par jean_droit » lun. 19 nov. 2012, 23:58
III EN GUISE DE CONCLUSION, LA TRIPLE MISSION DES CHRETIENS EX-MUSULMANS ET L'AVENIR RELIGIEUX DE L'EUROPE
Un aspect important apparaît dans les déclarations des convertis au christianisme, celui d'une mission à trois volets, mission qu'ils se donnent au risque de leur vie, d'où le plus grand poids à attribuer à leurs déclarations. Il s'agit de :
- (a) solidarité avec les chrétiens persécutés (volet qui apparait dans le paragraphe précédent),
- (b) aider les occidentaux à ouvrir les yeux pour connaître la vérité sur l’islam,
- (c) annoncer l'évangile aux musulmans, ce qui conduit, implicitement, à une réflexion des "chrétiens de souche" sur la nature et le niveau de leur foi, face au devoir d'évangélisation de l'Europe que se donne les convertis.
Au sujet du volet (b) de la mission, Magdi Cristiano Allam s'exprime sans ambiguïté :
"Comme je l’ai dit tantôt, le jour de mon baptême a été le plus beau de ma vie. C’est à cet instant que j’ai pris conscience que j’avais une mission que je devais partager avec plusieurs. Dans le contexte actuel de l’Europe cette mission revêt un caractère urgent. Les européens malheureusement ne portent pas attention à ce qui se passe, ils ne connaissent pas les intentions des imams des nombreuses mosquées répandues à travers l’Europe.
La mission que je me suis donnée est d’aider les européens à ouvrir les yeux pour connaître la vérité sur l’islam, la vérité de ce qu’il y a dans le Coran, la vérité sur ce que le prophète de l’islam a fait, cette vérité est importante en soi.
Et il est tout aussi important pour les européens de redécouvrir l’amour d’eux-mêmes, d’affirmer leur identité propre et de développer davantage leur capacité de s’opposer aux attaques des islamistes" (LIRE). A ce niveau cette mission rejoint aussi celle que se donnent des ex-musulmans non chrétiens, comme par exemple Ali Sina (CF.) et Ibn Q. al Rassooli (CF.2) et (CF.3).
Dans le cadre du volet (c) un autre élément apparait : la ferme volonté d'évangélisation des musulmans, voie devant permettre de sauver le christianisme menacé en Europe par la montée en puissance d'un islam en progression constante (cf. § I.3).
Créée par Mohammed-Christophe Bilek, la fraternité de prière et d'accueil Mère Qabel (CF.), base historique de l'association Fraternité Notre-Dame de Kabylie, a cette vocation d'évangélisation.
Depuis une dizaine d'années, elle a pu accueillir plus d'une centaine de musulmans vivant en Europe, ou à l'extérieur de ce continent, en voie de répondre à l’appel du Christ. Une action dans des lieux publics est lancée. Elle a commencée le 07/10/2012, au niveau de la gare de Mantes la Jolie, avec la distribution d'environ 400 tracts, et d'une dizaine d'évangiles selon St Matthieu ont été distribués.
Fait surprenant l'accueil a été plutôt cordial de la part de populations d'origine non européenne, les plus réticents étant des français de souche (LIRE). De son côté, en Italie, le 15/10/2012, sur son site (ioamolitalia.it) Magdi Cristiano Allam s'exprimait ainsi :
"[…]. Plus j’avance, plus je regarde autour de moi, plus j’apprécie toute chose, et plus je suis convaincu que l’avenir de la civilisation, de démocratie libérale laïque et de la primauté du droit, dépendra de sa capacité à se distancer de l’islam comme religion, sans discrimination contre les musulmans en tant que personnes.
Comme je suis de plus en plus conscient que ce sont les chrétiens qui ont fui la persécution islamique qui nous sauveront. Seuls ceux qui ont personnellement connu la tyrannie de l’Islam peuvent convaincre l’Occident sur la vérité de l’Islam. Ceux qui ont tenu bon dans la foi en Jésus vaincront l’islam, ils sauveront le christianisme dans cet Occident déchristianisé et sauveront notre civilisation. Merci, Jésus".
