28 août, Saint Augustin

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La prière, quand et comment

par Cinci » dim. 25 févr. 2018, 20:01

La prière de saint Augustin ...


O Dieu. Créateur de l'univers, permets d'abord que je te prie comme il convient; puis, que je me rende digne d'être exaucé; enfin que je te doive ma libération. Dieu qui ne laisse pas périr les choses qui se détruisent réciproquement; Dieu, qui a crée de rien ce monde dont tous les yeux sentent la souveraine beauté ; Dieu, qui n'est pas l'auteur du mal et qui permet qu'il existe pour prévenir un plus grand mal; Dieu, qui ne permet aucune dissonnance même au plus humble degré de cet univers, puisque le pire s'harmonise avec le meilleur; Dieu, qu'aime tout ce qui, consciemment ou inconsciemment, peut aimer; Dieu, qui contient tout. mais qui ne reçois de la malice de la créature aucun dommage, de ses erreurs aucune erreur; Dieu, qui n'a donné qu'aux coeurs purs de connaître le Vrai; Dieu, Père de la vérité, Père de la sagesse, de la vie véritable, du bonheur, du Bon et du Beau, de notre réveil et de notre illumination. Père du gage qui nous avertit de retourner à toi ...

C'est toi que j'invoque, Ô Dieu-Vérité, source, principe, auteur de la vérité de tout ce qui est vrai.

Dieu-Béatitude, auteur du bonheur de tout ce qui est heureux; Dieu-Lumière, auteur de la lumière; Dieu vers qui se tourner, c'est se lever à nouveau, et qui demeurer, c'est trouver un solide appui; revenir à toi c'est revivre, habiter en toi c'est vivre; Dieu, que nul ne perd, s'il n'est trompé, que nul ne cherche sans appel préalable, que nul ne trouve s'il ne s'est purifié d'abord; Dieu, par qui nous triomphons de l'ennemi. c'est à toi que j'adresse ma prière !

Délivre-moi, purifie-moi

Guéris, ouvre mes oreilles pour que j'entende tes paroles; guéris, ouvre mes yeux pour que je vois tes volontés. Dis-moi par où diriger mes efforts. Accueille, je t'en prie, ton fils fugitif, Ô Seigneur, le plus clément des pères !

Enseigne-moi comment parvenir jusqu'à toi. Je n'ai rien que ma bonne volonté. J'ignore comment on parvient jusqu'à toi. Inspire-moi, guide-moi, pourvois aux besoins de ma route. Si c'est par la foi que te trouvent ceux qui se réfugient auprès de toi, donne-moi la foi; si c'est par la force, donne-moi la force; si c'est par la science, donne-moi la science. Accrois en moi la foi, accrois l'espérance, accrois la charité.

C'est à toi que je veux aller : les moyens d'y arriver, c'est cela même que je te demande encore. Enseigne-moi donc, Ô Père, comment te chercher. Mais s'il est en moi quelque appétit superflu, purifie-moi toi-même. Je veux seulement invoquer ta clémence souveraine pour quer tu me tourne entièrement vers toi, que rien ne fasse échec à mon effort vers toi. Ainsi soit-il ! Ainsi soit-il !

Saint Augustin

Les dix conseils de saint Augustin

par jean_droit » mar. 01 sept. 2015, 8:52

Traduction française à partir de l'Aleteia en espagnol, je suppose.

http://www.aleteia.org/fr/religion/arti ... 7570793472
Prière : les dix conseils de saint Augustin
"Fais ce que tu peux, demande ce que tu ne peux pas, et Dieu t’aidera afin que tu puisses le faire." Découvrez le décalogue de saint Augustin.

1. "Adresse-toi plutôt à ton Seigneur Lui-même, frappe à la porte de cette demeure où Il repose avec sa famille, prie, supplie, insiste. Bien différent de cet ami dont il est question dans la parabole, Il se lèvera et te donnera, car Il est tout disposé à donner. Tu frappes sans avoir encore obtenu ? Frappe encore, car Il veut te donner. Et s'Il diffère de te donner ce que tu veux, c’est pour enflammer tes désirs, et pour t’empêcher d’apprécier moins ce que tu aurais obtenu plus tôt" (Sermon 105).

2. "Oui, Jésus est mieux disposé à nous donner que nous à recevoir ; plus disposé à faire miséricorde que nous ne le sommes à sortir de la misère" (Sermon 105).

3. "La prière qui s’élève dans sa pureté d’un cœur fidèle est comme l’encens qui monte des saints autels. Rien n’est devant Dieu plus agréable que cette odeur : qu’elle soit l’odeur de tous les fidèles" (Commentaire sur le psaume 140).

4. "La foi est la source de la prière, et si la foi manque, il n’y a plus de prière. Prions donc pour que notre foi ne vienne pas à faiblir. La foi produit la prière, et la prière à son tour obtient l'affermissement de la foi" (Catena Aurea).

