La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

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Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par Briscard » lun. 26 août 2019, 17:26

Pour répondre à cette question de l'enfer et de l'éternité de l'enfer, perso, je ne le pense pas.

Pourquoi ? parce que le mentalités ont évolué ainsi que la doctrine de l'Eglise qui appuie de plus en plus sur l'amour et la miséricorde ainsi que sur la rédemption...

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par Carolus » lun. 26 août 2019, 13:39

Didyme a écrit :
dim. 25 août 2019, 13:41

À la base, le péché est un néant, il n'a pas d'existence propre. Je me rappelle de discussions où je disais que le péché n'existait pas en soi, qu'il n'avait pas l'être. Ce à quoi on me répondait à juste titre "et pourtant le péché existe".
Merci de votre réflexion, cher Didyme. :)
PÉCHÉ, subst. masc.

Acte libre par lequel l'homme, en faisant le mal, refuse d'accomplir la volonté de Dieu, se séparant ainsi de Lui.
Le péché est un acte libre.

Le péché (l’acte) ne peut pas exister sans la personne qui agit (le pécheur), n’est-ce pas ?

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par Didyme » dim. 25 août 2019, 13:41

Cinci a écrit :
sam. 10 août 2019, 21:25
Didyme :

Il faut considérer ce que dit Adrienne sur les effigies.
C'est un modèle explicatif que je trouve particulièrement difficile à saisir.  C'est un peu comme si une référence était faite ici à une sorte de virtualité seulement. Tel un "possible" se trouvant alors dans un univers parallèle. Il y aurait,  par exemple,  le Didyme sauvé auprès du Seigneur dans le royaume à la fin des temps, et puis  le double de Didyme (son reflet. image, etc.) survivant à quelque part dans une autre dimension avec toutes les images de mal que l'on voudrait.  La géhenne y serait comme la grande poubelle de tout ce qui serait mort, inexploitable, la somme de tous les péchés de l'univers avec des personnalités fantomatiques. Qu'est-ce ? des hologrammes ?
Sur la définition d'une effigie :
nom féminin
1.
(PEINTURE•SCULPTURE)
Représentation d'une personne.
synonymes :image, portrait
2.
Représentation du visage (d'une personne), sur une monnaie, une médaille.



À la base, le péché est un néant, il n'a pas d'existence propre. Je me rappelle de discussions où je disais que le péché n'existait pas en soi, qu'il n'avait pas l'être. Ce à quoi on me répondait à juste titre "et pourtant le péché existe".

Effectivement, et il me semble qu'il n'existe pas en soi malgré tout mais que ce qui le fait exister c'est nous, ce qu'on lui donne de nous. On le substantialise en lui donnant de notre substance.
Je pense que c'est comme si le péché portait ta marque, ta trace, ta substance. Comme une empreinte génétique. On peut trouver des traces de ton ADN mais ces traces ne sont pas ta personne, elles sont une part de ta personne. Mais il ne viendrait pas à l'idée de penser que dans cette part réside la volonté, l'intellect.
Je pense qu'on donne au péché une part de ce qu'on est mais qui n'est pas de l'ordre de ce qui constitue la conscience, la volonté, l'âme, l'esprit. Comme si par exemple le péché avait corrompu notre "bras spirituel" et qu'on se retrouvait alors amputé de celui-ci.

Mais j'avoue que ton interrogation est juste.

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par Carolus » lun. 19 août 2019, 13:34

cmoi a écrit :
lun. 19 août 2019, 12:35
cmoi :
Je vais emporter cette intéressante réflexion avec moi, cher Carolus, cela tombe bien vu que je pars pour quelques jours dans un monastère...
Merci de votre réponse, cher cmoi. :)

Je vous souhaite une retraite édifiante.

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par cmoi » lun. 19 août 2019, 12:35

Je vais emporter cette intéressante réflexion avec moi, cher Carolus, cela tombe bien vu que je pars pour quelques jours dans un monastère...
D'autant qu'il semble, en conviendrez-vous, qu'on ne puisse dire que la contrition fasse partie de l'obéissance...

