Les évangéliques

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Forum de débats dialectiques entre personnes de bonne volonté autour de la religion chrétienne (catholicisme) et des objections formulées à son encontre

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Re: Les évangéliques

par Vincichristi » ven. 03 janv. 2014, 22:19

Pour parler du cas de la France, il est possible aussi que l'opinion négative constamment construite dans les milieux politiques, médiatiques, culturels et éducatifs, sur le catholicisme en particulier et la religion en général, pousse les personnes en mal de religieux à se tourner vers des confessions à qui on impute pas les crimes et l'obscurantisme que l'on réserve au catholicisme.
D'autre part, le passé, la tradition, la coutume, tout cela est rejeté par la jeunesse, à qui on présente la modernité comme la ligne d'horizon merveilleuse vers laquelle il faut tendre si on veut être progessiste donc moralement "in"
Qui plus est , catholicisme fait penser à histoire de France monarchique et dans un pays si républicanisé à outrance, le protestantisme qui a eu envers le système républicain une attention enthousiaste, devient une religion qui se fonde dans la modernité politique si sensible en FRance à une laïcité stricte et totale ( sauf pour l'autre religion " montante, bien entendu !!!)
en gros : catho = pas beau

Le Pape et les évangéliques

par jean_droit » lun. 29 juil. 2013, 10:58

Le Pape a abordé publiquement le problème des évangéliques.

D'abord en allant devant une église pentecôtiste et en priant avec le pasteur et ses fidèles. A leur demande il les a béni.

C'était le jour où il est allé dans une favela ... lieu où il doit y avoir beaucoup d'évangéliques.

Je ne sais si cette information est parue en France.

http://fratresinunum.com/page/2/

Voilà le début du texte en portugais. Excusez moi.
Papa Francisco rezou com evangélicos em Manguinhos.

Pontífice parou em uma igreja evangélica da Assembleia de Deus Complexo de Manguinhos e fez uma oração com o pastor e os cristãos protestantes

Exame.com – Rio de Janeiro – Em sua caminhada pela comunidade de Varginha, no Complexo de Manguinhos, na zona norte da capital fluminense, o papa Francisco parou em uma igreja evangélica da Assembleia de Deus e fez uma oração com o pastor e os cristãos protestantes, informou o padre Márcio Queiroz, que acompanhou o pontífice na visita à favela.

“Caminhando pela comunidade, chegamos até a igreja evangélica. Eu mostrei a ele que eles estavam no templo, e ele pediu para ir até lá para cumprimentá-los. O papa falou com o pastor e com as pessoas que estavam lá, e os convidou a rezarem um Pai Nosso”, disse.

O porta-voz do Vaticano, padre Federico Lombardi, também comentou a parada do pontífice na Assembleia de Deus. “O papa parou em frente à igreja e rezou com os fiéis da Assembleia de Deus que estavam na porta. Até eles pediram bênção. Foi um momento ecumênico, espontâneo e muito bonito”, ressaltou.
Mais, aussi, il s'est inquiété de savoir comment faire revenir dans l'Eglise les évangéliques.
Cette fuite de tant de catholiques de par le monde est, en effet, inquiétante. Je trouve courageux de la part du Saint Père d'en parler .... aux évêques brésiliens.

Je suis, par contre, assez réservé sur le diagnostic des causes de ce phénomène.

Sur les solutions à mettre en oeuvre il est certain que le manque de "proximité" des nombreux catholiques et de nombreux clercs est un handicap.

Et ce n'est pas ces pas de danse des évêques brésiliens en soutane aux JMJ qui vont changer que ce soit. Ils se sont comportés en "zozos" ridicules. Ils ont en fait fuir certains mais en gagner aucun.

http://www.20minutes.fr/article/1193287 ... or=RSS-176
JMJ: Le pape appelle l'Eglise brésilienne à faire revenir les fidèles partis chez les évangéliques

Créé le 27/07/2013 à 20h46 -- Mis à jour le 27/07/2013 à 20h55

MONDE - Il prône pour cela une attitude crédible basée sur la simplicité et la proximité...

Le pape François a appelé samedi l'Église brésilienne à faire revenir les fidèles partis massivement depuis trente ans vers les Églises évangéliques en adoptant une attitude crédible basée sur la simplicité et la proximité.

Pour ceux «qui cherchent des réponses dans les nouveaux et répandus groupes religieux, il faut une Église capable de croiser leur route, une Église en mesure de s'insérer dans leurs conversations, une Église qui sait dialoguer», a dit le pape devant les évêques brésiliens, analysant les raisons de la désaffection qui frappe l'Église catholique.

«Beaucoup ont cherché des faux-fuyants parce que la ''mesure'' de la Grande Église apparaît trop haute. Beaucoup ont pensé: l'idée de l'homme est trop grande pour moi, l'idéal de vie qu'elle propose est en dehors de mes possibilités, le but à atteindre est inaccessible, hors de ma portée», a déclaré le pape qui n'a pas cité directement les groupes néo-pentecôtistes.

«Avec la désillusion dans le coeur, ils sont allés à la recherche de quelqu'un qui les illusionne encore une fois», a jugé le pape.

