@Cesar
Votre étonnement s'explique par le fait que la philosophie actuelle a largement renoncé à l'idée de vérité au sens métaphysique et à répondre aux "grandes questions" sur l'Univers, le sens de la vie... À l'heure actuelle, les courants dominants sont la philosophie analytique (qui réduit la philosophie à la seule analyse du langage), la phénoménologie (qui ne s'intéresse pas à l'être des choses mais seulement à décrire ce qui nous apparaît) et le post-modernisme (pour qui il n'y a pas de "vérité" mais seulement des rapports de force desquels il est impossible de sortir).
Je vous remercie de la remarque qui confirme ma constatation de béotien. Mais c'est justement ce que je critique: en étant dur, à quoi sert cette philosophie à part vendre quelques bouquins pour vivre et parader dans les salons?
De fait, les philosophes qui font encore de la métaphysique au sens traditionnel m'ont l'air d'être surtout des chrétiens ou des théistes.
De grands noms à proposer parmi des récents?
En fait, ce sont plutôt les scientifiques qui s'emparent de ces questions. Vous citez Hawkins mais il y a aussi Roger Penrose et d'autres
Oui, sauf qu'ils ont en général des bases philosophiques incertaines, et racontent plus des ressentis personnels dès qu'ils s'éloignent de la science pure, et sans chercher à s'insérer dans un courant philosophique particulier et faire avancer dans ce domaine. Pour ne prendre que Hawking puisque il a été cité il a changé d'avis sans qu'on sache trop pourquoi.
Les deux mondes s'ignorent désormais, les philosophes délaissant la science avec un peu de mépris cachant leur profonde ignorance et incompréhension, et les scientifiques jouant aux philosophes sans en avoir la rigueur ni les bases essentielles. Les grands philosophes d'antan avaient la double compétence. J'entends bien que c'est devenu très difficile de part la spécialisation des disciplines qui deviennent de plus en plus complexes avec le temps. Mais au moins les deux mondes devraient s'enrichir mutuellement.
La plupart des scientifiques aujourd'hui (du moins ceux qui se préoccupent un peu de philosophie) inclinent au positivisme, c'est-à-dire à l'idée que la science ne décrit pas le "réel" mais s'attache seulement à fournir des théories permettant de modéliser notre expérience.
J'en suis resté au positivisme d'Auguste Comte, qui au contraire affirme ne pas vouloir s'intéresser au "pourquoi" mais seulement au comment". Au contraire comme ChristianK je trouve les physiciens et les cosmologistes très métaphysiques et très motivés pour rechercher l'origine de toute chose.
Ce qui est sûr c'est que aux yeux de la science, rien ne prouve que le Big Bang soit un commencement absolu, comme Georges Lemaître le rappelait à Pie XII. C'est simplement une période au-delà de laquelle on ne peut pas remonter... Et comme le rappelle Christian, cela reste une théorie même si elle est très opératoire.
C'est évident pour les scientifiques au moins que cela ne signifie pas un commencement absolu. Et si certaines théories permettent de remonter avant. Mais passer d'une conception d'un univers immuable, ayant toujours été présent pas si lointaine à un univers en expansion, avec une origine probable, en tout cas avec une dynamique a des répercussions considérables: on ne peut plus le considérer comme un éternel et immuable en concurrence avec Dieu. Cela devrait se ressentir en philosophie.
Ce positivisme se nourrit des paradoxes de la physique quantique et de l'absence d'une théorie physique unifiée du réel qui concilierait physique quantique et relativité générale.
La physique quantique n'est pas paradoxale. Elle heurte simplement notre sens commun et une vision "simpliste" du monde, de temps et de l'espace. C'est notre vision qui doit changer. La science a cette vertu de pouvoir le faire par sa capacité d'observation et d'analyse.
PS: sur la réalité, voir mes réponses à ChristianK