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par Carolus » ven. 16 août 2019, 22:24

cmoi a écrit :
ven. 16 août 2019, 9:23
cmoi :
Je crains que vous n'ayez raison : aussi parfaite que soit la contrition, sans la crainte de l'enfer et parce qu'il n'y a plus de "filet" (Adam et Eve ignoraient qu'il y en aurait un !) , elle a besoin de cette crainte pour perdurer...
Merci de votre réponse, cher cmoi. :)
1 S 15, 22 Samuel répliqua : « Le Seigneur aime-t-il les holocaustes et les sacrifices autant que l’obéissance à sa parole ? Oui, l’obéissance vaut mieux que le sacrifice, la docilité vaut mieux que la graisse des béliers.
Selon le verset cité ci-dessus, c’est « l’obéissance [qui] vaut mieux que le sacrifice », n’est-ce pas ?

Cela veut dire : l’obéissance à Dieu vaut mieux que la contrition :!:

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par cmoi » ven. 16 août 2019, 9:23

Je crains que vous n'ayez raison : aussi parfaite que soit la contrition, sans la crainte de l'enfer et parce qu'il n'y a plus de "filet" (Adam et Eve ignoraient qu'il y en aurait un !) , elle a besoin de cette crainte pour perdurer...

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par Carolus » jeu. 15 août 2019, 14:22

cmoi a écrit :
lun. 12 août 2019, 11:28
cmoi :

Aucun péché ne saurait nous priver du paradis, pourvu que nous ayons à son égard une attitude juste (à savoir, un sincère repentir : celui qui existe par peur de l’enfer a-t-il jamais été suffisant ?)
Merci de votre réflexion, cher cmoi. :)

Après avoir entendu la proclamation de dix commandements, le peuple d’Israël « voyait les éclairs, les coups de tonnerre, la sonnerie du cor et la montagne fumante. Le peuple voyait : ils frémirent et se tinrent à distance » (Ex 20, 18).
Ex 20, 20 Moïse répondit au peuple : « N’ayez pas peur. Dieu est venu pour vous mettre à l’épreuve, pour que vous soyez saisis de crainte en face de lui, et que vous ne péchiez pas. »
On pourrait dire également : « Dieu est venu pour vous mettre à l’épreuve, pour que vous soyez saisis de crainte en face de [l’enfer], et que vous ne péchiez pas », n’est-ce pas ?

« La sagesse commence avec la crainte du Seigneur » (Pr 9, 10) :!:

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par cmoi » mar. 13 août 2019, 13:55

Moi aussi, mais je ne les fréquente pas...! :rire:

En fait, j'avais oublié le principal : LE CHRIST VAINCRA, et chaque seconde qui passe nous en rapproche :clap:

C'est pourquoi je préfère voir les choses comme çà... : :dance:

Ce qui ne m'empêche pas de penser que le jour où je partirai, je serai bien content de m'en aller d'ici : je me sens déjà un peu obsolète :oops:

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par Carhaix » mar. 13 août 2019, 11:43

cmoi a écrit :
mar. 13 août 2019, 11:40
Carhaix a écrit :
mar. 13 août 2019, 11:24

L'"évolution positive" dont vous parlez me paraît douteuse.
J'ai hésité à l'écrire, envisageant effectivement une contestation possible, mais je maintiens qu'il y en a une, même s'il y en a aussi une négative.
Le progrès matériel, scientifique, médical, etc. permet à de plus en plus de personnes de s'intéresser aux choses spirituelles, avec ou sans affiliation religieuse.
En matière de religion, il y a de moins en moins d'hypocrisie puisque plus de liberté, et si ce n'est pas vrai partout sur le terre, s'il y a le risque d'une catastrophe nucléaire ou autre, les doctrines matérialistes collectivistes ont bu le bouillon (communisme...), leur idéal n'est plus qu'individuel, froid, administratif et certaines autres religions se décrédibilisent toutes seules par la violence de leurs affiliés.
L'éthique ne cesse de faire l'objet de débats politiques ou autres un peu partout : qu'importe le résultat, c'est un progrès...
De plus en plus de personnes, riches ou non, investissent ce qu'ils ont pour développer leur être, et non plus leur avoir ou leur consommation.
Les organismes humanitaires ont pris de l'ampleur, le bio, l'usage des armes se fait avec plus de discernement (je l'espère un jour : leurs ventes)
Bon, la liste serait sans fin, même s'il y en aurait une autre à lui opposer...
Je constate exactement l'inverse dans tous les domaines que vous citez. Particulièrement sur le plan religieux.

