Uta Ranke-Heinemann

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Forum de débats dialectiques entre personnes de bonne volonté autour de la religion chrétienne (catholicisme) et des objections formulées à son encontre

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Re: Uta Ranke-Heinemann

par Cinci » mer. 22 mai 2019, 23:01

LaurentVan,

Ce n'était peut-être pas volontaire mais vous êtes parvenu à me fait rire. Entendez : rire de bon coeur, sans arrière-pensée.

Cette image d'une bourgeoise pouvant aller quérir son sac Gucci en petite tenue sans avoir à subir les regards oppressants sur la rue ...Trop drôle ! Je suis d'accord qu'il peut y avoir parfois de cela. Il peut bien entrer du déraisonnable parmi les féministes ou dans le sein du mouvement c'est sûr. Mais, chose déraisonnable ou pas, nombre de femmes suspectent vraiment l'Église catholique de donner dans une surrenchère mariale, à seule fin inavouée de pouvoir maltraiter toutes les autres. Enfin, maltraiter, en le sens de pouvoir mieux les réduire au silence, les forcer à ne pas pouvoir occuper de fonctions dirigeantes.

Cela peut être une vérité partielle aussi soit "que certains puissent exploiter le culte de la Sainte Vierge d'une manière pas tout à fait équilibrée ou libre de scories psychologiques, n'étant pas dégagés de vieux réflexes ataviques". Mais la vérité partielle ne sera pas une raison à elle seule pour annuler le contenu de ce qu'en dit l'Église bien entendu, et, là-dessus le réductionnisme pratiqué par la théologienne sera injuste.

Re: Uta Ranke-Heinemann

par LaurentVan » mer. 22 mai 2019, 10:10

Bonjour Cinci,

Il ne faut pas rentrer dans le detail de ce qu'elles disent, mais mettre les choses en perspectives.

Madame Ranke-Heinemann est une féministe sans l’ombre d’un doute, c’est-à-dire, avant tout, une bourgeoise, une femme qui a tout le confort à sa maison, une femme instruite, qui s’ennuyait dans son palais et qui avait le sentiment de n’être qu’un "réceptacle passif où se développe la semence masculine", est qui, dans l’objectif d’obtenir du divertissement, à manger la pomme que le diable lui a tendu.

Ces féministes souhaitent que leurs revendications de palais passent à la rue afin que la rue devienne une extension de leurs palais ou elle et leurs amies règnent en maître. Concrètement cela veut dire: « Aller acheter son sac Gucci en petite tenue sans avoir à subir les regards oppressants des hommes qu’elles croisent. C’est mettre plus de piments dans leurs vies en ayant des expériences adultères ici et là qu’elle pourront partager avec leurs copines d’Instagram sans avoir à subir l’opprobre. Avoir le confort et la sécurité ou elles se rendent, donc plus de gardes mais aussi plus de taxes pour financer le confort de la cité ou elles vivent,... » De tout cela, les marchands du temple se frottent les mains.

Le frein à cet idéal de bourgeoises en mal de divertissement, cette pornocratie, c’est la superstructure chrétienne bâtit sur la culture et les réseaux économiques gréco-romain. Elles ont pris leurs courages de pècheresses à deux mains et se sont misent, avec le support puissant et discret des suppos de Satan (Allégorie de la femme assise sur la bête), à travailler dans l’objectif de déconstruire/démystifié la base sur laquelle repose leur civilisation.

La fausse polémique qu’elles/ils ont inventé autour de la Sainte Vierge Marie est uniquement dans l’objectif que l’homme de la rue n’est plus la Sainte Vierge Marie pour modèle et que leurs perversités et leurs comportements décadents deviennent la nouvelle norme pour les hommes.

Re: Uta Ranke-Heinemann

par Cinci » mar. 21 mai 2019, 23:11

A propos de Uta Ranke-Heinemann :

« elle le confesse, déchaîne sa colère implacable : le dogme de la virginité de Marie. »
Bien sûr.

La théologienne allemande est "remontée" contre la figure de Marie. Elle n'est pas en paix avec cet enseignement de l'Église catholique. Et elle n'est pas la seule ! On le sait.