L'Église catholique a perdu beaucoup de terrain face aux églises évangéliques

Le Brésil est le pays qui compte le plus de catholiques au monde, avec 123 millions de fidèles, soit 65% de la population. Mais ils étaient 92% en 1970 et l'Église catholique a perdu beaucoup de terrain face aux églises évangéliques en particulier pentecôtistes, très actives dans tout le pays.

Présentess partout, en particulier dans les périphéries pauvres des grandes villes, elles promettent guérison et prospérité lors de prières quotidiennes et enflammées, contrôlent d'importants médias, forment un bloc important au Parlement. Les évangéliques représentent désormais plus de 22% de la population, soit 42,3 millions de personnes et sont en progression constante.

«Beaucoup sont partis parce qu'on leur a promis quelque chose de plus haut, quelque chose de plus fort, quelque chose de plus rapide», a observé le pape, condamnant «la mondialisation implacable» qui contribue à ce phénomène.

Parfois, nous perdons ceux qui ne nous comprennent pas parce que nous avons oublié la simplicité», a aussi remarqué François, parlant aussi d'une «rationalité étrangère» imposée aux Latino-Américains.

«L'Église est peut-être trop éloignée de leurs besoins, peut-être trop pauvre pour répondre à leurs inquiétudes, peut-être trop froide dans leurs contacts, peut-être trop auto-référentielle, peut-être prisonnière de ses langages rigides ? Le monde semble avoir fait de l'Église comme une survivance du passé, insuffisante pour les questions nouvelles. Peut-être l'Église avait-elle des réponses pour l'enfance de l'homme mais non pour son âge adulte», a remarqué le pape dans ce discours, l'un des plus personnels depuis son élection.

«Aujourd'hui, il faut une Église en mesure d'aller au-delà de la simple écoute, une Église capable de déchiffrer la nuit contenue dans la fuite de tant de frères et soeurs», a-t-il recommandé aux évêques brésiliens. L'église doit réapprendre «la grammaire de la simplicité», ainsi que la vertu de l'humilité, qui est «l'ADN de Dieu», a-t-il dit.

Plus tôt, Il avait exhorté les prêtres «à ne pas rester enfermés dans leur paroisse» mais à «sortir» pour évangéliser ceux qui sont loin et à «aller dans les favelas chercher et servir le Christ».

.........................

Avec AFP

Re: Brésil: culte évangélique en hausse dans le plus grand p

par Aldous » mer. 03 oct. 2012, 12:24

Bonjour,

Et on peut peut-être rappeler que les protestants c'est quand même des chrétiens:

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9,38-43.45.47-48.
Jean, l'un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu'un chasser des esprits mauvais en ton nom ; nous avons voulu l'en empêcher, car il n'est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit : « Ne l'empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
celui qui n'est pas contre nous est pour nous.
Et celui qui vous donnera un verre d'eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.

Re: Brésil: culte évangélique en hausse dans le plus grand p

par salésienne05 » mar. 02 oct. 2012, 23:57

Cher Ti'hamo,

Selon qui se convertit, et lorsque venant de nulle part, on rencontre le Seigneur pour la première fois, c'est rarement pour une profession de foi ou à cause d'une interrogation sur le Salut mais bien parce que soudainement, on SAIT qu'Il existe, qu'Il nous aime, qu'Il nous appelle et qu'Il met en nous le désir de Le suivre et de Lui ressembler.

Et quand Jésus convertissait, souvent Il soignait les maux de la vie avant d'en venir au problème du Salut. Relever humainement était un préalable. Se sentir accueilli, épaulé, guéri, relevé, dans son humanité : c'est le point de départ de nombreuses conversions. Se savoir appelé par son nom, en premier lieu sans doute... Or, même dans nos paroisses de campagne, faisons-nous l'effort d'aller saluer la personne qui semble n'être jamais venue, lui demander son nom, nous présenter, lui offrir d'entrer dans notre communauté, ne serait-ce que pour la journée ? Nous ne le faisons pas généralement. Or, les évangéliques, quelles que soient leurs motivations, et même si cela semble superficiel (je n'en sais rien), font souvent bon accueil.

On ne peut pas se défausser d'une charité purement humaine : dans le commandement d'aimer notre prochain, il ne s'agit pas simplement d'une bonne intention, ni même que du soucis du Salut de l'autre, mais bien d'une mansuétude, d'une courtoisie, d'une douceur réelle à l'égard du prochain. Quelque chose au ras des paquerettes mais qui est un commandement.

Que font les autres que nous ne faisons pas n'est pas la question. La seule réelle question est : "Seigneur, que faire pour ne pas être un obstacle entre Toi et mon prochain ?".

Fraternellement.

Cécile

Re: Brésil: culte évangélique en hausse dans le plus grand p

par ti'hamo » mar. 02 oct. 2012, 22:59

De la lecture des messages, je retiens donc que, quand on est vieux et mou, on ne va pas au Paradis, alors que le Salut éternel est automatiquement acquis à ceux qui, jeunes, savent bouger et faire du bruit. Et qui peuvent aligner 10.000 signatures de soutien.