5. "Si nos prières sont parfois non exaucées, c’est que nous demandons aut mali, aut male, aut mala : aut mali, en étant mauvais, et pas assez préparés pour demander ; aut male, nous demandons mal, d’une mauvaise manière, avec peu de foi ou sans persévérance, ou avec peu d’humilité ; aut mala, nous demandons des choses mauvaises, ou qui, pour une raison ou une autre, ne nous conviendront pas" (La Cité de Dieu, 20, 22).

6. "Il peut paraître étonnant que Celui qui nous exhorte à prier (...) soit Celui-là même qui sait ce qui nous est nécessaire avant que nous le Lui demandions. Alors, pourquoi Dieu fait-Il cela ? Nous pourrions nous en inquiéter, si nous ne comprenions pas que le Seigneur notre Dieu n’attend certes pas que nous Lui apprenions ce que nous voulons, qu’Il ne peut ignorer. Mais Il veut que notre désir s'excite par la prière, afin que nous soyons capables d'accueillir ce qu'Il s'apprête à nous donner. Car ce que Dieu nous réserve est très grand, tandis que nous sommes petits et de pauvre capacité pour le recevoir. Voilà pourquoi il nous a été dit : Dilatez-vous" (Lettre 130, à Proba).

7. "Toujours maintenir vivant ce désir continuel de Dieu. Mais les soins et les affaires d’ici-bas attiédissent notre désir, c’est pourquoi à certaines heures et à certains temps fixés, nous prions aussi Dieu avec des paroles ; par ces paroles, nous nous avertissons nous-mêmes de reprendre nos élans, et nous empêchons que notre esprit soit attiédi et se refroidisse complètement ; il s’éteindrait même totalement, faute d’être ranimé fréquemment" (Lettre 130 à Proba).

8. "Que Dieu nous garde de la prière bavarde, mais la prière doit être continue, si la ferveur persévère. Parler beaucoup, c’est traiter dans sa prière d’une chose nécessaire en paroles superflues. Mais prier beaucoup, c’est insister auprès de Celui que nous prions, par un long et pieux désir du cœur. La plupart du temps, on traite mieux celui que nous prions par les gémissements que par les discours, plus par les larmes que par le langage" (Lettre 121 à Proba).

9. "Fais ce que tu peux, demande ce que tu ne peux pas, et Dieu t’aidera afin que tu puisses le faire" (Sermon 43, sur la nature et la grâce).

10. "Si tu parcours toutes les prières de l’Écriture, tu ne trouveras rien, je crois, qui ne soit contenu dans cette prière du Seigneur et n’y trouve sa conclusion (Notre Père)" (Lettre 130 à Proba).

Homélie du Pape François en la fête de saint Augustin

par etienne lorant » ven. 30 août 2013, 10:36

"Tu nous as fait pour Toi et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en Toi" (Les Confessions, I,1,1). Dans ces paroles, devenues célèbres, avec lesquelles saint Augustin d’adresse à Dieu dans les Confessions, est exprimée la synthèse de toute sa vie.

"Sans repos / Inquiétude". Cette parole me touche et me fait réfléchir. Je voudrais partir d’une question : quelle inquiétude fondamentale Augustin vit-il dans sa vie ? Ou peut-être devrait-je dire: quelles inquiétudes est-ce que ce grand homme et saint nous invite à susciter et à maintenir vives dans notre vie ? J’en propose trois : l’inquiétude de la recherche spirituelle, l’inquiétude de la rencontre avec Dieu, l’inquiétude de l’amour.

1. La première : l’inquiétude de la recherche spirituelle. Augustin vit une expérience assez commune aujourd’hui : assez commune parmi les jeunes d’aujourd’hui. Il est éduqué par sa mère Monique dans la foi chrétienne, même s’il ne reçoit pas le baptême, mais en grandissant il s’en éloigne, il ne trouve pas en elle la réponse à ses questions, aux désirs de son coeur, et il est attiré par d’autres propositions. Il entre alors dans le groupe des manichéens, il se dévoue avec implication à ses études, il ne renonce pas aux distractions insouciantes, aux spectacles de l’époque, aux amitiés intenses, il connait l’amour intense et entreprend une brillante carrière de professeur de rhétorique qui le conduit jusqu’à la cour impériale de Milan. Augustin est un homme "arrivé", il a tout, mais dans son cœur demeure l’inquiétude de la recherche du sens profond de la vie; son cœur n’est pas endormi, je dirais qu’il n’est pas anesthésié par le succès, par les biens, par le pouvoir. Augustin ne se ferme pas sur lui-même, il ne se repose pas, il continue à chercher la vérité, le sens de la vie, il continue à chercher le visage de Dieu. Certes il commet des erreurs, il prend aussi des voies erronées, il pèche, c’est un pécheur; mais il ne perd pas l’inquiétude de la recherche spirituelle. Et de cette façon il découvre que Dieu l’attendait, ou plutôt, qu’il n’avait jamais cessé de le chercher en premier. Je voudrais dire à celui qui se sent indifférent envers Dieu, envers la foi, à qui est éloigné de Dieu ou l’a abandonné, et à nous aussi, avec nos "éloignements" et nos "abandons" envers Dieu, petits, peut-être, mais qui sont si nombreux dans la vie quotidienne : regarde au plus profond de ton cœur, regarde à l’intime de toi-même, et demande-toi: as-tu un cœur qui désire quelque chose de grand ou un cœur endormi par les choses ? Ton cœur a-t-il conservé l’inquiétude de la recherche ou l’as-tu laissé étouffer par les choses, qui finissent par l’atrophier ? Dieu t’attend, te cherche : qu’est-ce que tu lui réponds ? Es-tu attentif à la situation de ton âme ? Ou bien est-ce que tu dors ? Est-ce que tu crois que Dieu t’attend ou bien pour toi cette vérité n’est-elle que "des mots"?