Voici ce que peuvent écrire ses deux admiratrices et journalistes entre autres choses :

"... en développant une doctrine sur la virginité perpétuelle de Marie, le magistère montre à la fois son mépris pour la chair féminine et sa conception de l'Esprit divin qui serait masculin : cette image de la conception virginale imposa en outre - et là réside la conséquence la plus importante de cette mutation de la métaphore de l'intervention divine en histoire de la chasteté biologique de Marie - l'idée que Dieu était une sorte de principe masculin, puisque son action sur Marie était quasiment de nature virile. Ce qui permit au célèbre théologien dogmatique allemand Michael Schmaus d'écrire : "Ce que l'acte viril opère habituellement fut réalisé en Marie par la toute-puissance de Dieu" (Mariologie, 1955, p. 107; citation reprise de Uta Ranke-Heinemann, à la page 43 de l'ouvrage de 2014 portant sur le déni de l'Église, etc.) Comment mieux dire que la toute-puissance de Dieu est masculine ? L'imaginaire en est toujours marqué.

Jean-Paul II accole l'image du masculin et l'idée de Dieu dans une pensée dualiste qui sépare esprit et chair : "[...] la paternité qui, en Dieu, est totalement différente, complètement spirituelle et divine par essence". Le pape situe non seulement la conception de Jésus du côté spirituel et du masculin, mais aussi toute reproduction des êtres : "Si la paternité divine ne possède pas de caractères masculins au sens physique du terme, il faut au contraire chercher en Dieu le modèle absolu de toute génération dans le monde des êtres humains." L'insistance sur le titre de Dieu Père souligne qu'il s'agit d'un principe spirituel masculin.

[...]

Quand la pensée sur la conception virginale de Marie s'est élaborée, l'homme était alors considéré comme le seul responsable dans la conception des enfants, la femme n'étant que le réceptacle passif où se développait la semence masculine. L'Église a intégré le contexte de son époque. Cette obstination à penser la chasteté biologique de Marie comme fondamentale est en contradiction avec les découvertes du XXe siècle,qui ont montré que les gamètes masculine et féminine étaient toutes deux nécessaires pour la conception de l'embryon. Nulle part, dans les écrits du magistère contemporain, n'est pris en compte cette réalité qui bat en brèche l'idée d'un esprit qui serait masculin et d'une chair qui serait féminine.

L'anthropologue Françoise Héritier a montré par ses travaux qu'un seul modèle social existe dans toutes les cultures, celui de la domination du sexe masculin sur le féminin (Françoise Héritier, Masculin/Féminin. Dissoudre la hiérarchie, Paris, Odile Jacob, 2012, p. 119). Ce modèle s'est imposé à la conscience parce que le corps des hommes ne leur permet pas de faire des fils, alors que celui des femmes le leur permet. C'est pourquoi les hommes se le sont approprié et cette explication va s'ancrer dans les esprits : Il faut une femme aux hommes pour leur faire des fils.

Les Pères de l'Église se sont figuré l'incarnation dans le cadre patriarcal de leur temps, avec les catégories différentielles du masculin et du féminin, et dans un climat de dévalorisation de la sexualité provenant d'influences néoplatoniciennes, stoïciennes et gnostiques. Ils ont construit des représentations complexes et paradoxales pour donner du sens et expliquer la naissance de Jésus. Ces représentations sont devenues des dogmes au fil des siècles.

Source : Maud Amandier et Alice Chablis, Le Déni. Enquête sur l'Église et l'égalité des sexes "Ils sont au pouvoir, elles sont au service", 2014, p. 45

Remarque :

Le livre qui dit enquêter sur le "déni de l'Église" commence par nous suggérer l'idée que le dogme marial serait faux, que l'enseignement de l'Église sur la naissance de Jésus serait obsolète, enraciné dans une compréhension archaïque du monde et de la biologie, que les Pères de l'Église n'auront fait ensuite que "broder" à partir de thèmes recyclés et empruntés aux philosophes païens de leur temps. En somme, il n'y a rien de vrai dans ce que dit l'Église, ni dans ce que dit le magistère à propos de la naissance de Jésus ou à propos de Marie ni dans ce que peuvent rapporter les Évangiles au sujet de la conception miraculeuse de Jésus. On apprendra au passage, en outre, que les hommes en charge dans l'Église auront dû être imprégnés d'un mépris pour le féminin, pour le corps des femmes et la sexualité féminine. Quelle révélation ! Pour la sexualité féminine, on le verrait plus loin dans le livre.

