par Carhaix » ven. 01 juin 2018, 0:41
À une époque, où j'étais un nouveau chrétien exalté, je croyais que l'on pouvait facilement pardonner, et que l'on pouvait tout pardonner, que l'on n'a au fond pas de véritable ennemi sur terre, que tout le monde est réconciliable.
J'en suis revenu, avec notamment deux expériences exactement inverses.
D'abord, j'ai expérimenté que l'on pouvait soi-même gravement blesser quelqu'un. Et en pareil cas, demander pardon semble inutile, car on ne peut pas faire en sorte que la blessure n'a pas eu lieu, et on ne peut pas empêcher d'être pour toujours aux yeux de l'offensé celui qui est l'auteur de l'offense. La blessure sera toujours un obstacle entre lui et moi. La relation est irrémédiablement rompue. Le bourreau ne peut pas être l'ami de celui qu'il a fait souffrir. Humainement, on ne peut pas l'exiger.
Ensuite j'ai expérimenté la même situation en sens inverse, et j'ai pu éprouver à quel point c'était vrai. Lorsque le mépris et la haine sont allés si loin et ont été connus, comment supporter un tel voisinage ? Je pense aux brebis et aux boucs. Au jour du jugement, ils seront enfin séparés, car c'est une expérience très pénible pour la brebis de vivre au milieu des loups, et la séparation enfin survenue ne peut qu'apporter un soulagement. Comment le persécuté pourrait il sans souffrir être exposé à la présence du persécuteur ?
Alors qu'est-ce que le pardon ? N'est il pas finalement au dessus des forces humaines ? Est-ce que l'humilité ultime ne serait pas de reconnaître que soi-même, on ne peut que s'en remettre à Dieu, et pour ce qui est de l'ennemi, le mieux à faire serait de s'en éloigner le plus possible, et sans haine, avec une certaine résignation ?
À une époque, où j'étais un nouveau chrétien exalté, je croyais que l'on pouvait facilement pardonner, et que l'on pouvait tout pardonner, que l'on n'a au fond pas de véritable ennemi sur terre, que tout le monde est réconciliable.
J'en suis revenu, avec notamment deux expériences exactement inverses.
D'abord, j'ai expérimenté que l'on pouvait soi-même gravement blesser quelqu'un. Et en pareil cas, demander pardon semble inutile, car on ne peut pas faire en sorte que la blessure n'a pas eu lieu, et on ne peut pas empêcher d'être pour toujours aux yeux de l'offensé celui qui est l'auteur de l'offense. La blessure sera toujours un obstacle entre lui et moi. La relation est irrémédiablement rompue. Le bourreau ne peut pas être l'ami de celui qu'il a fait souffrir. Humainement, on ne peut pas l'exiger.
Ensuite j'ai expérimenté la même situation en sens inverse, et j'ai pu éprouver à quel point c'était vrai. Lorsque le mépris et la haine sont allés si loin et ont été connus, comment supporter un tel voisinage ? Je pense aux brebis et aux boucs. Au jour du jugement, ils seront enfin séparés, car c'est une expérience très pénible pour la brebis de vivre au milieu des loups, et la séparation enfin survenue ne peut qu'apporter un soulagement. Comment le persécuté pourrait il sans souffrir être exposé à la présence du persécuteur ?
Alors qu'est-ce que le pardon ? N'est il pas finalement au dessus des forces humaines ? Est-ce que l'humilité ultime ne serait pas de reconnaître que soi-même, on ne peut que s'en remettre à Dieu, et pour ce qui est de l'ennemi, le mieux à faire serait de s'en éloigner le plus possible, et sans haine, avec une certaine résignation ?