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par cmoi » mar. 13 août 2019, 11:40

Carhaix a écrit :
mar. 13 août 2019, 11:24

L'"évolution positive" dont vous parlez me paraît douteuse.
J'ai hésité à l'écrire, envisageant effectivement une contestation possible, mais je maintiens qu'il y en a une, même s'il y en a aussi une négative.
Le progrès matériel, scientifique, médical, etc. permet à de plus en plus de personnes de s'intéresser aux choses spirituelles, avec ou sans affiliation religieuse.
En matière de religion, il y a de moins en moins d'hypocrisie puisque plus de liberté, et si ce n'est pas vrai partout sur le terre, s'il y a le risque d'une catastrophe nucléaire ou autre, les doctrines matérialistes collectivistes ont bu le bouillon (communisme...), leur idéal n'est plus qu'individuel, froid, administratif et certaines autres religions se décrédibilisent toutes seules par la violence de leurs affiliés.
L'éthique ne cesse de faire l'objet de débats politiques ou autres un peu partout : qu'importe le résultat, c'est un progrès...
De plus en plus de personnes, riches ou non, investissent ce qu'ils ont pour développer leur être, et non plus leur avoir ou leur consommation.
Les organismes humanitaires ont pris de l'ampleur, le bio, l'usage des armes se fait avec plus de discernement (je l'espère un jour : leurs ventes)
Bon, la liste serait sans fin, même s'il y en aurait une autre à lui opposer...

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par Carhaix » mar. 13 août 2019, 11:24

cmoi a écrit :
mar. 13 août 2019, 9:53
Il me semble que nous arrivons donc à un consensus.
L'évolution positive du monde n'accepte plus l'idée de devoir faire le bien par peur... ce qui rend obsolète un certain usage qui fut pratiqué de la doctrine de l'enfer. Cela n'est pas un mauvais signe en soi, mais peut le devenir si cela aboutit à nier l'enfer.
Nous ne sommes pas parfaits, en nous les 2 contritions coexistent, mais celle qui est directrice ou dominante a changé, l'autre est un bruit de fond, celui de la justice quand le temps est à la miséricorde.

Quand on aime quelqu'un, on ne pense pas en premier à éviter de le blesser, encore moins à sa vengeance, mais à lui faire plaisir. Ce n'est que quand l'envie qui nous prend est contraire à ses propres désirs et que cela nous coûte de nous en priver, qu'à notre avis il n'y aurait pas de mal à suivre notre envie, que cela pose question.
Nous acceptons de ne pas faire ce qui lui déplaît et cela nous oblige à approfondir qui il est, pourquoi il y a cette différence entre nous. Il arrive (ou pas...) qu'après des explications nous puissions en fait bien faire ce dont on avait envie, mais avec une autre perspective, une correction subtile qui causait le différent.

La contrition imparfaite rend selon moi le ferme propos difficile et sans persévérance (c'est la semence dont l'enracinement est resté superficiel), du moins sans l'aide de l'Autre. Je n'imagine pas accepter le martyr celui qui n'aurait que cette contrition là (les exceptions existent, avec le secours de l'Espérance) or n'est-ce pas l'épreuve à laquelle nous devons tous être prêts ?

Si ici-bas nous devons vivre mariés comme si nous ne l'étions pas, c'est pour prendre en compte les conditions de notre vie et de ce en quoi elle est soumise au prince de ce monde. Avec Dieu il n'y a pas ce risque là... (et je ne parle pas d'être trahi ni asservi, violé, etc.)

