par zelie » sam. 08 juin 2019, 11:41
Cher Cinci,
sur le fond, il est évident que je suis d'accord avec vous, un mouvement sectaire se comportant comme une élite n'a rien à voir avec la vie monacale dédiée à Dieu et à tous les frères en humanité. L'esprit est carrément opposé. C'est pour cela, que faisant suite aux déclarations des historiens, j'ai pensé que les ermites chrétiens des tout premiers temps, ont sublimé un mode de vie pré-existant ; en ne récupérant que le mode de vie et pas l'esprit, ils ont orienté vers le bien un outil (la vie retirée) pré-existant.
C'est ce qui m'a frappé dans le lien cité par Kerygme, et qui a créé mon questionnement : Le mode de vie, et uniquement lui, des esséniens a-t-il été la source d'inspiration du monachisme égyptien des débuts du Christianisme?
Je vous mets ce qui m'a interpellée, même si c'est truffé d'originalités qui ont été dûment épurées par les Pères du désert :
Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre VIII, page 159, 160, verset 120 et suivants :
Ces hommes répudient les plaisirs (de la chair en particulier, note de moi) comme un péché et tiennent pour vertu la tempérance et la résistance aux passions. Ils dédaignent le mariage pour eux-mêmes, ...
Contempteurs de la richesse, ils pratiquent entre eux un merveilleux esprit de communauté. Personne chez eux qui surpasse les autres par la fortune; car leur loi prescrit à ceux qui adhèrent à leur secte de faire abandon de leurs biens à la corporation, en sorte qu'on ne rencontre nulle part chez eux ni la détresse de la pauvreté ni la vanité de la richesse, mais la mise en commun des biens de chacun donne à tous, comme s'ils étaient frères, un patrimoine unique....
Ils prisent fort d'avoir la peau rude et sèche, ... Ils ont, pour veiller à leurs intérêts communs, des administrateurs élus, à qui le suffrage de tous désigne leur service particulier.
Ils ne changent ni de robe ni de souliers avant que les leurs ne soient complètement déchirés ou usés par le temps ...
Et ensuite Flavius Josèphe explique qu'ils prient le matin avant le lever du soleil, au milieu de la journée lors d'un repas commun, et le soir lors du repas commun aussi. D'autres choses aussi seraient à citer page 162, je vous laisse aller voir. (amour de l'ordre, de la pureté, de l'honnêteté, parcours du novice).
Au fil de ces quelques pages, je trouve que se dessine l'embryon de ce que sera plus tard la vie monastique, bien sûr totalement ré-orientée et épurée de tout un tas de choses. Mais quelque chose de l'esprit de cette secte annonce ce que sera la future vie monastique... et apparemment, toute réserve émise sur l'esprit, les historiens semblent eux aussi de cet avis.
Cher Cinci,
sur le fond, il est évident que je suis d'accord avec vous, un mouvement sectaire se comportant comme une élite n'a rien à voir avec la vie monacale dédiée à Dieu et à tous les frères en humanité. L'esprit est carrément opposé. C'est pour cela, que faisant suite aux déclarations des historiens, j'ai pensé que les ermites chrétiens des tout premiers temps, ont sublimé un mode de vie pré-existant ; en ne récupérant que le mode de vie et pas l'esprit, ils ont orienté vers le bien un outil (la vie retirée) pré-existant.
C'est ce qui m'a frappé dans le lien cité par Kerygme, et qui a créé mon questionnement : Le mode de vie, et uniquement lui, des esséniens a-t-il été la source d'inspiration du monachisme égyptien des débuts du Christianisme?
Je vous mets ce qui m'a interpellée, même si c'est truffé d'originalités qui ont été dûment épurées par les Pères du désert :
Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre VIII, page 159, 160, verset 120 et suivants :
[i]Ces hommes répudient les plaisirs (de la chair en particulier, note de moi) comme un péché et tiennent pour vertu la tempérance et la résistance aux passions. Ils dédaignent le mariage pour eux-mêmes, ...
Contempteurs de la richesse, ils pratiquent entre eux un merveilleux esprit de communauté. Personne chez eux qui surpasse les autres par la fortune; car leur loi prescrit à ceux qui adhèrent à leur secte de faire abandon de leurs biens à la corporation, en sorte qu'on ne rencontre nulle part chez eux ni la détresse de la pauvreté ni la vanité de la richesse, mais la mise en commun des biens de chacun donne à tous, comme s'ils étaient frères, un patrimoine unique....
Ils prisent fort d'avoir la peau rude et sèche, ... Ils ont, pour veiller à leurs intérêts communs, des administrateurs élus, à qui le suffrage de tous désigne leur service particulier.
Ils ne changent ni de robe ni de souliers avant que les leurs ne soient complètement déchirés ou usés par le temps ...[/i]
Et ensuite Flavius Josèphe explique qu'ils prient le matin avant le lever du soleil, au milieu de la journée lors d'un repas commun, et le soir lors du repas commun aussi. D'autres choses aussi seraient à citer page 162, je vous laisse aller voir. (amour de l'ordre, de la pureté, de l'honnêteté, parcours du novice).
Au fil de ces quelques pages, je trouve que se dessine l'embryon de ce que sera plus tard la vie monastique, bien sûr totalement ré-orientée et épurée de tout un tas de choses. Mais quelque chose de l'esprit de cette secte annonce ce que sera la future vie monastique... et apparemment, toute réserve émise sur l'esprit, les historiens semblent eux aussi de cet avis.