Prendre l'hostie sans être baptisé ?

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Re: Prendre l'hostie sans être baptisé ?

par pierresuzanne » jeu. 16 mars 2017, 12:57

ReconnaissanteSauvée a écrit :
mer. 15 mars 2017, 11:58
Moi aussi j'ai déjà pris l'hostie une fois sans être baptisés, sans le savoir qu'il ne fallait pas, mais je sais que Dieu m'a pardonné, sinon il me serai arrivé quelque chose. Maintenant je suis en catéchumène.
Votre situation ne semble pas si rare que cela.

Je me souviens d'un jeune musulman avec qui j'avais eu l'occasion de discuter,
et qui avait été communié .. en toute innocence.
Il avait d'ailleurs reçu une grâce de conversion radicale à ce moment;

Quand il en avait parlé à un prêtre, soucieux de ne pas avoir blasphémé,
le prêtre lui avait répondu que
" Jésus était la source de la foi,
et qu'il y avait une certaine logique à ce que la communion puisse précéder la conversion.

Mais qu'une fois connu l'interdit,
il était essentiel de manifester notre respect du Seigneur Jésus en ne le recevant plus avant notre baptême "

En effet, le baptême nous transforme, nous rend dignes de communier.
Par nous mêmes nous ne sommes pas dignes de recevoir le Seigneur!
Mais aider de sa grâce, nous le pouvons.

Jésus a été visiter les pécheurs et les publicains... on peut donc comprendre qu'il continue à agir ainsi.
Mais ce n'est pourtant pas à nous les hommes d'inverser le sens de la liberté d'agir. C'est Jésus qui choisit de visiter les pécheurs, mais non pas nous que le lui imposons.

Nous,catholiques, devons donc être fidèles aux sacrements, et à la logique de leur ordre :
le baptème, en premier
puis confirmation et première communion.

Re: Prendre l'hostie sans être baptisé ?

par ReconnaissanteSauvée » mer. 15 mars 2017, 11:58

Bonjour ,
Alors, vous avez pu choisir?

Moi aussi j'ai déjà pris l'hostie une fois sans être baptisés, sans le savoir qu'il ne fallait pas, mais je sais que Dieu m'a pardonné, sinon il me serai arrivé quelque chose. Maintenant je suis en catécumène.

Pour ma part, moi aussi je sort d'une autre religion j'ai fait le choix il y a 1 ans d'arreter l'autre. C'est en lisant la bible que j'ai compris que j'étais dans l'erreur. Et à chaque fois que je poser une question à Dieu( en silence, car les démons peuvent entendre nos paroles prononcées, mais pas nos pensées) pour avoir la solution à mes doutes, j'avais une reponse par mes pensées quazi immédiate, maintenant je sais que je suis dans le vrai, parce que je suis en paix et je veut sans cesse augmenté ma foi. (Pardon pour les fautes, mais c'est parce que j'étais pressé de faire part de ma Conversion :-D )

Re: Communion sans baptême

par Hostie » ven. 10 oct. 2014, 19:45

Bonjour,

Avez vous commencer votre parcours de catéchuménat dans une paroisse?

Bien cordialement en Christ

Re: Communion sans baptême

par Kerniou » mer. 02 juil. 2014, 9:52

Cher Yassine,
Sur le fond, je n'ai rien à ajouter à d qui vous a déjà été dit. Je rejoins le conseil de poche, si vous venez en France, n'hésitez pas à aller rencontrer un prêtre dans une paroisse.
Quant aux exhortations qui vous font hésiter, elles sont à situer dans leur contexte historique de lieu et de temps. Ce qui est sûr c'est qu'on ne peut vouloir être chrétien tout seul dans son coin puisque l'Amour de Dieu passe par les autres. Ainsi, vous avez cherché contacté sur le forum ...
Que le Seigneur vous accompagne dans votre cheminement.

Re: Communion sans baptême

par poche » mer. 07 mai 2014, 7:54

Si vous êtes à l'extérieur du Maroc dans un lieu où la foi catholique est pratiquée je vous conseille d'aller à une église catholique et de commencer le processus de l'initiation chrétienne.

