par Roma » mar. 22 mai 2018, 16:22
Ouf! Vous me rassurez! Un grand fardeau vient de tomber de mes épaules, grâce à vous. Je vous dois tout mes remerciements, en particulier à l'administrateur Théodose qui a eut la largesse d'esprit nécessaire pour me permettre d'ouvrir une discussion sur une problématique aussi sensible que celle-ci dans ce forum.
Donc si je vous ai bien compris, il ne faut pas essayer d'y accorder trop d'attention. Si ça serait si facile... Malheureusement, du moins dans l'état actuel des choses, c'est chose impossible dans mon cas. Car ce ne s'est pas arrêter à là, bien au contraire. Ces derniers temps, tout s'est aggravé.
Quoi que je fasse, c'est systématique: une fois que je commence à prier, les émotions s'emparent de moi. Le feu de l'amour s'éveille dans mon coeur et il se déverse, toujours en s'intensifiant, aussi bien dans mon âme que dans mon corps. C'est toujours à ce moment que les effets charnels que j'ai decris plus haut commencent à se faire sentir. J'essaye de resté concentré sur les paroles de la prière et d'ignorer ces mouvements de la chaire, mais c'est précisément ces même paroles qui ne font qu'amplifier ce feu dévorant. À la fin, je termine par brûler d'un tel amour, que je perds complètement la tête. Il m'hypnotise, je m'enfonce inexorablement dans sa contemplation. Je vois surgir dans mon esprit des images de la plus haute bauté érotique se mélangant l'une apres l'autre. Dans de telles transports, il m'est impossible de reconnaître le piege vers lequel je me dirige fatalement, au contraire: je suis persuadé de monter toujours plus haut vers la plus sublime révélation de l'amour, de ne suivre même (que le Seigneur me pardonne) dans toute verité la volonté de Dieu. J'ai n'ai qu'un désir: me donner toujours plus à lui, sans rien lui refuser. Voilà que lui et son amour (et quelle amour!) prennent toutes leurs libertés sur moi. C'est la déflagration. Mais avant que les dernières résistances ne tombent, je me ressaisit in extremis - et sombre dans l'amertume.
J'ai honte; et cela se termine à chaque fois comme ça. J'ai sérieusement pensé à arrêter de prier et depuis, je prie moins aussi. Mais la solution ne pouvait n'être qu'évidente: réprimer toute émotivité lors de la prière, car c'est ici que tout commence. Et en effet! Toutes les tentations disparaissent et la chaleure charnelle, partie elle aussi! Mais il n'y a plus d'amour. Et c'est précisément ça qui me perturbe le plus, je ne ressens plus rien et tout acte oratoire semble devenir stérile. La prière se limite bientôt plus qu'à un exercice purement cérébrale. Je peux véritablement sentir comment mon coeur s'endurcit, ma gorge m'étrangle et un grand chagrin pèse sur moi. C'est comme si je refuserai à Dieu, qui ne souhaite qu'habiter dans mon âme, de prendre ses libertés sur moi. J'ai l'impression de lui fermer la porte de mon coeur, ce qui m'afflige de terribles scrupules. L'ultime conséquence est une sensation de terrible solitude. Mais il suffit que je recommence à m'ouvrir à l'emotionel pour que la passion me jette une nouvelle fois dans la honte et le peché. Je le répète: c'est systématique. J'aimerais bien faire complètement confiance à Dieu, mais vu ce qu'il m'arrive, je me vois obliger de me refermer. C'est un vrai dilemme et je ne sais pas pour quelle méthode de prière me choisir: l'intellectuelle (et donc la sécheresse et la solitude) ou l'emotionelle (et donc ses effets charnels et le péché).
