à une messe. Ma compagne savait prier en polonais, moi je l'imitais sans rien dire, toujours par respect pour elle, son pays, et ses traditions très ancrées là-bas. J'ai alors ressenti une forte émotion, je retenais mes larmes... je ne sais pas ce qui m'arrivait.....Ce fut la phase 2. Ma compagne a bien vu que quelque chose avait changé chez moi à ce sujet, que j'étais plus sensible et plus "intéressé" que jamais par la religion: je me justifiais en disant que l'Europe était en danger à cause de la déchristianisation de nos pays et de nos moeurs en général, et qu'il fallait que la France devienne comme la Pologne en ayant quelque chose de fédérateur hors du consumérisme, etc.
Et puis de retour en France, j'y suis retourné, à mon église. Je ne sais toujours pas si je crois en Dieu ou pas, mais ça me fait vraiment, vraiment du bien. Je me sens bien et ce matin à l'occasion de la commémoration de l'armistice de 1918, je suis pour la première fois allé à la messe dans une église en France. J'ai vraiment apprécié, et même si je ne connais rien aux prières, j'imitais les gens et récitais les chants religieux en lisant les feuilles qui nous avaient été données. J'ai donné quelques € à la quête et même mangé ma première ostie.
J'espère que je ne me trompe pas, je me sens perdu finalement. J'ai accepté l'invitation d'un curé de la paroisse à aller le rencontrer demain après-midi. S'il me demande si je crois en Dieu, que vais-je lui dire ?
Mon Père (si c'est comme ça qu'on dit, je ne sais pas.... Mais ça me fait tellement du bien l'église, je m'y sens bien, et je ressens une telle émotion, que j'y vais" . Va t-il me prendre pour un fou ? Suis-je dans une mauvaise passade qui me fait me tromper de chemin ou suis-je réellement sensible à la religion ?
J'espère ne pas m'être tourné en ridicule à travers ce long récit. Je vous remercie de m'apporter vos conseils, avis et autres critiques......
Bonjour à tous,
Je viens de m'inscrire il y a peu sur ce forum. Je voudrais raconter ce qui m'arrive et vous demander vos avis à ce sujet.
Je n'ai jamais été très croyant: je ne suis que baptisé, jamais allé au catéchisme, et je me suis toujours moqué des religieux comme autant de "malades mentaux psychotiques" , car croyant en quelque chose que personne n'a jamais vu ......
Lorsque j'ai rencontré ma compagne en 2010, polonaise d'origine, j'ai très rapidement découvert qu'elle était catholique plus ou moins pratiquante (au moins par tradition). Elle sait prier en polonais et ne va jamais à la messe ne France. Elle faisait son "signe de croix" en entrant et en sortant des églises. J'ai été troublé par cela au début, et je me suis moqué d'elle, ce qui a généré quelques "accrochages"... esprit très cartésien oblige. :incertain:
En 2013, j'ai lourdement fauté et perdu mon travail: ma vie a changé, ce qui a fait souffrir ma compagne qui en a subi quelques conséquences. J'ai aussitôt repris des études. Nous avons déménagé pour son opportunité professionnelle. Et je me suis évidement retrouvé isolé: pas d'amis, pas de relations de voisinage, pas de loisirs avec d'autres personnes, pas de sortie, et notre couple allait mal. J'avais déjà un passé de personne fragile mentalement (tendances anxio-depressives), j'allais vraiment mal: avec très peu d'argent et isolé socialement, j'échouais dans mes études et arrêtais en 2016. Mes journées étaient dorénavant rythmées par le ménage/les courses/et les nécessités du quotidien.
Mon mal-être m'a poussé à me poser des questions soudainement: moi le pragmatique, me demandais [i] "pourquoi sommes nous nés et à quel dessein, pourquoi l'Homme est-il si singulier avec ses capacités d'abstraction et de langage articulé, pourquoi sommes nous les seuls à avoir conscience de notre naissance et notre mort future, etc....." [/i] L'état psychique en berne, la solitude, la contemplation d'un monde qui va de plus en plus mal et qui n'a plus de sens, m'ont fait une fois au retour d'une balade, entrer dans l'église de ma ville, spontanément.
C'est à ce moment que "tout a commencé".
J'y ai immédiatement trouvé une forme d'apaisement. Ce grand édifice vide, calme, solennel d'où proviennent les racines de notre civilisation, et où des millions de gens se retrouvent de part le monde, m'aidait. J'allais m'y asseoir, regardant autour de moi, parlant à voie basse en demandant à qui voudrait m'écouter "[i]pourquoi le monde est si troublé, quand cela va t-il s'arrêter, qu'avons-nous fait nous les Occidentaux pour mériter pareil châtiment d'une 3ème guerre mondiale qui menace[/i]", etc. je versais quelques larmes parfois aussi. Mais ça me faisait du bien.
Alors je me suis mis aussi, au moins par respect, à "faire mon signe de croix", comme ma compagne que j'avais vue faire, en entrant et sortant de l'église. Puis j'y suis retourné plusieurs fois.....
En septembre nous sommes allés en Pologne: tout le monde y est catholique pratiquant, le catholicisme omniprésent, et les messes pluri-quotidiennes. Par respect et tradition, je saluais les nombreuses soeurs rencontrées dans les rues de la ville, puis nous allâmes à une messe. Ma compagne savait prier en polonais, moi je l'imitais sans rien dire, toujours par respect pour elle, son pays, et ses traditions très ancrées là-bas. J'ai alors ressenti une forte émotion, je retenais mes larmes... je ne sais pas ce qui m'arrivait.....Ce fut la phase 2. Ma compagne a bien vu que quelque chose avait changé chez moi à ce sujet, que j'étais plus sensible et plus "intéressé" que jamais par la religion: je me justifiais en disant que l'Europe était en danger à cause de la déchristianisation de nos pays et de nos moeurs en général, et qu'il fallait que la France devienne comme la Pologne en ayant quelque chose de fédérateur hors du consumérisme, etc.
Et puis de retour en France, j'y suis retourné, à mon église. Je ne sais toujours pas si je crois en Dieu ou pas, mais ça me fait vraiment, vraiment du bien. Je me sens bien et ce matin à l'occasion de la commémoration de l'armistice de 1918, je suis pour la première fois allé à la messe dans une église en France. J'ai vraiment apprécié, et même si je ne connais rien aux prières, j'imitais les gens et récitais les chants religieux en lisant les feuilles qui nous avaient été données. J'ai donné quelques € à la quête et même mangé ma première ostie.
J'espère que je ne me trompe pas, je me sens perdu finalement. J'ai accepté l'invitation d'un curé de la paroisse à aller le rencontrer demain après-midi. S'il me demande si je crois en Dieu, que vais-je lui dire ? [i]Mon Père (si c'est comme ça qu'on dit, je ne sais pas.... Mais ça me fait tellement du bien l'église, je m'y sens bien, et je ressens une telle émotion, que j'y vais" [/i]. Va t-il me prendre pour un fou ? Suis-je dans une mauvaise passade qui me fait me tromper de chemin ou suis-je réellement sensible à la religion ?
J'espère ne pas m'être tourné en ridicule à travers ce long récit. Je vous remercie de m'apporter vos conseils, avis et autres critiques......