Du côté du protestantisme, l'évangélisation, non bridée par l'attitude réservée d'une partie de l'Église Catholique, est particulièrement fructueuse. En France, sur ce plan l'action du pasteur Saïd Oujibou [(LIRE), et (VOIR)], associée à son charisme, est à noter. Le pasteur est présent sur les marchés des quartiers et citées "sensibles", et voyage beaucoup pour prêcher l'Évangile. L'émission "Complément d'enquête France 2" (2007) donne une image intéressante de cette action (VIDEO), et de son environnement, avec d'ailleurs une interview de Mohammed-Christophe Bilek
A première vue les objectifs de la triple mission, que se donnent les convertis, pourraient paraitre utopiques, et même ridiculement prétentieux, à nos yeux de chrétiens "de souche" contemporains, immergés dans l'océan de "l'esprit du Monde", dont la foi est généralement chancelante, et dont "le sel s'est affadi" (Matthieu V-10; Luc XIV-7, Marc IX, 49-50) depuis longtemps.
Certes le nombre de ces convertis est pour l'instant très petit par rapport l'ensemble des musulmans de France. Mais le taux de croissance des conversions s'améliore d'une année à l'autre (base : demandes faites à l'Association Notre-Dame de Kabylie). A ce niveau il est important de réfléchir sur ce passage du témoignage du fondateur de cette association, Mohammed-Christophe Bilek (TEXTE) :
" ….. Oui, ai-je vite compris, à la fin des années 60, Dieu veut établir une relation personnelle avec moi. Ayant conscience de ma faiblesse, venant de ces pauvres montagnes kabyles, comment ne pas être bouleversé par une si formidable attention du Maître de l’univers ? C’est de cela qu’il s’agit, et c’est cette révélation qui m’a interpellée ! À tel point, précisément, que je reprends à mon compte, à travers Pierre le questionnement de Jésus : « Mohammed, m’aimes-tu ? ». Autrement dit, « crois-tu en moi, après tout ce que tu as entendu et lu dans les Evangiles ? ». Et, enfin, comme ultime demande, celle-ci : « es-tu prêt à me suivre, à tout quitter pour moi ? »
Quand on a bien compris ce que Jésus requiert, par amour, on mesure toute la difficulté à lui répondre affirmativement. Et, là encore, une chose est de lui dire « oui », du bout des lèvres, autre chose est de tout quitter pour « Lui ». À nous autres, qui venons de l’Islam, cela a pour conséquence, ipso facto, de rompre, avec son passé, sa famille et sa communauté, et ses certitudes morales ou spirituelles.
Il est bien plus simple de rester musulman, je l’affirme ! En ne se positionnant pas, -Bah ! Nous avons le même Dieu -, les excuses sont nombreuses et faciles, pour ne pas opérer cet arrachement, accepter cette transformation, mourir à soi, et suivre Jésus, c’est une conversion exigeante qui ne s’accomplit qu’avec son aide.
C’est ce que le jeune homme riche de l’Évangile n’a pas pu, ou voulu faire. Car, au moins au départ, il faut son libre consentement : Jésus ne m'impose pas de « me soumettre », mais de l’aimer en toute liberté.
Voilà encore une différence de taille : est-ce que Dieu nous crée libres ou esclaves ? Selon notre réponse, Dieu n’est déjà plus le même: Dans un cas j’encoure le châtiment réservé aux apostats ou aux impies, dans l’autre je suis le fils prodigue attendu par son père qui convoquera tous ses serviteurs dés qu’il me verra à l’horizon. Quitter l’Islam est périlleux, il se fait au risque de sa vie. ….".
Si nous jugeons irréalisable la mission que ces convertis se donnent, réflexe naturel pour des incroyants voyant dans les expériences mystiques un signe clinique de maladie mentale, alors en nous plaçant au plan de la foi, nous chrétiens européens "de souche", ne raisonnons nous pas comme le "jeune homme riche de l'Évangile"?
Il est en effet clair que l'Esprit ne nous habite pas au même niveau que ces néo-chrétiens devenus eux, avec tous les persécutés chrétiens contemporains, "le sel de la terre", i.e. les vrais disciples, selon ce que dit Jésus : "quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède, ne peut être mon disciple" (Luc XIV-33).
Or ces convertis renoncent à leur passé, à leur famille, à leur communauté, à la sécurité physique. C'est énorme. Ils rejoignent tous les chrétiens persécutés contemporains, refusant d'abandonner leur foi malgré les menaces, les exactions, les brimades, les humiliations, l'insécurité. Ensemble ils sont maintenant ce "sel de la terre" multiplement symbolique, i.e. le sel du baptême donné avec l'eau, représentation de la sagesse évangélique, le sel qui préserve de la corruption, le sel figure de la purification du sacrifice, ce sel dont parle magnifiquement Lanza del Vasto dans le chapitre XVI de son livre "Commentaires de l'Évangile" (Denoël, 1951).
