par renè » dim. 18 janv. 2015, 8:27
Cinci, bonjour
je suis dans ma résidence secondaire, le CHU et... je suis allé passer un scanner, banal...
La salle d'attente et la cour des miracles. Je suis installé sur une chaise à côté d'un monsieur qui est sur son lit et attaché. Il crie fort et tente de se détacher. Un autre monsieur est aussi sur son lit , il est sedaté et dort, lui aussi est attaché.
Nous sommes deux à être sous oxygène et un regard complice nous servira de salutations.
Arrive sur un lit pédiatrique haut perché et cerné de barreaux, un bambin de cinq ou six ans. Silencieux, les yeux perdus dans le vague; il a une sonde naso-gastrique et se trouve accompagné d'une dame qui se révélera être la famille d’accueil.
Vous comprenez, tout cela contrarie mon emploi du temps, c'est que j'en ai deux. Elle me parle mais, moi, je regarde le petit garçon aux regard vide de toute attente. J'aurai aimé lui prendre la main, il avait besoin de tendresse, ce petitm pas de paroles.
Arrive une énorme matrone respirant difficilement du fait de son poids, elle se pose sur la chaise à mon autre côté. Nous allons papoter aussi et elle m'avouera sa difficulté de vivre... bien sûr.
Arrive une jeune maman avec son petit au cou, deux ou trois ans, qui pleure... elle reste debout, plus de chaises, et regarde, un peu effrayée, la salle. Le monsieur qui hurle maintenant a réussi à dégager un bras. Il jette les draps et nous sommes gratifiés de ce qui provoquait peut-être ses cris, une magnifique défécation... bref... la jeune maman est horrifiée, le personnel se précipite... la routine.
Je peux voir dans cette salle un échantillon très tendre de ce que l'on peut voir dans un grand CHU, la misère humaine, sa pauvreté face à la souffrance...
Ce que j'ai vu et ressenti, c'est le Christ portant sa croix. Dans mes moments de silence, Christ était là... je lui demandais de me laisser porter la croix du petit orphelin...... l'innocence en souffrance... mais Christ était innocent de ce dont on l'accusait... l'innocence.
A côté d'un bonhomme qui faisait ses besoins, j'ai pensé le Notre Père. J'étais au milieu de mes frères et ils étaient en difficulté.
Ma matinée a été éclairé par cette salle d'attente.
Si je me concentre sur ma souffrance, ma condition, mes petits maux, c'est dur ! Si je vais vers l'autre, si je tente un geste d'amour, si je relativise à travers lui, tout est plus simple, moins douloureux.
L'absence d'utilité de la souffrance en fait le côté monstrueux. Utilisée, elle devient un tremplin... Christ.
La souffrance comme le bonheur fait partie de notre condition. Le savoir et l'accepter. L'utiliser pour mieux rebondir.
Dans cette salle d'attente, Christ était omniprésent... mais trop étaient concentrés sur leur propre personne.
Un chrétien n'est jamais seul et en effet, je suis accompagné tout le long du parcours.
Ceci, Cinci, pour dire que ce n'est peut-être pas moi qui ai besoin d'être consolé ou encouragé... moi, j'ai de la chance.
Merci de vos intentions, priez pour les démunis de l'âme.
Renè
Cinci, bonjour
je suis dans ma résidence secondaire, le CHU et... je suis allé passer un scanner, banal...
La salle d'attente et la cour des miracles. Je suis installé sur une chaise à côté d'un monsieur qui est sur son lit et attaché. Il crie fort et tente de se détacher. Un autre monsieur est aussi sur son lit , il est sedaté et dort, lui aussi est attaché.
Nous sommes deux à être sous oxygène et un regard complice nous servira de salutations.
Arrive sur un lit pédiatrique haut perché et cerné de barreaux, un bambin de cinq ou six ans. Silencieux, les yeux perdus dans le vague; il a une sonde naso-gastrique et se trouve accompagné d'une dame qui se révélera être la famille d’accueil.
Vous comprenez, tout cela contrarie mon emploi du temps, c'est que j'en ai deux. Elle me parle mais, moi, je regarde le petit garçon aux regard vide de toute attente. J'aurai aimé lui prendre la main, il avait besoin de tendresse, ce petitm pas de paroles.
Arrive une énorme matrone respirant difficilement du fait de son poids, elle se pose sur la chaise à mon autre côté. Nous allons papoter aussi et elle m'avouera sa difficulté de vivre... bien sûr.
Arrive une jeune maman avec son petit au cou, deux ou trois ans, qui pleure... elle reste debout, plus de chaises, et regarde, un peu effrayée, la salle. Le monsieur qui hurle maintenant a réussi à dégager un bras. Il jette les draps et nous sommes gratifiés de ce qui provoquait peut-être ses cris, une magnifique défécation... bref... la jeune maman est horrifiée, le personnel se précipite... la routine.
Je peux voir dans cette salle un échantillon très tendre de ce que l'on peut voir dans un grand CHU, la misère humaine, sa pauvreté face à la souffrance...
Ce que j'ai vu et ressenti, c'est le Christ portant sa croix. Dans mes moments de silence, Christ était là... je lui demandais de me laisser porter la croix du petit orphelin...... l'innocence en souffrance... mais Christ était innocent de ce dont on l'accusait... l'innocence.
A côté d'un bonhomme qui faisait ses besoins, j'ai pensé le Notre Père. J'étais au milieu de mes frères et ils étaient en difficulté.
Ma matinée a été éclairé par cette salle d'attente.
Si je me concentre sur ma souffrance, ma condition, mes petits maux, c'est dur ! Si je vais vers l'autre, si je tente un geste d'amour, si je relativise à travers lui, tout est plus simple, moins douloureux.
L'absence d'utilité de la souffrance en fait le côté monstrueux. Utilisée, elle devient un tremplin... Christ.
La souffrance comme le bonheur fait partie de notre condition. Le savoir et l'accepter. L'utiliser pour mieux rebondir.
Dans cette salle d'attente, Christ était omniprésent... mais trop étaient concentrés sur leur propre personne.
Un chrétien n'est jamais seul et en effet, je suis accompagné tout le long du parcours.
Ceci, Cinci, pour dire que ce n'est peut-être pas moi qui ai besoin d'être consolé ou encouragé... moi, j'ai de la chance.
Merci de vos intentions, priez pour les démunis de l'âme.
Renè