Mais le plus insupportable est de finir par reconnaître qu'il est impossible de maîtriser l'amour. J'ai fais longtemps des efforts colossaux pour forcer ce dernier à respecter un certain cadre respectable, mais rien n'y fait. Je n'ai aucun pouvoir sur l'amour. J'en ai assez, c'est épuisant. Finalement, Wolfram von Eschenbach, ce célèbre poète de l'amour courtois médiéval, avait raison: l'amour ne cherche que l'amour, et là où il le trouve, il est facilement piègé. À ses fins, il est capable de braver toutes les interdictions du monde. C'est sa rébellion du coeur qui jette tant de gens dans la honte et la ruine: le marié avec la maîtresse, le frère avec la soeur, l'homme avec l'homme et le professeur avec l'étudiante et pire, bien pire encore. Comme beaucoup, j'ai fais confiance à l'amour et suis tombé dans le désarroi. Depuis, ma pratique religieuse est devenue un véritable supplice. Quand je me trouve devant le Crucifié ou une statue de la Sainte Vierge, je reagis immédiatement par un état interieur de défense, voire de crainte - pour ne justement pas tomber dans le même piège des passions. C'est totalement absurde! Loin de moi d'attribuer la faute au Ciel, pourquoi depuis que je préserve ma chasteté, je me sens si éloigné de Dieu et sa Foi? C'est à en devenir fou! Parfois, quand je regarde Jésus, j'ai l'impression d'entendre ces paroles: "
Une graine qui ne meurt pas ne peut porter de fruit". Je vais finir par me résigner à l'idée que l'amour, quand il doit être vecut dans toute sa plénitude, ne peut être qu'érotique. Car c'est le feu de l'eros qui seul peut consommer une âme.
Je vous laisse donc et attend vos conseils. Qu'ils puissent être sévères mais honnêtes!
blue eyes a écrit :
Certains grand Saints ont, apparemment, mentionné avoir vécu une jouissance tout comme lors d’un acte sexuel quand ils priaient ou méditaient.
Hmm, c'est intéressant. Pourriez-vous me citer votre source? De ma part, je pourrais mentionner ce passage de la biographie de Sainte Angèle de Foligno: "
J'étais tellement enflammée, que, me tenant debout à côté de la croix, je me dépouillai de mes vêtements et m'offris tout à lui".
Avec tous mes remerciements et que Dieu vous guide.
Ouf! Vous me rassurez! Un grand fardeau vient de tomber de mes épaules, grâce à vous. Je vous dois tout mes remerciements, en particulier à l'administrateur Théodose qui a eut la largesse d'esprit nécessaire pour me permettre d'ouvrir une discussion sur une problématique aussi sensible que celle-ci dans ce forum.
Donc si je vous ai bien compris, il ne faut pas essayer d'y accorder trop d'attention. Si ça serait si facile... Malheureusement, du moins dans l'état actuel des choses, c'est chose impossible dans mon cas. Car ce ne s'est pas arrêter à là, bien au contraire. Ces derniers temps, tout s'est aggravé.
Quoi que je fasse, c'est systématique: une fois que je commence à prier, les émotions s'emparent de moi. Le feu de l'amour s'éveille dans mon coeur et il se déverse, toujours en s'intensifiant, aussi bien dans mon âme que dans mon corps. C'est toujours à ce moment que les effets charnels que j'ai decris plus haut commencent à se faire sentir. J'essaye de resté concentré sur les paroles de la prière et d'ignorer ces mouvements de la chaire, mais c'est précisément ces même paroles qui ne font qu'amplifier ce feu dévorant. À la fin, je termine par brûler d'un tel amour, que je perds complètement la tête. Il m'hypnotise, je m'enfonce inexorablement dans sa contemplation. Je vois surgir dans mon esprit des images de la plus haute bauté érotique se mélangant l'une apres l'autre. Dans de telles transports, il m'est impossible de reconnaître le piege vers lequel je me dirige fatalement, au contraire: je suis persuadé de monter toujours plus haut vers la plus sublime révélation de l'amour, de ne suivre même (que le Seigneur me pardonne) dans toute verité la volonté de Dieu. J'ai n'ai qu'un désir: me donner toujours plus à lui, sans rien lui refuser. Voilà que lui et son amour (et quelle amour!) prennent toutes leurs libertés sur moi. C'est la déflagration. Mais avant que les dernières résistances ne tombent, je me ressaisit in extremis - et sombre dans l'amertume.