2. En Augustin c’est cette inquiétude du cœur qui le porte à la rencontre personnelle avec le Christ, qui le pousse à comprendre que ce Dieu qu’il cherchait loin de lui-même, est le Dieu proche de tout être humain, le Dieu proche de notre cœur, plus intime à nous que nous-mêmes (cf. ibid., III,6,11). Mais même dans la découverte et dans la rencontre avec Dieu, Augustin ne s’arrête pas, ne se repose pas, ne se referme pas sur lui-même comme celui qui est déjà arrivé, mais il poursuit le chemin. L’inquiétude de la recherche de la vérité, de la recherche de Dieu, devient l’inquiétude de le connaître toujours plus et de sortir de lui-même pour le faire connaître aux autres. C’est justement l’inquiétude de l’amour. Il voudrait une vie tranquille d’étude et de prière, mais Dieu l’appelle à être Pasteur à Hippone, dans un moment difficile, avec une communauté divisée et la guerre aux portes. Et Augustin se laisse inquiéter par Dieu, il ne se lasse pas de l’annoncer, d’évangéliser avec courage, sans crainte, il cherche à être l’image de Jésus Bon Pasteur qui connaît ses brebis (cf. Jn 10,14), ou encore, comme j’aime le redire, qui "sent l’odeur de son troupeau", et sort pour chercher celles qui sont égarées. Augustin vit ce que saint Paul indique à Timothée et à chacun de nous : « proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d'instruire » (cf. 2 Tm 4,2) comme Pasteur inquiet pour ses brebis. Le trésor d’Augustin est justement cette attitude : sortir toujours vers Dieu, sortir toujours vers le troupeau… C’est un homme en tension, entre ces deux sorties ; ne pas "privatiser" l’amour… toujours en chemin ! Toujours en chemin. Toujours inquiet ! C’est la paix de l’inquiétude. Nous pouvons nous demander : suis-je inquiet pour Dieu, pour l’annoncer, pour le faire connaître ? Ou est-ce que je me laisse séduire par cette mondanité spirituelle qui pousse à faire tout par amour de soi-même ? Nous consacrés pensons aux intérêts personnels, au fonctionnalisme des oeuvres, au carriérisme. Tant de choses auxquels nous pouvons penser… Je me suis pour ainsi dire "assis" dans ma vie chrétienne, dans ma vie sacerdotale, dans ma vie religieuse, dans ma vie de communauté, ou bien est-ce que je garde la force de l’inquiétude pour Dieu, pour sa Parole, qui me porte à "aller à l’extérieur", vers les autres ?

3. Nous en venons à la dernière inquiétude, l’inquiétude de l’amour. Ici je ne peux pas ne pas m’arrêter sur la maman : cette Monique ! Que de larmes a versé cette sainte femme pour la conversion de son fils ! Et combien de mamans encore aujourd’hui versent des larmes pour que leurs enfants retournent au Christ ! Ne perdez pas l’espérance dans la grâce de Dieu ! Dans les Confessions nous lisons cette phrase qu’un évêque dit à sainte Monique qui lui demandait d’aider son fils à retrouver le chemin de la foi : "Il n’est pas possible qu’un fils de tant de larmes périsse" (III,12,21). Augustin, après la conversion, écrit en s’adressant à Dieu : "par amour pour moi ma mère pleurait devant toi, toute fidèle, versant plus de larmes que n’en versent les mères à la morte physique de leurs enfants" (ibid., III,11,19). Femme inquiète, cette femme, qui, à la fin, dit cette belle parole : cumulatius hoc mihi Deus praestitit! [mon Dieu m’a largement comblée] (ibid., IX,10,26). Celui pour lequel elle pleurait, Dieu le lui avait donné abondamment ! Et Augustin est héritier de Monique, d’elle il reçoit la graine de l’inquiétude. Voici l’inquiétude de l’amour : chercher toujours, sans répit, le bien de l’autre, de la personne aimée, avec cette intensité qui porte aussi aux larmes. Me viennent à l’esprit Jésus qui pleure devant le sépulcre de son ami Lazare, Pierre qui, après avoir renié Jésus croise son regard riche de miséricorde et d’amour et pleure amèrement, le Père qui attend sur la terrasse le retour de son fils et court à sa rencontre alors qu’il est encore loin ; me vient à l’esprit la Vierge Marie qui suit son Fils Jésus jusqu’à la croix, avec amour. Comment sommes-nous par rapport à l’inquiétude de l’amour ? Croyons-nous à l’amour envers Dieu et envers les autres ? Ou sommes-nous nominalistes à ce sujet ? Non pas de façon abstraite, non seulement en paroles, mais le frère concret que nous rencontrons, le frère qui est à côté de nous ! Est-ce que nous nous laissons inquiéter par leurs nécessités ou bien nous restons fermés en nous-mêmes, dans nos communautés, qui souvent sont pour nous "communauté-confort"? On peut parfois vivre dans une copropriété sans connaître celui qui vit à côté de soi; ou on peut être en communauté, sans connaître vraiment son confrère : je pense avec douleur aux consacrés qui ne sont pas féconds, qui sont "vieux garçons". L’inquiétude de l’amour pousse toujours à aller à la rencontre de l’autre, sans attendre que l’autre manifeste son besoin. L’inquiétude de l’amour nous offre le don de la fécondité pastorale, et nous devons nous demander, chacun de nous : comment va ma fécondité spirituelle, ma fécondité pastorale?

