Le Théâtre et l'Église

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Re: Le Théâtre et l'Église

par ChristianK » lun. 24 déc. 2018, 18:04

philémon.siclone a écrit :
mer. 30 déc. 2009, 20:44
Ce n'est pas cette question-là. L'Eglise n'a jamais importuné qui que ce soit au motif qu'il est "mauvais chrétien".

Les spectacles étaient réputés pervertir les foules, et c'est en cela qu'ils étaient condamnés. On est bien obligé, lorsqu'on voit l'influence de la télévision aujourd'hui, qu'il n'y a rien de plus vrai.
Juste. La première réponse à faire c'est que les condamnations étaient circonstantielles, pas essentielles. Il s'agissait seulement de certains comédiens. Les comédiens de théatre religieux catholique n'étaient jamais excommuniés pour ca.

Ensuite il y a la méfiance nécessaire due aux mondains et dangers mondains (occasions de péché). Ca s'applique en moyenne aux comédiens, mais à beaucoup d'autres, p.ex.leur public.

Re: Le Théâtre et l'Église

par Piroska » dim. 23 déc. 2018, 11:18

En tant que chrétienne orthodoxe pratiquante du XXIe siècle, je ne trouve rien de plus normal que de fuir le théâtre, tout simplement parce qu'il représente les passions humaines, celles mêmes dont tout orthodoxe digne de ce nom se doit de lutter pour se purifier tout au long de sa vie sur terre.
Or, aller au théâtre pour les contempler, ne serait-ce pas une sorte de voyeurisme condamnable ?
Lorsqu'on doit chasser toute pensée passionnée, même fugitive, se délecter d'en voir la représentation au théâtre n'est-il pas une attitude parfaitement hypocrite ?

Re: Le Théâtre et l'Église

par philémon.siclone » ven. 01 janv. 2010, 18:46

coeurderoy a écrit :Le seul (et justifié !) reproche qu'on puisse être amené à faire à certains évêques des XVII-XVIII ème s. est de n'avoir eu de cesse de condamner certaines fêtes et réjouissements populaires tout en la...fermant un peu trop devant l'envahissement du théâtre dans la liturgie (voir certaines Messes XVIII ème,,exercices de bel canto pour cantatrices en vogue). L'Opéra italien, le caractère très sensible et souvent hyper sentimental des expressions de la liturgie de la Contre-Réforme, le goût du luxe et des scénographies somptueuses (cf les "pompes" des funérailles princières ou royales) montrent un goût effectif pour les effets théâtraux au sein même de l'Eglise. Or dans le même temps on excommuniait effectivement des comédiens : il y a là une certaine hypocrisie non ? On peut comprendre, sans virer dans le jansénisme, les tendances réformistes d'un abbé de Rancé par ex... Je connais pour ma part les condamnations sévères d'un Bossuet interdisant les fêtes de village se tenant près de sa résidence épiscopale des environs de Meaux : avec toute l'admiration que je puis avoir pour le personnage (probe, courageux et certainement très vertueux) je constate que dans le même temps la haute noblesse versaillaise ne se privait guère côté "récréations"...
Et je trouve vraiment injuste qu'il y ait eu ainsi deux poids et deux mesures : le paysan qui avait mouillé sa liquette toute la semaine méritait sans doute sa petite contre-danse villageoise mais "Monsieur de Meaux" estimait que le pauvre hère se damnait ainsi (ou songeait-il tout simplement à assurer la...tranquillité de ses "week-ends" ???
L'encyclique Annus qui (1749) de Benoît XIV condamnait l'invasion de la musique de théâtre dans la liturgie. Le clergé n'est donc pas resté sans réagir.

Re: Le Théâtre et l'Église

par Invité » jeu. 31 déc. 2009, 20:03

Jean Paul II a fait du théâtre et composée des pièces
En Afrique de l'Ouest, le théâtre joue un grand rôle dans l'évangélisation

Re: Le Théâtre et l'Église

par coeurderoy » jeu. 31 déc. 2009, 19:15

Oui, j'y songeais ti'hamo (un ex. saint Louis ou Elisabeth de Hongrie savaient se parer, danser lorsque l'occasion le requérait) : tout est question d'équilibre et de tempérance. Cela ne les empêchait pas de prier et se mortifier par ailleurs. Mais au XVIIIème s. combien d'abbés de cour et de grands cardinaux style "Cardinal Collier" qui donnaient de tristes exemples quand les curés de campagne tentaient courageusement de maintenir l'esprit chrétien auprès des humbles... La noblesse et la haute bourgeoisie ont de grosses responsabilités dans cette inflation mondaine du théâtre !!! Et à regarder de près le décor liturgique de nos cathédrales (rénové à grands frais au XVIIIème s.) on comprend le caractère souvent très superficiel (voire badin !) d'une partie du clergé de cette époque dite éclairée...