Je me souviens d'un reportage, pas particulièrement orienté ni pro catholique, qui montrait un pasteur évangélique appliquant ses méthodes à l'américaine dans une banlieue, de Paris me semble-t-il. Je ne crois pas que le prêche m'aurait fait l'effet d'une bouffée d'air frais. Plutôt le genre de chose qui me ferait fuir : agitation et cris d'un bout à l'autre ; du bruit, du bruit, bouger, bouger, le pasteur qui parle fort et sans arrêt, sans un seul temps de pause ni d'arrêt, excatement comme un présentateur vedette d'une émission populaire ou un vendeur de casseroles à la foire. Aucun moment de silence, aucun moment de recueillement.

Les gens interrogés étaient justement attirés par cela : ça bouge, ça donne l'impression de faire partie d'un groupe, ça rassure ; comme on n'est jamais laissé dans le face à face intérieur et le recueillement, évidemment, on évite les situations inconfortables, c'est sûr. C'est la même chose qui attire plus de gens vers les jeux télévisés et les boites de nuit que vers les monastères et les adorations eucharistiques.

Et par contre, aucun fond. Et, non, Salésienne, "aucun fond" ça ne veut pas dire "aucun raisonnement intellectuel complexe".
Je dis bien, il n'y avait aucun fond : aucune vraie profession de foi, aucune interrogation sur le salut, sur l'âme, sur Dieu. Seulement des émotions et des sentiments rassurants. (et plein de certitudes confortables : pourquoi ne sont-elles dérangeantes que de la part des bourgeois catholiques, je me le demande).

Des saints peu portés sur la réflexion intellectuelle et peu lettrés, oui, on en a : le saint curé d'Ars. Ben, je suis désolé, mais aussi peut lettré soit-il, jamais on ne dira de lui qu'il manquait de fond !


Donc, oui, ça attire beaucoup de monde. Par des techniques et un fond directement repris de la télévision et de la publicité, et en empêchant chez les personnes ciblées la moindre vie intérieure.

Est-ce si admirable ? Faut-il souhaiter attirer autant de monde, si c'est attirer par de mauvais moyens vers un mauvais but ?



Je préfère encore aller aider à chanter les petites vieilles dames de la chorale de ma paroisse : et bien non elles n'ont rien de bourgeois, ça ne les empêche pas d'être pleines de préjugés... sur les "intégristes" et les bourgeois, ce qui est énervant mais elles sont sympathiques quand-même,
et là au moins, c'est une vraie messe dans laquelle on ne vit pas d'illusions, dans laquelle on ne cherche pas à tout prix l'illusion de fête permanente et de jeunesse physique éternelle que nous prêche déjà le monde (et de fausse fraternité fondée sur la seule émotion) ; les notes ne sont pas toujours très justes, mais ça vaut mille fois mieux que le bruit et la poudre aux yeux.


(Vous connaissez la fable du marchand de bonbons et du dentiste au pays des enfants ? Le premier a beaucoup plus de succès.)

(PS : accessoirement, le pasteur, dans le reportage, assurait qu'il avait du succès parce que l'église catholique ne venait pas s'intéresser à ces gens ; juste après, le reportage suivait un prêtre, dans le même quartier, qui allait parler aux gens, notamment des prostituées, d'ailleurs.

On rétorquera que, dans ces pays, là bas, les gens savent à quoi s'en tenir, et s'ils se détournent de l'église catholique, c'est bien que l'église catholique ne les soutient pas : même pas ; voyez, lors de la Commune, en France, les prêtres et religieuses qui se firent exécuter par les plus excités des révolutionnaires anticléricaux, comme complices des bourgeois, étaient justement ceux qui étaient là, sur place, au service de tous, chaque jour.)

Les évangéliques

par elenos » mar. 02 oct. 2012, 17:28

Bon dialogue.
Relire Matt.chap18 v20 "Là où trois ou quatre sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux"
C'est valable autant pour les églises catholiques réunissant de faibles effectifs. Ou des paroisses protestantes, car un pasteur disait "Il n'y aplus que des vieux" (par courtoisie il n'osait pas dire "que des vieilles"! qui etait plus vrai). Mais Jésus est aussi parmi les "évangélistes" même quand il réunissent une foule. En fait ils sont "missionnaires" et prennent des risques (lire l'observatoire de la christianophobie) su moins dans les pays à hauts risques. Il n'y a pas d'assurance-vie pour précher l'évangile en pays musulmans.

Re: Brésil: culte évangélique en hausse dans le plus grand p

par Raistlin » jeu. 12 juil. 2012, 9:40

jean_droit a écrit :Il est inquiétant de voir ces Eglises catholiques ne pas réussir à conserver leurs fidèles.
Où est le "hic" je ne le sais pas ?
Pourtant ce dont je suis certain c'est que c'est, d'abord, en élevant le niveau de la spiritualité moyenne que nous pourrons résister et convertir.
Sous-entendu : tout le monde a une spiritualité moyenne plus élevée que celle des catholiques. :/
Vous confondez spiritualité et chatouillis dans le ventre, Jean. Vous confondez spiritualité et exaltation émotionnelle.