Demandons au Seigneur pour vous, chers augustiniens, qui commencez votre chapitre général, et pour nous tous, qu’il garde dans notre coeur l’inquiétude spirituelle de toujours le recherche, l’inquiétude de l’annoncer avec courage, l’inquiétude de l’amour envers tout frères et soeur. Ainsi soit-il.

http://www.zenit.org/fr/articles/l-inqu ... de-l-autre

Re: 28 août Saint Augustin d'Hippone

par ami de la Miséricorde » mar. 28 août 2012, 0:44

Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saints_1751.html

CHAPITRE X. INDISSOLUBILITÉ DU MARIAGE.
de Saint Augustin


[...] 11. Pour des chrétiens le mariage ne consiste pas seulement dans la fécondité et la fidélité conjugale, mais aussi dans un signe surnaturel que l'Apôtre caractérise en ces termes « Epoux, aimez vos épouses comme Jésus-Christ a aimé son Eglise ». Ce signe a pour effet nécessaire d'imposer à l'homme et à la femme l'obligation de vivre inséparablement unis, et de ne jamais se séparer, si ce n'est pour cause de fornication. Cette union existe entre Jésus-Christ et son Eglise, et jamais aucun divorce ne pourra les séparer. Or, dans la cité de notre Dieu, sur sa sainte montagne, c'est-à-dire dans l'Église de Jésus-Christ, cette union des époux est tellement indissoluble, qu'il n'est jamais permis de rompre avec une femme stérile pour épouser une femme féconde, quoique la génération des enfants soit le premier but que des chrétiens, membres de Jésus-Christ, doivent se proposer dans le mariage. Je n'ignore pas que les lois de l'empire autorisent le divorce moyennant certaines formalités, je sais aussi que Moïse avait permis ce divorce aux Israélites à cause de la dureté de leur coeur; mais il en est autrement sous la loi de l'Évangile quiconque quitte sa femme et en épouse une autre est coupable d'adultère; il en est de même pour la femme. Tant est puissant le lien qui unit les époux pendant leur vie, que même, après s'être éloignés l'un de l'autre, ils restent plus unis entre eux qu'ils ne le seraient avec d'autres époux qu'ils se seraient adjoints. Pour le prouver, il suffit de rappeler que leur seconde union ne serait qu'un adultère, ce qui suppose que le premier mariage existe dans toute sa rigueur. Mais, quand l'un des deux véritables époux est décédé, l'autre peut contracter un véritable mariage avec le complice de son adultère. Il est donc évident qu'il existe entre les époux, pendant leur vie, un lien conjugal qui ne peut être brisé ni par la séparation ni par l'adultère. Dans ce dernier cas, le lien existe comme un titre au châtiment, et non comme un principe de société et d'alliance; de même, quoique l'âme d'un apostat brise son mariage avec Jésus-Christ et perde la foi, cependant elle ne perd pas le sacrement de la foi qu'elle a reçu dans le bain de la régénération, autrement ce sacrement lui serait rendu quand il revient à résipiscence. Mais non, il le conserve, non pas comme un droit à la récompense, mais comme un nouveau titre au châtiment.

Source : abbaye-saint-benoit.ch

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde

Saint Augustin

par etienne lorant » sam. 23 juin 2012, 17:53

Que je vous connaisse, intime connaisseur de l’homme ! que je vous connaisse comme vous me connaissez ! ( 1 Cor. 13, 12). Force de mon âme, pénétrez-la, transformez-la, pour qu’elle soit vôtre et par vous possédée sans tache et sans ride ! (Ephés. 5, 27). C’est là tout mon espoir, toute ma parole ! Ma joie est dans cet espoir lorsqu’elle n’est pas insensée. Quant au reste des choses de cette vie, moins elles valent de larmes, plus on leur en donne ; plus elles sont déplorables, moins on les pleure ! Mais, vous l’avez dit, vous aimez la vérité, Seigneur (Ps 50, 8) ; et celui qui l’accomplit vient à la lumière (Jean 3, 21) : qu’elle soit donc dans mon cœur qui se confesse à vous, qu’elle soit dans cet écrit qui me confesse à tous !



