par Marjorie » lun. 23 avr. 2018, 15:25
Bonjour chers catholiques,
Je souhaiterais vous parler sincèrement. Voici ma situation :
Je suis une maman de 48 ans. Nous avons toujours eu avec Quentin, mon fils unique, une très bonne relation fondée sur la confiance, depuis qu'il est petit. Je n'ai jamais eu à lui donner une éducation particulière car son attitude vis à vis de moi et des autres a toujours été irréprochable. Jamais il n'y a eu cette distance que certains parents mettent à leurs enfants, je ne me souviens pas d'une quelconque dispute non plus quand il était enfant. Nous étions heureux, habités par une douceur de vivre et une sérénité. Il a toujours eu une passion pour la musique. Il a commencé le piano à 8 ans, le violon à 12 ans et a longtemps rêvé d'une carrière artistique. Il lui est arrivé de jouer dans des églises.
Son père était alcoolique. Il se montrait violent à mon endroit et il était souvent absent. Plusieurs fois il m'a frappée, au cou, au visage ... Je cachais à mon fils une réalité que je ne voulais pas qu'il voie. Mais il était bien trop intelligent pour ne pas s'en rendre compte. Son père est mort dans un accident de voiture car il était ivre. Mon fils s'est plongé dans le travail, il rapportait des félicitations a chaque trimestre. Ses professeurs louaient ses qualités en mathématiques nottament.
Plus tard mon fils a eu une relation avec un homme qui se trouvait être bien plus âgé que lui (45 ans) et qu'il a rencontré sur un site internet. J'ai fait preuve de compassion et je ne l'ai pas jugé bien que je trouvais la différence d'âge choquante.
Son épanouissement et sa joie de vivre n'ont hélas pas duré. Il a perdu son emploi, il a plongé dans la dépression. Il s'est éloigné de moi. Je lui ai téléphoné souvent les premiers temps, puis j'ai arrêté car il était occupé. Je ne suis pas le genre de mamans très possessives, je pense qu'il convient de laisser de l'espace aux enfants afin qu'ils se construisent.
Il est revenu chez moi il y a deux semaines. Son visage était froid, durci. Il ne parlait plus. Je lui ai fait part de mon intention qu'il se confie, j'avais besoin qu'il me parle. Il s'est toutefois muré dans un silence insupportable pour moi mais je n'ai pas voulu le brusquer, lui dire comment être et comment agir. J'ai respecté le goût qu'il avait de se distancer de tout, je lui ai dit que s'il se décidait cependant à revenir, ma maison l'accueillerait car il n'y a pas d'asile plus sûr que le coeur d'une mère.
J'ai pleuré l'absence de mon fils qui m'a laissé dans la solitude. Je me suis sentie abandonnée mais j'ai pardonné. Ne dit-on pas qu'il est difficile pour toute maman de voir son enfant partir?
Le jour où tout bascule arrive ensuite, mon fils se suicide. J'ai d'immenses regrets et des questions qui me taraudent l'esprit.
Je suis anéantie aussi d'apprendre de nombreux détails de sa vie par Xavier son ancien compagnon. Qu'avait-il de plus que moi pour qu'il se confie à lui plutôt qu'à moi?
Je suis retournée travailler très vite. Mes collègues m'ont présenté tour à tour leurs condoléances. J'entends pourtant par derrière "son fils est mort et elle fait comme si de rien n'était".
Je suis allé voir un prêtre hier. Il m'a dit que c'est lorsque mon fils a péché qu'il a sombré. Il n'a pas manqué non plus de souligner l'attitude permissive que j'ai eu vis à vis de mon lui et peut-être, a-t-il dit, que c'est la raison pour laquelle il a connu ce parcours chaotique. Je n'irai plus voir de prêtre.
Une amie qui est psy m'a dit que sans doute je ne suis pas arrivé à combler l'absence du père chez mon fils. Peut-être suis-je responsable du désordre mental qu'il a connu toute sa vie. Je ne veux plus voir cette amie non plus.
Pourquoi les gens sont-ils obligés de rassurer et de parler tout le temps? Pourquoi semblent-ils toujours tout mieux connaître?