La crainte de l'enfer cela vaut quand même mieux que les félicitations ou honneurs d'un drôle si rusé et versatile... (Ceci pour nuancer...)
L'"évolution positive" dont vous parlez me paraît douteuse. Je citais plus haut Saint Augustin, disant que la "confession de louange" valait mieux que la "confession de pénitence". Donc ce point de vue, en réalité, est de tout temps.

Je crois avoir retrouvé le passage de Saint Augustin, dans son commentaire du Psaume 7, mis en ligne sur le site "livres-mystiques.com" :
https://livres-mystiques.com/partieTEXT ... 10/ps7.htm
19. « Je confesserai le Seigneur selon sa justice (Ps. III, 18 ) ». Cette confession n’est point l’aveu des pécheurs; car celui qui parle ainsi disait plus haut avec beaucoup de vérité: « Si vous trouvez l’iniquité dans mes mains (Id. VII, 18 ) ». C’est donc un témoignage rendu à la justice de Dieu; comme s’il disait : Vraiment, Seigneur, vous êtes juste, et quand vous protégez les bons de manière à les éclairer par vous-même, et quand, par votre sagesse, le pécheur trouve son châtiment dans sa propre malice, et non dans votre volonté. Cette confession élève la gloire du Seigneur bien au-dessus des blasphèmes des impies, qui veulent des excuses pour leurs crimes, et refusent de les attribuer à leur faute, c’est-à-dire qu’ils ne veulent point que la culpabilité soit coupable. Ils accusent de leurs péchés, ou la fortune ou le destin, ou le démon auquel notre Créateur a voulu que nous pussions résister, ou même une nature qui ne viendrait point de Dieu ; ils s’égarent en de misérables fluctuations, plutôt que de mériter de Dieu leur pardon par un aveu sincère. Car il n’y a de pardon possible que pour celui qui dit : J’ai péché. Or, celui qui comprend que Dieu, dans sa sagesse, rend à chacune des âmes ce qu’elle a mérité, sans déroger aucunement à la beauté de l’univers, loue Dieu dans toutes ses oeuvres; et ce témoignage ne vient pas des pécheurs, mais des justes. Ce n’est point avouer des fautes que de dire au Seigneur : « Je vous confesse, Seigneur du ciel et de la terre, parce que vous avez dérobé ces mystères aux savants, pour les révéler aux petits (Matt. XI, 25 )». De même, nous lisons dans l’Ecclésiastique : « Confessez le Seigneur dans toutes sas oeuvres. Et voici ce que vous direz dans vos confessions : Tous les ouvrages du Seigneur proclament sa sagesse (Eccli. XXIX, 19, 20 )». Donc, cette confession dont parle ici David, consiste à comprendre, avec le secours de Dieu et une piété sincère, comment le Seigneur, qui récompense les justes, et qui châtie les méchants, par ce double effet de sa justice, maintient toute créature qu’il a faite et qu’il gouverne, dans une admirable beauté, que peu d’hommes comprennent. Il s’écrie donc : « Je confesserai le Seigneur selon sa justice », comme le ferait celui qui a compris que le Seigneur n’a point fait les ténèbres, quoiqu’il en dispose avec sagesse. Dieu dit en effet : « Que la (154) lumière soit faite, et la lumière fut (Gen. I, 3) » ; mais il ne dit pas : Que les ténèbres soient, et les ténèbres furent faites ; et toutefois il les a réglées, puisqu’il est dit « qu’il sépara la lumière des ténèbres, qu’il donna le nom de jour à la lumière, et celui de nuit aux ténèbres (Id. 4, 5 ) ». Il y a donc cette différence qu’il fit l’un et le régla; et qu’il ne fit pas l’autre, bien qu’il la réglât néanmoins. Que les ténèbres figurent le péché, c’est ce que nous apprend ce mot d’un Prophète : « Et vos ténèbres seront pour vous le soleil (Isa. LVIII, 10 ) » ; et cette parole de saint Jean : « Celui-là est dans les ténèbres qui a de la haine contre son frère (I Jean, II, 11 ). » ; et surtout celle-ci de saint Paul: « Dépouillons-nous des oeuvres ténébreuses, pour revêtir les armes de la lumière (Rom. XIII, 12 ) ». Ce n’est pas qu’il y ait une nature ténébreuse; car toute nature existe nécessairement comme nature. Mais exister, c’est le propre de la lumière, tandis que ne pas exister, est le propre des ténèbres. Donc, abandonner celui qui nous a créés pour nous incliner vers ce néant d’où nous avons été tirés, c’est nous couvrir des ténèbres du péché; ce n’est point périr tout à fait, mais descendre au dernier rang. Aussi, quand le Prophète a dit : « Je confesserai devant le Seigneur » a-t-il soin d’ajouter, pour ne point nous laisser croire à un aveu de ses fautes: « Et je chanterai le nom du Seigneur Très-Haut (Ps. VII, 18 ) ». Or, chanter est le propre de la joie, tandis que le repentir de nos fautes accuse la douleur..
Le problème de la contrition "parfaite" est que l'homme est imparfait. Un être imparfait peut-il accomplir "parfaitement" une opération spirituelle de lui-même ? Quant à savoir si l'un, supposé pénitent imparfait, serait peu disposé au martyre à l'inverse d'un supposé pénitent "parfait", on n'en sait rien du tout. D'abord, qu'est-ce que le "martyre", exactement ? Mis à part le petit nombre de ceux qui ont dû faire face à une persécution extrême, le martyre chrétien est dans la vie ordinaire, jusque dans les petites choses. On pourrait évoquer la figure de Sainte Thérèse de Lisieux qui en est l'exemple le plus lumineux. L'état de perfection ou d'imperfection n'est pas fixé une fois pour toutes. Il est en constante évolution, il suit un cheminement qui dure tout au long de la vie. On ne peut pas s'appuyer sur un tel point de vue pour déterminer si quelqu'un ira ou non en Enfer, ou s'il sera sauvé.