Re: Communion sans baptême

par Hortus.Conclusus » mar. 06 mai 2014, 14:13

Je reçois avec joie vos conseils.
Les chrétiens nationaux existent mais ne se font pas toujours confiance. Il y'a un risque d'infiltration. Par ailleurs, ils sont pour la plupart des néo-protestants évangélistes à l'américaine, et ceux-là ont des lectures littéralistes et effroyables de l'Ecriture. Je me suis assis avec un de leurs pasteurs, marocain bien entendu, qui expliquait l'Apocalypse selon St Jean comme une guerre intemporelle contre l'Eglise catholique romaine, nommée "la grande prostituée". Lorsque les instructions viennent d'Arkansas, je vous laisse imaginer le niveau de spiritualité.

Quant aux risques Internet, ne vous en faites pas, les autorités ont d'autres chats à fouetter. Et très objectivement, je ne représente aucune menace à l'ordre public, je n'ai jamais cherché à convertir qui que ce soit. Les barbus, eux, ne disposent pas de la technologie nécessaire pour procéder aux guerres de Ridda. Eux aussi ont mieux à faire, ils agissent stratégiquement et ne se préoccupent pas des miettes

Re: Communion sans baptême

par Peccator » mar. 06 mai 2014, 9:50

Hortus.Conclusus a écrit :En ce moment je ne me sens pas spécialement une vocation d'ermite, l'indépendance à laquelle je faisais allusion est vis-à-vis des institutions religieuses. Mais en effet, mes conceptions sont encore faussées par la tradition musulmane. Je ne sais pas moi-même comment cela va évoluer.
Dans votre situation, il me semble bien normal d'éprouver une certaine méfiance envers les institutions. Mais vous savez, le rôle des institutions, c'est de servir la foi et le peuple de Dieu, pas de nous contraindre. Ceci dit, dans votre cas, il me semble qu'il faudrait plutôt rechercher un réseau de chrétiens nationaux cachés.

J'ai un désir de baptême, mais il me faut répondre à ces doutes, quoiqu'ils ne constituent pas un sérieux obstacle au baptême, car ils ne touchent pas profondément la foi.
Il est normal de vouloir répondre à certains de vos doutes. Mais n'attendez pas d'avoir réponse à tous : car d'autres apparaîtront, et si vous voulez être dépourvu de tout doute, vous attendrez jusqu'à la mort. La vie chrétienne n'est pas une vie où l'on ne doute jamais, mais une vie où l'on fait confiance malgré tout, et où les doutes trouvent réponse petit à petit. Je trouve fort utile de garder une trace, un journal de ma vie spirituelle, pour pouvoir en période de doute profond relire par où j'en suis passé, et me rappeler les moments où j'avais les réponses, que le doute m'a fait oublier. Il m'arrive de doute même de l'existence de Dieu, alors que pourtant je sais bien tout ce qu'Il a fait pour moi ! Et alors je me dis "mais comment peux-tu en arriver à douter, à oublier ce que tu sais..." Le doute est une force puissante en nous...

Cela dit, de par ma culture et mes origines, je me sens beaucoup plus proche des chrétiens d'Orient. En religion j'ai du mal à suivre les occidentaux. D'ailleurs ma langue liturgique est l'arabe, et je tire mes ressources spirituelles (les prières, louanges et chants) de l'Eglise orthodoxe. Je "célèbre" la messe, seul comme un ermite (si on ne compte pas l'ange gardien), avec le texte de la divine liturgie.
La liturgie orientale est très belle, très riche. Je connais mal la spiritualité orientale, mais le peu que j'en connais me plait énormément. Et je suis ravi de connaitre un chrétien qui utilise l'arabe comme langue liturgique. L'Eglise arabophone, qu'elle soit catholique (unie à Rome, de rite latin ou oriental) ou orthodoxe, est actuellement durement éprouvée par le martyr, et le plus triste est que si peu de chrétiens savent tout simplement qu'elle existe...
Vous pouvez être arabophone, de rite oriental, et pourtant catholique, uni à Rome. Et comme l'a dit Héraclius, nos frères orthodoxes sont très proches de nous, par la foi, les sacrements et la doctrine. Si nous sommes séparés, c'est surtout pour des histoires humaines... Ne vous préoccupez donc pas trop de ces questions, ces divisions sont oeuvre contre la foi. Cherchez Dieu, aimez-le, le reste viendra en temps et en heure.
Priez, chers frères, afin que le Seigneur vienne à notre secours.
Que le Seigneur nous bénisse et nous garde pour la vie éternelle.