Bonjour chers catholiques,
Je souhaiterais vous parler sincèrement. Voici ma situation :
Je suis une maman de 48 ans. Nous avons toujours eu avec Quentin, mon fils unique, une très bonne relation fondée sur la confiance, depuis qu'il est petit. Je n'ai jamais eu à lui donner une éducation particulière car son attitude vis à vis de moi et des autres a toujours été irréprochable. Jamais il n'y a eu cette distance que certains parents mettent à leurs enfants, je ne me souviens pas d'une quelconque dispute non plus quand il était enfant. Nous étions heureux, habités par une douceur de vivre et une sérénité. Il a toujours eu une passion pour la musique. Il a commencé le piano à 8 ans, le violon à 12 ans et a longtemps rêvé d'une carrière artistique. Il lui est arrivé de jouer dans des églises.
Son père était alcoolique. Il se montrait violent à mon endroit et il était souvent absent. Plusieurs fois il m'a frappée, au cou, au visage ... Je cachais à mon fils une réalité que je ne voulais pas qu'il voie. Mais il était bien trop intelligent pour ne pas s'en rendre compte. Son père est mort dans un accident de voiture car il était ivre. Mon fils s'est plongé dans le travail, il rapportait des félicitations a chaque trimestre. Ses professeurs louaient ses qualités en mathématiques nottament.
Plus tard mon fils a eu une relation avec un homme qui se trouvait être bien plus âgé que lui (45 ans) et qu'il a rencontré sur un site internet. J'ai fait preuve de compassion et je ne l'ai pas jugé bien que je trouvais la différence d'âge choquante.
Son épanouissement et sa joie de vivre n'ont hélas pas duré. Il a perdu son emploi, il a plongé dans la dépression. Il s'est éloigné de moi. Je lui ai téléphoné souvent les premiers temps, puis j'ai arrêté car il était occupé. Je ne suis pas le genre de mamans très possessives, je pense qu'il convient de laisser de l'espace aux enfants afin qu'ils se construisent.
Il est revenu chez moi il y a deux semaines. Son visage était froid, durci. Il ne parlait plus. Je lui ai fait part de mon intention qu'il se confie, j'avais besoin qu'il me parle. Il s'est toutefois muré dans un silence insupportable pour moi mais je n'ai pas voulu le brusquer, lui dire comment être et comment agir. J'ai respecté le goût qu'il avait de se distancer de tout, je lui ai dit que s'il se décidait cependant à revenir, ma maison l'accueillerait car il n'y a pas d'asile plus sûr que le coeur d'une mère.
J'ai pleuré l'absence de mon fils qui m'a laissé dans la solitude. Je me suis sentie abandonnée mais j'ai pardonné. Ne dit-on pas qu'il est difficile pour toute maman de voir son enfant partir?
Le jour où tout bascule arrive ensuite, mon fils se suicide. J'ai d'immenses regrets et des questions qui me taraudent l'esprit.
Je suis anéantie aussi d'apprendre de nombreux détails de sa vie par Xavier son ancien compagnon. Qu'avait-il de plus que moi pour qu'il se confie à lui plutôt qu'à moi?
Je suis retournée travailler très vite. Mes collègues m'ont présenté tour à tour leurs condoléances. J'entends pourtant par derrière "son fils est mort et elle fait comme si de rien n'était".
Je suis allé voir un prêtre hier. Il m'a dit que c'est lorsque mon fils a péché qu'il a sombré. Il n'a pas manqué non plus de souligner l'attitude permissive que j'ai eu vis à vis de mon lui et peut-être, a-t-il dit, que c'est la raison pour laquelle il a connu ce parcours chaotique. Je n'irai plus voir de prêtre.
Une amie qui est psy m'a dit que sans doute je ne suis pas arrivé à combler l'absence du père chez mon fils. Peut-être suis-je responsable du désordre mental qu'il a connu toute sa vie. Je ne veux plus voir cette amie non plus.
Pourquoi les gens sont-ils obligés de rassurer et de parler tout le temps? Pourquoi semblent-ils toujours tout mieux connaître?