Re: Uta Ranke-Heinemann

par LaurentVan » mar. 21 mai 2019, 4:58

Bonjour,

La lourdeur (contradictions, déclarations abusives et infantiles, anachronismes, etc.) des affirmations prétentieuses (pénible à lire) de la théologienne et du prêtre indiquent que leurs esprits sont sous l’influence de quelque chose qui souhaite diviser les hommes et leurs faire du mal.

Les influences :

Chez Madame Heinemann

La Synagogue de Satan (La religion de l’homme) :
"Les chrétiens ne sont que de cruels ennemis de la vie. Ils vénèrent la Croix, égarés par les crampes de leurs pénitences, assassins et ennemis du monde, fanatiques, ce sont des hommes qui ont un urgent besoin de rédemption; c'est à dire d'une religion de l'homme."
"l'Église ne montre aucun intérêt vrai pour l'intellect de l'homme. … que sont les Évangiles".
Le tablier des judéo-franc maçons (Le cache sexe pour indiquer à l’homme où il doit focaliser son attention) :
"Un pauvre homme, bourré de complexes sexuels, de même que tous les évêques de sa communauté, où le phallus règne."
« elle le confesse, déchaîne sa colère implacable : le dogme de la virginité de Marie. »
Les traits caractéristiques de la bête:
Malveillance :
Pour ennuyer les gens
Arrogance :
"Et puis, il n'est pas sûr que je sois moins catholique que le Pape. Nous interprétons tous les deux la parole de Dieu. Je suis certaine qu'il est plus dans l'erreur que moi."
…contre ceux qu,elle appelle les "simples fidèles" qui, "après deux millions d'années de fables, sont désinformés et devenus infantiles".
Moquerie :
"un éclat de rire vous fera disparaître" - se vante, tout comme les revers de la couverture de ses éditeurs le font aussi, de se servir de son humour dévastateur, sa bonne humeur, arme totale.
Orgueil :
…Elle est sûre d'elle-même…
Négation du Christ :
"Nous ne savons pas grand chose de Jésus. Nous ne savons pas quand, ni où il est né, ni quand il est mort. Cette personne n'a pas de biographie, Nous ne savons pas combien de temps, ni les lieux précis où il aurait prêché en public. En fin de compte, nous savons seulement qu'il est né, que durant le temps de sa prédication, il avait des disciples, hommes et femmes, qui le suivaient; qu'il fut condamné comme rebelle sur la Croix, mourant ainsi misérablement. Une fois mort, selon Frau Uta, son cadavre - nous y reviendrons - est allé pourrir dans une fosse commune et tous les récits de Pâques, des Évangiles, de Paul, sont seulement un tissu de contradictions et de légendes. Et maintenant ? Pourquoi ne pas laisser tout cela, et s'Il faut des maîtres…pourquoi ne pas en chercher ailleurs ?
Chez Joseph Moingt

Le Féminisme (une des composantes de l’idéologie néomarxiste) :
le récit biblique, qui fonde et théorise pour toute la durée des temps le rapport homme-femme, est le pur reflet de la société archaïque, patriarcale et machiste : …
Ces deux esprits apportent du bois pour nourrir la division entre les hommes. Cette seule constatation est suffisante pour les mettre à l’index.

Si ils étaient vraiment des esprits contrariants/révolutionnaires pour le système, ils seraient en prison, ruinés, ou calomniés comme les gilets jaunes… or ce n’est pas le cas. Le système, dans le cas de Madame Heinemann, la trouve
Very politically correct
, et l’encourage :
chaire d'histoire du catholicisme, à l'université d'Essen

Re: Uta Ranke-Heinemann

par Héraclius » sam. 18 mai 2019, 16:38

Cher Cinci,

Pardonnez-moi, j'ai cru que vous chercher de quelque façon à défendre Moingt, pour ainsi dire "pré-emptivement", contre toute attaque théologique. Ce qui m'a un peu énervé, au vu du personnage.

Héraclius -

Re: Uta Ranke-Heinemann

par Cinci » sam. 18 mai 2019, 12:05

Préface

par Joseph Moingt

"Je remercie les deux auteurs de ce livre de m'avoir invité à le préfacer; j'ai pris grand intérêt à le lire et je souhaite qu'il obtienne une très large audience. Je chercherai à dire les motifs de cet intérêt et de ce souhait [...]

