par Carhaix » dim. 12 mai 2019, 0:59
Hantouane a écrit : ↑sam. 11 mai 2019, 23:12
Une réponse m a été donnée concernant le passage de la tentation de Jésus au désert. Ce serait les évangélistes qui auraient reconstruit d'eux-même ce passage en s'inspirant de l'Ancien testament pour faire un récit cohérent du début à la fin... Mais ça ne me semble pas convaincant. Qu'en pensez-vous ?
Et qui pourrait bien prouver ou infirmer cette hypothèse ? Personne. On peut imaginer ce que l'on veut.
Ce que l'on apprend, dans les trois premiers évangiles, c'est que l'épisode de la tentation au désert suit de près le baptême de Jean-Baptiste, qui se déroule au désert de Judée. Jean-Baptiste est lui-même un ascète qui réside dans le désert. Sitôt après ce jeûne de 40 jours, Jésus appelle ses premiers disciples, André, Pierre, Jacques, Jean. Puis il les emmène en Galilée, d'où ils sont originaires eux-mêmes. D'après une tradition rapportée par Eusèbe de Césarée, il y a un lien de parenté entre Jésus, et certains de ses disciples, tout comme il a un lien de parenté avec Jean-Baptiste. Dans l'évangile de Jean, il n'est pas question de la tentation au désert, ni du baptême de Jésus, mais on voit Jésus fréquenter Jean-Baptiste, et former un groupe de disciple dans cet entourage : André, un disciple anonyme (Jean, probablement), Pierre, Philippe, Nathanaël. Puis ils se rendent ensuite à Cana en Galilée (d'où est originaire Nathanaël), où se rend aussi la mère de Jésus. Il y a déjà, alors, 6 disciples, si on compte Jacques. La moitié du collège des apôtres est déjà formé.
J'ai donc bien l'impression, lorsque je m'imprègne de ces divers préambules, que Jésus n'est pas vraiment seul, au désert. Il y a toute une nuée d'ascètes qui vivent retirés au désert, ont des disciples, se côtoient, pratiquent des baptêmes où se rendent des foules. Cela fait penser un peu aux pères du désert, en Egypte, lorsque beaucoup d'ascètes vivaient, d'ailleurs sur le modèle du récit évangélique, non loin les uns des autres.
De plus, le Christ ne cesse de parler d'Elie, dont la figure est omniprésente. Jean-Baptiste s'inscrit dans une lignée de prophètes vivant, comme lui, avant lui, reclus au désert, comme Elie autrefois, Elie qui fait figure d'archétype. Et on sait que, par ailleurs, les Esséniens leurs sont contemporains. On pourrait presque parler de communauté.
Et en plus, ils ont des liens de parentés entre eux. On a donc affaire à un groupe dont les membres se connaissent bien, intimement. Lorsque le Christ les emmène en Gallilée, en réalité ils retournent chez eux, et se connaissaient probablement déjà, avant de venir en Judée. Jésus a trente ans, on peut donc supposer que cette vie d'allées et venues entre la Galilée et la Judée dure déjà depuis des années, et a longuement mûri. C'est comme cela que je me l'imagine (puisqu'apparemment, l'idée est de laisser aller son imagination).
Partant de là, je ne vois pas pourquoi l'épisode de la tentation, qui s'inscrit sans doute dans un bouillonnement d'expériences spirituelles incessantes, dans un milieu où tout le monde se côtoie et se connaît, je ne vois pas pourquoi cet épisode aurait été caché, inconnu, et jamais communiqué aux disciples, pour être tiré de nulle part un beau jour quelques trente ans après la crucifixion, juste pour faire bien dans la rédaction des évangiles.
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Une réponse m a été donnée concernant le passage de la tentation de Jésus au désert. Ce serait les évangélistes qui auraient reconstruit d'eux-même ce passage en s'inspirant de l'Ancien testament pour faire un récit cohérent du début à la fin... Mais ça ne me semble pas convaincant. Qu'en pensez-vous ?
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Et qui pourrait bien prouver ou infirmer cette hypothèse ? Personne. On peut imaginer ce que l'on veut.
Ce que l'on apprend, dans les trois premiers évangiles, c'est que l'épisode de la tentation au désert suit de près le baptême de Jean-Baptiste, qui se déroule au désert de Judée. Jean-Baptiste est lui-même un ascète qui réside dans le désert. Sitôt après ce jeûne de 40 jours, Jésus appelle ses premiers disciples, André, Pierre, Jacques, Jean. Puis il les emmène en Galilée, d'où ils sont originaires eux-mêmes. D'après une tradition rapportée par Eusèbe de Césarée, il y a un lien de parenté entre Jésus, et certains de ses disciples, tout comme il a un lien de parenté avec Jean-Baptiste. Dans l'évangile de Jean, il n'est pas question de la tentation au désert, ni du baptême de Jésus, mais on voit Jésus fréquenter Jean-Baptiste, et former un groupe de disciple dans cet entourage : André, un disciple anonyme (Jean, probablement), Pierre, Philippe, Nathanaël. Puis ils se rendent ensuite à Cana en Galilée (d'où est originaire Nathanaël), où se rend aussi la mère de Jésus. Il y a déjà, alors, 6 disciples, si on compte Jacques. La moitié du collège des apôtres est déjà formé.
J'ai donc bien l'impression, lorsque je m'imprègne de ces divers préambules, que Jésus n'est pas vraiment seul, au désert. Il y a toute une nuée d'ascètes qui vivent retirés au désert, ont des disciples, se côtoient, pratiquent des baptêmes où se rendent des foules. Cela fait penser un peu aux pères du désert, en Egypte, lorsque beaucoup d'ascètes vivaient, d'ailleurs sur le modèle du récit évangélique, non loin les uns des autres.
De plus, le Christ ne cesse de parler d'Elie, dont la figure est omniprésente. Jean-Baptiste s'inscrit dans une lignée de prophètes vivant, comme lui, avant lui, reclus au désert, comme Elie autrefois, Elie qui fait figure d'archétype. Et on sait que, par ailleurs, les Esséniens leurs sont contemporains. On pourrait presque parler de communauté.
Et en plus, ils ont des liens de parentés entre eux. On a donc affaire à un groupe dont les membres se connaissent bien, intimement. Lorsque le Christ les emmène en Gallilée, en réalité ils retournent chez eux, et se connaissaient probablement déjà, avant de venir en Judée. Jésus a trente ans, on peut donc supposer que cette vie d'allées et venues entre la Galilée et la Judée dure déjà depuis des années, et a longuement mûri. C'est comme cela que je me l'imagine (puisqu'apparemment, l'idée est de laisser aller son imagination).
Partant de là, je ne vois pas pourquoi l'épisode de la tentation, qui s'inscrit sans doute dans un bouillonnement d'expériences spirituelles incessantes, dans un milieu où tout le monde se côtoie et se connaît, je ne vois pas pourquoi cet épisode aurait été caché, inconnu, et jamais communiqué aux disciples, pour être tiré de nulle part un beau jour quelques trente ans après la crucifixion, juste pour faire bien dans la rédaction des évangiles.