PS : je suppose que je n'ai pas besoin de vous dire d'être prudent avec Internet... On y laisse beaucoup de traces...

Re: Communion sans baptême

par Héraclius » mar. 06 mai 2014, 7:59

Cela dit, de par ma culture et mes origines, je me sens beaucoup plus proche des chrétiens d'Orient. En religion j'ai du mal à suivre les occidentaux. D'ailleurs ma langue liturgique est l'arabe, et je tire mes ressources spirituelles (les prières, louanges et chants) de l'Eglise orthodoxe. Je "célèbre" la messe, seul comme un ermite (si on ne compte pas l'ange gardien), avec le texte de la divine liturgie.
Vous savez, orthodoxes et catholiques sont doctrinalement très proches, et même en communion "partielle". Et surtout il existe des catholiques orientaux pratiquant des rites orientaux (et notamment le rite byzantin qui comprend la Divine Liturgie) et utilisant l'arabe.

Re: Communion sans baptême

par Hortus.Conclusus » mar. 06 mai 2014, 2:49

Peccator a écrit :
katolik a écrit :N'oublions pas l'importance de la Confirmation (avec l'onction faite avec du Saint-Chrême, ou chrismation, et l'Imposition des Mains par l’Évêque)....
Certes. Ca, c'est la théorie. Maintenant, on regarde aussi le contexte. On n'oublie pas qu'au Maroc, apostasier l'islam et se convertir au christianisme, c'est un truc où on risque gros. Et que malgré ce contexte de persécution, le soutien des instances officielles de l'Eglise n'est pas franchement le même que celui qui existait à Carthage au 3e siècle. Il faut être bien conscient que quand nous, nous conseillons, Yassine risque lui de payer.

D'autre part, si vous avez raison sur le principe, la réalité du rite latin est que cela fait 1600 ans que l'on communie avant d'être confirmé.

Yassine a déjà du mal à trouver un prêtre qui veuille bien lui adresser la parole. Alors trouver un évêque qui accepte de lui donner la confirmation, on en reparlera si un jour la situation se présente.

La priorité, c'est le baptême, sous une forme ou sous une autre. Une fois baptisé, Yassine pourra communier (la "première communion" est un jour que l'on solennise parce que c'est un jour important de notre vie de chrétien, mais sur le plan sacramentel, elle n'est pas différente de n'importe quelle autre communion). Yassine pourra aussi demander le sacrement de réconciliation, pour autant qu'il trouve un prêtre qui accepte de lui parler...
Cher ami Peccator, merci de vos conseils, c'est si attentionné de votre part. Je connais un peu la vie du bienheureux Charles de Foucauld, et sa célèbre prière de l'abandon, que j'aime et qu'il m'est arrivé de réciter plusieurs fois.
En ce moment je ne me sens pas spécialement une vocation d'ermite, l'indépendance à laquelle je faisais allusion est vis-à-vis des institutions religieuses. Mais en effet, mes conceptions sont encore faussées par la tradition musulmane. Je ne sais pas moi-même comment cela va évoluer.

Vous semblez posséder une grande culture scientifique, vos connaissances en psychologique sont remarquables.

Oui, malheureusement, c'est vraiment difficile de trouver un prêtre disponible, et encore moins un prêtre bien formé et ouvert d'esprit, car trop souvent j'hésite à exprimer les doutes qui m'habitent par crainte de heurter sa sensibilité religieuse.
J'ai un désir de baptême, mais il me faut répondre à ces doutes, quoiqu'ils ne constituent pas un sérieux obstacle au baptême, car ils ne touchent pas profondément la foi.
Cela dit, de par ma culture et mes origines, je me sens beaucoup plus proche des chrétiens d'Orient. En religion j'ai du mal à suivre les occidentaux. D'ailleurs ma langue liturgique est l'arabe, et je tire mes ressources spirituelles (les prières, louanges et chants) de l'Eglise orthodoxe. Je "célèbre" la messe, seul comme un ermite (si on ne compte pas l'ange gardien), avec le texte de la divine liturgie.