Ce problème est celui de l'idée de la condition féminine et masculine que se fait et enseigne l'Église catholique sur la base d'un mythe des origines humaines, qui, évidemment, n'en est pas un pour elle, mais tout à la fois un fait d'histoire (il s'agit de la création du premier homme et de la première femme), un fait de nature (la différence de sexe entre l'un et l'autre, différence essentielle, invariable et inviolable) et un fait de révélation (consigné par l'Ancien Testament dans le récit de la relation entre Adam et Ève - récit que la tradition patristique a appelé "Protévangile" parce qu'il annonce et inaugure l'histoire du salut qui sera la transmission et la réparation du péché originel, texte réinterprété dans le Nouveau Testament sur la base du rapport entre Jésus et Marie dans les Évangiles, ou entre le Christ et l'Église dans la prédication paulinienne).

Or, le récit biblique, qui fonde et théorise pour toute la durée des temps le rapport homme-femme, est le pur reflet de la société archaïque, patriarcale et machiste : il assigne à l'un et l'autre des postures de fonction, déterminées uniquement par la biologie, il les dépersonnalise, il ignore leur caractère relationnel, il trace leur destinée d'avance au mépris de leur liberté et de leurs choix d'avenir, il réserve au mâle les attributs du pouvoir en raison de sa puissance génitale, et à la femme, en raison de sa vocation naturelle à la maternité, le rôle d'assistante, d'aide et de soutien de l'homme, les services domestiques et le soin des enfants. Il les fige l'un et l'autre à jamais dans un rapport réciproque de domination et de servitude. Le récit biblique n'a rien changé à la structure de la société primitive, il l'a seulement sacralisée grâce au mythe du précepte divin et de la désobéissance des premiers parents; et cette sacralisation se fait au détriment de la femme qui entraîne l'homme dans sa faute, et qui porte désormais la figure de la séduction, de la tentation au mal et le stigmate du péché.

[...]

La collusion du mythe ancestral et du mystère révélé fait système, bloquant la foi, la pensée et la vie de l'Église sur son fonctionnement institutionnel et érigeant le pouvoir hiérarchique, au sommet duquel trône la papauté, héritière de Pierre, en chaire de vérité à laquelle seule appartient le droit d'interpréter en tant que parole de Dieu tout ce qui est contenu dans les Écritures et véhiculé par la tradition. Ainsi toute vérité relève du pouvoir monarchique à qui est confié le service de l'enseigner, et le pouvoir se conforte en lui-même, confinant la vérité dans la fidélité à son passé institutionnel, si étranger qu'il soit à la vérité historique et à la simplicité doctrinal des Évangiles. Voilà le type de fonctionnement autoritaire qui a empêché le christianisme, à l'aube des Temps modernes, de comprendre le cours nouveau de la pensée et de la société occidentale, de s'y insérer et d'en être compris, notamment en ce qui concerne l'évolution de la condition féminine, du statut du couple, et aussi celui du sacerdoce.

Les nouvelles sciences humaines auraient pu remettre le magistère dans le cours du temps, mais le système dans lequel il s'était enfermé ne lui permettait pas de s'ouvrir à ces nouveautés, et la papauté du XIXe siècle s'est borné à les condamner toutes, à commencer par la démocratie. De nos jours, les papes ont multiplié les adresses bienveillantes aux femmes, aux couples, aux prêtres, mais assorties de condamnations renouvelées de la liberté des moeurs, en sorte que l'Église continue à perdre l'audience de nos sociétés sécularisées. Tel est le tableau inquiétant dressé par le livre de nos deux auteurs.

[...]

Dans la prédication par Jésus du Royaume de Dieu, il n'y avait pas de place pour une institution tentaculaire, ni de projet de prolonger sa mission dans quelque pouvoir humain solitaire et centralisateur; mais, sachant que l'histoire de Dieu avec nous se consommait en lui, il annonçait la venue d'un autre Paraclet, c'est à dire un autre lui-même, qui le remplacerait près des siens sans prendre sa place, l'Esprit de vérité, d'amour et de liberté. Et l'Esprit est venu, dans un éblouissement de paroles, libérant la parole de ceux et celles qui en étaient privés. Aujourd'hui à nouveau, comme à d'autres époques, il inspire de prendre la parole dans l,Église à ceux et celles qui n'y sont pas "autorisés" : signe des temps nouveaux qui appelle l'Église à s'ouvrir à la modernité.