Je ne dis pas qu'il n'y a pas des choses à faire dans le monde catholique. Beaucoup a été perdu. Mais je crois aussi que c'est une grande erreur de croire qu'il faille imiter en toute chose les hérésies qui ont du succès. Ce n'est pas parce que ça plaît aux foules que c'est vrai, bon et utile au Salut des âmes.

Après, si votre recommandation est de faire "comme" les évangéliques, autant devenir évangélique, non ? Ce serait plus simple et plus rapide.

Donc oui, il y a des choses à changer dans l'Église. Une vie de foi et un zèle missionnaire à retrouver, c'est certain. Mais je crois profondément que c'est en se réappropriant les grâces propres à l'Église et non pas en imitant les hérétiques de tout poil. Vous savez, faire chanter et prier des centaines jeunes pendant 2 heures, les faire pleurer à genoux devant le Saint-Sacrement, c’est très très facile. On fait ça tous les étés à Paray-le-Monial. Mais ça ne suffit pas à enraciner une vie dans la Christ, ça ne suffit pas pour être un disciple du Christ, on le constate bien lorsque le retour à la vie de tous les jours a lieu.

Bref, pour résumer : ne confondons le succès apparent de telle ou telle religion avec la grâce d’une vraie vie en Dieu. Séduire les foules est d’une facilité déconcertante pour le démon, les politiques ou lady gaga. Sachons donc ne pas nous arrêter au superficiel. Les fils et filles de l’Église auront toujours à se convertir et à apprendre à vivre du feu de l’Esprit. Mais je ne suis pas certain que lorgner sur ce que font les autres soit la bonne solution…

Cordialement,

Les évangéliques

par jean_droit » jeu. 12 juil. 2012, 7:20

Je voudrais faire remarquer une chose :
Quand j'ai parlé de l'évangélisation par les évangéliques j'ai donné comme exemple des pays où la présence chrétienne est faible.
Je pense, bien sûr, d'abord à l'Algérie.
Mais dans le cas du Brésil et, aussi, du Mexique il s'agit de peuples qui étaient essentiellement catholiques. Et on y voit les évangéliques attirer vers eux de plus de monde.
C'est cela qui est inquiétant.
Il est inquiétant de voir ces Eglises catholiques ne pas réussir à conserver leurs fidèles.
Où est le "hic" je ne le sais pas ?
Pourtant ce dont je suis certain c'est que c'est, d'abord, en élevant le niveau de la spiritualité moyenne que nous pourrons résister et convertir.

Re: Brésil: culte évangélique en hausse dans le plus grand p

par Teano » mer. 11 juil. 2012, 11:00

[+] Texte masqué
salésienne05 a écrit :
Je ne mets pas en doute ni la foi ni la sincérité des nombreuses personnes qui ont trouvé Jésus dans ces églises.
Nous avons eu, sur le forum, quelques membres de ces courants évangéliques, ils ont montré très vite leurs limites : il n'y a pas ou peu de fond.
Une pléïade de saints catholiques étaient illettrés, analphabètes et n'avaient aucune connaissance théologique. Je suppose qu'il y a encore des milliers de saints et saintes anonymes, y compris chez des non-catholiques, mais qui, au moment de la Rencontre finale avec le Sauveur, auront été récompensés de l'Amour qu'ils auront eu pour leur prochain et la rectitude de leur vie.

De même que peut-être, beaucoup d'entre nous sur ce forum, avec tout le fond qui va avec, se retrouveront dépassés en sainteté par de peuvre hères dont ils n'auraient jamais pensé qu'ils puissent être saints.

Bref. Où recrutent les Eglises évangéliques si ce n'est dans les pays à fortes disparités sociales, dans les banlieues, dans les classes sociales à qui l'Eglise Catholiques ne sait plus monter la Face du Sauveur et la beauté simple (car la beauté ne peut être que simple) de nos deux millénaires de Tradition. Je ne parle pas de liturgie, n'est-ce pas mais bien de Tradition, des Pères de l'Eglise, de tous les moines, moniales, saints et saintes, qui ont fait l'Eglise catholique au fil des siècles.

Il y a bien des études qui ont été menées en France pour expliquer que le catholicisme en France concernait les CSP +. Ce n'est pas une invention de ma part. Dans les autres pays, cela s'amorce également.

Alors, avant d'accuser Satan et de se victimiser constamment, il faudrait non pas regarder chez les autres ce qui marche et faire pareil, mais se remettre en question nous-mêmes pour savoir quel Visage du Sauveur nous ne savons pas montrer...

Quand Teano faisait remarquer sur un autre fil qu'elle avait été bien accueillie par deux fois dans l'Eglise Catholique. Certes, mais Teano, vous possédez indiscutablement les codes de bonne conduite et de savoir d'une France "bourgeoise" (excusez le terme mais je n'en ai pas d'autres : cela n'a rien de péjoratif mais indique bel et bien une certaine norme sociale, que vous pouvez vous -moi comprise - trouver "normale" et bien sous tous rapports, mais qui peut paraître ostentatoire et blessante pour d'autres).