St Augustin
Confessions, 10, 1, 1

28 août Saint Augustin d'Hippone

par ami de la Miséricorde » dim. 28 août 2011, 12:41

SERMON LXXXI. Les scandales présents
Saint Augustin

1. […] Qu’est-ce que le scandale ? Attention!
Un homme, par exemple, éprouve quelque affliction, il est opprimé. Être opprimé n'est pas être scandalisé; ainsi les martyrs ont été opprimés, mais non pas oppressés. Qu'on se préserve donc du scandale; il est moins nécessaire d'échapper à l'affliction; l'affliction opprime et le scandale oppresse. Quelle différence y a-t-il donc entre l'affliction et le scandale? Sous le poids de l'affliction, on se disposait à pratiquer la patience, à conserver la constance, et à être ferme dans la foi, à repousser le péché. Si l'on a été ou si l'on est fidèle à cette résolution, l'affliction ne nuira point; elle fera ce que fait le pressoir, il ne cherche point à déchirer l'olive, mais à en exprimer l'huile. Et si l'on va alors jusqu'à louer Dieu, combien l'adversité est avantageuse, puisqu'elle sert à former ces divines louanges! […]
Ne t'effraie donc point lorsqu'on te dit: «Malheur au monde à cause des scandales » Aime la loi de Dieu et pour toi il n'y aura point de scandale.[...]

4. Cependant voici ta femme qui accourt pour t'entraîner dans je ne sais quelle faute. Tu l'aimes comme tu dois aimer ta femme, c'est un membre de ton corps. Mais «si ton oeil te scandalise, si ta main, si ton pied te scandalisent, te disait tout à l'heure l'Evangile, coupe et les jette loin de toi.» Si cher qu'on te soit, si grand qu'on te paraisse, on ne doit être grand, ni être à tes yeux un membre chéri, qu'autant qu'on n'est pas une cause de scandale, qu'on ne te conseille point le mal. Sachez que c'est bien en ceci que consiste le scandale. […]

Prête l'oreille à l'Evangile. Comme le Seigneur annonçait sa passion, Pierre se mit à l'en détourner. «Arrière, Satan, répondit le Sauveur, tu es pour moi un scandale.» Celui donc qui a voulu nous servir de modèle nous apprend ainsi et la nature du scandale et la manière de l'éviter. En disant: «Tu es bienheureux, Simon fils de Jonas» il venait de représenter Pierre comme l'un de ses membres. Mais il retranche ce membre, dès qu'il veut être pour lui un scandale. Ensuite pourtant il le guérit et le remet à sa place.

Tu regarderas donc comme étant un scandale pour toi quiconque entreprendra de te porter au mal. Et je prie votre charité de remarquer que ces conseils funestes viennent plus souvent d'une bienveillance aveugle que de la malveillance. Un de tes amis, un ami qui t'aime aussi sincèrement que tu l'aimes à ton tour, ton père, ton frère, ton fils, ton épouse, te voient dans le mal et ils veulent te rendre méchant. Qu'est-ce à dire, ils te voient dans le mal? Ils te voient dans quelque affliction, dans une affliction que tu souffres peut-être pour la cause de la justice: ainsi tu es persécuté parce que tu refuses de faire un faux témoignage. C'est un exemple que je suppose. Et le Monde est plein de faits qui vérifient cette sentence:
«Malheur au monde à cause des scandales!» […]

Source : http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/es/don.htm#wx

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde

Re: Saint Augustin : encore un extrait plein de verve.

par stephlorant » lun. 02 mai 2011, 17:29

Encore l'extrait d'un sermon de saint Augustin : il contient beaucoup de ce que dit Jésus à propos de "ce qui est en haut et de ce qui est en bas", d'où il ressort très souvent que l'homme se trompe en estimant grand ce qui est petit, et inversement:

St Augustin
Sermon 69, 2

Tu veux devenir grand, commence par être petit. Tu songes à élever un haut bâtiment, pense d'abord à lui donner pour fondement l'humilité. Plus on veut exhausser une construction, plus important doit être un édifice, plus aussi le fondement doit être profond. On s'élève en construisant une demeure, on s'abaisse en creusant les fondations. Aussi peut-on dire que la maison descend avant de monter, et que la grandeur ne vient qu'après l'humiliation.

Re: Saint Augustin : encore un extrait plein de verve.

par christiane » mer. 27 avr. 2011, 17:54

Le Père Guy Gilbert possède une belle humilité. C'est aussi sa transparence qui me fait acheter ses livres.

Christiane

Re: Saint Augustin : encore un extrait plein de verve.

par stephlorant » mer. 27 avr. 2011, 16:53

A propos de l'humilité - "L'orgueil est redoutable dans le bien même !"

