Bonjour Axou,
axou a écrit : ↑jeu. 09 nov. 2017, 18:17
Encore bravo, vous pouvez être fière de vous, vous êtes à l'image de ces femmes fortes de la Bible !
Même si je comprends l'empathie et l'admiration féminine face à cet acte d'auto défense (?), je ne pense pas qu'il faille le cautionner.
J'ai bien conscience de ce que mes mots vont susciter mais il faut les dire.
Plaçons la situation dans le contexte réel mais différemment.
Marie Madeleine a agit comme si elle venait d'obtenir une arme (devant les tribunaux c'est considéré comme tel) et qu'elle avait sauté sur la première occasion de voir si elle pouvait faire, en situation réelle, le même "carton" que sur un stand de tir.
La pratique des arts martiaux a pour but de former des gens responsables, qui par conscience de l'efficacité de leurs actions vont éviter de les utiliser autant que possible.
Celui qui est fort le sait, il n'a pas à le prouver. Au contraire il doit être humble et magnanime et laisser le plus de chances à l'adversaire de préserver son intégrité.
Les faits sont que Marie madeleine est celle qui agresse, le voleur lui n'en voulait qu'au bien matériel et non à sa personne. Le fait même de bousculer quelqu'un pour s'échapper n'est pas une agression.
Un ressentiment à l'égard du mari plane dans certaines réponses et le mot lâcheté reste sous-jacent bien que n'apparaissant pas. Cependant c'est peut être son expérience de militaire qui lui a permis de mieux juger de la situation et de ne pas en ajouter, son épouse étant dans l'illégalité la plus totale. Il a forcément appris le maniement des armes et la notion bien militaire de "tir pour tuer", il connait donc parfaitement les règles d'application de la légitime défense. Et quand je disais qu'il avait peut être mieux jaugé la situation je fais allusion à cela.
Qu'est-ce que la légitime défense ?
La pratique des arts martiaux entraîne une responsabilité, morale mais aussi juridique, et cette "arme" doit être employée avec précaution et
en dernier recours uniquement. Cela demande une maturité et du sang froid, on ne fait pas des arts martiaux pour démonter quelqu'un car on juge être dans son droit, on ne pratique pas un art martial pour se transformer en justicier.
Marie madeleine s'en tire avec une lèvre ouverte, qu'elle soit reconnaissante que ce ne soit que cela et apprécie le côté positif de la leçon.
Avec un délinquant plus déterminé cela aurait pu être pire.
Marie Madeleine je m'adresse directement à vous, dans le système occidental des grades Kyu (représentés par les ceintures de couleurs) on acquiert qu'un niveau d'apprentissage (jusqu'à la marron). En Asie on acquiert les kyu mais on garde la ceinture blanche jusqu'au jour du passage à la noire, cela symbolise beaucoup plus que jusqu'à la ceinture noire on est des apprentis, des débutants. Le véritable enseignement arrive après, en passant ses dans.
Gardez à l'esprit que jusque là l'enseignement que vous recevez sont des bases, que votre pratique va aller crescendo et qu'elle sert à vous renforcer mentalement et physiquement et pas à devenir une arme. Si vous ne vous maîtrisez pas, qui va nous protéger de vous ?
Je ne connais pas l'état d'esprit dans votre dojo mais peut être que votre enseignant est un peu trop "occidental" et n'enseigne rien d'intéressant en dehors du geste technique ? Qu'en pense t'il ?
Restez humble face à cet enseignement, la pratique la plus intensive ne vous rendra jamais plus rapide qu'une balle, surtout si vous n'êtes pas à distance de saisie. Ce qu'on appelle vulgairement "la bagarre de rue", bien pratiquée est toute aussi efficace qu'un art martial, le vice remplaçant la déontologie elle peut être aussi beaucoup plus létal. Ne la sous estimez pas.
Désolé d'avoir tenu le rôle de l'accusateur public mais en remplaçant l'art martial par une arme à feu, je suis certain que vous comprendrez.
Cordialement.