par Elise88 » ven. 25 avr. 2014, 14:36
Merci pour vos réponses rapides, bien plus que la mienne!
Après réflexion, je suis tout à fait d'accord quant à au fait que ce n'est pas à moi de lui pardonner et que leur décision de rester ou non ensemble ne revient qu'à eux.
Je crois que j'hésitais (et hésite toujours) à parler à mon père autant par volonté d'aider ma mère que par souci chrétien. Comme le rappelait Paxet Bonum:
"Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Eglise; et s'il refuse aussi d'écouter l'Eglise, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain. Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel."
L'idée que tout près de moi un frère, pire, mon père, que je chéris, fait fausse route, et que je n'aurai rien tenté, pas un mot, pas un geste pour l'aider me ronge. J'ignore qui sera sauvé au dernier jour. Nul n'est assuré de l'être. Mais on m'a toujours appris que commettre un péché mortel n'aidait pas.
En outre, depuis mon dernier message, j'ai appris que même mon petit frère (il a 19 ans, et vit encore chez nos parents) était au courant, et en souffrait plus que nous encore. Ma soeur et moi le savons depuis le début pour la première infidélité (notre mère était allée voir sa première maîtresse, et nous a ensuite fait quelques confidences) et c'est ensuite notre mère qui nous en a parlé. Je crois que c'était trop lourd pour elle, même si elle s'en veut. Ses parents le savent aussi, sont furieux, mais respectent son choix de ne rien dire pour l'instant. La situation est donc la suivante: beaucoup le savent, en souffrent, et personne ne fait rien. Et mon père sauvegarde son image de marque. Il a avoué à ma mère que si mon mari me faisait pareille chose, il aurait envie de l'étrangler, mais que ce n'était pas pareil, que notre engagement n'était pas le même. Erreur! On me dit que c'est humain, de savoir ce qui est bien mais de ne pouvoir l'appliquer à soi.
Quoique inquiètes, avec ma soeur, nous avions finalement décidé de ne pas en parler, jugeant que ce n'était pas à nous de créer un bouleversement dont notre petit frère subirait en premier lieu les conséquences. Or depuis plus d'un an (il ne m'en a rien dit, pour ne pas me déprimer pendant ma préparation au mariage), c'est lui qui "ramasse" ma mère, selon son expression, à chaque nouvelle infidélité, à chaque découverte de trahison (2ème téléphone portable pour communiquer avec ses maîtresses, repas préparé par sa femme et jeté pour aller déjeuner avec une autre et j'en passe). Quand mon père part après une dispute, il console ma mère en pleurs, il la remotive...ce n'est pas à lui de le faire, et je m'en veux de ne pas l'avoir su. Ma mère le déplore, mais ne peux se contrôler dans de tels cas. Mon frère a beaucoup changé, il est en parallèle devenu très agressif, il lâche complètement ses études (il est en prépa), se livre à tous les excès (alcool, sexe) et surtout ne laisse plus mon père lui faire la moindre remarque sur ce chapitre.
C'est là que je repense à l'argument de Kerniou: tout cela ne concerne que vos parents. J'ai un peu de mal avec cette idée. Je trouve que dès lors que le mariage est fragilisé, que la fidélité à l'époux est brisée, c'est toute la famille (fondée sur ce mariage) qui en pâtit. Je crois que c'est aussi une des erreurs de mon père, penser que ce qu'il fait n'a d'impact "que" sur ma mère. Or cela concerne Dieu au premier chef, et ses enfants ensuite, qui voient leur confiance en lui ébranlée.
Son péché n'est donc pas encore complètement public. J'aimerais l'éviter, mais je crois que je préférerais qu'il le devienne, que mon père prenne ses responsabilités et fasse un choix. Il a peur que nous l'apprenions, que nous le rejetions. Je ne voudrais pas qu'il reste et fasse souffrir ma mère seulement pour ça . Aussi je me dis que lui dire que nous savons, ne cautionnons pas, surtout parce que cela compromet aussi la santé de notre mère (il lui a transmis une MST...) mais qu'il restera notre père quoi qu'il décide, pourrait l'aider à y voir plus clair. Qu'en pensez-vous?
