Bonjour Jessica,
1. votre histoire m'a particulièrement intéressée et touchée, d'autant plus que j'ai toujours été intéressée par le monde du Judaïsme. J'ai d'ailleurs eu un petit ami juif que j'aimais follement, et Dieu merci, il m'a quittée.
2. vous avez le droit d'être triste que votre fille quitte Jésus pour rejoindre le judaïsme. J'entends votre douleur de la voir quitter un chemin que vous lui avez transmis, et votre inquiétude pour le salut de son âme. Je suis en union de coeur avec vous dans cette épreuve.
3. Si je n'avais qu'une chose à vous écrire, ce serait:
n'insistez pas trop pour qu'elle quitte Shlomo, ou pour qu'elle ne se convertisse pas.
Pourquoi? parce qu'imaginons que demain, à force de vous entendre, elle quitte Shlomo, ou que Shlomo la quitte; si un jour elle se marie avec un catholique, à la première difficulté dans son couple, elle sera tentée de se dire: " je n'aurais pas dû écouter ma mère. J'ai quitté l'homme de ma vie, et maintenant, je suis empêtrée dans la mauvaise voie, par sa faute à elle."
La vie est complexe, et si après s'être séparée de Shlomo, elle ne trouve pas d'autre homme, ou quoi que ce soit d'autre, elle aura d'immenses regrets, et vous tiendra (à tort) comme responsable.
4. Il est vrai que c'est triste que votre fille quitte Notre Seigneur, mais Shlomo n'est ni junkie, ni violent, ni en mauvaise santé,...
5.Il est vrai que parmi les Juifs, un converti garde toujours son étiquette de converti. Toutefois, dans le Judaïsme, on dit qu'on ne doit pas rappeler ses origines à un converti, qu'on ne doit pas faire de différences entre lui et les Juifs de souche. Les rabins intelligents sont d'ailleurs respectueux des convertis.
De toutes façons, je pense que la vie difficile de convertie n'est pas un argument en soi. Car la difficulté n'est pas en soi un argument pour renoncer, c'est plutôt le but qui détermine le choix de prendre un chemin ou pas.
6. Vous êtes une bonne Maman avec un bon coeur. Vous avez fait tout ce que vous avez pu pour essayer de la convaincre intellectuellement. Cette voie n'a pas marché.
Il ne vous reste la prière et une porte toujours ouverte.
Vous avez fait votre travail de Maman, le reste appartient à votre fille et à Dieu.
7. Votre fille a eu une enfance et une adolescence bercée dans le catholicisme. En général, on revient tôt ou tard à la foi de son enfance.
8. Votre fille va un temps vers le judaïsme. C'est une religion très belle, mais hélàs, qui n'a pas reconnu Jésus-Christ comme le Messie. C'est une sacré carence que les Juifs ont, toutefois, cette religion reste quand même très très intéressante.
Intellectuellement, le Judaïsme est très riche, très complet. Pour la vie de famille, ils ont le "Shalom Bait" (équivalent des équipes Notre-Dame) qui permet la paix et l'amour dans le foyer et le couple.
Et puis, il y a toutes ces choses que j'ai apprises dans le Judaïsme, qui me permettent de comprendre dix fois mieux qu'avant la vie de Jésus, ses enseignements,...
Je ne dis pas que c'est bien qu'elle se convertisse. C'est objectivement mal. Mais elle n'en sortira pas appauvrie. Si elle garde un coeur ouvert à la Grâce, alors elle reviendra un jour à l'Eglise, d'autant plus fortifiée par ce passage dans le Judaïsme, cet écart sur son chemin.
9. Il y a des situations de vie qui sont un mystère, et on ne sait jamais ce qui se passe dans le coeur des gens.
10. Je suis d'accord avec Tanea, Shlomo me semble tout à fait sincère.
Effectivement, ils n'ont pas le droit de se toucher, même de se donner la main pour deux raisons: A. votre fille est Nidah, c'est à dire qu'elle n'a jamais fait de bain rituel; elle est donc "impure". B. quand deux corps se touche, même par une simple poignée de main, les âmes communiquent entre elles. Or, cela n'est tolérable que dans le cas du mariage.
En union de prière, Jessica.
Amandine.