Le magistère a vocation à discerner le bon grain de l'ivraie, lui dont la succession apostolique balise l'histoire qui rattache l'Église à Jésus - à condition toutefois de ne pas rejeter l'un avec l'autre, de ne pas rejeter au titre d'idées modernes, trop et seulement les nouvelles, les bonnes graines évangéliques que l'Église a semées dans le monde au cours de son histoire et qui ont porté des fruits de liberté et de vérité dans les Temps modernes, et de ne pas conserver comme hérités de Jésus tant de préjugés et de mythes que les traditions patriarcales ont déversés dans la tradition chrétienne depuis l'Ancien Testament où celle-ci plonge ses racines. Ce livre avertit donc le magistère du danger mortel que serait pour l'Église la répétition aujourd'hui du rejet de la modernité que fut la condamnation du "modernisme" dans le tournant du XIXe au XXe siècle. La vérité de l'Évangile, comme celle de la nourriture eucharistique, est dêtre partagée. Telle est l'invitation à déchiffrer le signe des temps nouveaux que ce livre adresse à ses lecteurs."

Joseph Moingt, s.j.

Source : Maud Amandier, Alice Chablis, Le Déni. Enquête sur l'Église et l'égalité des sexes, Paris, Éd. Bayard, 2014 ("Ils sont au pouvoir, elles sont au service")

Re: Uta Ranke-Heinemann

par Cinci » sam. 18 mai 2019, 12:03

Je retrouve bien la trace de madame Ranke-Heinemann [sans Vittorio Messori, je n'y aurais pas prêté attention] dans l'ouvrage traitant du déni de l'Église catholique face aux cas d'abus sexuel, etc. La théologienne allemande y est cité à de multiples reprises.


Voici quelques exemples :
"Le thème de la naissance miraculeuse se retrouve aussi dans les midrash de l'époque de Jésuset les panthéons païens. Le miraculeux de la naissance de Jésus tient à la conception virginale, dont la théologienne Uta Ranke-Heinemann explique la provenance : Cette image de la conception virginale découle de la tradition métaphysique et mythique de l'Antiquité qui consistait à faire descendre des personnages célèbres de divinités du Panthéon. Seuls les chrétiens eurent ensuite l'idée de prendre ces images à la lettre, de les interpréter dans un sens biologique, non pas bien sûr celles qui concernaient les dieux païens, mais celles qui avaient trait à leur propre Dieu." (Uta Ranke-Heinemann, Des eunuques pour le royaume des cieux, p. 38)

p. 28

ou
"La glorification de la virginité n'est nullement une découverte du christianisme; en aucun cas elle n'émane de Jésus; le christianisme n'a fait que s'adapter à un environnement culturel." (Uta Ranke-Heinemann, Des eunuques pour le royaume des cieux, p. 59)

p. 31

ou
Saint Augustin raconte que les premiers hommes, après avoir désobéi à Dieu et mangé du fruit défendu, eurent honte de leur nudité et se firent des pagnes avec des feuilles de figuier. Il en conclut : De là donc : ce qu'Adam et Ève cherchent à dissimuler, c'est l'endroit par où le premier péché est transmis (Serm. 151,8), C'est le rapport sexuel, ou plus précisément le plaisir sexuel qui, selon saint Augustin, a transmis le péché originel et continue de le transmettre de génération en génération. (Uta Ranke-Heinemann, Des eunuques pour le royaume des cieux, p. 92)

p.35

Toutes ces citations se trouvent dans Maud Amandier et Alice Chablis, "Le paradoxe Ève-Marie" (chapitre 1) dans Le Déni. Enquête sur l'Église et l'égalité des sexes, Paris, Bayard, 2014, 394 p.

Re: Uta Ranke-Heinemann

par Cinci » sam. 18 mai 2019, 11:57

Bonjour,
Héraklius :
Ces trois nom sont deux de catholiques orthodoxes fidèles aux magistère. Je ne suis pas sûr que Joseph Moingt, qui nie activement et de façon complètement décomplexé, plusieurs dogmes définis par l'Eglise, puisse se réclamer d'eux.
On peut situer le père Joseph Moingt dans le courant critique et réformateur de l'Église pour commencer. Or qu'Il puisse soutenir ensuite des hérésies serait une autre histoire.

Ça n'enlève rien, en même temps, au fait qu'il puisse avoir de l'estime pour ceux que j'ai dit, pour leur influence et tout.

