par Olivier JC » mar. 14 mars 2023, 17:25
Bonjour,
Je signale la parution de
JESUS: OU LE MESSIANISME A LA LUMIERE DE LA TORAH commis par Hervé Elie Bokobza.
Le propos de l'auteur, juif spécialiste de la Bible, du Talmud et de la littérature rabbinique, est d'analyser la prétention chrétienne de reconnaître en Jésus le Messie attendu par Israël à la lumière de la tradition juive.
Pour ce qui regarde la question posée à l'orée de ce fil, en résumé, c'est qu'à la fois Jésus pouvait légitimement être considéré comme étant le Messie et pouvait légitimement ne pas être considéré comme étant le Messie.
Il explique ainsi qu'au regard de certains aspects de la figure messianique, Jésus pouvait être regardé comme le Messie
présumé, mais que sa mort et son échec apparent permet légitimement à un juif de considérer qu'il ne peut être le Messie
confirmé. Dans l'attente messianique, si la mort du Messie n'est pas inconnue, il y a aussi une dimension proprement historique. On peut en lire une trace dans Ac 1, 6, après la Résurrection, lorsque les apôtres demandent au Seigneur :
"Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ?".
Cette dans cette dialectique de présomption/confirmation que peut se trouver une réponse à la question et qui me semble extrêmement intéressante.
En effet, à la question posée par les Apôtres en Ac 1, 6, Jésus répond :
"Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité.". Jésus ne conteste pas que les promesses messianiques impliquent ce rétablissement de la royauté dans l'histoire, il fixe une temporalité. En d'autres termes, l'épisode de la Passion - Résurrection est une étape dans la réalisation des promesses messianiques, qui ne seront accomplies que lorsque le Seigneur rétablira le royaume pour Israël, c'est-à-dire après son retour glorieux, avant de le remettre au Père au terme de l'histoire.
Nous sommes donc en quelque sorte dans une période intermédiaire au cours de laquelle il est légitime pour un juif, au regard de sa tradition religieuse, de ne pas reconnaître en Jésus le Messie
parce que les promesses messianiques sont toujours en cours d'accomplissement et que seul leur plein accomplissement permettra de confirmer pleinement la messianité de Jésus.
Le chapitre 11 de l'épître aux Romains ouvre à cet égard des perspectives insondables :
"Frères, pour vous éviter de vous fier à votre propre jugement, je ne veux pas vous laisser dans l’ignorance de ce mystère : l’endurcissement d’une partie d’Israël s’est produit pour laisser à l’ensemble des nations le temps d’entrer." (Rm, 11, 25), ou encore :
"Certes, par rapport à l’Évangile, ils sont des adversaires, et cela, à cause de vous ; mais par rapport au choix de Dieu, ils sont des bien-aimés, et cela, à cause de leurs pères." (Rm 11, 28).
Les promesses messianiques dans leur dimension historique concernent Israël et non les Nations. En un certain sens, il est donc 'nécessaire' qu'Israël demeure jusqu'au rétablissement de la royauté, c'est-à-dire jusqu'à la venue glorieuse du Seigneur.
L'Apôtre des Nations lui-même perd pied face à ce Mystère :
"Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu ! Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables !".
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Bonjour,
Je signale la parution de [url=https://www.paroleetsilence.com/JESUS_oeuvre_12849.html]JESUS: OU LE MESSIANISME A LA LUMIERE DE LA TORAH commis par Hervé Elie Bokobza[/url].
Le propos de l'auteur, juif spécialiste de la Bible, du Talmud et de la littérature rabbinique, est d'analyser la prétention chrétienne de reconnaître en Jésus le Messie attendu par Israël à la lumière de la tradition juive.
Pour ce qui regarde la question posée à l'orée de ce fil, en résumé, c'est qu'à la fois Jésus pouvait légitimement être considéré comme étant le Messie et pouvait légitimement ne pas être considéré comme étant le Messie.
Il explique ainsi qu'au regard de certains aspects de la figure messianique, Jésus pouvait être regardé comme le Messie [i]présumé[/i], mais que sa mort et son échec apparent permet légitimement à un juif de considérer qu'il ne peut être le Messie [i]confirmé[/i]. Dans l'attente messianique, si la mort du Messie n'est pas inconnue, il y a aussi une dimension proprement historique. On peut en lire une trace dans Ac 1, 6, après la Résurrection, lorsque les apôtres demandent au Seigneur : [i]"Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ?"[/i].
Cette dans cette dialectique de présomption/confirmation que peut se trouver une réponse à la question et qui me semble extrêmement intéressante.
En effet, à la question posée par les Apôtres en Ac 1, 6, Jésus répond : [i]"Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité."[/i]. Jésus ne conteste pas que les promesses messianiques impliquent ce rétablissement de la royauté dans l'histoire, il fixe une temporalité. En d'autres termes, l'épisode de la Passion - Résurrection est une étape dans la réalisation des promesses messianiques, qui ne seront accomplies que lorsque le Seigneur rétablira le royaume pour Israël, c'est-à-dire après son retour glorieux, avant de le remettre au Père au terme de l'histoire.
Nous sommes donc en quelque sorte dans une période intermédiaire au cours de laquelle il est légitime pour un juif, au regard de sa tradition religieuse, de ne pas reconnaître en Jésus le Messie [u]parce que les promesses messianiques sont toujours en cours d'accomplissement[/u] et que seul leur plein accomplissement permettra de confirmer pleinement la messianité de Jésus.
Le chapitre 11 de l'épître aux Romains ouvre à cet égard des perspectives insondables : [i]"Frères, pour vous éviter de vous fier à votre propre jugement, je ne veux pas vous laisser dans l’ignorance de ce mystère : l’endurcissement d’une partie d’Israël s’est produit pour laisser à l’ensemble des nations le temps d’entrer."[/i] (Rm, 11, 25), ou encore : [i]"Certes, par rapport à l’Évangile, ils sont des adversaires, et cela, à cause de vous ; mais par rapport au choix de Dieu, ils sont des bien-aimés, et cela, à cause de leurs pères."[/i] (Rm 11, 28).
Les promesses messianiques dans leur dimension historique concernent Israël et non les Nations. En un certain sens, il est donc 'nécessaire' qu'Israël demeure jusqu'au rétablissement de la royauté, c'est-à-dire jusqu'à la venue glorieuse du Seigneur.
L'Apôtre des Nations lui-même perd pied face à ce Mystère : [i]"Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu ! Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables !"[/i].
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