Je ne voudrais pas que, pour aller à la vérité, vous cherchiez d'autres voies que les voies ouvertes par Celui qui, étant Dieu, a vu la faiblesse de nos pas. La première de ces voies c'est l'humilité ; la seconde, l'humilité ; la troisième, l'humilité ; toutes les fois que vous m'interrogerez, je vous répondrai la même chose. Ce n'est pas qu'il n'y ait d'autres préceptes ; mais si l'humilité ne précède, n'accompagne et ne suit tout ce que nous faisons de bien ; si elle n'est pas comme un but vers lequel se portent nos regards, si elle n'est pas près de nous pour que nous nous attachions à elle, et au-dessus de nous pour nous réprimer dans la satisfaction de quelque bonne action, l'orgueil nous arrache tout de la main. Les autres vices naissent des péchés ; l'orgueil est redoutable dans le bien même : ce qu'on a fait de louable est perdu par le désir de la louange. De même donc qu'un illustre orateur, à qui on demandait quel était le premier précepte à observer dans l'éloquence, répondit que c'était la prononciation ; interrogé sur le second précepte, il répondit encore : la prononciation ; et comme on lui demandait quel était le troisième, il dit qu'il n'y en avait pas d'autre que la prononciation ; ainsi chaque fois que vous m'interrogerez sur les préceptes de la religion chrétienne, je voudrais répondre qu'il n'y en a pas d'autre que l'humilité.

St Augustin
Lettre 118, 22

Saint Augustin : encore un extrait plein de verve.

par stephlorant » mar. 26 avr. 2011, 18:34

St Augustin
Confessions, 10, 1, 1

Que je vous connaisse, intime connaisseur de l’homme ! que je vous connaisse comme vous me connaissez ! ( 1 Cor. 13, 12). Force de mon âme, pénétrez-la, transformez-la, pour qu’elle soit vôtre et par vous possédée sans tache et sans ride ! (Ephésiens. 5, 27). C’est là tout mon espoir, toute ma parole ! Ma joie est dans cet espoir lorsqu’elle n’est pas insensée. Quant au reste des choses de cette vie, moins elles valent de larmes, plus on leur en donne ; plus elles sont déplorables, moins on les pleure ! Mais, vous l’avez dit, vous aimez la vérité, Seigneur (Ps 50, 8) ; et celui qui l’accomplit vient à la lumière (Jean 3, 21) : qu’elle soit donc dans mon cœur qui se confesse à vous, qu’elle soit dans cet écrit qui me confesse à tous !

Quand je lis saint Augustin, je me rappelle les premiers temps de ma conversion. Les mots se bousculaient dans ma bouche autant que les images dans mon esprit. Tout se tenait, mais comment écrire un discours qui se tienne lorsque tout va trop vite dans l'esprit ? Il faut attendre, attendre la décantation. De toute façon, rien n'est perdu de cette eau vivifiante...

Re: Saint-Augustin et les trois croix

par Laurent L. » lun. 17 janv. 2011, 14:42

Voici cette phrase replacée dans son contexte :
lettre XCIII de St Augustin à Vincent (408) a écrit :Elie tua les faux prophètes (1) : ici les mérites de ceux qui ont fait et de ceux qui ont souffert ne sont pas égaux, je pense.
7. Considérez aussi les temps du Nouveau Testament, lorsqu'il a fallu non plus seulement garder au cœur la douceur de la charité, mais la mettre en lumière, lorsque le glaive de Pierre a été remis au fourreau parle commandement du Christ, afin de montrer qu'il ne fallait pas tirer l'épée pour le Christ lui-même (2). Nous lisons que les juifs battirent de verges l'apôtre Paul et que les grecs battirent de verges le juif Sosthène pour la défense de l'Apôtre (3); la similitude du fait rapproche les uns et les autres, mais la différence de la cause ne les sépare-t-elle pas? Dieu n'a pas épargné son propre Fils, mais il l'a livré pour nous tous (4); il a été dit de ce Fils lui-même : « il m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi (5); » et il a été dit de Judas que Satan entra en lui pour qu'il livrât le Christ (6). Donc le père ayant livré son Fils, le Christ son corps et Judas son Maître, pourquoi ici Dieu est-il saint et l'homme coupable, si ce n'est parce que, dans une action qui est la même, la cause ne l'est pas? Trois croix étaient plantées au même lieu; sur l'une, le larron qui devait être sauvé; sur l'autre, le larron qui devait être damné; sur la croix du milieu, le Christ qui devait sauver l'un et condamner l'autre: quoi de plus semblable que ces croix et de plus différent que ces trois crucifiés? Paul est livré pour être enfermé et lié (7), mais Satan est pire que toute espèce de geôlier; le même Paul lui livra pourtant un homme « pour mortifier sa chair afin que son âme fut sauvée au jour de Notre-Seigneur Jésus-Christ (8). » Et ici que disons-nous? celui qui est cruel livre à un plus doux, celui qui est miséricordieux livre à un plus cruel. Apprenons, mon frère, dans la similitude des oeuvres à faire la différence des intentions qui les accomplissent; ne calomnions pas avec des yeux fermés, et ne confondons pas ceux qui veulent le bien avec ceux qui font le mal. Et quand le même apôtre dit qu'il a livré quelques hommes à Satan afin de leur apprendre à ne pas blasphémer (9), leur a-t-il rendu le mal pour le mal, ou a-t-il plutôt regardé comme une bonne oeuvre de guérir le mal par le mal?

