par salésienne05 » mar. 01 oct. 2013, 15:04
Je suis contre l'avortement, de manière globale. Mais en cas de viol, de danger pour la vie de la mère, j'avoue être moins radicale. Car c'est toujours une vie contre une autre dans ce cas là. Or, pourquoi celle de l'enfant serait préférée à celle de la mère. Demandez à mon mari s'il préfère sacrifier un embryon ou bien sa femme, je peux tout de suite vous assurer de la réponse. La vie à tout prix, si cela doit déstabiliser l'équilibre familial, mettre la famille en péril (une famille avec plusieurs enfants en bas âge, un père qui subvient aux besoins de la famille en travaillant beaucoup, ne pourrait pas survivre avec une mère absente ou une mère handicapée à vie). Quant au viol, c'est déjà une mort en soi... et l'idée d'une "pillule du lendemain" visant à ce que les cellules ne deviennent pas embryon, avant même la nidation, cela ne me paraît pas être un meurtre. Mettre sur un pied d'égalité un avortement le jour même d'un viol ou le lendemain, avant la nidation, et sans savoir d'ailleurs s'il y a eu fécondation ou pas, et un avortement d'un embryon déjà formé issu d'un couple "classique", est une aberration intellectuelle.
Dans un monde anxiogène comme le nôtre, j'ai du mal à accuser les femmes qui se retrouvent souvent seules, acculées, dans des situations financières précaires ou instables, et qui refusent l'enfant à naître. Car de fait, rien n'est fait dans notre société pour que des personnes puissent éduquer correctement leur enfant. Un enfant, ça coûte très cher à élever. Et ceux qui disent le contraire ont été parents à une autre époque ou ne sont pas encore parents. Dire qu'il suffit juste de l'aimer, c'est tout de même très simpliste. Et préconiser l'accouchement sous X, sans avoir tout donné à la mère pour qu'elle élève l'enfant dans la sérénité (bien être matériel, sécurité, affection, etc), c'est faire passer la morale avant la charité.
Suliko, vous vous méprenez en pensant qu'avec Dieu, on avorte moins. Un sondage était paru il y a un an : la part des catholiques pratiquants qui ont recours à l'avortement serait presque aussi grande que celles des non-croyants. Car la morale et le spirituel ne suffisent pas. Il nous faut vivre sur terre, et notre société est très complexe. Vous pouvez être contre l'avortement mais si vous y êtes confrontée alors que vous n'avez ni les moyens, ni la stabilité, ni un entourage solide, ni une communauté qui vous soutient, ou que vous êtes faible psychologiquement, rien ne dit que vous ne le ferez pas. L'avortement n'est pas la solution. Mais celles qui y ont recours, surtout lorsqu'elles sont contre, c'est qu'elles ne voient pas de solutions réelles pour mener leur maternité à terme.
Et j'en remets encore une couche mais si vous saviez le nombre de pères catholiques pratiquants qui inciteraient facilement leur femme à avorter... tout ça parce qu'ils ne voient pas comment être père de nouveau, ou que la situation matérielle les paralyse.
Je passe évidemment sur les avortements de complaisance. Cela n'est pas mon propos car je suis opposée à l'avortement mais dans des cas particuliers, et en prenant en compte la faiblesse humaine, je ne peux pas imaginer rendre les parents pénalement responsables quand c'est la société toute entière qui l'est (ne ne donnant pas les moyens matériels et humains d'élever convenablement et dans la paix les enfants).
Bien sûr, dans un monde idéal, il n'y aurait que des couples unis et heureux, qui mettraient au monde des enfants désirés et bien nourris, dans un monde où le fruit de la terre serait également partagé, où la précarité et les faiblesses psychologiques n'existeraient pas. Il fut un temps où l'on parlait de Dieu à tous les coins de rues, où l'avortement était condamné, mais où toutes les situations qui existent aujourd'hui se retrouvaient quand même, où il y avait tout autant d'adultères même au sein des couples "légaux", etc.
Le coeur de l'homme n'ayant pas changé, les problématiques restent les mêmes. Seuls les moyens de l'exprimer ont évolué.