Une madame Heinemann ne cessera jamais de dire, par exemple, à quel point elle continuerait d'estimer hautement Joseph Ratzinger et à le trouver fin et intelligent, etc. Si je rapporte ensuite ce qu'elle dit elle-même, je ne suis pas en train d'affirmer que celle-ci pense exactement de la même manière que son ex-confrère de classe. Je ne dis pas qu'elle serait son clone ou une copie carbone. C'est la même chose pour le Père Joseph Moingt.

Vous faites partie, cher Cinci, du moins je le pense, d'une branche du catholicisme conservateur qui s'efforce - à raison - de constituer une troisième voie.
Non, je ne fais pas partie d'une "branche du catholicisme conservateur" mais de l'Église catholique tout simplement. Je suis sous la juridiction des évêques régulier, fréquente la même messe que tout le monde, me considère de la même famille que notre pape actuel ou le précédent, ou du père jésuite Henri Boulad, ou de mon ex-prêtre ouvrier, ou de l'abbé Pierre, ou de Jean Vanier, ou de ...



Mais craignez qu'en cherchant à taper à égalité sur les deux extrêmes tradis et modernistes, vous n'en veniez à absoudre trop vite des gens qui sont des hérétiques manifestes. Je ne juge ni des vertus, ni du salut de J. Moingt SJ, mais son hétérodoxie est affirmée par lui-même ! Est-ce "cribler de dards empoisonnés ou de flèches acérées" un homme que de le reconnaître pour ce qu'il est, et se qu'il admet être, quelqu'un qui nie l'infaillibilité de l'Eglise ?
Je ne me suis pas prononcé sur le Père Joseph Moingt en question, ni pour ni contre; je n'étais pas rendu là. Il s'agissait juste de le situer intellectuellement à quelque part.

Par ailleurs, ma remarque sur les "flèches et les dards empoisonnés" s'appuie sur mon expérience dans ce forum. Je ne parle pas d'un cas particulier à ce moment-là (pas plus Joseph Moingt qu'un autre), mais de la grande figure assez vague des "modernistes" sur laquelle plusieurs aimeront toujours taper à coups redoublés. Le fait est que plusieurs aiment lancer des flèches (à tort ou à raison) contre de grands inspirateurs du Concile, ensuite revendicateurs, etc.

Doit-on également absoudre Hans Küng, de peur de laisser à penser qu'on tape plus sur les progressiste que sur les tradis, au risque de paraître sympathiser avec l'horreur lefebvriste ?
Hans Küng n'est plus chrétien du tout, comme le disait déjà Hans Ur Balthasar en son temps. Je ne vois pas pourquoi c'est moi qui devrait vouloir vous empêcher de le critiquer.

Vous projeter sur mon emploi du terme "dard empoisonné" une intentionnalité ou une connotation qui n'a pas lieu d'être. Car vous avez bien le droit de jeter autant de flèches que vous voudrez contre de faux théologien, faux chrétiens ou hérétiques que vous voudrez. Si vous le faites cependant, je peux bien dire que tel est bien ce que vous ferez. Dans le fait d'observer, je ne suis pas en train de vous dire si vous avez raison ou tort de le faire.

Re: Uta Ranke-Heinemann

par Carolus » ven. 17 mai 2019, 20:54

zelie a écrit :zelie :
C'est par contre parce qu'on est chrétien qu'on espèrera et priera pour lui comme pour Ute jusqu'à notre dernier souffle.
Oui, prions pour que ces gens se repentent, chère zelie. :(
2 P 3, 9 Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion.
« Dieu […] veut " que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir " (CEC 1037).

Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ veut « que tous arrivent au repentir » :!:

Re: Uta Ranke-Heinemann

par zelie » ven. 17 mai 2019, 20:14

Quelqu'un qui se sert de Dieu pour faire une brillante carrière en philo et théologie mais qui le dessert à chaque ligne, chez moi ça veut dire qu'il n'aime pas Dieu et que Dieu n'est qu'un prétexte... Le seul qui brille dans la tête d'un tel homme, c'est lui-même.
C'est pas parce qu'on est chrétien qu'il se refuser d'être lucide. Il faut juste refuser de condamner et refuser de mettre des limites à la Miséricorde Divine, qui fera tout pour sauver l'âme de cet homme comme elle fera tout pour sauver les nôtres.
C'est par contre parce qu'on est chrétien qu'on espèrera et priera pour lui comme pour Ute jusqu'à notre dernier souffle.