1. III Rois, XVIII, 4 , 40. — 2. Matth. XXVI , 52. — 3. Act. XVI, 22, 23; XVIII, 17. — 4. Rom. VIII, 32. — 5. Gal. II, 20. — 6. Jean, XIII, 2. — 7. Act, XXI, 23, 21. — 8. I Cor. V, 5. — 9. I Tim. I, 20

Saint-Augustin et les trois croix

par etienne lorant » jeu. 13 janv. 2011, 15:47

Encore un mot toujours aussi 'vif' de saint Augustin sur les trois croix du Calvaire: "Quid similius istis crucibus, quid dissimilius istis pendentibus"
J.Green dans "Vers l'invisible", octobre 1958

28 août Saint Augustin d'Hippone

par ami de la Miséricorde » sam. 28 août 2010, 12:32

Extrait du SERMON XXII SUR LE JUGEMENT DE DIEU de SAINT AUGUSTIN

5. Maintenant surtout, mes frères, écoutez-moi. Je ne veux plus revenir avec toi sur le passé: à dater de ce jour change, et que demain te trouve tout autre.
Nous voulons, dans notre perversité, que Dieu soit miséricordieux sans être juste. D'autres encore, comme s'ils étaient pleins de confiance en leur justice, veulent que Dieu soit juste et non miséricordieux. Dieu est l'un et l'autre, il se montre l'un et l'autre. Sa miséricorde n'empiète pas sur sa justice et sa justice ne détruit point sa miséricorde. Il est à la fois miséricordieux et juste. Comment prouver qu'il est miséricordieux? C'est que présentement il épargne les pécheurs et pardonne à qui se confesse. Comment prouver qu'il est juste ? Parce que viendra le jour du jugement: s'il est différé, il n'en viendra pas moins, et chacun alors recevra selon ses œuvres. Voudriez-vous qu'on accordât aux opiniâtres ce qui sera accordé aux convertis? Vous paraît-il juste, mes frères, que Judas occupe la même place que Pierre ? Il l'occuperait s'il s'était corrigé; mais il a désespéré du pardon et il a préféré s'étrangler plutôt que d'implorer la clémence du Roi.

9. La miséricorde de Dieu est inépuisable; immense est sa bonté, car il nous a rachetés par le sang de son Fils alors que pour nos péchés nous méritions d'être anéantis. En créant l'homme à son image et à sa ressemblance, il a fait quelque chose de grand. Mais en péchant nous avons voulu n'être rien, nous avons emprunté à nos parents le germe de la mortalité, nous sommes devenus une masse de péchés, une masse de colère. Il lui a plu néanmoins de nous racheter, par miséricorde, au plus haut prix: il a donné pour nous le sang de son Fils unique, qui est né dans l'innocence, qui a vécu dans l'innocence, qui est mort dans l'innocence. Après nous avoir achetés si cher, voudrait-il nous laisser périr ? Il ne nous a point rachetés pour nous perdre, mais pour nous faire vivre. Si le péché triomphe de nous, Dieu pour cela ne dédaigne point la rançon qu'il a donnée pour nous; elle est trop précieuse.

Gardons-nous toutefois de compter trop sur sa clémence si nous ne luttons contre nos péchés : si surtout nous avons commis certains crimes énormes, n'espérons point qu'il nous fera miséricorde en s'associant à notre iniquité. En vérité, est-ce que les impies qui n'ont rien fait pour se corriger pendant leur vie, qui ont persévéré dans l'opiniâtreté et la dureté de cœur, qui ont même accusé Dieu en excusant leurs péchés, peuvent être placés par lui avec les saints Martyrs, avec les saints Apôtres, avec les Prophètes et les Patriarches, avec les fidèles qui l'ont bien servi et bien mérité de lui, qui ont vécu dans la chasteté, la modestie, l'humilité, qui ont fait l'aumône et pardonné à quiconque les faisait souffrir ?

Telle est effectivement la voie des justes; telle est la voie des Saints qui ont Dieu pour père et l'Église pour mère, qui n'offensent ni l'un ni l'autre, qui vivent dans l'amour de tous deux, et qui sans blesser leur père, sans blesser leur mère, hâtent le pas vers l'éternel héritage: à chacun d'eux cet héritage est donné.