Je en crois pas m'égarer en citant ce passage de l'Introduction à la Vie Dévote sur la pauvreté, où le Saint indique à sa Philothée qu'il ne suffit pas d'aimer la pauvreté mais d'aimer les pauvres réellement.
"Aimez les pauvres et la pauvreté, car par cet amour vous deviendrez vraiment pauvre, puisque, comme dit l’Ecriture, nous sommes faits comme les choses que nous aimons. L’amour égale les amants: « Qui est infirme, avec lequel je ne sois infirme ? » dit saint Paul. Il pouvait dire : « Qui est pauvre, avec lequel je ne sois pauvre ? » parce que l’amour le faisait être tel que ceux qu’il aimait. Si donc vous aimez les pauvres, vous serez vraiment participante de leur pauvreté, et pauvre comme eux. Or, si vous aimez les pauvres, mettez-vous souvent parmi eux: prenez plaisir à les voir chez vous et à les visiter chez eux ; conversez volontiers avec eux ; soyez bien aise qu’il vous approchent aux églises, aux rues et ailleurs. Soyez pauvre de langue avec eux, leur parlant comme leur compagne ; mais soyez riche des mains, leur départant de vos biens, comme plus abondante.
Voulez-vous faire encore davantage, ma Philothée ? Ne vous contentez pas d’être pauvre comme les pauvres, mais soyez plus pauvre que les pauvres. Et comment cela ? « Le serviteur est moindre que son maître » : rendez-vous donc servante des pauvres ; allez les servir dans leurs lits quand ils sont malades, je dis de vos propres mains ; soyez leur cuisinière, et à vos propres dépens ; soyez leur lingère et blanchisseuse. O ma Philothée, ce service est plus triomphant qu’une royauté.
Je ne puis assez admirer l’ardeur avec laquelle cet avis fut pratiqué par saint Louis, l’un des grands rois que le soleil ait vus, mais je dis grand roi en toute sorte de grandeur. Il servait fort souvent à la table des pauvres qu’il nourrissait, et en faisait venir presque tous les jours trois à la sienne; et souvent il mangeait les restes de leur potage avec un amour non pareil. Quand il visitait les hôpitaux des malades (ce qu’il faisait fort souvent), il se mettait ordinairement à servir ceux qui avaient les maux les plus horribles, comme ladres, chancreux et autres semblables, et leur faisait tout son service à tête nue et les genoux à terre, respectant en leur personne le Sauveur du monde, et les chérissant d’un amour aussi tendre qu’une douce mère eût su faire son enfant. Sainte Elisabeth, fille du roi de Hongrie, se mêlait ordinairement avec les pauvres, et pour se récréer s’habillait quelquefois en pauvre femme parmi ses dames, leur disant : « Si j’étais pauvre, je m’habillerais ainsi. » O mon Dieu, chère Philothée, que ce prince et cette princesse étaient pauvres en leurs richesses, et qu’ils étaient riches en leur pauvreté !


Vu de notre monde occidental, on aime souvent les pauvres des pays lointains, où on peut aller éventuellement un ou deux ans de manière désintéressée, revenant tout heureux d'avoir découvert des pauvres extraordinaires, trouvant toujours que les pauvres des pays pauvres sont mieux que nos pauvres à nous... Les pauvres de nos pays riches, nous les trouvons trop grossiers, pas assez instruits, vulgaires, et j'en passe et en plus, on les accuse facilement de fraudes, de fénéantise, et des tous les maux. Evidemment, vous avez compris que lorsque je dis "pauvre" je ne parle pas seulement de pauvreté économique : ATD Quart-Monde a su et sait toujours bien le montrer avant moi.

Or, pour revenir aux Evangéliques (et à l'Islam d'ailleurs aussi) : ils arrivent à toucher ce public là. Pourquoi ? sans doute parce qu'ils savent mieux les accueillir que nous et, même si ce n'est pas sincère, ils savent au moins leur faire croire qu'ils sont aimés. Les Evangéliques et leur assemblée parsaissent plus accessible, humainement parlant. Et c'est ce qui fait toute la différence.


Fraternellement.

Cécile
Cécile
Chère Cécile,

Merci de me remettre en place : je suis parfois elliptique et souvent tranchante dans mes jugements.
Vous avez raison : je colle assez bien à l'image de l'archétype catho. Blanche, européenne, française, cadre, universitaire, cultivée voire lettrée... et tatouée !
Tout cela m'a pas empêchée de me planter royalement, profondément et gravement !
Le fond me manquait et je l'ai payé.