Re: Le Théâtre et l'Église

par ti'hamo » jeu. 31 déc. 2009, 14:55

Oui, je trouve les analyses de "l'introduction à la vie dévote"bien plus sensées sur ce point.

(avec une distinction claire et parfaite entre les distractions neutres, les distractions mauvaises en soi, les distractions neutres mais dont l'abus devient mauvais parce qu'on ne les pratique plus pour la détente mais par passion (ça m'a beaucoup aidé pour les jeux vidéos, cette lecture... :oops: ) , et même les distractions mauvaises (jeux d'argent et de hasard) mais qui deviennent bonnes à cause de l'esprit dans lequel elles sont pratiquées ! - il donne l'exemple de tel saint qui joue avec des soldats, car c'est pour lui l'occasion de faire connaissance, de lier contact, de vivre en société avec eux, et donc d'évangéliser).


Comme de par hasard, d'ailleurs, son auteur (Saint François de Sales) a été canonisé par la suite. Bossuet, non, à ma connaissance. :-)

Re: Le Théâtre et l'Église

par coeurderoy » jeu. 31 déc. 2009, 11:06

Le seul (et justifié !) reproche qu'on puisse être amené à faire à certains évêques des XVII-XVIII ème s. est de n'avoir eu de cesse de condamner certaines fêtes et réjouissements populaires tout en la...fermant un peu trop devant l'envahissement du théâtre dans la liturgie (voir certaines Messes XVIII ème,,exercices de bel canto pour cantatrices en vogue). L'Opéra italien, le caractère très sensible et souvent hyper sentimental des expressions de la liturgie de la Contre-Réforme, le goût du luxe et des scénographies somptueuses (cf les "pompes" des funérailles princières ou royales) montrent un goût effectif pour les effets théâtraux au sein même de l'Eglise. Or dans le même temps on excommuniait effectivement des comédiens : il y a là une certaine hypocrisie non ? On peut comprendre, sans virer dans le jansénisme, les tendances réformistes d'un abbé de Rancé par ex... Je connais pour ma part les condamnations sévères d'un Bossuet interdisant les fêtes de village se tenant près de sa résidence épiscopale des environs de Meaux : avec toute l'admiration que je puis avoir pour le personnage (probe, courageux et certainement très vertueux) je constate que dans le même temps la haute noblesse versaillaise ne se privait guère côté "récréations"...
Et je trouve vraiment injuste qu'il y ait eu ainsi deux poids et deux mesures : le paysan qui avait mouillé sa liquette toute la semaine méritait sans doute sa petite contre-danse villageoise mais "Monsieur de Meaux" estimait que le pauvre hère se damnait ainsi (ou songeait-il tout simplement à assurer la...tranquillité de ses "week-ends" ???

Re: Le Théâtre et l'Église

par papillon » jeu. 31 déc. 2009, 6:18

philémon.siclone a écrit :J'en profite pour signaler que les librettistes de théâtre et d'opéra ont souvent compter parmi eux des hommes d'Eglise.
Un exemple de chez nous qui ne remonte pas très loin dans le temps, mais quand même...
Le Père Emile Legault, homme d'Eglise, homme de théâtre. (1906-1983)

http://www.thecanadianencyclopedia.com/ ... RTF0004618

Re: Le Théâtre et l'Église

par philémon.siclone » mer. 30 déc. 2009, 20:44

Ce n'est pas cette question-là. L'Eglise n'a jamais importuné qui que ce soit au motif qu'il est "mauvais chrétien".

Les spectacles étaient réputés pervertir les foules, et c'est en cela qu'ils étaient condamnés. On est bien obligé, lorsqu'on voit l'influence de la télévision aujourd'hui, qu'il n'y a rien de plus vrai.

Re: Le Théâtre et l'Église

par gerardh » mer. 30 déc. 2009, 20:14

_________

Antioche a écrit :
Essayons plutôt de dater les faits et de voir le contexte de l'époque avant tout
Quel était le contexte de l'époque qui faisait que les comédiens étaient de mauvais chrétiens ?


___________

Re: Le Théâtre et l'Église

par philémon.siclone » mer. 30 déc. 2009, 17:35

J'en profite pour signaler que les librettistes de théâtre et d'opéra ont souvent compter parmi eux des hommes d'Eglise.

De plus, le théâtre moderne a commencé avec les mystères religieux.

Re: Le Théâtre et l'Église

par coeurderoy » mer. 30 déc. 2009, 13:04

D'autant qu'en vertu du principe "cujus regio, ejus religio" (telle religion du Prince, telle celle du pays) admise dans toute l'Europe cette tolérance eût semblée contre nature autant pour les Calvinistes de Genève, les Princes allemands que les Anglicans outremanchois... Mais depuis Voltaire et d'Alembert il n'est que trop connu que seuls les zaffreux Jésuites (brrr :-@ :-@ :-@ ) et la clique romaine font obstacle à la tolérance, la liberté, les lumières de l'intelligence...