Re: Uta Ranke-Heinemann

par Héraclius » ven. 17 mai 2019, 19:27

Cela va dans le sens que je pensais. Je finis par comprendre pourquoi cette pauvre âme n'est pas pressée de mourir. Elle n'aime pas Dieu. Elle s'aime elle.
Cela, vous ne le savez pas. Et ce n'est pas à nous d'en juger.

Mais vous avez certainement de raison de prier pour lui.

Re: Uta Ranke-Heinemann

par zelie » ven. 17 mai 2019, 16:42

Merci Cinci et Héraclius pour vos précisions. Cela va dans le sens que je pensais. Je finis par comprendre pourquoi cette pauvre âme n'est pas pressée de mourir. Elle n'aime pas Dieu. Elle s'aime elle.
Oui, des fois, il faudrait s'arrêter de débattre et déposer une prière pour toutes ces âmes plus hérétiques et apostates que beaucoup d'autres malgré leurs titres et leur appartenance... Appartenance et titres qui ne sont que des gagne-pains et des faire-valoirs.

Re: Uta Ranke-Heinemann

par Héraclius » ven. 17 mai 2019, 16:24

C'est un prêtre jésuite sorti de l'école de Fourvière à Lyon, avec pour influence les Henri de Lubac, Teillhard, Blondel et cie. Il se qualifierait plutôt comme prêtre "moderniste". Un adepte enthousiaste du Concile quoi !
Ces trois nom sont deux de catholiques orthodoxes fidèles aux magistère. Je ne suis pas sûr que Joseph Moingt, qui nie activement et de façon complètement décomplexé, plusieurs dogmes définis par l'Eglise, puisse se réclammer d'eux.

Vous faites partie, cher Cinci, du moins je le pense, d'une branche du catholicisme conservateur qui s'efforce - à raison - de constituer une troisième voie. Mais craignez qu'en cherchant à taper à égalité sur les deux extrêmes tradis et modernistes, vous n'en veniez à absoudre trop vite des gens qui sont des hérétiques manifestes. Je ne juge ni des vertus, ni du salut de J. Moingt SJ, mais son hétérodoxie est affirmée par lui-même ! Est-ce "cribler de dards empoisonnés ou de flèches acérées" un homme que de le reconnaître pour ce qu'il est, et se qu'il admet être, quelqu'un qui nie l'infaillibilité de l'Eglise ? Doit-on également absoudre Hans Küng, de peur de laisser à penser qu'on tape plus sur les progressiste que sur les tradis, au risque de paraître sympathiser avec l'horreur lefebvriste ?

Re: Uta Ranke-Heinemann

par Carolus » ven. 17 mai 2019, 14:26

Héraclius :

Les universités catholiques de certains pays sont notoirement peuplées d'hérétiques progressistes.
Prions pour la pureté de la foi, cher Héraclius !
🙏

Re: Uta Ranke-Heinemann

par Cinci » ven. 17 mai 2019, 12:28

Zélie :
J'aimerais comprendre: qui est Joseph Moingt exactement? Pas qu'il est un théologien bardé de publications de 103 ans, mais où se situe-t-il dans la pensée du catholicisme? Disciple de qui, de quelle tendance?
https://www.la-croix.com/Culture/Livres ... 1200996078

C'est un prêtre jésuite sorti de l'école de Fourvière à Lyon, avec pour influence les Henri de Lubac, Teillhard, Blondel et cie. Il se qualifierait plutôt comme prêtre "moderniste". Un adepte enthousiaste du Concile quoi !

Et puis (on me pardonnera cette touche plus personnelle) j'ai un peu connu un ex-prêtre ouvrier français qui aura vécu longtemps à Montréal, un bonhomme qui était très sympathique, très correct et fort humble. Un ami des petits ... or qu'un "pote" de Joseph Moingt en même temps, même si étant d'une génération plus jeune.

https://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/A ... 02-1083714


Voir :
https://www.armitiere.com/livre/4058386 ... ert-golias

"Notre Église est-elle fidèle à Jésus ? "

Je crois que vous avez là des éléments pour situer le "courant de pensée", Zélie. On parle d'hommes d'Église ayant le profil de ceux qu'un grand nombre d'habitués de la Cité catholique (notre ci-devant forum bien-aimé) aimeraient souvent criblés de dards empoisonnés ou de flèches acérées.

Des représentants de l'aile "critique" du catholicisme ... C'est ce qui explique que le père Joseph Moingt peut préfacer le livre portant sur "le déni" et écrit par deux laïques.

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