A propos du prix de la conversion au Maroc, vous avez hélas raison, il est bien élevé. Il faut vivre caché. C'est ce que je fais. Il y'a une brigade de la police qui se charge de traquer les chrétiens nationaux. En plus d'être hors-la-loi, on devient une occasion d'opprobre et de peur pour ses proches. C'est une intolérance d'Etat et de peuple. C'est exactement comme il est écrit dans les Actes :"Mais, afin que la chose ne se répande pas davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces de parler désormais à qui que ce soit en ce nom-là." (4:17). Pierre et Jean, au cours de leur procès, ont accompli la prophétie: "Pourquoi ce tumulte parmi les nations, Et ces vaines pensées parmi les peuples? Les rois de la terre se sont soulevés, Et les princes se sont ligués Contre le Seigneur et contre son Oint."
Priez, chers frères, afin que le Seigneur vienne à notre secours.

Re: Communion sans baptême

par katolik » dim. 04 mai 2014, 14:39

Peccator a écrit : D'autre part, si vous avez raison sur le principe, la réalité du rite latin est que cela fait 1600 ans que l'on communie avant d'être confirmé.
Peccator,
mon intervention ne concerne évidemment pas Yassine, à qui je fais mes amitiés et à qui toutes mes prières s'adressent ...

Je veux juste indiquer que la Confirmation est un sacrement aussi important que les autres, comme le sont les sacrements du baptême et de l'eucharistie ...La Confirmation fait d’ailleurs partie des trois sacrements de l'Initiation Chrétienne, et placée avant l’eucharistie...

Quand à dire que l'on communie depuis 1600 ans, avant d’être confirmé : je crois qu'il y a erreur .
En effet, c'est justement voici 1600 ans, vers le 5eme siècle, qu'a été prononcé, pour la 1ere fois, le mot "confirmation" (d’ailleurs par un évêque français)....et,jusqu'au 20eme siècle, les enfants étaient d'abord baptisés, puis confirmés entre 7 et 10 ans (ages de raison), et enfin la 1ere communion se faisait vers 10/13 ans (age de discrétion)....C'est seulement sous Pie X , nommé pape en 1903, que la confirmation aura lieu après la 1ere communion....

Et, de nos jours, grâce au nombre de plus en plus croissant de Catéchumènes, et grâce à Vatican 2, le rôle de la Confirmation grandit .....

Re: Communion sans baptême

par Peccator » sam. 03 mai 2014, 23:26

katolik a écrit :N'oublions pas l'importance de la Confirmation (avec l'onction faite avec du Saint-Chrême, ou chrismation, et l'Imposition des Mains par l’Évêque)....
Certes. Ca, c'est la théorie. Maintenant, on regarde aussi le contexte. On n'oublie pas qu'au Maroc, apostasier l'islam et se convertir au christianisme, c'est un truc où on risque gros. Et que malgré ce contexte de persécution, le soutien des instances officielles de l'Eglise n'est pas franchement le même que celui qui existait à Carthage au 3e siècle. Il faut être bien conscient que quand nous, nous conseillons, Yassine risque lui de payer.

D'autre part, si vous avez raison sur le principe, la réalité du rite latin est que cela fait 1600 ans que l'on communie avant d'être confirmé.

Yassine a déjà du mal à trouver un prêtre qui veuille bien lui adresser la parole. Alors trouver un évêque qui accepte de lui donner la confirmation, on en reparlera si un jour la situation se présente.

La priorité, c'est le baptême, sous une forme ou sous une autre. Une fois baptisé, Yassine pourra communier (la "première communion" est un jour que l'on solennise parce que c'est un jour important de notre vie de chrétien, mais sur le plan sacramentel, elle n'est pas différente de n'importe quelle autre communion). Yassine pourra aussi demander le sacrement de réconciliation, pour autant qu'il trouve un prêtre qui accepte de lui parler...