C'est de cela que je parlais en disant que le protestantisme évangélique manque de fond : je ne parle pas seulement ni exclusivement de connaissances mais de la dimension collective, ecclesiale de notre vie chrétienne... C'est cela que j'apprécie dans notre Eglise Catholique : Sainte Thérèse de Lisieux avoisine Saint Augustin, Saint François taille le bout de gras avec Saint Grégoire le Grand et que dire de nos Apôtres ? Saint Matthieu était publicain, c'était un homme d'argent, presque un "cadre sup'" ; Saint Pierre était pêcheur, un artisan, Saint Paul était un homme remarquablement instruit et il n'a pas rougi de prendre la défense d'un esclave. Et je suis bien d'accord avec toi : les voies de la sainteté ne correspondent pas à des normes sociales ni à un niveau de connaissances ou d'érudition. Nous, catholiques, aimons nous mettre à l'école des saints : les grands, les petits, les instruits, les illettrés. Les uns comme les autres, nous font les pieds en nous renvoyant à notre ignorance et à notre manque d'humilité. Si tu ne sais pas (ce qui en soi n'est pas un péché), l'Eglise elle, elle peut écouter ta question et te donner des réponses. On avance ensemble, en s'appuyant sur les mêmes fondements (théologie, doctrine, sacrements, etc) même si tout le monde n'a pas le même rythme.

Que de solitude dans le protestantisme évangélique, derrière l'apparente fraternité : la Sola Scriptura laisse chacun avec son libre-arbitre, devant ses questions, ses convictions et finalement ses péchés et ses égarements ! Il n'accepte l'autorité de personne. Point de secours auprès des saints, ni par les sacrements ! Que de désarroi parfois, derrière l'exubérance des louanges !

Recrute-t-il parmi les pauvres en esprit ou parmi des gens que la société a mis à part, malmenés par la vie, et à qui on tient un discours qu'ils sont prêts à entendre : Jésus va te donner la guérison de tes maladies, la fin de tes problèmes d'argent, la famille de tes rêves et ceux qui t'ont fait du mal seront châtiés car toi, maintenant, tu es du côté des bons, des justifiés. Combien de gens viennent dans ces église d'abord en quête d'estime d'eux-mêmes ?

Je ne suis pas certaine qu'on ait plus que les catholiques le souci matériel des pauvres dans ces églises, alors que le Secours Catholique et ATD Quart-Monde aident les pauvres sans leur demander de certificat de baptême et avant de leur parler de Jésus, ils font en sorte que les pauvres puissent vivre un jour de plus.

Convertir, convertir, ils n'ont que ce mot à la bouche, les amener à eux à tout prix pour se justifier soi-même dans ses propres convictions !

A quoi bon aller vendre du vent en Europe de l'Est quand notre France a tant besoin de l'Evangile.

Re: Brésil: culte évangélique en hausse dans le plus grand p

par angeGardien » mer. 11 juil. 2012, 9:47

chinouy11 a écrit :Selon le magazine 'Le monde des Religions' du mois de Mai-Juin 2012, 59% des convertis au Protestantisme Évangélique sont d'anciens catholiques, 28% d'anciens 'Sans-Religion'...
11 juil 2012

Il est important de savoir manipuler les chiffres et les statistiques, mais il est aussi important de tenir compte d'un certain nombre d'éléments pour manipuler les chiffres avec intelligence, ce qui n'est pas vraiment le cas de ceux qui veulent à tout prix détruire l'église catholique.

Tenant compte du grand nombre de divorcés et autres catholiques qui ne répondent pas ou plus aux critères de l'église, il me semble évident qu'ils se tournent vers d'autres religions et c'est tant pis pour eux. Il est préférable d'aspirer à la qualité plutôt qu'à la quantité. C'est la différence entre un vêtement haute couture et un vêtement "made in China" à quatre sous.

Quelle que soit la volonté de destruction de l'église catholique, celle -ci survivra.

Re: Brésil: culte évangélique en hausse dans le plus grand p

par Raistlin » mer. 11 juil. 2012, 9:36

salésienne05 a écrit :Or, pour revenir aux Evangéliques (et à l'Islam d'ailleurs aussi) : ils arrivent à toucher ce public là. Pourquoi ? sans doute parce qu'ils savent mieux les accueillir que nous et, même si ce n'est pas sincère, ils savent au moins leur faire croire qu'ils sont aimés. Les Evangéliques et leur assemblée parsaissent plus accessible, humainement parlant. Et c'est ce qui fait toute la différence.
Alors là, vous me permettrez de ne pas être du tout d'accord. Je connais des paroisses où l'on est très bien accueilli. Ca, c’est comme les poncifs habituels qu’on entend sur les « grenouilles de bénitier » tellement moins charitables que tel athée qui a le cœur sur la main.

Pour moi, le mal est bien plus profond et je le résume de la sorte :
1- Affadissement de la foi chez nombre de catholiques et prostitution doctrinale et liturgique chez certains ministres du culte (avec pour conséquence directe une chute des vocations et la perte du zèle missionnaire). Ne ne nions pas, ce serait idiot.
2- Individualisme galopant où la personne refuse toute autorité et s'estime capable de dire où est le vrai. Du coup, l'autorité légitime de l'Église n'est plus reconnue, chacun se croit libre d'aller là où ses démangeaisons le conduisent.
3- Parallèlement à cet individualisme, et en opposition avec lui, il y a le communautarisme. L’individu est tenté d’adhérer non pas fondées sur la charité du Christ, mais sur un sentiment d’appartenance.
4- Mauvaise publicité faite à l'Église par nombre de médias.
5- Le consumérisme omniprésent qui fait qu'on gère la foi comme on gère ses courses : on prend ce qui nous arrange et on se fiche de la vérité objective.

