par la Samaritaine » sam. 17 août 2019, 15:49
Chère Chipsy,
je suis entièrement d'accord avec tout ce qui a été dit. Votre ami a de base un caractère difficile et les soucis affectifs et de santé le mettent à cran. Il n'y a même pas à discuter, à exiger quoi que ce soit, je crois qu'il faut suivre le bon sens : s'éloigner du volcan en éruption pour éviter de recevoir des jets de lave en fusion et être sans cesse brûlée. On peut faire une pause sans pour autant rompre définitivement.
Vous rendez vous compte qu'il vit un double deuil ? son frère ET sa sœur ???
Ce n'est pas une raison pour que vous subissiez toutes ces avanies mais c'est une raison pour que vous compreniez qu'il soit à cran. Vous pouvez être présente tout en demeurant à distance.
Je crois qu'il vous faut prendre soin de vous et lorsque vous êtes en contact avec lui, ne pas tomber dans l'exigence qu'il reconnaisse ceci ou cela (demande -t-on à une personne en fauteuil roulant d'aller faire un jogging ? en plus en deuil ?), il est INCAPABLE, en tout cas en ce moment, de remise en question. Il est important, afin de ne pas vous user moralement et physiquement, de ne pas exiger de lui ce qu'il ne peut pas donner. Ne parler que de vous, de vos besoins à vous : votre besoin de calme, de respect, de douceur, que sais-je…
Vous pouvez lui dire en même temps : que vous comprenez sa douleur, que vous savez qu'il souffre et aussi, que vous avez besoin de repos et de respect et donc, que vous gardez une certaine distance. (voir une distance certaine).
Vous dites être à la fois soulagée et désespérée. Je comprends cela très bien. Je crois que la volonté de Dieu est que vous lui ouvriez votre cœur tel qu'il est : soulagé et désespéré. Le pardon est bien prématuré !!! Combien de pardons demeurent impossibles et de ressentiments demeurent tenaces parce qu'on a zappé l'étape indispensable qui est l'accueil de ses émotions ? Vivez à fond ce soulagement, il a du sens, beaucoup de sens ! Vous êtes vous respecté pendant toutes ces années à trop supporter ? Que veut vous dire le Seigneur au cœur de ce soulagement ?
Et ce désespoir :"Ce qui plait au Seigneur, c'est un esprit brisé". Bien, vous voilà ici dans un état privilégié qui offre une brèche au Seigneur, une faille dans notre âme orgueilleuse, une brèche de désespoir par laquelle il veut donner sa lumière. Vous l'aimez encore cet homme semble-t-il...
Concernant la notion de pardon : si je peux me permettre, ce n'est pas une bonne idée de dire à un conjoint "je vais essayer de te pardonner" , "Dieu veut que je te pardonne"... C'est une manière un peu manipulatrice de faire le pire reproche à son compagnon, une manière "habillée catho" de dire "Je t'en veux car tu m'as fait du mal". Et bien il vaut mieux dire les choses dans leur vérité brute "je t'en veux, je suis blessée" et garder la notion de pardon entre le Seigneur et vous.
On peut se demander pardon mutuellement une fois seulement les choses apaisées. Et on peut pardonner à l'autre seule, dans son cœur, même si l'autre demeure dans son erreur et c'est alors une grâce de Dieu particulière et cela ne signifie pas qu'on puisse demeurer toujours en lien.
le pardon n'est pas équivalent à la réconciliation.
La volonté de Dieu n'est pas que vous décidiez ceci ou cela. La volonté de Dieu est que vous lui ouvriez votre cœur et que vous restiez accrochée à sa grâce comme une bernique à son rocher. "Demeurez dans mon amour". Et que vous vous laissiez inspirer, cela passe plus souvent par de petites choses que par de grandes décisions définitives.
Je vous souhaite de bien profiter de ce temps de soulagement, de belles grâces de paix au cœur de ce désespoir et de choisir les bonnes personnes à qui vous allez vous confier car, oui : il est important de se confier dans ces moments là mais il faut choisir ses confidents.
