par Philon » jeu. 21 sept. 2017, 13:45
J'ajoute quand même aussi cela :
les femmes dures et combatives que j'évoquais précédemment ont toutes adhéré à ce type d'idées , aux explications psychanalytiques...parce qu'elles étaient aussi dans des positions sociales plus haut placées que la mienne ( beaucoup de psys parmi elles, des employeuses, des patronnes, des femmes dotées d'un pouvoir de parole, d'un réseau puissant, etc.).
J'en ai conclu que ce type d'interprétation servait leurs intérêts. Et correspondaient probablement à leur vécu à elles (mais pas au mien).
C'est mieux de pouvoir se dire "cette pauvre chose se laisse taper dessus parce que inconsciemment elle a un problème situé dans l'enfance" que "je suis une vraie garce de traiter mes employés comme je le fais".
Car en effet la femme battante qui "se responsabilise", qui fait la leçon aux autres et qui réprime sa propre sensibilité c'est un étendard d'un certain système qui économiquement parlant a interêt à la courtiser. Elles ont le pouvoir économique , sociétal, un pouvoir de prescription. Mais cela doit rester masqué. Elles sont donc souvent les vecteurs de ce type d'idéologie qui attribue à l'individu la cause de ses souffrances ( "c'est dans sa tête") surtout lorsque la cause est ailleurs, dans un rapport de forces objectivement inique mais dont elles sont les servantes zélées.
Précaire, seule, jeune, à l'étranger, rejetée par ma famille, j'ai dû passer 9 ans dans les petits boulots. J'étais bien obligée si je voulais manger et payer le loyer de mes 15 mètres carrés-douche sur le pallier...et j'ai fait des ménages et des gardes d'enfants pour ces femmes. Et j'ai travaillé dans des colonnes de nettoyage ou des magasins, avec des collègues à peine mieux loties que moi.
Eh bien ces années de précarité m'ont appris que les interprétations psychanalytiques de nos souffrances sont presque un "privilège " de personnes mieux nanties. Que pour ce qui concernait mes collègues et moi, nous avions des raisons plus objectives, plus extérieures à nous , de ne pas nous sentir bien, en faits. La pauvreté, la rudesse du travail, le mépris de bien des personnes, la grossièreté des employeurs, la peur du lendemain...
Non, ce n'était pas en nous, non, ce n'était pas l'inconscient !
Je m'en suis sortie parce qu'un jour on m'a tendu la main ( et non envoyée pour la Xième fois en thérapie) et donné l'occasion de faire mes preuves en me confiant un remplacement dans une école, je n'oublierai jamais cette solidarité-là car cela a bouleversé ma vie et très vite je suis devenue enseignante. Une solution tout -à-fait pragmatique ! Bien plus faisable que le sempiternel "travail sur soi" des psys, en tous cas.
Ayant trouvé une meilleure image de moi, devenue plus "présentable", j'ai pu faire une rencontre, un projet de long terme, me marier, fonder une famille.
J'aurais pu faire tout cela bien plus tôt si je n'avais pas tout d'abord cru aux mensonge des interprétations freudiennes car finalement je me suis tirée d'affaire sans ces interprétations, sans Freud, grâce à quelqu'un d'autre à qui je dis merci ( merci Claire) Cette personne a vu en moi autre chose qu'un cas de psy qui cherche "inconsciemment" le malheur.
Pour en revenir à ces femmes battantes, je pense que notre époque favorise ce type de comportement et de caractère et pour cause. leur nombre augmente car on les donne en modèles à imiter. Reste à savoir à qui profite le crime.
J'ajoute quand même aussi cela :
les femmes dures et combatives que j'évoquais précédemment ont toutes adhéré à ce type d'idées , aux explications psychanalytiques...parce qu'elles étaient aussi dans des positions sociales plus haut placées que la mienne ( beaucoup de psys parmi elles, des employeuses, des patronnes, des femmes dotées d'un pouvoir de parole, d'un réseau puissant, etc.).
J'en ai conclu que ce type d'interprétation servait leurs intérêts. Et correspondaient probablement à leur vécu à elles (mais pas au mien).
C'est mieux de pouvoir se dire "cette pauvre chose se laisse taper dessus parce que inconsciemment elle a un problème situé dans l'enfance" que "je suis une vraie garce de traiter mes employés comme je le fais".
Car en effet la femme battante qui "se responsabilise", qui fait la leçon aux autres et qui réprime sa propre sensibilité c'est un étendard d'un certain système qui économiquement parlant a interêt à la courtiser. Elles ont le pouvoir économique , sociétal, un pouvoir de prescription. Mais cela doit rester masqué. Elles sont donc souvent les vecteurs de ce type d'idéologie qui attribue à l'individu la cause de ses souffrances ( "c'est dans sa tête") surtout lorsque la cause est ailleurs, dans un rapport de forces objectivement inique mais dont elles sont les servantes zélées.
Précaire, seule, jeune, à l'étranger, rejetée par ma famille, j'ai dû passer 9 ans dans les petits boulots. J'étais bien obligée si je voulais manger et payer le loyer de mes 15 mètres carrés-douche sur le pallier...et j'ai fait des ménages et des gardes d'enfants pour ces femmes. Et j'ai travaillé dans des colonnes de nettoyage ou des magasins, avec des collègues à peine mieux loties que moi.
Eh bien ces années de précarité m'ont appris que les interprétations psychanalytiques de nos souffrances sont presque un "privilège " de personnes mieux nanties. Que pour ce qui concernait mes collègues et moi, nous avions des raisons plus objectives, plus extérieures à nous , de ne pas nous sentir bien, en faits. La pauvreté, la rudesse du travail, le mépris de bien des personnes, la grossièreté des employeurs, la peur du lendemain...
Non, ce n'était pas en nous, non, ce n'était pas l'inconscient !
Je m'en suis sortie parce qu'un jour on m'a tendu la main ( et non envoyée pour la Xième fois en thérapie) et donné l'occasion de faire mes preuves en me confiant un remplacement dans une école, je n'oublierai jamais cette solidarité-là car cela a bouleversé ma vie et très vite je suis devenue enseignante. Une solution tout -à-fait pragmatique ! Bien plus faisable que le sempiternel "travail sur soi" des psys, en tous cas.
Ayant trouvé une meilleure image de moi, devenue plus "présentable", j'ai pu faire une rencontre, un projet de long terme, me marier, fonder une famille.
J'aurais pu faire tout cela bien plus tôt si je n'avais pas tout d'abord cru aux mensonge des interprétations freudiennes car finalement je me suis tirée d'affaire sans ces interprétations, sans Freud, grâce à quelqu'un d'autre à qui je dis merci ( merci Claire) Cette personne a vu en moi autre chose qu'un cas de psy qui cherche "inconsciemment" le malheur.
Pour en revenir à ces femmes battantes, je pense que notre époque favorise ce type de comportement et de caractère et pour cause. leur nombre augmente car on les donne en modèles à imiter. Reste à savoir à qui profite le crime.