Bref, je suis tout à fait conscient que les catholiques doivent prendre acte du fait qu’ils ont à renouveler d’urgence leur vie évangélique, et en profondeur. Mais l’Église n’est pas un club : il ne s’agit pas d’attirer les foules en leur faisant miroiter n’importe quoi.

Cordialement,

Re: Brésil: culte évangélique en hausse dans le plus grand p

par Teano » mer. 11 juil. 2012, 9:33

Je vous invite à lire le dernier message de José dans son propre fil, il dit beaucoup en peu de mots.

http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... 20&t=22211

Les évangéliques

par Cgs » mar. 10 juil. 2012, 22:27

Bonsoir,

Le dynamisme des églises évangéliques est remarquable. En revanche, on constate que ces églises ont parfois du mal à conserver leurs croyants longtemps. L'euphorie du début, que vous décrivez fort justement (foi accessible et simple, sensible, vécue en vraie fraternité, etc) s'affadit vite, et c'est ce qui explique que certains reviennent au catholicisme.

Pour durer dans la foi, il faut pouvoir se nourrir spirituellement. Et là, la plupart des églises évangéliques connaissent de grandes difficultés en la matière. C'est lié à la structure ecclésiale de ces églises, à l'absence de sacrements, à un rapport au temps trop rapide et trop centré sur le court-terme. L'étude de la Bible nourrit, l'absence de guide de lecture, et la reconnaissance du libre examen des textes par le croyant, font que les interprétations de la Bible deviennent parfois plus des sujets de dissension que des sujets nourrissants. Cela mène d'ailleurs à un morcellement de la foi, lorsque le croyant constate la grande diversité des réponses contradictoires qui existent dans le monde protestant en matière de foi.

Pour avoir discuté pas mal de temps avec certains évangéliques, j'ai pu constater qu'une question simple, tranchée depuis longtemps dans l'Eglise catholique, peut devenir un imbroglio inextricable dès lors que la question est évoquée en église chez les évangéliques. Par exemple, la conception de la Sainte Trinité, confessée au départ, peut être déstabilisée par certaines thèses unitariennes, qui se fonde sur le même texte biblique pour étayer ses dires.

Donc l'approfondissement de la foi est difficile dans le monde évangélique, tant sur le plan de la connaissance (je viens d'en parler), que de la pratique de la foi elle-même (par l'absence de sacrements notamment), et c'est ce qui explique la rotation élevée des croyants au sein de ces églises.

Re: Brésil: culte évangélique en hausse dans le plus grand p

par pajaro » mar. 10 juil. 2012, 22:06

Jean droit n'a pas tort. Les églises évangélistes n'ont pas peur et ont vraiment la foi d'aller évangéliser, puis il faut vraiment avoir du courage, que ce soit dans de pays difficiles, mais aussi dans notre occident déchristianisé. Mais il ne faut pas oublier que le catholicisme est encore très présent en Amérique du sud, les gens de toutes conditions vont à la messe, et sans parler aussi des processions en honneur à Jésus ou à la Sainte Vierge. Il faut que l’Église Catholique, que ce soit les prêtres ou les fidèles aillent vers les gens, leur annoncer la Bonne Parole. Leur annoncer que ce monde de matérialisme, de paraitre, n'est qu'une illusion...

Re: Brésil: culte évangélique en hausse dans le plus grand p

par salésienne05 » mar. 10 juil. 2012, 21:57

Je ne mets pas en doute ni la foi ni la sincérité des nombreuses personnes qui ont trouvé Jésus dans ces églises.
Nous avons eu, sur le forum, quelques membres de ces courants évangéliques, ils ont montré très vite leurs limites : il n'y a pas ou peu de fond.
Une pléïade de saints catholiques étaient illettrés, analphabètes et n'avaient aucune connaissance théologique. Je suppose qu'il y a encore des milliers de saints et saintes anonymes, y compris chez des non-catholiques, mais qui, au moment de la Rencontre finale avec le Sauveur, auront été récompensés de l'Amour qu'ils auront eu pour leur prochain et la rectitude de leur vie.

De même que peut-être, beaucoup d'entre nous sur ce forum, avec tout le fond qui va avec, se retrouveront dépassés en sainteté par de peuvre hères dont ils n'auraient jamais pensé qu'ils puissent être saints.

Bref. Où recrutent les Eglises évangéliques si ce n'est dans les pays à fortes disparités sociales, dans les banlieues, dans les classes sociales à qui l'Eglise Catholiques ne sait plus monter la Face du Sauveur et la beauté simple (car la beauté ne peut être que simple) de nos deux millénaires de Tradition. Je ne parle pas de liturgie, n'est-ce pas mais bien de Tradition, des Pères de l'Eglise, de tous les moines, moniales, saints et saintes, qui ont fait l'Eglise catholique au fil des siècles.