J'ai honte; et cela se termine à chaque fois comme ça. J'ai sérieusement pensé à arrêter de prier et depuis, je prie moins aussi. Mais la solution ne pouvait n'être qu'évidente: réprimer toute émotivité lors de la prière, car c'est ici que tout commence. Et en effet! Toutes les tentations disparaissent et la chaleure charnelle, partie elle aussi! Mais il n'y a plus d'amour. Et c'est précisément ça qui me perturbe le plus, je ne ressens plus rien et tout acte oratoire semble devenir stérile. La prière se limite bientôt plus qu'à un exercice purement cérébrale. Je peux véritablement sentir comment mon coeur s'endurcit, ma gorge m'étrangle et un grand chagrin pèse sur moi. C'est comme si je refuserai à Dieu, qui ne souhaite qu'habiter dans mon âme, de prendre ses libertés sur moi. J'ai l'impression de lui fermer la porte de mon coeur, ce qui m'afflige de terribles scrupules. L'ultime conséquence est une sensation de terrible solitude. Mais il suffit que je recommence à m'ouvrir à l'emotionel pour que la passion me jette une nouvelle fois dans la honte et le peché. Je le répète: c'est systématique. J'aimerais bien faire complètement confiance à Dieu, mais vu ce qu'il m'arrive, je me vois obliger de me refermer. C'est un vrai dilemme et je ne sais pas pour quelle méthode de prière me choisir: l'intellectuelle (et donc la sécheresse et la solitude) ou l'emotionelle (et donc ses effets charnels et le péché).
Mais le plus insupportable est de finir par reconnaître qu'il est impossible de maîtriser l'amour. J'ai fais longtemps des efforts colossaux pour forcer ce dernier à respecter un certain cadre respectable, mais rien n'y fait. Je n'ai aucun pouvoir sur l'amour. J'en ai assez, c'est épuisant. Finalement, Wolfram von Eschenbach, ce célèbre poète de l'amour courtois médiéval, avait raison: l'amour ne cherche que l'amour, et là où il le trouve, il est facilement piègé. À ses fins, il est capable de braver toutes les interdictions du monde. C'est sa rébellion du coeur qui jette tant de gens dans la honte et la ruine: le marié avec la maîtresse, le frère avec la soeur, l'homme avec l'homme et le professeur avec l'étudiante et pire, bien pire encore. Comme beaucoup, j'ai fais confiance à l'amour et suis tombé dans le désarroi. Depuis, ma pratique religieuse est devenue un véritable supplice. Quand je me trouve devant le Crucifié ou une statue de la Sainte Vierge, je reagis immédiatement par un état interieur de défense, voire de crainte - pour ne justement pas tomber dans le même piège des passions. C'est totalement absurde! Loin de moi d'attribuer la faute au Ciel, pourquoi depuis que je préserve ma chasteté, je me sens si éloigné de Dieu et sa Foi? C'est à en devenir fou! Parfois, quand je regarde Jésus, j'ai l'impression d'entendre ces paroles: "[i]Une graine qui ne meurt pas ne peut porter de fruit[/i]". Je vais finir par me résigner à l'idée que l'amour, quand il doit être vecut dans toute sa plénitude, ne peut être qu'érotique. Car c'est le feu de l'eros qui seul peut consommer une âme.
Je vous laisse donc et attend vos conseils. Qu'ils puissent être sévères mais honnêtes!
[quote="blue eyes"]
Certains grand Saints ont, apparemment, mentionné avoir vécu une jouissance tout comme lors d’un acte sexuel quand ils priaient ou méditaient.
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Hmm, c'est intéressant. Pourriez-vous me citer votre source? De ma part, je pourrais mentionner ce passage de la biographie de Sainte Angèle de Foligno: "[i]J'étais tellement enflammée, que, me tenant debout à côté de la croix, je me dépouillai de mes vêtements et m'offris tout à lui[/i]".
Avec tous mes remerciements et que Dieu vous guide.