Re: Communion sans baptême

par katolik » sam. 03 mai 2014, 21:57

Peccator a écrit : D'abord, nous sommes baptisés, puis nous pouvons communier. Communier sans être baptisé, il y a quelque chose qui ne va pas.
Juste une petite correction :
Nous sommes effectivement , en premier baptisés, puis normalement confirmés et, enfin, nous avons droit à l’eucharistie...

L'ordre exacte des 3 "Sacrements de l'Initiation Chrétienne" est :
Baptême / Confirmation / Eucharistie ...

N'oublions pas l'importance de la Confirmation (avec l'onction faite avec du Saint-Chrême, ou chrismation, et l'Imposition des Mains par l’Évêque)....

Re: Communion sans baptême

par Peccator » sam. 03 mai 2014, 10:30

Bonjour Yassine
Hortus.Conclusus a écrit :A aucun moment je n'ai eu l'intention de mal agir. Reste à préciser qu'au moment des faits j'avais le désir de baptême, et il n'était pas possible de le recevoir. Les circonstances ne le permettent pas.
Je suis conscient des circonstances, c'est pourquoi j'ai commencé par dire que votre cas est compliqué.
On m'a tantôt parlé de baptême de désir, mais avec le temps, j'ai fini par perdre ce désir et me persuader que la foi, la grâce et le salut ne sont pas forcément distribués par l'Eglise, et qu'on peut au fond se passer de sa médiation et être pleinement chrétien. D'ailleurs, il y'a une multitude de confessions chrétiennes, chacune se réclame de la vérité à l'exclusion des autres.
Votre cheminement est tout à fait compréhensible, il est même très humain. C'est là quelque chose de très bien connu en psychologie : c'est ce qu'on appelle la résolution d'une dissonance cognitive. Vous aviez le désir du baptême, mais vivez dans l'impossibilité de le demander. Cela crée une forte tension mentale, qui ne fait qu'augmenter avec le temps, jusqu'à ce que vous trouviez un moyen de la résoudre : nous recherchons tous à ce que notre vie effective soit cohérente à nos attentes.

Lorsque procéder à un changement effectif dans nos actes est difficile, on est souvent amené à évoluer dans nos attentes. Puisqu'il vous est difficile de demander le baptême, vous avez trouvé un raisonnement qui vous amène à penser que vous pouvez vous en passer, et ainsi vous retrouver une certaine paix d'esprit.

C'est là tout à fait normal.


Ce n'est pas à moi de vous dire quoi faire à partir de votre situation présente : je n'ai aucune envie de jouer avec votre vie en restant assis tranquillement derrière mon écran d'ordinateur.


Face au risque d'erreur, je me suis abstenu de faire un choix et finalement décidé de demeurer dans l'état où le Seigneur m'a visité, en tous cas jusqu'à ce que j'arrive à y voir plus clair.
Il y a certes beaucoup de confessions chrétiennes. Elles ont entre elles des différences plus ou moins profondes, mais elles ont aussi des choses sur lesquelles toutes sont d'accord. Parmi cela, toutes reconnaissent la nécessité du baptême. Pas forcément pour les mêmes raisons théologiques, mais le résultat reste qu'il faut être baptisé.

Je vous invite à réfléchir à cela, et puis nous verrons ce qui peut être fait. Vous avez déjà communié en France : les circonstances sont différentes selon que vous pourriez revenir en France, même pour un séjour assez bref, ou si vous ne pouvez pas quitter le Maroc.
Par ailleurs, des déclarations comme "hors de l'Eglise point de salut" ou "celui qui n'a pas l'Eglise pour Mère ne peut avoir Dieu comme Père" n'ont fait qu'augmenter mes réserves vis-à-vis du catholicisme, bien que je partage avec les catholiques l'essentiel du corpus des dogmes.
Ces déclarations ne sont pas des dogmes de l'Eglise, et elles sont souvent très mal comprises. Nous pourrons en discuter une autre fois si vous voulez.