Il y a bien des études qui ont été menées en France pour expliquer que le catholicisme en France concernait les CSP +. Ce n'est pas une invention de ma part. Dans les autres pays, cela s'amorce également.

Alors, avant d'accuser Satan et de se victimiser constamment, il faudrait non pas regarder chez les autres ce qui marche et faire pareil, mais se remettre en question nous-mêmes pour savoir quel Visage du Sauveur nous ne savons pas montrer...

Quand Teano faisait remarquer sur un autre fil qu'elle avait été bien accueillie par deux fois dans l'Eglise Catholique. Certes, mais Teano, vous possédez indiscutablement les codes de bonne conduite et de savoir d'une France "bourgeoise" (excusez le terme mais je n'en ai pas d'autres : cela n'a rien de péjoratif mais indique bel et bien une certaine norme sociale, que vous pouvez vous -moi comprise - trouver "normale" et bien sous tous rapports, mais qui peut paraître ostentatoire et blessante pour d'autres).

Je en crois pas m'égarer en citant ce passage de l'Introduction à la Vie Dévote sur la pauvreté, où le Saint indique à sa Philothée qu'il ne suffit pas d'aimer la pauvreté mais d'aimer les pauvres réellement.
"Aimez les pauvres et la pauvreté, car par cet amour vous deviendrez vraiment pauvre, puisque, comme dit l’Ecriture, nous sommes faits comme les choses que nous aimons. L’amour égale les amants: « Qui est infirme, avec lequel je ne sois infirme ? » dit saint Paul. Il pouvait dire : « Qui est pauvre, avec lequel je ne sois pauvre ? » parce que l’amour le faisait être tel que ceux qu’il aimait. Si donc vous aimez les pauvres, vous serez vraiment participante de leur pauvreté, et pauvre comme eux. Or, si vous aimez les pauvres, mettez-vous souvent parmi eux: prenez plaisir à les voir chez vous et à les visiter chez eux ; conversez volontiers avec eux ; soyez bien aise qu’il vous approchent aux églises, aux rues et ailleurs. Soyez pauvre de langue avec eux, leur parlant comme leur compagne ; mais soyez riche des mains, leur départant de vos biens, comme plus abondante.
Voulez-vous faire encore davantage, ma Philothée ? Ne vous contentez pas d’être pauvre comme les pauvres, mais soyez plus pauvre que les pauvres. Et comment cela ? « Le serviteur est moindre que son maître » : rendez-vous donc servante des pauvres ; allez les servir dans leurs lits quand ils sont malades, je dis de vos propres mains ; soyez leur cuisinière, et à vos propres dépens ; soyez leur lingère et blanchisseuse. O ma Philothée, ce service est plus triomphant qu’une royauté.
Je ne puis assez admirer l’ardeur avec laquelle cet avis fut pratiqué par saint Louis, l’un des grands rois que le soleil ait vus, mais je dis grand roi en toute sorte de grandeur. Il servait fort souvent à la table des pauvres qu’il nourrissait, et en faisait venir presque tous les jours trois à la sienne; et souvent il mangeait les restes de leur potage avec un amour non pareil. Quand il visitait les hôpitaux des malades (ce qu’il faisait fort souvent), il se mettait ordinairement à servir ceux qui avaient les maux les plus horribles, comme ladres, chancreux et autres semblables, et leur faisait tout son service à tête nue et les genoux à terre, respectant en leur personne le Sauveur du monde, et les chérissant d’un amour aussi tendre qu’une douce mère eût su faire son enfant. Sainte Elisabeth, fille du roi de Hongrie, se mêlait ordinairement avec les pauvres, et pour se récréer s’habillait quelquefois en pauvre femme parmi ses dames, leur disant : « Si j’étais pauvre, je m’habillerais ainsi. » O mon Dieu, chère Philothée, que ce prince et cette princesse étaient pauvres en leurs richesses, et qu’ils étaient riches en leur pauvreté !


Vu de notre monde occidental, on aime souvent les pauvres des pays lointains, où on peut aller éventuellement un ou deux ans de manière désintéressée, revenant tout heureux d'avoir découvert des pauvres extraordinaires, trouvant toujours que les pauvres des pays pauvres sont mieux que nos pauvres à nous... Les pauvres de nos pays riches, nous les trouvons trop grossiers, pas assez instruits, vulgaires, et j'en passe et en plus, on les accuse facilement de fraudes, de fénéantise, et des tous les maux. Evidemment, vous avez compris que lorsque je dis "pauvre" je ne parle pas seulement de pauvreté économique : ATD Quart-Monde a su et sait toujours bien le montrer avant moi.

Or, pour revenir aux Evangéliques (et à l'Islam d'ailleurs aussi) : ils arrivent à toucher ce public là. Pourquoi ? sans doute parce qu'ils savent mieux les accueillir que nous et, même si ce n'est pas sincère, ils savent au moins leur faire croire qu'ils sont aimés. Les Evangéliques et leur assemblée parsaissent plus accessible, humainement parlant. Et c'est ce qui fait toute la différence.


Fraternellement.

Cécile
Cécile

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