par Altior » lun. 13 mars 2017, 13:17
Bonjour, chère consoeur en Christ,
Vous savez bien: la contraception étant un mal intrinsèque et matière grave, ce n'est pas acceptable, dans ce cas, «un mal pour un bien». On ne peut pas obtenir un bien que par des moyens qui sont soit bons, soit moralement neutre. Une crime n'est pas moins un péché si elle est faite par la passion de l'amour, un avortement ne devient pas vertueux si il est fait par souci des enfants déjà nés, une fornication ne peut pas être justifiée par l'obligation d'entretenir des proches.
C'est la même chose avec la contraception. Vous n'avez pas le droit de l'utiliser, ni même dans un but qui apparemment est bon, comme celui de sauver votre couple.
Ma réponse est la réponse qu'un catholique traditionnaliste peut donner. L'opinion des progressistes peut être bien différente, pour eux les relations sexuelles avant ou en dehors du mariage ne sont ni fornication, ni adultère et il se peut que la contraception soit la norme lorsque la notion même de «péché» devient quelque chose de flou et de subjectif.
Alors, quoi faire ? D'abord, avoir un dialogue avec votre mari sur des bases rationnelles. Essayez de comprendre quel est sa raison pour s'opposer aux méthodes naturelles. Car je ne vois pas de raison rationnelle. Pourtant, il y a pas mal de gens qui ne veulent pas entendre. De mon expérience, voici les causes les plus fréquentes:
1) ça peut venir du fait qu'il est mal informé. La plupart de gens qui s'opposent aux méthodes naturelles le font parce qu'ils croient qu'elles sont moins efficaces que la pilule. Je vous le dis comme médecin ayant un DIU en contraception: les méthodes naturelles bien appliquées ont la même efficacité que la pilule prise à l'heure. L'indice de Pearl, qui montre la fiabilité d'une méthode, est entre 98% et 99% pour chacune de ces méthodes. Cela veut dire que, dans 100 couples qui appliquent correctement soit la pilule comme unique méthode, soit la méthode symptotermique comme unique méthode, il y aura chaque année entre une ou deux grossesses. Voilà: la seule méthode qui est certaine est l'abstinence complète. Toutes les autres, même la ligature des trompes, ne sont pas certaines à 100%. Il se peut que votre mari ne soit pas rassuré sur l'efficacité des méthodes naturelles parce qu'il sent le besoin de mieux «objectiver» les périodes fertiles. Dans ce cas, il existe des appareils qui analysent la salive et qui «disent» dans quelle période du cycle se trouve la femme. De nos jours, on peut trouver un appareil de ce type pour moins de 200 Euros.
2) ça peut venir du fait que les méthodes naturelles sont plus compliquées. Effectivement, on ne peut pas dire que cet argument est faux. C'est beaucoup plus facile d'avaler une pilule une fois par jour, ou faire une injecton une fois chaque 3 mois ou un implant une fois par an que de prendre la température chaque matin, la noter soigneusement dans un carnet, faire un graphique, éventuellement évaluer le mucus cervical. Néanmoins, cela s'apprend. Ce sont pour ça les médecins. Et puis, il y a le CLER, un réseau de moniteurs qui peuvent accompagner les premiers mois et il le font gracieusement. Après, tout deviendra facile et la confiance de votre mari augmentera au fur et à mesure de la maitrise de la méthode. Finalement, si on compare avec les grosses avantages collatéraux des méthodes naturelles: mieux connaître son propre corps, affaire de couple et pas de seulement de l'autre, un plus de tendresse, dépistage précoce des problème de santé, alors le temps «perdu» pour les appliquer devient temps gagné pour un couple.
3) Le troisième argument dans l'ordre de la fréquence est celui que les méthodes naturelles imposent des périodes d'abstinence. De nouveau, ce n'est pas du tout un argument farfelu. À la différence de la pilule, qui rendent la femme disponible chaque jour, les méthodes naturelles imposent des jours d'abstinence. Mais, pour votre mari qui semble être préparé de dormir dans la buanderie, ça ne doit pas être vraiment un problème. Et puis, l'inconvénient du «aujourd'hui on ne peut pas» est largement contre-balancé par la joie du «oui! aujourd'hui on peut!». Comme un repas qui a une autre saveur si on a un peu tenu maigre.
Mais quoi faire si, au bout d'un dialogue de la raison, votre mari se placarde dans le «non» ? Une chose doit être claire: il n'a pas le droit de vous imposer la pilule. Non plus le droit de faire la grève sexuelle pour se passer de l'obligation conjugale. Et d'autant moins de dire «j'irai ailleurs». Alors, s'il n'a pas le droit de faire des pressions pour que vous péchiez, il peut très bien de pécher lui-même. C'est un exercice de son libre-arbitre: il peut utiliser le préservatif s'il veut. Dans ce cas, votre seule obligation est de lui faire connaître que vous n'êtes pas d'accord avec ça: ni vous personnellement, ni la Sainte Église, mais que, s'il insiste en pleine connaissance de cause, c'est son péché à lui. Alternativement, il est libre de se faire la vasectomie. Je trouve que le mari qui veut imposer à sa femme de prendre pendant des années des hormones simplement pour son plaisir a de quoi remettre en cause son amour tant clamé. Il y a une chose qu'un amoureux ne doit pas faire a sa femme bien aimée: lui faire mal.