Il est évident que l'Eglise ne peut pas enfermer le Christ, le prendre en otage : Il sauve qui Il veut. Mais si l'on croit que les sacrements sont les moyens ordinaires du salut, puisqu'il n'est pas possible de recevoir les sacrements hors de l'Eglise, il faut bien se demander comment le salut serait possible. La question n'est pas simple du tout, vraiment pas simple du tout.

Je verrais comme vous dites avec un prêtre, même s'il n'est pas facile d'en trouver un. Je prie souvent l'Esprit saint pour être affermi dans la vérité.
A l'heure où j'écris ces lignes, je n'ai pas de meilleur conseil à vous donner.
J'entends par "religieux" un catholique entré dans les ordres, et non un pieux laïc.

OK. Peut-être avez-vous un peu choqué sa grande piété personnelle. Peut-être est-ce mon propre rapport aux sacrements qui est erroné.

Je risque d'aggraver encore plus l'incohérence si je vous avouais que je convoite une vie de religieux indépendant. Peut-être que mes conceptions religieuses sont encore très musulmanes.
Comment vos conceptions religieuses ne pourraient-elles pas être encore très musulmanes ? C'est ainsi que vous avez appris à penser, cela a moulé votre personnalité, votre spiritualité, c'est une part importante de votre histoire personnelle.

Il y a chez les catholiques des gens qui sont des religieux indépendants. Cela s'appelle des ermites. Charles de Foucault, qui a vécu et est mort en Algérie, dans le Hoggar, était ermite (après avoir un temps été moine trappiste), et c'est l'une des grande figures spirituelles de notre temps.
Il y a aujourd'hui dans nos villes des gens qui sont ermites. Ils ont un travail, parce qu'il faut travailler pour manger, et mènent leur vie spirituelle chez eux. Souvent, leurs voisins ne savent pas qu'ils sont ermites. C'est là une manière de vie qui pourrait tout à fait répondre aux circonstances qui sont les vôtres (je ne vous encourage pas à être ermite, je dis juste que je pense que cela peut être une manière de vivre en chrétien dans votre pays - ce n'est pas la seule, ni forcément celle à laquelle vous-même êtes appelé).

Mais je vous invite fortement à méditer sur ceci : la vie religieuse chrétienne n'est jamais une vie indépendante. C'est une vie où l'on est disciple de Jésus, où l'on s'efforce d'approfondir chaque jour notre relation à Lui, à être en communion avec Lui le plus pleinement possible. Et il faut savoir que souvent, cela demandera des renoncements difficiles, parce que Jésus nous demandera d'entendre des paroles dures (pensez à Pierre qui, à la première annonce de la Passion, refusait d'entendre Jésus qui annonçait sa mort), parce qu'il nous demandera de faire des choses difficiles (pensez au jeune homme riche, qui suivait la Loi, mais n'était pourtant pas encore prêt à suivre Jésus). La vie chrétienne n'est pas une vie solitaire, et encore moins une vie indépendante.

Re: Communion sans baptême

par Hortus.Conclusus » sam. 03 mai 2014, 2:53

Merci de votre réponse, qui a le mérite d'être claire et précise. Elle m'a aussi beaucoup rassuré.

Evidemment que je ne recommencerai pas. Si j'avais su qu'il était inapproprié de le faire, je ne l'aurais pas fait. A aucun moment je n'ai eu l'intention de mal agir. Reste à préciser qu'au moment des faits j'avais le désir de baptême, et il n'était pas possible de le recevoir. Les circonstances ne le permettent pas. On m'a tantôt parlé de baptême de désir, mais avec le temps, j'ai fini par perdre ce désir et me persuader que la foi, la grâce et le salut ne sont pas forcément distribués par l'Eglise, et qu'on peut au fond se passer de sa médiation et être pleinement chrétien. D'ailleurs, il y'a une multitude de confessions chrétiennes, chacune se réclame de la vérité à l'exclusion des autres. Face au risque d'erreur, je me suis abstenu de faire un choix et finalement décidé de demeurer dans l'état où le Seigneur m'a visité, en tous cas jusqu'à ce que j'arrive à y voir plus clair.

