Bonjour Bibracte,
La question que vous posez est capitale car elle touche à rien de moins que votre salut éternel.
Même si je comprends que vous l’ayez rendue neutre, elle fait froid dans le dos par le pluriel employé du coup sur vos péchés mortels.
La réponse ne saurait dépendre d’un sentiment personnel, vous vous en doutez.
Donc voilà la réponse que je rendrai aussi neutre que votre question.
En ce qui concerne les péchés véniels la réponse est oui, ils vous sont tous pardonnés.
En ce qui concerne les péchés mortels, il n’est d’abord pas toujours facile de les détecter. Nous ne pouvons que les présumer, et nous avons l’obligation de les rechercher par l’examen dit de conscience, de confesser ensuite tous ceux dont nous avons connaissance et que nous n’aurions pas encore confessés (c’est une obligation), même s’ils remontent à des dizaines d’années (un souvenir intempestif ou non peut en être la cause). Ceux dont vous ne vous seriez pas souvenus ou que vous auriez mal considérés comme bénins seront donc aussi pardonnés, mais cette possibilité laisse planer un doute sur votre conscience tout de même..
Vous aviez le désir de le faire et c‘est votre confesseur qui vous en a empêché. La prochaine fois vous serez averti de cette possibilité et si vous avez un péché présumé mortel à confesser, il faudra le faire dés le début ! Ou interrompre votre confesseur quand il commencera son absolution…
Vous ne l’avez pas fait et vous avez reçu l’absolution. C’est comme les absolutions collectives encore données aujourd’hui au cours de cérémonies pénitentielles mais beaucoup moins souvent, ou celles données aux soldats qui montent à un assaut : l’absolution est valide, mais il faudra vous en confesser (des présumés mortels seulement) à votre prochaine confession et sans trop tarder.
Je vous rappelle que le pardon de vos péchés suppose non seulement le repentir, vous l’avez évoqué, mais le ferme propos (de ne pas les recommencer)
Un prêtre peut avoir une évaluation différente de la vôtre à ces 2 sujets, et puis il y a la pénitence à exécuter.
Vous me direz : se pourrait-il que me soit retenue une faute qui m’avait été pardonnée ? Il y a un cas dans les évangiles qui dit que oui. Je vous invite à le lire, c’est dans Mathieu (18 :23-35) et puisque vous nous substituez à un prêtre par votre démarche, cela aura valeur pour vous de pénitence dans cette attente dans laquelle vous êtes.
Car une autre raison « technique » (outre le désaccord que je viens d’évoquer) serait que vous refusiez la pénitence qui vous sera donnée.
Comme conseil, je vous dirai qu’au début de votre confession, vous pourriez, comme dans certains devoirs de français, « annoncer la couleur » de votre confession. Donner une synthèse, un plan (vous pourrez alors dire ensuite les véniels d’abord, si vous le préférez ainsi pour mieux retenir les conseils du prêtre qui se rapporteront aux autres et ne pas sinon « oublier les véniels » et cela éclairera aussi sur votre combat spirituel. Il est bon de préciser ainsi si tel est fréquent, exceptionnel, de les rapporter à vos tendances et tentations profondes, de situer votre confession dans le contexte de votre vie en quelques mots.
Bref, il convient d'agir en être responsable, même si le péché consiste d'une certaine manière en quelque chose qui serait le contraire : cela fait partie de la démarche de pénitence, justement.
Il va de soi que je vous déconseille de suivre une pratique qui ne soit pas la vôtre et sincère, « téléportée » comme :
je dis quelque chose comme: «il y a, peut-être, aussi d'autres péchés, dont je ne me souviens pas. Pour tous je demande pardon à Dieu et à vous, monsieur l'Abbé, de me dire comment faire pénitence».
Car en plus elle vous aurait été totalement inefficace : le prêtre avait déjà pris la parole et vous ne saviez plus comment l’arrêter. Sans compter qu’il pourrait vous attribuer à l’entendre des défauts ou des qualités qui ne seraient pas les vôtres.
Enfin, s’il n’y avait que 2 travers dans une confession, cela se saurait. Il y en a malheureusement une ribambelle de possibles.
Il est à envisager que le prêtre qui vous a confessé a estimé que vous étiez dans le cas de ce qu’Ademimo a appelé ici une confession « scrupuleuse » et qu’il vous ait interrompu pour cela, Mais peut-être était-il seulement pressé ou oppressé sans que ce soit en rapport avec vous !
Avant de vous répondre, je suis allé brièvement consulter vos autres post pour m’adapter à vous. L’un d’eux m’a interpellé : vous n’avez pas eu semble-t-il de réponse à propos du confiteor durant la messe.
Si c’est toujours le cas et j’en suis surpris, sachez qu’il y a 3 prière pénitentielles de possibles au même titre qu’il y a 4 canons. Je peux vous les détailler si vous le souhaitez, mais 1 seule contient le confiteor, et 2 (dont celle contenant le confiteor) le Kyrie.