Bonjour Héraclius
Et pourtant, regardez tous ces crucifix dans nos Eglises, tous ces tableaux de maîtres qui insistent sur les souffrances du Christ sur la croix, sur Son flanc percé, Son visage maculé de sang. L'effet recherché lorsque l'on fait un film sur ce sujet ou que l'on peint Notre-Seigneur est le même : l'édification. Sur le moment, d'ailleurs, on n'est pas heureux, on ne prend pas de "plaisir" dans le film. On souffre par catharsis.
Je pense que l’état d'esprit est très différent. Il ne fait pas de doute que l’état d'esprit dans lequel on est en regardant les souffrances du Christ (le cadre y aidant) est extrêmement différent de celui dans lequel on est quand on regarde un film quelconque de violence.
Ce qui revient à votre première question:
qu'est-ce que l'on cherche en regardant un film ?
La catégorie du film indique ce que l'on recherche. C'est comme un arbre qui est reconnu à ses fruits.
Que recherche un cinéphile lorsqu'il choisit de regarder un film classé horreur? si ce n'est des sensations de frayeurs?
Que recherche un cinephile lorsqu'il choisit de regarder un film classé X? si ce n'est des sensations de libido
En général, la catégorie du film donne une indication de ce que l'on recherche. Je parle en général.
De ce fait, un film qui montre la violence sur le Christ et un film "bourrin" qui montre la violence, quand bien même les images seraient sensiblement les mêmes, l'effet produit n'est pas le même pour la simple raison que l’état d'esprit du cinéphile est tout autre et la catégorie du film est différente.
Héraclius a écrit :
Mais je ne crois pas que l'on prend plaisir à une mort dans le même sens que les romains prenaient plaisir à voir mourir des gladiateurs. Dans certains films dits "bourrins", oui, c'est sans doute le cas. Mais dans la majorité des films, la mort n,est pas traitée comme source de plaisir. Elle est parfois dépeinte dans toute son absurdité sur le champ de bataille, pour montrer l'horreur de la guerre et nous faire méditer dessus. Elle peut être aussi dépeinte comme héroïque (on peut penser à la mort de Boromir dans le Seigneur des anneaux, qui se sacrifie pour sauver les autres et racheter le mal qu'il a commis - c'est on ne peut plus chrétien). Ou encore, elle peut être une tragédie pour un personnage auquel on s'associe.
Dans tous les cas, il est rare que mort dans un film ait pour objectif de provoquer du plaisir. On parle de la mort pour la même raison qu'on en parle en littérature : parce que c'est un thème fondamental du "récit humain" global. La mort est omniprésente, et nous la rencontrerons tous un jour.
Reprenons l'exemple de Boromir : prend-on du plaisir à le voir mourir ? Non. Tout, dans le film, est dirigé contre cette idée ; le cadre, les ralentis, la musique triste, la tristesse des autres personnages. Non, au contraire, on est attristé et édifié par ce quasi-martyr. Ce que l'on cherche, en regardant cette mort, c'est être empli d'émotions vertueuses, justement. Le plaisir que l'on en retire n'est pas dans la mort elle-même, elle est dans la vertu qui entoure cette mort. Et je trouve ça plutôt rassurant.
Cher Héraclius,
Si vous prenez un exemple particulier avec des scènes particulières d'un film, alors je suis d'accord avec vous et je peux même dire que Boromir n'est pas le seul exemple.
Je ne focalise pas sur la mort en particulier. Voici ce que dit L’Ecclésiaste - Chapitre 11 verset 9:
<< Réjouis-toi, jeune homme, dans ton adolescence, et sois heureux aux jours de ta jeunesse. Suis les sentiers de ton cœur et
les désirs de tes yeux ! Mais sache que pour tout cela Dieu t’appellera en jugement. >>
Remarquez bien le "suis les désirs de tes yeux"
Autrement dit, Nous serons jugés pour ce que nous aurons choisis volontairement de regarder. Cela veut dire que Le Seigneur pourra vous interroger par rapport au film Le Seigneur des anneaux que vous avez regardez. Cela ne doit pas s'entendre dans un sens péjoratif uniquement car nous avons souvent entendu des témoignages de personnes qui après avoir visualisé un film se sont plus consacré à Dieu.
Cependant je continue de penser que la quasi-totalité des films qui n'ont pour but que de nourrir les émotions du téléspectateur sans pour autant parler à l’âme, tous ces films ont des conséquences négatives sur les forces de l’âme. La raison est tirée de ce que notre nature est plus enclin à ce qui est pervers qu'au bien.
Au plaisir de vous lire...
Union de Prières
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Theo