Par ailleurs, des déclarations comme "hors de l'Eglise point de salut" ou "celui qui n'a pas l'Eglise pour Mère ne peut avoir Dieu comme Père" n'ont fait qu'augmenter mes réserves vis-à-vis du catholicisme, bien que je partage avec les catholiques l'essentiel du corpus des dogmes. En plus d'être alarmantes, ces déclarations ont été ressenties par moi comme un terrorisme spirituel, comme si le Christ était pris en otage par cette Eglise spécifique qui siège à Rome. Il y'a là quelque chose qui me dépasse. Je préfère dire que je ne comprends pas, c'est beaucoup plus subtil qu'il n'en paraît. Je verrais comme vous dites avec un prêtre, même s'il n'est pas facile d'en trouver un. Je prie souvent l'Esprit saint pour être affermi dans la vérité.

J'entends par "religieux" un catholique entré dans les ordres, et non un pieux laïc. Je risque d'aggraver encore plus l'incohérence si je vous avouais que je convoite une vie de religieux indépendant. Peut-être que mes conceptions religieuses sont encore très musulmanes.



Re: Communion sans baptême

par Peccator » sam. 03 mai 2014, 0:08

Bonsoir Yassine,

votre situation est complexe, et je ne pense pas que ce soit sur un forum Internet que vous trouverez une réponse pleinement satisfaisante. Je n'oublie pas que vous vivez au Maroc, et le contexte où vous vivez fait qu'on ne peut pas vous répondre tout à fait comme si vous viviez en France.

St Paul, dans la 1e épître aux Corinthiens, écrit
1Co 11, 27-29 a écrit :Ainsi donc, quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il ne discerne le Corps.


Discernez-vous le Corps dans la Sainte Eucharistie ? A vous lire, il semble bien que oui.

Reste la question de savoir si vous avez mangé le pain indignement ou non. Il y a un ordre dans lequel nous recevons normalement les sacrements. D'abord, nous sommes baptisés, puis nous pouvons communier. Communier sans être baptisé, il y a quelque chose qui ne va pas.
Mais pour se faire une idée précise, il faudrait savoir pourquoi vous n'êtes pas baptisé. Si c'est parce que vous ne voulez pas, par un choix libre et personnel de votre part, alors effectivement il y a un gros problème. Si c'est parce que vous voudriez mais ne pouvez pas l'être, alors c'est différent.

Il me semble, après avoir lu vos autres messages, que c'est d'abord par choix personnel que vous refusez le baptême. Pour moi, il y a une incohérence à vouloir communier, mais refuser le baptême qui est le sacrement par lequel nous sommes créés homme nouveau et qui nous donne d'être sauvé. Plus fondamentalement, il y a une incohérence quand on affirme avoir la foi mais refuser le baptême : c'est qu'il y a quelque chose qu'on n'a pas encore compris soit dans la foi, soit dans le baptême (et souvent, c'est dans les deux).



Est-ce que j'irai en faire "tout un plat" ? Là, je ne sais pas ce que vous entendez pas là. Je vous invite fermement à ne pas recommencer, ça oui. Non pas parce que j'aurais peur d'un sacrilège (votre acte ne retirera rien à la sainteté de Dieu, et ne me semble pas avoir d'intention sacrilège), mais parce que j'ai peur que vous ne vous enfermiez dans des conceptions erronées des sacrements, au premier rang desquels les sacrements de l'initiation chrétienne (baptême, confirmation et eucharistie).


Enfin, pour répondre à votre question précise à la fin de votre message, il faudrait discuter un peu du sens que vous avez donné à votre geste, et avoir des compétences théologiques que peu de membres du forum ont (et que je ne pense pas avoir moi-même). Etant donné que la question touche à votre intimité personnelle, et pas à des considérations générales, il me semble nettement préférable que vous vous adressiez à un prêtre plutôt que de la poser sur un forum internet. Mais spontanément, et sans garantie aucune de ne pas me tromper, j'aurais tendance à répondre que oui, dans la mesure où vous dites bien avoir la foi en la présence réelle, et que vous étiez conscient que c'était le Corps du Christ que vous mangiez.


Quand vous dites en avoir parlé à "un religieux", par ce terme, voulez-vous dire quelqu'un de très croyant ? Ou voulez-vous dire un prêtre ou un membre d'une communauté religieuse ?

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