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par cmoi » mar. 13 août 2019, 9:53

Il me semble que nous arrivons donc à un consensus.
L'évolution positive du monde n'accepte plus l'idée de devoir faire le bien par peur... ce qui rend obsolète un certain usage qui fut pratiqué de la doctrine de l'enfer. Cela n'est pas un mauvais signe en soi, mais peut le devenir si cela aboutit à nier l'enfer.
Nous ne sommes pas parfaits, en nous les 2 contritions coexistent, mais celle qui est directrice ou dominante a changé, l'autre est un bruit de fond, celui de la justice quand le temps est à la miséricorde.

Quand on aime quelqu'un, on ne pense pas en premier à éviter de le blesser, encore moins à sa vengeance, mais à lui faire plaisir. Ce n'est que quand l'envie qui nous prend est contraire à ses propres désirs et que cela nous coûte de nous en priver, qu'à notre avis il n'y aurait pas de mal à suivre notre envie, que cela pose question.
Nous acceptons de ne pas faire ce qui lui déplaît et cela nous oblige à approfondir qui il est, pourquoi il y a cette différence entre nous. Il arrive (ou pas...) qu'après des explications nous puissions en fait bien faire ce dont on avait envie, mais avec une autre perspective, une correction subtile qui causait le différent.

La contrition imparfaite rend selon moi le ferme propos difficile et sans persévérance (c'est la semence dont l'enracinement est resté superficiel), du moins sans l'aide de l'Autre. Je n'imagine pas accepter le martyr celui qui n'aurait que cette contrition là (les exceptions existent, avec le secours de l'Espérance) or n'est-ce pas l'épreuve à laquelle nous devons tous être prêts ?

Si ici-bas nous devons vivre mariés comme si nous ne l'étions pas, c'est pour prendre en compte les conditions de notre vie et de ce en quoi elle est soumise au prince de ce monde. Avec Dieu il n'y a pas ce risque là... (et je ne parle pas d'être trahi ni asservi, violé, etc.)