C'est pourquoi le témoignage offert par ces convertis devient identique à celui des premiers chrétiens. Pour utiliser la "langue de buis", à la mode depuis une cinquantaine d'années dans l'Église de France, leur choix "devrait nous interroger".
Aucune conclusion pessimiste ne peut donc être tirée des éléments présentés dans la première partie de ce texte, éléments qui résultent d'une analyse superficielle, à vue humaine. Ceci d'autant plus que cette analyse ne tient pas compte de la multiplication des conversions au christianisme, fait qui inquiète de nombreux religieux et politiques musulmans (§ II.3), dont celles inattendues et exceptionnellement nombreuses, dues à une expérience mystique pour lesquelles l'action de l'Esprit Saint est encore plus spectaculaire.
Cette expérience, étudiée par Henri Bergson (cf. "Les deux sources de la morale et de la religion"), a été vécue, à la fin du 19ème siècle et au 20ème siècle, par un petit nombre d'intellectuels de premier plan. A partir d'une observation issue des sens, elle leur a permis de vérifier l’existence du surnaturel, en relation avec l’usage de la raison (§ II.4). Ce que dit plus haut Magdi Cristiano Allam, témoin du Christ, vivant dans une totale insécurité, sous constante protection policière, prend alors l'allure d'une prophétie : les convertis issus de l'islam sauveront "le christianisme dans cet Occident déchristianisé et sauveront notre civilisation".
C'est toujours avec les moyens les plus faibles, insignifiants aux yeux du Monde (au sens johannique), que le Seigneur manifeste Sa Toute-puissance. Il y a deux mille ans les disciples de Jésus en ont été le premier exemple. Ils étaient le "sel de la terre", ce petit peu, cette infime pincée, qui a donné ensuite du goût, de la saveur au tout, c'est-à-dire à toute l'humanité.
[quote]III [b]EN GUISE DE CONCLUSION, LA TRIPLE MISSION DES CHRETIENS EX-MUSULMANS ET L'AVENIR RELIGIEUX DE L'EUROPE[/b]
Un aspect important apparaît dans les déclarations des convertis au christianisme, celui d'une mission à trois volets, [b]mission qu'ils se donnent au risque de leur vie, d'où le plus grand poids à attribuer à leurs déclarations[/b]. Il s'agit de :
- (a) solidarité avec les chrétiens persécutés (volet qui apparait dans le paragraphe précédent),
- (b) aider les occidentaux à ouvrir les yeux pour connaître la vérité sur l’islam,
- (c) annoncer l'évangile aux musulmans, ce qui conduit, implicitement, à [b]une réflexion des "chrétiens de souche" sur la nature et le niveau de leur foi, face au devoir d'évangélisation de l'Europe que se donne les convertis.[/b]
Au sujet du volet (b) de la mission, Magdi Cristiano Allam s'exprime sans ambiguïté :
"Comme je l’ai dit tantôt, le jour de mon baptême a été le plus beau de ma vie. C’est à cet instant que j’ai pris conscience que j’avais une mission que je devais partager avec plusieurs. Dans le contexte actuel de l’Europe cette mission revêt un caractère urgent. [b]Les européens malheureusement ne portent pas attention à ce qui se passe, ils ne connaissent pas les intentions des imams des nombreuses mosquées répandues à travers l’Europe.[/b]
La mission que je me suis donnée est d’aider les européens à ouvrir les yeux pour connaître la vérité sur l’islam, la vérité de ce qu’il y a dans le Coran, la vérité sur ce que le prophète de l’islam a fait, cette vérité est importante en soi.
Et il est tout aussi important pour les européens de redécouvrir l’amour d’eux-mêmes, d’affirmer leur identité propre et de développer davantage leur capacité de s’opposer aux attaques des islamistes" (LIRE). A ce niveau cette mission rejoint aussi celle que se donnent des ex-musulmans non chrétiens, comme par exemple Ali Sina (CF.) et Ibn Q. al Rassooli (CF.2) et (CF.3).