Fraternellement.
Cécile
Je suis contre l'avortement, de manière globale. Mais en cas de viol, de danger pour la vie de la mère, j'avoue être moins radicale. Car c'est toujours une vie contre une autre dans ce cas là. Or, pourquoi celle de l'enfant serait préférée à celle de la mère. Demandez à mon mari s'il préfère sacrifier un embryon ou bien sa femme, je peux tout de suite vous assurer de la réponse. La vie à tout prix, si cela doit déstabiliser l'équilibre familial, mettre la famille en péril (une famille avec plusieurs enfants en bas âge, un père qui subvient aux besoins de la famille en travaillant beaucoup, ne pourrait pas survivre avec une mère absente ou une mère handicapée à vie). Quant au viol, c'est déjà une mort en soi... et l'idée d'une "pillule du lendemain" visant à ce que les cellules ne deviennent pas embryon, avant même la nidation, cela ne me paraît pas être un meurtre. Mettre sur un pied d'égalité un avortement le jour même d'un viol ou le lendemain, avant la nidation, et sans savoir d'ailleurs s'il y a eu fécondation ou pas, et un avortement d'un embryon déjà formé issu d'un couple "classique", est une aberration intellectuelle.
Dans un monde anxiogène comme le nôtre, j'ai du mal à accuser les femmes qui se retrouvent souvent seules, acculées, dans des situations financières précaires ou instables, et qui refusent l'enfant à naître. Car de fait, rien n'est fait dans notre société pour que des personnes puissent éduquer correctement leur enfant. Un enfant, ça coûte très cher à élever. Et ceux qui disent le contraire ont été parents à une autre époque ou ne sont pas encore parents. Dire qu'il suffit juste de l'aimer, c'est tout de même très simpliste. Et préconiser l'accouchement sous X, sans avoir tout donné à la mère pour qu'elle élève l'enfant dans la sérénité (bien être matériel, sécurité, affection, etc), c'est faire passer la morale avant la charité.
Suliko, vous vous méprenez en pensant qu'avec Dieu, on avorte moins. Un sondage était paru il y a un an : la part des catholiques pratiquants qui ont recours à l'avortement serait presque aussi grande que celles des non-croyants. Car la morale et le spirituel ne suffisent pas. Il nous faut vivre sur terre, et notre société est très complexe. Vous pouvez être contre l'avortement mais si vous y êtes confrontée alors que vous n'avez ni les moyens, ni la stabilité, ni un entourage solide, ni une communauté qui vous soutient, ou que vous êtes faible psychologiquement, rien ne dit que vous ne le ferez pas. L'avortement n'est pas la solution. Mais celles qui y ont recours, surtout lorsqu'elles sont contre, c'est qu'elles ne voient pas de solutions réelles pour mener leur maternité à terme.
Et j'en remets encore une couche mais si vous saviez le nombre de pères catholiques pratiquants qui inciteraient facilement leur femme à avorter... tout ça parce qu'ils ne voient pas comment être père de nouveau, ou que la situation matérielle les paralyse.
Je passe évidemment sur les avortements de complaisance. Cela n'est pas mon propos car je suis opposée à l'avortement mais dans des cas particuliers, et en prenant en compte la faiblesse humaine, je ne peux pas imaginer rendre les parents pénalement responsables quand c'est la société toute entière qui l'est (ne ne donnant pas les moyens matériels et humains d'élever convenablement et dans la paix les enfants).
Bien sûr, dans un monde idéal, il n'y aurait que des couples unis et heureux, qui mettraient au monde des enfants désirés et bien nourris, dans un monde où le fruit de la terre serait également partagé, où la précarité et les faiblesses psychologiques n'existeraient pas. Il fut un temps où l'on parlait de Dieu à tous les coins de rues, où l'avortement était condamné, mais où toutes les situations qui existent aujourd'hui se retrouvaient quand même, où il y avait tout autant d'adultères même au sein des couples "légaux", etc.
Le coeur de l'homme n'ayant pas changé, les problématiques restent les mêmes. Seuls les moyens de l'exprimer ont évolué.
Fraternellement.
Cécile