En Christ,
Samaritaine
Chère Chipsy,
je suis entièrement d'accord avec tout ce qui a été dit. Votre ami a de base un caractère difficile et les soucis affectifs et de santé le mettent à cran. Il n'y a même pas à discuter, à exiger quoi que ce soit, je crois qu'il faut suivre le bon sens : s'éloigner du volcan en éruption pour éviter de recevoir des jets de lave en fusion et être sans cesse brûlée. On peut faire une pause sans pour autant rompre définitivement.
Vous rendez vous compte qu'il vit un double deuil ? son frère ET sa sœur ???
Ce n'est pas une raison pour que vous subissiez toutes ces avanies mais c'est une raison pour que vous compreniez qu'il soit à cran. Vous pouvez être présente tout en demeurant à distance.
Je crois qu'il vous faut prendre soin de vous et lorsque vous êtes en contact avec lui, ne pas tomber dans l'exigence qu'il reconnaisse ceci ou cela (demande -t-on à une personne en fauteuil roulant d'aller faire un jogging ? en plus en deuil ?), il est INCAPABLE, en tout cas en ce moment, de remise en question. Il est important, afin de ne pas vous user moralement et physiquement, de ne pas exiger de lui ce qu'il ne peut pas donner. Ne parler que de vous, de vos besoins à vous : votre besoin de calme, de respect, de douceur, que sais-je…
Vous pouvez lui dire en même temps : que vous comprenez sa douleur, que vous savez qu'il souffre et aussi, que vous avez besoin de repos et de respect et donc, que vous gardez une certaine distance. (voir une distance certaine).
Vous dites être à la fois soulagée et désespérée. Je comprends cela très bien. Je crois que la volonté de Dieu est que vous lui ouvriez votre cœur tel qu'il est : soulagé et désespéré. Le pardon est bien prématuré !!! Combien de pardons demeurent impossibles et de ressentiments demeurent tenaces parce qu'on a zappé l'étape indispensable qui est l'accueil de ses émotions ? Vivez à fond ce soulagement, il a du sens, beaucoup de sens ! Vous êtes vous respecté pendant toutes ces années à trop supporter ? Que veut vous dire le Seigneur au cœur de ce soulagement ?
Et ce désespoir :"Ce qui plait au Seigneur, c'est un esprit brisé". Bien, vous voilà ici dans un état privilégié qui offre une brèche au Seigneur, une faille dans notre âme orgueilleuse, une brèche de désespoir par laquelle il veut donner sa lumière. Vous l'aimez encore cet homme semble-t-il...
Concernant la notion de pardon : si je peux me permettre, ce n'est pas une bonne idée de dire à un conjoint "je vais essayer de te pardonner" , "Dieu veut que je te pardonne"... C'est une manière un peu manipulatrice de faire le pire reproche à son compagnon, une manière "habillée catho" de dire "Je t'en veux car tu m'as fait du mal". Et bien il vaut mieux dire les choses dans leur vérité brute "je t'en veux, je suis blessée" et garder la notion de pardon entre le Seigneur et vous.
On peut se demander pardon mutuellement une fois seulement les choses apaisées. Et on peut pardonner à l'autre seule, dans son cœur, même si l'autre demeure dans son erreur et c'est alors une grâce de Dieu particulière et cela ne signifie pas qu'on puisse demeurer toujours en lien.
le pardon n'est pas équivalent à la réconciliation.
La volonté de Dieu n'est pas que vous décidiez ceci ou cela. La volonté de Dieu est que vous lui ouvriez votre cœur et que vous restiez accrochée à sa grâce comme une bernique à son rocher. "Demeurez dans mon amour". Et que vous vous laissiez inspirer, cela passe plus souvent par de petites choses que par de grandes décisions définitives.
Je vous souhaite de bien profiter de ce temps de soulagement, de belles grâces de paix au cœur de ce désespoir et de choisir les bonnes personnes à qui vous allez vous confier car, oui : il est important de se confier dans ces moments là mais il faut choisir ses confidents.
En Christ,
Samaritaine