Elise
Merci pour vos réponses rapides, bien plus que la mienne!
Après réflexion, je suis tout à fait d'accord quant à au fait que ce n'est pas à moi de lui pardonner et que leur décision de rester ou non ensemble ne revient qu'à eux.
Je crois que j'hésitais (et hésite toujours) à parler à mon père autant par volonté d'aider ma mère que par souci chrétien. Comme le rappelait Paxet Bonum:
"Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Eglise; et s'il refuse aussi d'écouter l'Eglise, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain. Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel."
L'idée que tout près de moi un frère, pire, mon père, que je chéris, fait fausse route, et que je n'aurai rien tenté, pas un mot, pas un geste pour l'aider me ronge. J'ignore qui sera sauvé au dernier jour. Nul n'est assuré de l'être. Mais on m'a toujours appris que commettre un péché mortel n'aidait pas.
En outre, depuis mon dernier message, j'ai appris que même mon petit frère (il a 19 ans, et vit encore chez nos parents) était au courant, et en souffrait plus que nous encore. Ma soeur et moi le savons depuis le début pour la première infidélité (notre mère était allée voir sa première maîtresse, et nous a ensuite fait quelques confidences) et c'est ensuite notre mère qui nous en a parlé. Je crois que c'était trop lourd pour elle, même si elle s'en veut. Ses parents le savent aussi, sont furieux, mais respectent son choix de ne rien dire pour l'instant. La situation est donc la suivante: beaucoup le savent, en souffrent, et personne ne fait rien. Et mon père sauvegarde son image de marque. Il a avoué à ma mère que si mon mari me faisait pareille chose, il aurait envie de l'étrangler, mais que ce n'était pas pareil, que notre engagement n'était pas le même. Erreur! On me dit que c'est humain, de savoir ce qui est bien mais de ne pouvoir l'appliquer à soi.
Quoique inquiètes, avec ma soeur, nous avions finalement décidé de ne pas en parler, jugeant que ce n'était pas à nous de créer un bouleversement dont notre petit frère subirait en premier lieu les conséquences. Or depuis plus d'un an (il ne m'en a rien dit, pour ne pas me déprimer pendant ma préparation au mariage), c'est lui qui "ramasse" ma mère, selon son expression, à chaque nouvelle infidélité, à chaque découverte de trahison (2ème téléphone portable pour communiquer avec ses maîtresses, repas préparé par sa femme et jeté pour aller déjeuner avec une autre et j'en passe). Quand mon père part après une dispute, il console ma mère en pleurs, il la remotive...ce n'est pas à lui de le faire, et je m'en veux de ne pas l'avoir su. Ma mère le déplore, mais ne peux se contrôler dans de tels cas. Mon frère a beaucoup changé, il est en parallèle devenu très agressif, il lâche complètement ses études (il est en prépa), se livre à tous les excès (alcool, sexe) et surtout ne laisse plus mon père lui faire la moindre remarque sur ce chapitre.
C'est là que je repense à l'argument de Kerniou: tout cela ne concerne que vos parents. J'ai un peu de mal avec cette idée. Je trouve que dès lors que le mariage est fragilisé, que la fidélité à l'époux est brisée, c'est toute la famille (fondée sur ce mariage) qui en pâtit. Je crois que c'est aussi une des erreurs de mon père, penser que ce qu'il fait n'a d'impact "que" sur ma mère. Or cela concerne Dieu au premier chef, et ses enfants ensuite, qui voient leur confiance en lui ébranlée.
Son péché n'est donc pas encore complètement public. J'aimerais l'éviter, mais je crois que je préférerais qu'il le devienne, que mon père prenne ses responsabilités et fasse un choix. Il a peur que nous l'apprenions, que nous le rejetions. Je ne voudrais pas qu'il reste et fasse souffrir ma mère seulement pour ça . Aussi je me dis que lui dire que nous savons, ne cautionnons pas, surtout parce que cela compromet aussi la santé de notre mère (il lui a transmis une MST...) mais qu'il restera notre père quoi qu'il décide, pourrait l'aider à y voir plus clair. Qu'en pensez-vous?
Elise