Re: Le Théâtre et l'Église

par Petit Matthieu » mer. 30 déc. 2009, 12:50

Je ne pourrais pas répondre à cette question, ne connaissant pas le sujet. Mais n'oubliez pas de dire à vos amis qu'on ne juge pas les périodes anciennes avec les valeurs de notre temps : c'est une grave erreur pour comprendre le passé.
Pour exemple au XVIe siècle, le mot "tolérance" est très négatif, c'est être obligé de supporter un mal qu'on ne peut pour le moment éradiquer. Par exemple les concessions faites aux protestants sur le terrain politique au XVIe et XVIIe siècle.

Re: Le Théâtre et l'Église

par Enyo32 » mer. 30 déc. 2009, 12:43

Bonjour à tous
et merci de m'avoir répondu !

ti'hamo a écrit : En première intention, moi personnellement je répondrais que s'ils se sentent obligés d'aller fouiller plusieurs siècles en arrière pour trouver quelque chose de critiquable dans l'Église, c'est plutôt bon signe.
Parce que moi personnellement tout ce que je peux avoir à critiquer dans les idéologies que je rejette, sont des erreurs contemporaines, et toujours actuelles, ou ayant encore des conséquences actuellement. :-)
Rassurez-vous, ils trouvent aussi quelque chose de critiquable à l'Eglise d'aujourd'hui. Surtout ces derniers temps (préservatif, etc..). :)
Mais ils ne se rendent pas compte qu'aujourd'hui ils sont soumis eux aussi à des idéologies. Ils se croient libre, dans une société enfin débarrassée de l'emprise de la méchante Eglise Catholique. :(

Bar_Jesus a écrit :mais bon je connais très peu le sujet, pouvez-vous citer des exemples de ces comédiens qui ont été excommuniés?
En fait, je n'en connaît pas par coeur. Mais après une rapide recherche sur wikipédia (ça vaut ce que ça vaut) j'ai trouvé ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Excommunic ... es_acteurs

cela :
Wikipédia a écrit : * Molière : le curé de Saint-Eustache lui refusa les derniers sacrements. À la demande de Louis XIV cependant, l'archevêque de Paris autorisa qu'on lui donne une sépulture ecclésiastique dans le cimetière de la paroisse, pour autant qu'il n'y ait aucune cérémonie et que le corps du défunt soit transporté le soir.
* Rosimond : n'ayant pas eu le temps de renoncer à sa profession, il est enseveli sans clergé dans un endroit du cimetière où l'on enterre les enfants morts sans baptême.
* Adrienne Lecouvreur : elle refuse de renoncer au théâtre et est ensevelie au milieu de la nuit sur les berges de la Seine.
On apprend également que c'est en fait le clergé français qui condamnait les acteurs et non Rome.
coeurderoy a écrit : L'Eglise, dans l'Antiquité tardive a (justement) condamné les spectacles qui attisaient les passions les plus basses. Les maîtres spirituels ont toujours compris le danger que les passions imaginaires faisaient peser sur la Foi et les moeurs (sans parler de la perte de temps qui pour un Chrétien est précieux : on voit ce que donne l'abus de films, télévision, etc sur l'état spirituel de nos sociétés aujourd'hui : émotions primaires, pas ou peu d'intériorisation, nivellement des idées et tyrannie de la pensée unique).
Je suis d'accord avec vous, mais ça, mes amis non catholiques ne le comprennent évidement pas. Ils ne pensent pas que la société dans laquelle ils vivent est telle que vous l'avez décrite.
coeurderoy a écrit :C'est pourtant à l'Eglise qu'on doit la résurrection du théâtre, par le biais des jeux et drames liturgiques, et cela nos adversaires n'ont pas l'air de le savoir... http://www.theatrons.com/theatre-medieval.php

Je ne le savais pas. Merci beaucoup pour votre lien !

Re: Le Théâtre et l'Église

par coeurderoy » mer. 30 déc. 2009, 10:42

Bonjour,
pour ma part je ne connais pas ce livre : http://www.editionsducerf.fr/html/fiche ... _cerf=2576 qui doit être éclairant (avec si j'ai bien compris une analyse de la situation de la France au XVII ème s.)

L'Eglise, dans l'Antiquité tardive a (justement) condamné les spectacles qui attisaient les passions les plus basses. Les maîtres spirituels ont toujours compris le danger que les passions imaginaires faisaient peser sur la Foi et les moeurs (sans parler de la perte de temps qui pour un Chrétien est précieux : on voit ce que donne l'abus de films, télévision, etc sur l'état spirituel de nos sociétés aujourd'hui : émotions primaires, pas ou peu d'intériorisation, nivellement des idées et tyrannie de la pensée unique).
C'est pourtant à l'Eglise qu'on doit la résurrection du théâtre, par le biais des jeux et drames liturgiques, et cela nos adversaires n'ont pas l'air de le savoir... http://www.theatrons.com/theatre-medieval.php

Cordialement !

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