par Xavi » jeu. 16 sept. 2021, 13:19
Vincichristi a écrit : ↑jeu. 13 oct. 2011, 13:47
dans le credo, on lit que Jésus est descendu aux enfers
or dans les évangiles ce n'est pas explicitement dit
L’Évangile de Saint Matthieu y fait explicitement allusion lorsqu’il raconte ce qui s’est passé pour les défunts lors de la mort puis de la résurrection du Christ : «
Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l’esprit. Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent. Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent, et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la Ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens. » (Mt 27, 50-53).
On peut observer que c’est au moment même de la mort de Jésus que les tombeaux s’ouvrirent, même si les morts n’en sont sortis qu’après sa résurrection.
Que signifient les mots «
les tombeaux s’ouvrirent » ?
Nulle part, il n’est fait allusion à un fait physique généralisé à Jérusalem. Toutes les pierres qui recouvraient les milliers de morts dans les cimetières de la région ne se sont pas déplacées au moment de la mort de Jésus.
Bien au contraire, après sa mort sur la croix, le corps de Jésus va lui-même être mis dans un tombeau qui sera fermé par une pierre jusqu’au matin de Pâques. Aucun mort des temps passés ne va ressusciter avant le matin de Pâques, comme le récit le précise.
Mais, les tombeaux s’ouvrent comme un effet direct de la mort de Jésus et non de sa résurrection. N’est-ce pas parce que, par la mort humaine du Christ, Dieu Lui-même entre dans la mort humaine ? À partir de cet instant, tous les hommes déjà morts sont avec Dieu parce que Dieu fait homme vient les rejoindre dans leur état. Ils étaient enfermés dans les «
enfers » (le shéol ou l’hadès), sans possibilité d’en sortir par l’effet du péché originel qui a séparé l’humanité de Dieu.
Dès lors que Dieu Lui-même, qui est la vie et la source de toute vie, entre dans la mort, les tombeaux s’ouvrent. Cela me semble montrer que le mot tombeau ne vise pas ici un monument matériel, ni même un lieu physique, mais la situation d’enfermement de chacun des morts depuis Adam et Ève dont les tombeaux en pierre ne sont qu’une manifestation visible.
Il ne s’agit pas ici d’une ouverture matérielle des tombeaux comme celle du matin de la résurrection, lorsque la pierre matérielle fut dégagée à l’entrée du sépulcre du Christ, mais d’une ouverture qui se produit au moment de la mort du Christ lorsqu’au contraire, son corps mort est enfermé dans un tombeau matériel.
Avant d’être rejoints par le Christ au moment de sa propre mort, chaque mort des temps passés était enfermé dans la mort.
Mais, si Dieu Lui-même y entre, la mort cesse d’être une prison et chacun des morts a cessé, au moment même, d’être enfermé dans sa mort.
Il me semble que c'est en ce sens que «
les » tombeaux, c’est-à-dire «
tous » les tombeaux des humains morts depuis Adam et Ève se sont ouverts.
Tous ont pu entendre la proclamation de l’Évangile par le Christ «
descendu aux enfers », même ceux qui «
jadis avaient refusé d’obéir » (1 Pi 3, 20).
L’Évangile nous enseigne ainsi que, même dans la mort humaine, la conscience et la volonté ne disparaissent pas. Bien que mort physiquement, le Christ enseigne et proclame l’Évangile dans la mort. Et ceux qui sont morts sont capables de l’entendre et de l’aimer ou non.
Voilà un enseignement majeur sur ce qu’est la mort humaine sans la résurrection. Ce n’est pas le néant, mais l’être subsiste avec de la conscience, du désir et de la volonté.
La résurrection du Christ va y ajouter un surplus inouï. À ce moment, mais à ce moment seulement et pas auparavant du seul fait que les tombeaux furent ouverts, de nombreux saints «
sortirent » de leurs tombeaux ouverts par la mort du Christ. Ils ressuscitèrent et se montrèrent à beaucoup de gens.
Exactement comme le Christ ressuscité. Ils apparaissent, ils se montrent. Pas tout le temps, ni partout. On peut noter que ce sont «
de nombreux saints » qui sortent, et donc pas tous. Il semble que, même si tous pouvaient le faire, les apparitions de ces ressuscités sont restées occasionnelles.
Parce que, bien que Dieu éternel, il était un homme semblable à nous, la résurrection du Christ a ouvert un chemin de résurrection pour tous les humains ayant vécu depuis Adam et Ève, d’abord en leur permettant d’accueillir l’Évangile qui délivre de la mort et ouvre la communion éternelle d’amour de Dieu à ceux qui le souhaitent, et ensuite en ouvrant, dans la nature créée, un passage vers cette vie éternelle.
Le Saint Suaire en reste une image très expressive car elle témoigne de la réalité physique que fut la résurrection lors de laquelle le corps physique mort a subi une transformation sans précédent dans l’histoire. La résurrection du Christ ne fut pas une simple abstraction ou un simple fait spirituel, mais un bouleversement pour l’unique nature spirituelle et corporelle de l’humain. Le corps lui-même est sorti du tombeau. C’est corps, esprit et âme, sans corruption ni division de sa nature humaine corporelle et spirituelle, que Jésus est ressuscité d’entre les morts, d’une manière qui a ouvert un chemin pour tout humain.