Pax et bonum,
A.
Bonjour, chère consoeur en Christ,
Vous savez bien: la contraception étant un mal intrinsèque et matière grave, ce n'est pas acceptable, dans ce cas, «un mal pour un bien». On ne peut pas obtenir un bien que par des moyens qui sont soit bons, soit moralement neutre. Une crime n'est pas moins un péché si elle est faite par la passion de l'amour, un avortement ne devient pas vertueux si il est fait par souci des enfants déjà nés, une fornication ne peut pas être justifiée par l'obligation d'entretenir des proches.
C'est la même chose avec la contraception. Vous n'avez pas le droit de l'utiliser, ni même dans un but qui apparemment est bon, comme celui de sauver votre couple.
Ma réponse est la réponse qu'un catholique traditionnaliste peut donner. L'opinion des progressistes peut être bien différente, pour eux les relations sexuelles avant ou en dehors du mariage ne sont ni fornication, ni adultère et il se peut que la contraception soit la norme lorsque la notion même de «péché» devient quelque chose de flou et de subjectif.
Alors, quoi faire ? D'abord, avoir un dialogue avec votre mari sur des bases rationnelles. Essayez de comprendre quel est sa raison pour s'opposer aux méthodes naturelles. Car je ne vois pas de raison rationnelle. Pourtant, il y a pas mal de gens qui ne veulent pas entendre. De mon expérience, voici les causes les plus fréquentes:
1) ça peut venir du fait qu'il est mal informé. La plupart de gens qui s'opposent aux méthodes naturelles le font parce qu'ils croient qu'elles sont moins efficaces que la pilule. Je vous le dis comme médecin ayant un DIU en contraception: les méthodes naturelles bien appliquées ont la même efficacité que la pilule prise à l'heure. L'indice de Pearl, qui montre la fiabilité d'une méthode, est entre 98% et 99% pour chacune de ces méthodes. Cela veut dire que, dans 100 couples qui appliquent correctement soit la pilule comme unique méthode, soit la méthode symptotermique comme unique méthode, il y aura chaque année entre une ou deux grossesses. Voilà: la seule méthode qui est certaine est l'abstinence complète. Toutes les autres, même la ligature des trompes, ne sont pas certaines à 100%. Il se peut que votre mari ne soit pas rassuré sur l'efficacité des méthodes naturelles parce qu'il sent le besoin de mieux «objectiver» les périodes fertiles. Dans ce cas, il existe des appareils qui analysent la salive et qui «disent» dans quelle période du cycle se trouve la femme. De nos jours, on peut trouver un appareil de ce type pour moins de 200 Euros.
2) ça peut venir du fait que les méthodes naturelles sont plus compliquées. Effectivement, on ne peut pas dire que cet argument est faux. C'est beaucoup plus facile d'avaler une pilule une fois par jour, ou faire une injecton une fois chaque 3 mois ou un implant une fois par an que de prendre la température chaque matin, la noter soigneusement dans un carnet, faire un graphique, éventuellement évaluer le mucus cervical. Néanmoins, cela s'apprend. Ce sont pour ça les médecins. Et puis, il y a le CLER, un réseau de moniteurs qui peuvent accompagner les premiers mois et il le font gracieusement. Après, tout deviendra facile et la confiance de votre mari augmentera au fur et à mesure de la maitrise de la méthode. Finalement, si on compare avec les grosses avantages collatéraux des méthodes naturelles: mieux connaître son propre corps, affaire de couple et pas de seulement de l'autre, un plus de tendresse, dépistage précoce des problème de santé, alors le temps «perdu» pour les appliquer devient temps gagné pour un couple.
3) Le troisième argument dans l'ordre de la fréquence est celui que les méthodes naturelles imposent des périodes d'abstinence. De nouveau, ce n'est pas du tout un argument farfelu. À la différence de la pilule, qui rendent la femme disponible chaque jour, les méthodes naturelles imposent des jours d'abstinence. Mais, pour votre mari qui semble être préparé de dormir dans la buanderie, ça ne doit pas être vraiment un problème. Et puis, l'inconvénient du «aujourd'hui on ne peut pas» est largement contre-balancé par la joie du «oui! aujourd'hui on peut!». Comme un repas qui a une autre saveur si on a un peu tenu maigre.
Mais quoi faire si, au bout d'un dialogue de la raison, votre mari se placarde dans le «non» ? Une chose doit être claire: il n'a pas le droit de vous imposer la pilule. Non plus le droit de faire la grève sexuelle pour se passer de l'obligation conjugale. Et d'autant moins de dire «j'irai ailleurs». Alors, s'il n'a pas le droit de faire des pressions pour que vous péchiez, il peut très bien de pécher lui-même. C'est un exercice de son libre-arbitre: il peut utiliser le préservatif s'il veut. Dans ce cas, votre seule obligation est de lui faire connaître que vous n'êtes pas d'accord avec ça: ni vous personnellement, ni la Sainte Église, mais que, s'il insiste en pleine connaissance de cause, c'est son péché à lui. Alternativement, il est libre de se faire la vasectomie. Je trouve que le mari qui veut imposer à sa femme de prendre pendant des années des hormones simplement pour son plaisir a de quoi remettre en cause son amour tant clamé. Il y a une chose qu'un amoureux ne doit pas faire a sa femme bien aimée: lui faire mal.
Pax et bonum,
A.