Dans le cadre du volet (c) un autre élément apparait : la ferme volonté d'évangélisation des musulmans, [b]voie devant permettre de sauver le christianisme menacé en Europe par la montée en puissance d'un islam en progression constante[/b] (cf. § I.3).
Créée par Mohammed-Christophe Bilek, la fraternité de prière et d'accueil Mère Qabel (CF.), base historique de l'association Fraternité Notre-Dame de Kabylie, a cette vocation d'évangélisation.
Depuis une dizaine d'années, elle a pu accueillir plus d'une centaine de musulmans vivant en Europe, ou à l'extérieur de ce continent, en voie de répondre à l’appel du Christ. Une action dans des lieux publics est lancée. Elle a commencée le 07/10/2012, au niveau de la gare de Mantes la Jolie, avec la distribution d'environ 400 tracts, et d'une dizaine d'évangiles selon St Matthieu ont été distribués.
Fait surprenant l'accueil a été plutôt cordial de la part de populations d'origine non européenne, les plus réticents étant des français de souche (LIRE). De son côté, en Italie, le 15/10/2012, sur son site (ioamolitalia.it) Magdi Cristiano Allam s'exprimait ainsi :
"[…]. Plus j’avance, plus je regarde autour de moi, plus j’apprécie toute chose, et plus je suis convaincu que l’avenir de la civilisation, de démocratie libérale laïque et de la primauté du droit, dépendra de sa capacité à se distancer de l’islam comme religion, sans discrimination contre les musulmans en tant que personnes.
Comme je suis de plus en plus conscient que ce sont les chrétiens qui ont fui la persécution islamique qui nous sauveront. Seuls ceux qui ont personnellement connu la tyrannie de l’Islam peuvent convaincre l’Occident sur la vérité de l’Islam. Ceux qui ont tenu bon dans la foi en Jésus vaincront l’islam, ils sauveront le christianisme dans cet Occident déchristianisé et sauveront notre civilisation. Merci, Jésus".
[b]Du côté du protestantisme, l'évangélisation, non bridée par l'attitude réservée d'une partie de l'Église Catholique, est particulièrement fructueuse. En France, sur ce plan l'action du pasteur Saïd Oujibou [(LIRE), et (VOIR)], associée à son charisme, est à noter. Le pasteur est présent sur les marchés des quartiers et citées "sensibles", et voyage beaucoup pour prêcher l'Évangile. [/b]L'émission "Complément d'enquête France 2" (2007) donne une image intéressante de cette action (VIDEO), et de son environnement, avec d'ailleurs une interview de Mohammed-Christophe Bilek
A première vue les objectifs de la triple mission, que se donnent les convertis, pourraient paraitre utopiques, et même [b]ridiculement prétentieux, à nos yeux de chrétiens "de souche" contemporains, immergés dans l'océan de "l'esprit du Monde", dont la foi est généralement chancelante, et dont "le sel s'est affadi" (Matthieu V-10; Luc XIV-7, Marc IX, 49-50) depuis longtemps.[/b]
[b]Certes le nombre de ces convertis est pour l'instant très petit par rapport l'ensemble des musulmans de France. Mais le taux de croissance des conversions s'améliore d'une année à l'autre[/b] (base : demandes faites à l'Association Notre-Dame de Kabylie). A ce niveau il est important de réfléchir sur ce passage du témoignage du fondateur de cette association, Mohammed-Christophe Bilek (TEXTE) :
" ….. Oui, ai-je vite compris, à la fin des années 60, Dieu veut établir une relation personnelle avec moi. Ayant conscience de ma faiblesse, venant de ces pauvres montagnes kabyles, comment ne pas être bouleversé par une si formidable attention du Maître de l’univers ? C’est de cela qu’il s’agit, et c’est cette révélation qui m’a interpellée ! À tel point, précisément, que je reprends à mon compte, à travers Pierre le questionnement de Jésus : « Mohammed, m’aimes-tu ? ». Autrement dit, « crois-tu en moi, après tout ce que tu as entendu et lu dans les Evangiles ? ». Et, enfin, comme ultime demande, celle-ci : « es-tu prêt à me suivre, à tout quitter pour moi ? »
Quand on a bien compris ce que Jésus requiert, par amour, on mesure toute la difficulté à lui répondre affirmativement. Et, là encore, une chose est de lui dire « oui », du bout des lèvres, autre chose est de tout quitter pour « Lui ». À nous autres, qui venons de l’Islam, cela a pour conséquence, ipso facto, de rompre, avec son passé, sa famille et sa communauté, et ses certitudes morales ou spirituelles.