Source : clerus.org

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde

St Augustin et les hommes sans espérance

par etienne lorant » sam. 24 oct. 2009, 15:49

Saint Augustin, même après la traduction reste agréable à lire. J'aime particulièrement la petit phrase: "Il faut briser ton coeur, ne crains pas qu'il en meure." Du reste j'aime beaucoup sa tirade sur les "hommes sans espérance". Dialoguer avec eux relève souvent de l'exploit, et il faut y aller sans avoir crainte de quelques morsures...

« Le sacrifice qui plaît à Dieu c’est un esprit brisé. »Ne prétendons aucunement que notre vie est vertueuse et que nous sommes sans péché. Pour que notre vie mérite l’éloge, demandons pardon. Les hommes sans espérance, moins ils font attention à leurs propres péchés, plus ils sont curieux des péchés d’autrui. Ils ne cherchent pas ce qu’ils vont corriger mais qui ils vont critiquer.. Et puisqu’ils ne peuvent pas s’excuser, ils sont prêts à accuser les autres…Tu veux te réconcilier avec Dieu ? Apprends à te comporter de telle sorte que Dieu se réconcilie avec toi…. Cherche en ton cœur ce qui peut plaire à Dieu. Il faut briser ton cœur. Ne crains pas qu’il en meure. On te le dit ici : « O mon Dieu, crée en moi un cœur pur. » Pour que soit créé le cœur pur, il faut briser le cœur impur…»Extrait du sermon de Saint Augustin sur l’Ancien Testament

28 Août : Saint Augustin

par ami de la Miséricorde » ven. 28 août 2009, 21:54

EXTRAIT DU SERMON SUR LA MONTAGNE

CHAPITRE XVIII. AMOUR DE LA JUSTICE ET MISÉRICORDE.

54. Enfin pour conclure sur ce sujet, que peut-on exprimer ou imaginer de plus laborieux et de plus pénible, de plus propre à exercer toute les forces et toute l'industrie de l'âme, fidèle, que la nécessité de vaincre une mauvaise habitude ? Que le chrétien retranche donc tous les membres qui peuvent lui être un obstacle à la conquête du royaume des cieux, que la douleur ne l'abatte pas; qu'il supporte, pour l'honneur de la foi conjugale, les plus graves incommodités, tout ce qui ne porte pas la marque d'une corruption honteuse, c'est-à-dire de la fornication par exemple qu'il conserve fidèlement une femme stérile, difforme, faible de constitution, aveugle, sourde, boiteuse, ou affligée des maladies, de souffrances, de langueurs, de tout ce qui peut s'imaginer de plus repoussant, excepté la fornication ; qu'il la supporte par fidélité à ses engagements, au lien qui les unit ; non-seulement qu’il ne rejette point une femme de ce genre, mais s’il n’est pas marié,

1 I Cor. II, 15. — 2 Gen. III, 19.

qu'il n'en épouse point une séparée de son mari, fût-elle d'ailleurs belle, bien portante, riche, féconde. Et si cela n'est pas permis, qu'il se permette bien moins d'avoir un commerce illicite quelconque; qu'il fuie la fornication jusqu'à éviter tout acte criminel et honteux; qu'il dise, la vérité, et l'appuie non par des serment fréquents, mais par l'honnêteté de ses moeurs; qu'il abatte et domine, comme d'un lieu élevé, cette multitude de mauvais penchants qui lui font la guerre, (nous n'en avons mentionné qu'un petit nombre, mais par ceux là on peut juger du reste) et qu'il réserve pour cela à la milice chrétienne comme une citadelle. Mais qui osera entreprendre une tâche aussi difficile, sinon celui qui brûle de l'amour de la justice au point d'être dévoré de faim et de soif, de regarder la vie comme rien, tant qu'il n'en est pas rassasié, et de se faire violence pour arriver au royaume des cieux ? Car autrement il n'est pas possible d'avoir la force nécessaire, pour supporter tout ce que les partisans de ce monde estiment pénible, dur et difficile dans l'extirpation des mauvaises habitudes. « Bienheureux donc ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu'ils seront rassasiés. »

55. Mais si quelqu'un éprouve à cela quelque difficulté, n'avance que par un sentier rude et escarpé, est assailli de tentations de toute sorte ; si voyant la vie passée s'élever à gauche et à droite, comme des montagnes, il redoute de succomber à la tâche : que celui-là suive un conseil dans le but de s'attirer du secours. Quel est ce conseil ? Qu'il supporte l'infirmité du prochain; lui vienne en aide autant que possible, comme il désire lui-même l'aide d'en haut. Par conséquent recourons aux œuvres de la Miséricorde. Or la douceur et la Miséricorde semblent se confondre, Il y a cependant cette différence que l'homme doux, dont nous avons parlé plus haut, accepte avec piété et sans contradiction les arrêts divins portés contre ses péchés, et les paroles de Dieu qu'il ne comprend pas encore, mais sans rendre aucun service à celui à qui il se contente de n'opposer ni contradiction ni résistance; tandis que le Miséricordieux cède dans l'intention de corriger celui qu'il rendrait pire par la résistance.[…]


Texte : abbaye-saint-benoit.ch

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde

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