La crainte de l'enfer cela vaut quand même mieux que les félicitations ou honneurs d'un drôle si rusé et versatile... (Ceci pour nuancer...)

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par Carolus » lun. 12 août 2019, 21:12

cmoi a écrit :
lun. 12 août 2019, 16:29
cmoi :
Carolus a écrit :
lun. 12 août 2019, 14:27
Carolus :
Selon notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, « la " géhenne " du " feu qui ne s’éteint pas " » est un danger réel à éviter, n’est-ce pas ? 😢
Vous avez tout à fait raison, ce que j'ai écrit laissait planer un soupçon, bien que mon propos soit précisément de ne pas se servir de l'enfer en terme de motivation qui n' en ferait qu'un concept.
L'enfer est bien réel... Comme ma précédente recommandation de lecture invitait à s'en imprégner.
Merci de votre réponse, cher cmoi. :)

On est donc d’accord en ce qui concerne la réalité de l’enfer. 👍

Re: La doctrine de l'enfer éternel est-elle supportable aujourd'hui ?

par Carhaix » lun. 12 août 2019, 17:04

cmoi a écrit :
lun. 12 août 2019, 16:29
Vous avez tout à fait raison, ce que j'ai écrit laissait planer un soupçon, bien que mon propos soit précisément de ne pas se servir de l'enfer en terme de motivation qui n' en ferait qu'un concept.
L'enfer est bien réel... Comme ma précédente recommandation de lecture invitait à s'en imprégner.
Cependant j'ai voulu surtout insister sur la nécessité de chercher à obtenir une contrition dite parfaite, car à mon sens la peur de l'enfer n'est pas féconde ni une voie "facile" et sans péril.
Je pense que l'idée d'une contrition imparfaite et suffisante (sous certaines réserves) dont il faudrait se satisfaire (dans le sens ou elle suffit) est un grossier piège du démon (ou presque) pour éviter un travail de conversion du cœur.
La contrition parfaite ne peut venir que de l'amour de Dieu, ou de l'amitié avec Dieu. Si l'on blesse un ami cher, on regrette aussitôt de lui avoir fait mal. C'est la même chose avec Dieu. Si Dieu nous est cher, comme le serait un ami très intime, normalement on devrait regretter de l'avoir blessé. La contrition n'est rien d'autre que cela.

Alors que si on a seulement peur d'être puni, c'est que Dieu n'est pas vraiment notre ami. Dieu nous apparaît alors comme tyrannique. Et ce genre de rapport avec Dieu ne peut que mener à terme à une haine de Dieu, une haine latente qui peut prendre la forme d'une froide indifférence, où l'on s'en tiendrait au strict minimum, en ne commettant pas de péché trop grave histoire de rester en règle, et d'avoir fait sa besogne, sans amour particulier envers Dieu.

C'est la différence entre l'amour du mercenaire et l'amour de l'ami. Dans la conversion des trois voies, l'amour mercenaire correspond à la "voie purgative", qui est le premier palier, et l'amour de l'ami à la "voie illuminative" ou "unitive" (les deux paliers suivants).

Saint Augustin, dans le commentaire d'un psaume, oppose lui aussi la "confession" mortifiante à la "confession" de louange. Le même terme, "confession", peut effectivement servir aux deux expressions : se repentir pour ses péchés, ou adresser sa louange à Dieu. Et il désigne la seconde comme supérieure à la première, précisant bien qu'il est morbide de ne s'en tenir qu'à la seule repentance, sans jamais entrer dans une relation amicale avec Dieu, relation nécessaire au Salut, car c'est cela que Dieu demande : l'amitié de l'homme. Dieu veut être notre ami, sens ultime de l'Evangile.

Il est assez frappant de savoir que le mot Eucharistie signifie "confession de louange". C'est donc que l'expérience eucharistique doit consacrer notre relation amicale avec Dieu, une fois passée la phase de contrition. C'est peut-être même le sens véritable et profond de l'eucharistie : vivre et cultiver l'amitié avec Dieu.

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