[b]Il est bien plus simple de rester musulman, je l’affirme ![/b] En ne se positionnant pas, -Bah ! Nous avons le même Dieu -, les excuses sont nombreuses et faciles, pour ne pas opérer cet arrachement, accepter cette transformation, mourir à soi, et suivre Jésus, c’est une conversion exigeante qui ne s’accomplit qu’avec son aide.
[b]C’est ce que le jeune homme riche de l’Évangile n’a pas pu, ou voulu faire. Car, au moins au départ, il faut son libre consentement : Jésus ne m'impose pas de « me soumettre », mais de l’aimer en toute liberté.[/b]
Voilà encore une différence de taille : est-ce que Dieu nous crée libres ou esclaves ? Selon notre réponse, Dieu n’est déjà plus le même: Dans un cas j’encoure le châtiment réservé aux apostats ou aux impies, dans l’autre je suis le fils prodigue attendu par son père qui convoquera tous ses serviteurs dés qu’il me verra à l’horizon. Quitter l’Islam est périlleux, il se fait au risque de sa vie. ….".
Si nous jugeons irréalisable la mission que ces convertis se donnent, réflexe naturel pour des incroyants voyant dans les expériences mystiques un signe clinique de maladie mentale, alors en nous plaçant au plan de la foi, nous chrétiens européens "de souche", ne raisonnons nous pas comme le "jeune homme riche de l'Évangile"?
Il est en effet clair que l'Esprit ne nous habite pas au même niveau que ces néo-chrétiens devenus eux, avec tous les persécutés chrétiens contemporains, "le sel de la terre", i.e. les vrais disciples, selon ce que dit Jésus : "quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède, ne peut être mon disciple" (Luc XIV-33).
[b]Or ces convertis renoncent à leur passé, à leur famille, à leur communauté, à la sécurité physique. C'est énorme. Ils rejoignent tous les chrétiens persécutés contemporains, refusant d'abandonner leur foi malgré les menaces, les exactions, les brimades, les humiliations, l'insécurité. Ensemble ils sont maintenant ce "sel de la terre" multiplement symbolique, i.e. le sel du baptême donné avec l'eau,[/b] représentation de la sagesse évangélique, le sel qui préserve de la corruption, le sel figure de la purification du sacrifice, ce sel dont parle magnifiquement Lanza del Vasto dans le chapitre XVI de son livre "Commentaires de l'Évangile" (Denoël, 1951).
C'est pourquoi le témoignage offert par ces convertis devient identique à celui des premiers chrétiens. [b]Pour utiliser la "langue de buis", à la mode depuis une cinquantaine d'années dans l'Église de France, leur choix "devrait nous interroger".[/b]
Aucune conclusion pessimiste ne peut donc être tirée des éléments présentés dans la première partie de ce texte, éléments qui résultent d'une analyse superficielle, à vue humaine. Ceci d'autant plus que cette analyse ne tient pas compte de la multiplication des conversions au christianisme, fait qui inquiète de nombreux religieux et politiques musulmans (§ II.3), dont celles inattendues et exceptionnellement nombreuses, dues à une expérience mystique pour lesquelles l'action de l'Esprit Saint est encore plus spectaculaire.
Cette expérience, étudiée par Henri Bergson (cf. "Les deux sources de la morale et de la religion"), a été vécue, à la fin du 19ème siècle et au 20ème siècle, par un petit nombre d'intellectuels de premier plan. A partir d'une observation issue des sens, elle leur a permis de vérifier l’existence du surnaturel, en relation avec l’usage de la raison (§ II.4). Ce que dit plus haut Magdi Cristiano Allam, témoin du Christ, vivant dans une totale insécurité, sous constante protection policière, prend alors l'allure d'une prophétie : les convertis issus de l'islam sauveront "le christianisme dans cet Occident déchristianisé et sauveront notre civilisation".
[b]C'est toujours avec les moyens les plus faibles, insignifiants aux yeux du Monde (au sens johannique), que le Seigneur manifeste Sa Toute-puissance. Il y a deux mille ans les disciples de Jésus en ont été le premier exemple. Ils étaient le "sel de la terre", ce petit peu, cette infime pincée, qui a donné ensuite du goût, de la saveur au tout, c'est-à-dire à toute l'humanité[/b].[/quote]