[quote=Vincichristi post_id=193893 time=1318506465 user_id=3180]
dans le credo, on lit que Jésus est descendu aux enfers
or dans les évangiles ce n'est pas explicitement dit [/quote]L’Évangile de Saint Matthieu y fait explicitement allusion lorsqu’il raconte ce qui s’est passé pour les défunts lors de la mort puis de la résurrection du Christ : « [i]Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l’esprit. Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent. Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent, et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la Ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens[/i]. » (Mt 27, 50-53).
On peut observer que c’est au moment même de la mort de Jésus que les tombeaux s’ouvrirent, même si les morts n’en sont sortis qu’après sa résurrection.
Que signifient les mots « [i]les tombeaux s’ouvrirent[/i] » ?
Nulle part, il n’est fait allusion à un fait physique généralisé à Jérusalem. Toutes les pierres qui recouvraient les milliers de morts dans les cimetières de la région ne se sont pas déplacées au moment de la mort de Jésus.
Bien au contraire, après sa mort sur la croix, le corps de Jésus va lui-même être mis dans un tombeau qui sera fermé par une pierre jusqu’au matin de Pâques. Aucun mort des temps passés ne va ressusciter avant le matin de Pâques, comme le récit le précise.
Mais, les tombeaux s’ouvrent comme un effet direct de la mort de Jésus et non de sa résurrection. N’est-ce pas parce que, par la mort humaine du Christ, Dieu Lui-même entre dans la mort humaine ? À partir de cet instant, tous les hommes déjà morts sont avec Dieu parce que Dieu fait homme vient les rejoindre dans leur état. Ils étaient enfermés dans les « [i]enfers[/i] » (le shéol ou l’hadès), sans possibilité d’en sortir par l’effet du péché originel qui a séparé l’humanité de Dieu.
Dès lors que Dieu Lui-même, qui est la vie et la source de toute vie, entre dans la mort, les tombeaux s’ouvrent. Cela me semble montrer que le mot tombeau ne vise pas ici un monument matériel, ni même un lieu physique, mais la situation d’enfermement de chacun des morts depuis Adam et Ève dont les tombeaux en pierre ne sont qu’une manifestation visible.
Il ne s’agit pas ici d’une ouverture matérielle des tombeaux comme celle du matin de la résurrection, lorsque la pierre matérielle fut dégagée à l’entrée du sépulcre du Christ, mais d’une ouverture qui se produit au moment de la mort du Christ lorsqu’au contraire, son corps mort est enfermé dans un tombeau matériel.
Avant d’être rejoints par le Christ au moment de sa propre mort, chaque mort des temps passés était enfermé dans la mort.
Mais, si Dieu Lui-même y entre, la mort cesse d’être une prison et chacun des morts a cessé, au moment même, d’être enfermé dans sa mort.
Il me semble que c'est en ce sens que « [i]les[/i] » tombeaux, c’est-à-dire « [i]tous[/i] » les tombeaux des humains morts depuis Adam et Ève se sont ouverts.
Tous ont pu entendre la proclamation de l’Évangile par le Christ « [i]descendu aux enfers[/i] », même ceux qui « [i]jadis avaient refusé d’obéir[/i] » (1 Pi 3, 20).
L’Évangile nous enseigne ainsi que, même dans la mort humaine, la conscience et la volonté ne disparaissent pas. Bien que mort physiquement, le Christ enseigne et proclame l’Évangile dans la mort. Et ceux qui sont morts sont capables de l’entendre et de l’aimer ou non.
Voilà un enseignement majeur sur ce qu’est la mort humaine sans la résurrection. Ce n’est pas le néant, mais l’être subsiste avec de la conscience, du désir et de la volonté.
La résurrection du Christ va y ajouter un surplus inouï. À ce moment, mais à ce moment seulement et pas auparavant du seul fait que les tombeaux furent ouverts, de nombreux saints « [i]sortirent[/i] » de leurs tombeaux ouverts par la mort du Christ. Ils ressuscitèrent et se montrèrent à beaucoup de gens.
Exactement comme le Christ ressuscité. Ils apparaissent, ils se montrent. Pas tout le temps, ni partout. On peut noter que ce sont « [i]de nombreux saints[/i] » qui sortent, et donc pas tous. Il semble que, même si tous pouvaient le faire, les apparitions de ces ressuscités sont restées occasionnelles.
Parce que, bien que Dieu éternel, il était un homme semblable à nous, la résurrection du Christ a ouvert un chemin de résurrection pour tous les humains ayant vécu depuis Adam et Ève, d’abord en leur permettant d’accueillir l’Évangile qui délivre de la mort et ouvre la communion éternelle d’amour de Dieu à ceux qui le souhaitent, et ensuite en ouvrant, dans la nature créée, un passage vers cette vie éternelle.
Le Saint Suaire en reste une image très expressive car elle témoigne de la réalité physique que fut la résurrection lors de laquelle le corps physique mort a subi une transformation sans précédent dans l’histoire. La résurrection du Christ ne fut pas une simple abstraction ou un simple fait spirituel, mais un bouleversement pour l’unique nature spirituelle et corporelle de l’humain. Le corps lui-même est sorti du tombeau. C’est corps, esprit et âme, sans corruption ni division de sa nature humaine corporelle et spirituelle, que Jésus est ressuscité d’entre les morts, d’une manière qui a ouvert un chemin pour tout humain.